Jour 21

« D'accord. » Répondais-je simplement, même si cela ne changeait pas ce que je pensais d'elle. En l'écoutant parler à Vincent je me dis que finalement je préférais la chouineuse. Enfin bon. Je prenais une viennoiserie dans laquelle je croquais avant de demander à Charlène: « Tu as dormi où au faite? »

Vincent avait foutu la merde hier en voulant faire une petite vanne. Personnellement, étant de nature plutôt calme, j'avais relativisé la chose. Quand on fait une farce, c'est important d'avoir le sens de la mesure. Mais c'est un débutant, donc j'avais accepté son erreur. En tout cas, Charlène ne semble pas l'avoir bien pris. Je souris simplement à Vincent, histoire de lui faire comprendre de pas trop prendre ça au sérieux.

Je croque dans ma pomme tout en arrivant au salon extérieur. Il est bien rempli. Je m'assois à leur côté et me concentre sur leur conversation, ou plutôt sur leurs jeux de regards, plutôt violents, voir même agressif. Oula ! Il y a du clash dans l'air ! Du gros gros clash. Mais je ne sais pas ce qui a mis le feu aux poudres. Je ne salue donc pas les habitants, me contentant de croquer dans ma pomme, un petit sourire aux coins des lèvres. L'oreille prête à relever le moindre crissement de corde vocale (si si, ça existe).

Matthew arrivait ensuite et je sentais l'ambiance glaciale entre les habitants. Je faisais semblant de frissonner alors qu'il faisait une chaleur écrasante. « Vous trouvez pas qu'il fait un peu froid là? » Je souriais amusée. Là à vrai dire je me demandais vraiment si on participait tous à la même émission. Je finissais mon croissant.

Matthew arrive ensuite. Bizarrement, c'est un peu comme si l'ambiance retombait en une fois. Je tousse légèrement, regardant Hestia. Pourtant, il fait chaud aujourd'hui... Dis-je, dans un sourire espiègle. Je me tourne vers Matthew. Tu as aussi participé à la soirée retour en enfance, hier ?

Ou sont les clashs ? Je suis déçu. On peut s'engueuler plutôt que de la parler de la météo et de la température ? Je rends son sourire à Charlène, puis écoute attentivement les diverses questions. Je remarque que Vincent est bien plus silencieux que d'ordinaire et j'en déduis qu'il est au centre des problèmes ... Aie, c'est moi marrant. Je vais attendre d'en avoir le coeur net et écouter les premiers pics pour mieux les regarder fuser par la suite. Je regarde Hestia qui fait mine d'avoir froid et retiens un petit rire. C'est vrai que l'ambiance est glaciale. J'écoute ensuite Kovu et lui réponds que "Non, je n'ai pas eu l'occasion d'y participer, j'ai juste dormi dans le jardin pendant que les autres faisaient la fête, du coup je ne te retourne pas la question. Tu faisais quoi à la place ?" Je lui souris mais parle plutôt doucement, pour ne pas faire s'évanouir le clash à ses balbutiements.
Charlène en rajoute ensuite une couche et je ne peux retenir mon rire plus longtemps. Je la regarde un sourire coquin sur les lèvres. Elle a osé dire ça devant Vincent ? Ok. On peut donc être sur que les problèmes sont liés à lui. Et je suppose même que si clash il y a, entre Charlène et Vincent il sera. Je regarde ensuite Hestia, amusé, comme pour lui intimer l'ordre d'avouer que je lui donnais chaud.

Charlène finit par faire une remarque, sans doute pour foutre encore plus la merde. C'était bas, c'était petit, mais c'était rigolo. Je tournais le regard vers Matthew qui appuyait son regard sur moi. Je riais légèrement, et tout en continuant de le regarder dans les yeux, je répondais à Charlène: « Il sait très bien ce que je pense de lui. » Puis je posais mon regard sur Kovu avant de reporter mon regard sur Charlène. « Mais toi en tout cas tu as l'air d'avoir très chaud en ce moment, la ménopause te guette peut être, fait attention. » Je lui faisais alors un clin d'oeil.

Donc c'est Charlène qui a déplacé mon lit. « D'accord. ». C'est quoi le but de sa gaminerie, sérieusement ? Je reste silencieux, le regard vide. Lorsque Matthew arrive, je le salue poliment, puis je me fais discret... jusqu'à ce que je constate que Charlène me fusille du regard. C'est quoi son problème ? Qu'on m'explique, s'il-vous-plaît. « Oh et puis merde... pourquoi tu me regardes comme ça ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? Dis-moi ! T'es toujours en boucle par rapport à ma blague d'hier matin ? ». Mais je ne comprends pas... je ne comprends pas ses réactions. Pourquoi elle ne passe pas à autre chose ?

Ca y est ! Je ne la reconnais plus. On est passés de la fille gentille et adorable à la fille méchante et cassante. Elle me demande pourquoi je lui parle... je soupire. « Parce que t'es méchante. ». Il faut que je m'endurcisse et que je fasse preuve d'un peu de caractère... donc je lui réponds, même si c'est dur. Je reprends mon souffle, puis elle me conseille de ne pas monter sur mes grands chevaux. Comment peut-on être aussi virulente ? Je ne comprends pas. « Mais je ne comprends pas pourquoi tu réagis comme ça. J'ai juste besoin d'explication. ». C'est vrai : je ne comprends pas. C'est quoi son objectif ? Ce n'est pas parce que tu es une fille de quartiers que tu es obligée de parler comme ça aux gens. Elle me dit ensuite que si elle a envie de me regarder ou de me cracher dessus, elle le fait. Ah oui, c'est violent, quand même. « Franchement, c'est nul ce que tu dis et ce que tu fais, là. ». Elle n'a vraiment aucune morale.

Alors que l'embrouille partait entre Vincent et Charlène, je laissais tomber ma tête sur l'épaule de Matthew qui était à mes côtés. Les habitants de cette maison me fatiguait, mais j'écoutais quand même d'une oreille.

Tandis que l'ambiance tendait à redevenir bonne et enfantine, voilà que le clash explose finalement. Ou du moins, tente d'exploser. Je regarde les deux candidats chacun leur tour tout en continuant de manger ma pomme. Très bien, la blague de la veille n'a toujours pas été digéré par la jolie Charlène. Mais il serait peut-être temps de passer à autre chose, non ? Je laisse couler et continue de les écouter. Alors que Vincent semble plutôt calme et littéralement perdue, Charlène elle est tout l'opposé du garçon. Elle est nerveuse, froide, méchante. Cassante. Je la regarde avec attention. La fausse-fragile joue désormais la vraie dure. Et ce rôle ne lui correspond pas. Comme si, une fois encore, elle jouait un rôle. Je ne saurais dire lequel semble l'emporter sur l'autre actuellement. Car en temps normal, le petit Vincent s'écrase, et là, il tient tête ! Il se rebiffe. Il devient enfin quelqu'un qui a de la contenance. Je souris à le voir riposter du mieux qu'il le peu. Je lance quelques regards à Hestia et Kovu, pris eux aussi dans le combat. Lorsque Vincent lâche que l'attitude de Charlène est nulle, je me retiens de rire. Pas sur que la belle blonde apprécie. Je pense même qu'une tempête se prépare ... Mais dans l'absolu, il ne fait rien de mal, il expose ces arguments tout en restant calme. Je jubile de voir l'évolution chez lui. Il n'aurait jamais osé tenir tête quelques jours plus tôt. Jamais. Donc même si là je ne sais dire de quel côté je suis, j'admets que je suis malgré tout satisfait du comportement du joli brun.
Hestia laisse alors tomber sa tête sur mon épaule. Je cale la mienne dans ses petits cheveux et entreprend de lui faire des papouilles dans le cou. Nous sommes tous les deux absorbés dans la lutte, mais ni elle ni moi n'y prenons clairement part. Je ne sais si elle compte finir par répondre, mais personnellement, j'attends juste le moment opportun.

Qu'est-ce qu'elle faisait conne à gueuler comme ça sur Vincent. Pour moi Charlène était fausse, pour passer d'une personnalité à une autre comme ça. Et puis elle est bien mignonne à montrer qu'elle a finalement du caractère, mais pour moi ça sonnait faux. Elle était plus crédible en bébé capricieux. Matthew commençait à me faire des papouilles mais je le sentais lui aussi absorbé par la dispute qui éclatait devant nous. Bon Hestia, quand est-ce que tu ouvres ta gueule? Pas tout de suite, j'attendais de voir si vraiment Vincent avait prit de l'assurance et ce qu'il allait lui répondre.

Je ne suis qu'un faux-cul qui essaye de se faire bien voir, d'après elle. Il est vrai que j'ai une langue de pute, mais je suis loin d'être un faux cul. Ce n'est pas parce qu'on est sensible qu'on est faux-cul. « Pourquoi être aussi virulente ? Je ne comprends pas. Tu y gagnes quoi ? ». Je ne m'énerverai pas, parce que ce n'est pas dans mon caractère... mais je n'ai pas envie de me laisser démonter pour autant, c'est bien la première fois que ça me fait ça depuis que je suis ici. Elle me conseille ensuite de rester à ma place et de continuer à faire mon ménage. « Arrête d'être agressive, s'il-te-plaît ! Je ne t'ai rien fait à part la blague d'hier. ». J'écoute la suite de ses paroles. Elle n'a pas apprécié que ce qu'elle dit ou fait soit nul. Il va falloir t'y faire, ma chérie... j'hésite à fondre en larmes devant elle - car ce qu'elle dit est quand même très blessant - ou à tourner le truc en humour. Je choisis la deuxième option. Son objectif est certainement de me mettre à terre, mais je ne me laisserai pas déstabiliser. Je me lève donc, je me mets devant elle, puis je lui fais un booty-shake tout en lui disant : « Parle à mon cul, ma tête est malade ! ».

Je haussais un sourcil aux paroles de Charlène lorsqu'elle dit que seul le tram n'était pas passé sur Vincent. C'est une blague ou quoi? Je levais la tête. « C'est pas parce que tu aimeras te faire démonter par tous les mecs de cette maison qu'il faut que tu sois exécrable Charlène. » Les filles comme ça c'était les filles que je détestais le plus à vrai dire. Et voilà, elle ne venait pas de se faire une amie, loin de là. Je regardais Vincent au final en souriant. « Tu as gagné le round, comme on dit, c'est les plus gênés qui s'en vont! »

Lorsqu'elle me dit que seul le tram ne m'est pas passé dessus, je fais une moue faussement triste : « C'est pas vrai ! ». Autant jouer le gamin, moi aussi, non ? Elle s'attaque à mon cul... je constate que celui-ci fait fantasmer. Je suis content. Je la laisse donc rager et partir. Hestia prend ma défense et dit que j'ai gagné le round... et je me sens mal, d'un coup. Je ne peux pas vraiment en dire plus, mais je me sens mal... donc je me rassois, je regard vide.

j'commençais sérieusement à m'faire chier ici et tout m'énervait en ce moment. l'extérieur tout ça, me manquait de ouf, j'pensais finir par péter les plombs à force. clope à la main, je me dirigeais vers le salon extérieur où il y avait apparemment de l'ambiance en soit. me posant donc sur le canapé, je salue mes camarades (vincent, hestia et matthew) brièvement avant de tirer dans ma cigarette. kalmer.
 

Zaki arrivait. Je soufflais en levant les bras au ciel. « Zaki t'as encore tout loupé, la vengeance d'une blonde tu connais? Bah c'est ce que Charlène essaie de faire en ce moment. C'est pas trop crédible mais c'est marrant à voir. » Dis-je avant de rire amusée par la situation.

d'après ce qu'hestia me faisait comprendre, charlène venait de se rebeller il y a quelques minutes de ça. putain je ratais vraiment toutes les choses intéressantes ici, fallait que j'règle mon timing avec urgence là  « c'est une fausse fragile t'façon elle, non ? »  donc son rôle de blondinette peureuse n'était que simple invention finalement « qu'est-ce qui s'est passé ? »  demandais-je à la brune un peu plus intéressé. et si j'pouvais engrainer un petit peu aussi pourquoi pas, ça ramènerait un peu d'ambiance dans cette baraque toute claquée.
 

Romane arrive après la tempête, comme une fleur. Elle esquisse un sourire aux candidats présents et se pose à côté de Zaki. « Alors ce mal de tête ? » demande t-elle finalement à son acolyte de toujours. Elle pose son verre et se touche l'épaule en esquissant une moue. Son dos ne s'est définitivement pas remis de cette nuit à la belle étoile.