Prime 8

La bise, je m'envole.

Je viens prendre Nadia dans mes bras, la seule qui m'intéressait vraiment. Je lui caresse les cheveux, la prenant dans mes bras fort. « Tu reviens ma belle, on va la faire cette finale ensemble, je te l'ai promis. ». Je l'emmène ensuite avec moi dehors, comme à notre habitude pour l'accompagner jusqu'au SAS.

Je me montre gentille et sociable pour la dernière fois de cette aventure, prend les nominés dans mes bras en leur souhaitant bonne chance puis je les laisse s’envoler vers le SAS. Ce sont des gens bien, normal que je ne les ignore pas. Ils se sont envolés vers le SAS de la même façon que ma gentillesse s’est envolée, sachez-le. Cette semaine sera probablement ma dernière, mais vous vous en rappellerez tous dans cette maison.

Ici la voix...

Vous pensiez que le prime était terminé. Détrompez-vous ! Regardez attentivement l'écran.

Le SAS s'affiche en direct sur l'écran du salon.

J'arrive dans le salon après avoir accueilli Nadia, regardant l'écran.

Quelque chose me dit que ça va encore être des anciens.

Le temps passe, puis la personne pointe enfin le bout de son nez... quand je vois qui c'est, le temps s'arrête. Je passe mes mains autour du milieu de mon visage... « Alessandro... ». C'est mon ex avec qui je suis resté 5 ans... je suis choqué. « Putain, qu'est-ce qu'il fout là ? ». Pourquoi il vient ? Je suis dans un rêve là, c'est pas possible... c'est pas la réalité. Je ne sais pas ce que j'ai envie de faire. Est-ce que je me barre tout de suite ? Je ne sais pas quoi faire... putain, putain, putain, putain. Je ne saurai même pas décrire ce que je ressens. J'ai de l'amertume, en même temps, je suis content de le voir, en même temps, j'ai de la culpabilité car je ne suis pas tout blanc, en même temps, j'ai un peu de tout. Je suis sans voix.

J’arrive et comprend qu’il y a un nouveau qui rentre dans la maison... et visiblement Esteban le connait. Je croise les bras avec un sourire, attendant la suite des évènements.

Un nouveau fait son apparition. Une vieille connaissance d'Esteban. Je tourne ma tête et lui demande. « Tu le connais ? ». Je lève un sourcil, curieux.

Alessandro arrive avec sa démarche assurée, un peu chaloupé dû à ses nombreuses années de danse et de mannequinat. Le visage un peu crâneur, un peu arrogant naturellement parce qu'il semble avoir un trop plus de confiance en lui et pourtant, se cache un grand coeur derrière cette carrure imposante. Tout le monde a les yeux fixés sur lui évidemment et naturellement, un sourire colgate se dessine sur son visage sculpté. « Bonsoir » Voix grave, posé, un peu rauque. Il n'hésite pas à s'avancer pour serrer les mains et claquer des bises aux demoiselles.  « Alessandro, je.. »  Il croise enfin le regard du jeune homme, sans savoir réellement comment vont se passer ses retrouvailles. Deux années qu'ils ne s'étaient pas vus, parlés ni même touchés. Deux années où il a eu le temps d'oublier son odeur, l'effet de son toucher sur sa peau. Il ne sait pas comment il va réagir. Esteban a toujours été incontrôlable et imprévisible, ce qu'il aime autant qu'il déteste chez lui. « Je suis un proche d'Esteban. » Il prend un sourire de façade pour les candidats tandis que son regard, un peu nostalgique se perd dans celui de son ex. « On peut parler ? » demande t-il à demi-teinte alors qu'il se retrouve à côté de lui, le plombant légèrement de sa hauteur.

Les regards sont braqués sur moi... je suis hyper gêné. Mais la question que je me pose, en vrai, c'est pourquoi il est venu. Qu'est-ce qu'il cherche ? Comme si il m'avait pas fait assez de mal comme ça... après, j'avoue qu'on se détruisait mutuellement. Mais voilà. Il reste quand même le seul homme dont j'ai été amoureux, le seul qui a vraiment compté pour moi. Giani me demande si je le connais. « C'est mon ex... ». Prononcer ces trois-quatre mots, ça me fait bizarre. Mon expression se veut fermée... j'arrive pas à montrer ce que je ressens. Il arrive alors... ah putain, je sens son parfum, j'entends sa voix grave... j'aime pas ça, omg. C'est tous les souvenirs que je me suis efforcé d'effacer pour passer à autre chose. Enfin, passer à autre chose, c'est relatif quand on voit tout ce que j'ai fait entre temps. Il se présente, puis nos regards finissent par se croiser. Le malaise est palpable... je détourne assez vite le regard. Il se présente en tant que proche de moi. Et bah c'est génial, 5 ans de relation, et je suis réduit au mot proche. Les choses commencent bien. Son regard se reperd dans le mien, et il me demande si lui et moi, on peut parler... « Vas y, suis moi. ». Je me lève et je pars vers le salon extérieur.

Il n'est pas du genre à paniquer Alessandro. Il a l'habitude de gérer les choses d'une main de fer, d'être confrontés à des situations stressantes. Mais ici, ce n'est pas une situation qu'il peut d'un claquement de doigts s'approprier en étant maitre de quoique ce soit. Ici, une dizaine de facteurs lui est inconnus et impossible de pouvoir prévoir le prochain coup, surtout quand il est face à Esteban. Il éprouve toujours des sentiments pour lui car leur relation s'est terminé sur des non dits, sur une sorte d'inachevé. C'est pour ça qu'il est là aujourd'hui, pour mettre au clair ses sentiments mais aussi ceux d'Esteban et soit le retrouver comme avant ou soit tourner la page définitivement. Quand il adresse ses tout premiers mots après tout ce temps, il ressent comme de l’électricité. Comme si cette dose d'adrénaline qu'il lui procurait auparavant et dont il a été coupé lui était tout d'un coup rendu. Naturellement, il le laisse passer en venant naturellement poser une de ses mains sur sa taille au passage par réflexe, comme s'il ne l'avait jamais perdu puis il le suit.

« Il a l’air encore accro à son pervers narcissique visiblement... » soufflais-je, en faisant référence au mec qui vient d’arriver et qui s’avère être l’ex d’Esteban. «Oups... », c’est sorti tout seul. « Mais bon on va pas faire les choqués, de toute façon on sait tous que t’es un mec malsain Esteban et que t’as du lui faire beaucoup de mal. ». La semaine dernière, Esteban était en position de force et me l’a bien fait ressentir. Cette semaine, il est en position de faiblesse et c’est moi qui lui fera ressentir ça. Alessandro arrive et me tape la bise, je lui souris, peinée pour lui. Peinée qu’il se soit tapé un couillon comme Esteban. Sur ce, les deux exs sortent et, pour ma part, je pars dormir.