Jour 17

J'arrive à mon tour dans la cuisine, lunettes de soleil sur le nez pour cacher mes yeux fatiguées et la tête de cul monumentale que je me tape. Je viens prendre dans le frigo un jus d'orange avant de lancer un léger Hey tout le monde. pas bien convaincu et un peu faiblard, signe que j'étais encore aux pays des rêves bleus.

Je souris légèrement à la remarque de Milo. Si tu te tapais des migraines à la hauteur de la mienne, je compatis vieux ! Je commence à boire mon café avant d'apprendre le sujet de la conversation. C'est légion ici. Tout le monde pense connaître tout le monde... Mais au fond, on ne voit que ce que l'on veut bien voir. Charlène me demande ensuite si j'ai mal dormi. Plutôt oui. Je dors très mal ces derniers temps, je ne comprends pas vraiment pourquoi. Je hausse les épaules dans un petit sourire. Lorena arrive ensuite. Je souris faiblement en guise de bonjour avant de reporter mon regard vers Charlène et Milo.

Elles étaient assez forte pour que je me prenne la hotte en pleine tête. Et que j'en garde une bosse sur le front pendant deux jours. Je souris à ses paroles. On est au moins trois à avoir le même avis sur le sujet. Je pense que certains doivent avoir les yeux fermés.
Lorena arrive, peu réveillée et la tête dans le cul. Je souris et la salue également.
Tanguy fait ensuite irruption dans la cuisine. Il prend la conversation en cours de route et rajoute que les gens sont pareils à l'extérieur et que ça ne change pas. C'est pas faux.

Tanguy se ramène dans la cuisine, rebondissant sur ce que j'ai pu dire. Il n'a pas tord, dans la vie de tout les jours, tout le monde se comportait comme ça, ou presque. Peut être que c'est simplement décuplé ici. J'en sais rien au fond, il n'y a pas de honte à être paumé. Et toi, depuis vendredi, tu te casses plus la tête avec ça ? Manière implicite mais pas très discrète de venir sur sa nomination, je l'admets. Charlène me réconforte ensuite, je ris légèrement. C'est sympa, mais tout va bien, t'inquiète !

Comme quoi, tout va très vite ici. Au début, tout les magnétos parlaient des lunaires comme du loft uni par excellence. Ce sont pas mes affaires, mais j'ai pas tout compris non plus. Je veux dire, c'est pas comme si on pouvait s'attendre à ce que les dilemmes se retournent contre nous. Vouloir prendre sa revanche, je veux bien. Mais dans cette situation, Romane et Léandre avaient pris une revanche sur qui au fond ?

La situation actuelle entre Tanguy et le reste de son loft était ... assez peu compréhensible pour quelqu'un comme moi qui avait débarqué dans la maison en période de crise. Je dois dire que cette histoire c'est un peu le bordel j'ai pas tout suivi. Pas que ça m'intéresse pas. Et de plus, la nomination d'office de Tanguy est-elle repoussée à la semaine prochaine étant donné qu'on joue en équipe ?

D'après Tanguy, il n'y avait aucune réflexion poussée derrière cet acte. Simplement l'intérêt de nominer une personne par pur plaisir et dans l'esprit du ''jeu''. Je sais pas. Le plus stratégique aurait été de vouloir rétablir un semblant d'entente chez les lunaires, histoire d'avoir des fondements solides et de se protéger le plus possible des nominations. Après, peut être que la confiance entre les lunaires n'était déjà pas au beau fixe de base. Je termine mon café alors que Tanguy explique la situation des lunaires à Milo. Passer de héros en zéro, j'ai l'impression de connaître ce sentiment. Il paraît injuste, foncièrement mauvais... Et c'est sûrement parce qu'il est un peu des deux. Et donc maintenant, tu fais quoi ? Tu reviens du SAS et tu en fais une histoire personnelle ? Kyet est dans cette optique en tout cas.

Il m'explique rapidement la situation. Je vois je vois. Nicolas, Léandre et Roxanne s'étaient donc ligués contre lui, en choisissant de le nominer d'office pour lui faire payer leurs nominations. Je ne vois pas non plus l'intérêt de faire ça. A moins qu'ils n'aient peur de toi et qu'ils aient sautés sur l'occasion de te mettre dans le sas.Ne rien avoir en retour, à part une satisfaction personnelle ... Je le regarde avant de continuer : si ils y trouvent leur compte tant mieux pour eux ... mais je doute que ce genre de pratiques douteuses soient bien vues, autant au niveau du public qu'au niveau des autres candidats ici. Il répond ne pas vouloir se venger, de la même manière qu'eux l'ont fait, s'il revient victorieux du prochain sas. C'est un choix qui me paraît juste.

Tanguy ne va pas se venger. Est-ce que je devrais faire de même avec Steven ? Non, on touche à quelque chose de vitale, je n'ai pas le droit de botter en touche. Je pense que tu as raison. Je veux dire, il ne faut pas que les décisions que prennent les autres puissent changer quelque chose en toi. Je parle en connaissance de cause, c'est évident. Mais bon, pas grand monde aurait fait comme toi.

J'arrive à la cuisine afin de me servir un jus d'orange, puis je constate qu'il y a des gens. Je leur souris, puis je leur dis : « Coucou tout le monde ! ». Aujourd'hui, je suis d'humeur souriante... ce sont peut-être les chaussettes de Matthew qui ont eu cet effet là. Bref, je me prends deux oranges, un presseur d'agrumes... puis je me fais mon jus.

Alors que je commence à boire mon jus d'orange, Charlène me taquine en me demandant si je ne pleure pas. Je sais que je suis fragile, mais pas à ce point... ou peut-être que si, en fait... ou peut-être que non... ou peut-être que si... roh, puis on s'en fout. L'importance est que je sois souriant pour l'instant. « Comme tu peux le voir, non... mais si ça se trouve, ça ne va pas tarder. ». Petit rire succédant cette phrase... le but était juste de rire. Vive l'humour ! Tanguy me salue et quitte la pièce... je lui souris, puis je retourne à Charlène : « Pas trop déçue des déceptions ? ». Je me rends compte qu'à ce niveau là, on a un parcours plus ou moins similaire, elle et moi.

Je termine mon jus d'orange et salue Charlène et Vincent, en pleine discussion, quand je quitte la pièce.

Lorsqu'elle me lance le paquet de mouchoir, j'en prends la moitié, puis je lui lance la moitié. « Je pense qu'on en aura tous les deux besoin. ». Encore une fois, c'est de l'humour... mais avec nos faibles caractères, il y a une part de vérité. Ensuite, elle m'annonce que de son côté, ça va... je lui souris afin de lui montrer mon contentement. À partir du moment où ceux que j'aime bien vont bien, tout va bien. Elle me retourne ensuite la question... je fais une moue, puis je réponds : « Je pense que tu as été témoin de tout ce qu'il s'est passé pour moi, dernièrement. ». Elle était là pendant le prime, donc je pense que si on fait la liste, c'est du temps perdu inutilement. Lorsqu'elle me demande un verre de jus d'orange, je lui en sers un... puis j'attends ses réactions.