Jour 12

"Aussi logique que ton retour dans la maison des secrets papa, je dis en lançant un clin d'oeil tout en riant en sachant pertinemment que le pic va sûrement l'énerver. Mais je n'ai pas le temps de lui hérisser le poil outre mesure qu'il s'éclipse de la cuisine alors que Théo propose un cul sec. Papi se retire donc en sous-entendant des actes sexuels cette nuit, je ris doucement sans regarder le beau gosse qui tient toujours ma main. "Promis papi, on sera silencieux ..." Il referme la porte. Je prends ensuite mon verre, trinque "à nos actes manqués" puis bois mon verre d'une traite. Je lâche ensuite la main de Théo pour nous servir un nouveau shot puis je le regarde dans les yeux en lui tendant le verre. "Finir en partie de jambes en l'air, c'est ce qu'il a dit ?" Je demande avec un sourire mutin sur le visage.

La relation père fils qu'entretient Matthew avec Milo est vraiment peu commune. Je garde mon sourire moqueur pour moi, ça se transformera en taquineries qui feront rire Matthew, et moi, j'serai content de le voir heureux, à ce moment là. Pas si réservé que ça, ton père. Tout le contraire de ce que l'on peut croire, lors d'une première impression. Matthew veut trinquer à nos actes manqués ? Parce qu'il y en a eu ? Je hausse les épaules avant de trinquer avec lui, sans trop tenter de répondre à cette question. Un truc du genre. Je sais de qui tu tiens ton esprit mal tourné ! Mon regard brillant croise le sien. C'est vraiment l'une des seuls choses que je serai triste d'abandonner pendant un certain temps, en quittant Paris, tout ça. Je m'approche de son oreille et lui murmure quelque chose, coupant mon micro, le temps de quelques mots. Avec Emmanuelle, on va partir après les all stars ! Loin, très loin. Tu sais, l'endroit dont on avait parlé. Le soleil, les vagues, le sable chaud. J'espère que tu viendras nous rendre visite un de ces jours. Je me retire ensuite, gardant le regard baissé. Lui seul peut vraiment comprendre mon bonheur actuel. Parce que je sens qu'il comprend à quel point j'aime Emmanuelle. Il a pu lui aussi toucher à sa magie, en bénéficier.

Je rigole à la petite remarque de Théo vis à vis de mon père. "Tu as douté de son franc-parler ?" Je demande tout en riant. Un shot. Nos regards s'échangent et se captent. On parle ensuite de mon esprit mal tourné et de qui je tiens ça. Est-ce que ce sont les gênes ? "Disons que je suis peut-être une version évoluée de Milo à se niveau là". Et c'est vrai. J'ai sans aucun doute l'esprit beaucoup plus retourné que celui de mon père, beaucoup plus salace. Mais peut-être un tantiné moins subtile quand même. Et alors que nous parlons normalement à voix haute, je le vois couper son micro et s'approcher de moi pour chuchoter doucement dans mon oreille, susurrant presque qu'il m'invite quelques jours sur la plage, leur plage, notre plage. Je prends instinctivement sa main dans la mienne en même temps qu'il prononce son invitation. Lorsqu'il se recule, je souris bêtement et à l'aide de ma main qui ne retient pas la sienne, je relève sa tête afin qu'il me regarde dans les yeux. Nos regards se croisent, s'échangent, parlent à leur façon. Et pour que le message passe bien, je fais oui de la tête. Un oui silencieux, accompagné d'un sourire timide mais sincère. Car un regard vaut mieux que mille réponses. Je continue de maintenir sa main dans la mienne et je me surprends à penser que Théo, je t'aime, oui, comme j'aime Emmanuelle, comme je les aime tous les deux. Comme j'ai envie de les protéger encore et encore. J'ai envie d'être là, avec eux, une partie d'eux. Je finis finalement par prononcer : "Je viendrais quand et autant que vous le voulez ..."

On dit que l'élève dépasse souvent le maître ! Il ne faut pas regarder très loin pour trouver des similitudes entre le père et le fils, même si caractériellement, beaucoup de choses les séparent. Je lui avoue notre secret, à Emmanuelle et moi, et ce sera la seul à être au courant pour l'instant. Honnêtement, je ne retiens plus mon envie de tout quitter. J'ai eu le temps de comprendre que ce n'était pas la frénésie de cette amour sincère, ni les évènements qui se sont accélérés. Je sais simplement que c'est elle, que je suis prêt à laisser derrière tout ce que j'ai construis, ou presque. Un sentiment nouveau. D'une beauté sans pareil. L'invitation de Matthew vient d'une envie commune, je le sais. Même si c'est le moment pour Emmanuelle et moi de vivre nos propres aventures, sans personne pour s'y opposer, on n'oubliera pas Matthew. Et quand on se sentira prêt, ce merveilleux moment promis entre nous trois, entre deux caresses, sous les étoiles et l'air froid de l'autre nuit, viendra de lui même.

Je me sens un peu plus léger en comprenant qu'il le souhaite encore. Dans son regard, dans la fermeté de sa main nouée à la mienne. Je m'empare de la vodka, dans l'ivresse du moment avant de demander. Tu veux encore un shoot ? Je m'en sers un moi. Et j'ai déjà le goulot de la bouteille dans le shoot de Matthew, sans même qu'il m'ait répondu.

"Et pourtant, il a encore beaucoup à m'apprendre" je dis comme à moi même tandis que mon regard se perd soudainement dans l'inconnu comme sous-tirer de mes propres yeux en une fraction de seconde. Je ne vois plus que flou tandis que je divague à tout ce que mon père à encore à m'apprendre. A comment notre relation évolue comme sur des montagnes russes, tantôt dans des grands pics d'altitude, ou tout se déroule pour le mieux et ou on se risque même à se dire qu'on s'aime, tantôt dans de vertigineux loopings nous ramenant dangereusement vers le sol là ou plus rien ne nous relie l'un à l'autre et que seul la vitesse continue de nous maintenir contre nos sièges sinon quoi nous nous séparerions pour toujours ... Et tandis que je m'éloigne toujours plus de la réalité, la main délicate de Théo qui caresse la mienne me ramène droit dans la cuisine et face à cette bouteille de vodka. Je l'entends me demander s'il me sert, et alors que je reprends mes esprits, mon vers est déjà pleins. Evidemment que j'aurais accepté dans tous les cas. On boit alors. Puis je le ressers aussitôt, et je rebois également. Et alors là, les shots commencent à s'enchaîner. "Théo ? Je demande en toussant pour me dégager la gorge qui est littéralement entrain de prendre feu avant de plonger mon regard dans le sien. Théo, comment tu sais quand tu as rencontré l'amour, le vrai je veux dire ?" Je continue de le fixer quelques secondes, puis je baisse le regard tout en tenant toujours sa main et en la serrant de plus en plus fort contre la mienne, comme un porte-bonheur, comme une attache.

Je ressers Matthew et boit cul sec. "Théo ? Sa façon si douce de dire mon prénom. Ma main libre quitte doucement la bouteille de vodka pour venir serrer son autre main, alors que j'incline légèrement la tête. Théo, comment tu sais quand tu as rencontré l'amour, le vrai je veux dire ?" Mon cœur bat soudain très rapidement. Je sens qu'il a besoin de moi, de mon expérience. C'est le rôle que j'ai choisi de tenir pour lui. Éclaircir les chemins sombres, devenir sa lumière dans les abysses les plus profondes. Mes prunelles brillent d'une lueur particulière, devant l'ampleur de la question. Parce qu'au fond, on le sait tous les deux, c'est la question. Certains prennent toute une vie pour y répondre, d'autres meurent sans y parvenir. Mais Matthew, il va réussir à comprendre. Il le doit... Parce qu'il mérite d'aimer intensément. Et surtout de se faire aimer. C'est inné. Tu te sens imprégné par cette personne du soir au matin. Même quand la distance vous éloigne, ton cœur bat pour elle. Quand tu recules, elle avance, quand tu doutes, elle te rassure. C'est instinctif, elle devient un indispensable dans ta vie.  Et c'est à peu près la seule chose dont je suis certain. Et la seule réponse que je peux formuler à Matthew. Mais t'as un don que j'ai pas  Matthew. Tu peux sentir les gens rien qu'avec ton regard. Je marque une pause, le cherchant justement. Alors je crois que tu comprendras... Plus facilement que moi. En analysant, en te perdant dans son visage; trébuchant à chacun de ses traits. Je te le promets Matthew, tu le sauras à ce moment là.

Avant de me répondre, Théo prend ma deuxième main dans la sienne et me sourit tendrement, son regard me communique tellement de choses, tellement de pensées positives ... Pour la première fois depuis le début du jeu, je sens les larmes comme me monter aux yeux alors qu'il n'a pas encore ouvert la bouche. Il n'a même pas commencé à me répondre que déjà je me sens fragilisé et instable. Et en y repensant, les moments ou je craque dans Secret Story sont rares. Voir inexistants. Ils sont arrivés, mais à des points de ruptures intenses. Pourquoi maintenant alors ? Je ne l'explique pas. La situation, le moment, l'homme en face de moi, tout ... Et alors, il commence à parler. Je me revois dans mon ancienne saison, au fumoir, à extérioriser mes sentiments au travers de la fumée que je recrachais, ou encore dans le planétarium lorsque, entre les planètes, de longues conversations avec Kovu me faisaient voyager loin de mes pensées négatives ... Puis tout s'éclaire peu à peu en moi au fur et à mesure qu'il parle. Comment le vrai amour s'immiscera dans ma vie ? Comment m'en rendrai-je compte ? Et si pendant tout ce temps, la réponse avait été derrière moi ? Et si pendant tout ce temps elle était sous mes yeux. C'est Instinctif. Je le regarde droit dans les yeux et débranche mon micro. Je le retire et le pose sur la table. Puis je sens une larme qui perle sur ma joue. "Je me suis servi de lui comme d'une arme ... Je dis en resserrant toujours plus les mains de Théo contre moi alors que je retiens au maximum mes larmes. Je commence à réaliser à quel point j'ai été stupide. Merci Théo ... Je reste silencieux quelques secondes, je le regarde. Je souris. Je laisse couler une autre larme sur ma joue. Il y a de ces gens qui sont sous votre nez depuis tant de temps, mais on ne réalise qu'une fois qu'il est trop tard. Mais peut-être qu'après tout il faut continuer d'y croire, il faut toujours garder espoir, c'est une philosophie que quelqu'un de très cher essaye de m'apprendre depuis un moment déjà. Quelqu'un que j'ai trahi, que j'ai même manipulé. Quelqu'un qui a continué de m'écouter et de faire attention a moi même après que je me sois retourné contre lui. Et je me rends compte que je ne peux pas passer à côté de quelqu'un d'aussi unique, parce que pour moi, son regard, son sourire, sa manière de me parler et de me toucher, sont devenus vitals. Que ses cheveux, ses yeux, ses mains, représentent énormément. Parce que la personne tout entière qu'il est m'apporte la satisfaction dont j'ai besoin, et qu'au plus profond de moi, je l'aime. Et que l'amour, c'est essentiel.

Depuis tout à l'heure, j'étais complètement perdu dans mes pensées, isolé avec moi-même. Je repensais à Huge... et je me rends compte que finalement, j'ai encore des sentiments pour lui. Mardi, c'est son anniversaire, et j'ai envie de passer celui-ci avec lui. J'ai envie de lui re-déclarer ma flamme. Il me manque... et c'est à cette pensée là que la conversation qui se déroule à mes côtés a pris le dessus. Théo parle de partir avec Emma... et Matthew discute de se joindre à eux ? Après l'avoir vu aussi tactile avec le belge, je me doutais bien qu'il s'était passé quelque chose. Donc je reste attentif, tout en jouant avec ma cigarette usagée et entamée il y a déjà bien des heures. Ils vont jusqu'à parler de coup de foudre... je trouve ça tellement romantique, mais tellement romantique que je ne peux m'empêcher de lâcher ma petite larmichette. Je m'empare donc d'un mouchoir pour m'essuyer l'oeil. Oui, je suis très fleur bleue... et j'aimerais vivre ça avec mon homme. « Trop beau... », me chuchoté-je.

Matthew flanche. Ce n'était pas vraiment la réaction que je recherchais. Mais je comprends vite que ce n'est pas de la tristesse. Au mieux, cette belle nostalgie des moments passés, celle qui pousse à agir pour l'avenir. Je me sens puissant de savoir que mes mots l'ont touchés, au plus profond de lui-même. C'était plutôt facile, et ça me rassure. Quand il aura besoin de moi à l'avenir Matthew, j'arriverai à trouver les mots, à les utiliser aussi bien que lui. Je dévie quand même mon regard vers la vodka, parce que ça me met dans une situation inconfortable de le voir vaciller. Je prends mon courage à deux mains et essuie ses larmes de l'une de mes mains. Arrête de faire le fragile là ! Un homme, ça pleure pas ! C'est ce que me disait mon père. Et je trouve que dans cette situation, cette phrase collait parfaitement. Il s'est servi de lui comme une arme ? Pour être honnête, je ne comprends pas à qui il fait allusion. Je sais simplement que le Matthew que j'ai connu ici ne serait jamais capable d'une telle chose. J'espère l'avoir aider à se découvrir pleinement, à comprendre qu'il est beau, autant physiquement que dans son caractère. Je n'ai rien eu à faire. Tu l'as toujours eu en toi, Matthew. Je hausse les épaules, humblement. Maintenant, j'espère qu'il trouvera la courage d'aller retrouver son grand amour. Son idéal. Je sais mieux que personne que la route peut être sinueuse parfois. Et c'est qui, ce chanceux ? que je demande au beau brun, très intéressé par sa réponse. Vincent se trouvait dans la pièce, j'avoue ne pas l'avoir remarqué, mais je souris vaguement. C'est le moment émotion là !  Alors si t'as envie de te confier, le prix d'entrée est d'un shoot de vodka ! Je ressers d'ailleurs Matthew dans un sourire complice.

Je ris nerveusement entre deux sanglots alors que Théo me dit que les hommes ne pleurent pas. "Je pleure pas, je dis en bredouillant, j'ai comme une poussière dans les deux yeux". Je m'essuie les yeux d'un revers de la manche après que le beau brun ai déjà essuyé une de mes larmes. Je le fixe alors quelques secondes, sentant que mes pleures l'ont quelque peu déstabilisé. Sans doute n'a-t-il pas l'habitude de voir littéralement craquer les gens en face de lui. Et à vrai dire, je n'ai pas l'habitude de craquer en face des gens non plus. Jusqu'à ce que Vincent se manifeste dans la pièce nous restons tous les deux silencieux. Il me demande ensuite qui est le chanceux. L'élu en quelques sortes. Je souris en baissant les yeux. Je rigole jaune, j'ai un peu peur de devoir mentionner son nom. Mais mon micro est éteint. Je relâche finalement la main de Théo et récupère l'alcool qu'il m'a servit avant de le siffler d'une traite. Je me laisse ensuite fondre dans ses bras et glisse mes mains dans son dos pour le serrer fermement. "Le chanceux se sera moi si je parviens à le retrouver ... Pas lui". Je dis comme pour tourner autour du pot, alors que devoir révéler finalement publiquement mes sentiments me glace le sang intérieurement.

Séquence émotion en direct... mon coeur est trop fragile pour ça. Il faut dire que je n'avais jamais vu Matthew pleurer dans ma saison... j'ai toujours eu l'habitude de voir ce macho indomptable que rien ne touche. Ca fait vraiment bizarre. J'observe donc les deux garçons qui parlent de chanceux. Ils se laissent un peu désirer sur les confidences, il faut le dire. Théo me dit que si j'ai envie de me confier, ça coûte un shoot de vodka... ce à quoi j'acquiesce : « Je paye ! ». Je sèche les quelques larmes que ces confidences ont fait couler puis je tends mon verre à Théo pour qu'il me serve.

Des poussières dans l’œil ? C'est ça ouais. Je souffle légèrement, amusé par cette excuse totalement bidonne. J'ai toujours eu raison, sur lui. C'est un gamin, un vrai, qui ne contrôle pas ses sentiments, ne les comprends. C'est sûrement pour ça qu'il a croisé notre route à Emmanuelle et moi. Je me montre curieux, curieux de savoir quelle est cette personne qui a réussi à faire chavirer le cœur de Matthew. Parce qu'il faut en avoir des qualités, pour attirer son attention. Je lui caresse le dos, alors qu'il me prend dans ses bras, prétextant que ce ne serait pas son amour le chanceux, mais bien lui-même. C'est une chance de t'avoir... Tu peux me croire. J'aimerai un prénom, peut être un visage, une description de cette personne c. Pour vivre son histoire d'amour, ne serait-ce que par procuration. Mais je ne me fais pas insistant. J'ai déjà tout gagné ce soir. Vincent boit un shoot et je demande donc. Alors Vincent, quel est l'objet de ta confession ??

Je sers Théo dans mes bras comme s'il s'agissait de la dernière personne encore vivante sur cette terre. Comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage. Mieux : de ma bouée de sauvetage. Je blottis ma tête dans son cou et souris lorsqu'il me complimente à nouveau. C'est sûr, Théo, il sait il faire. Il maitrise l'art des mots et à très bien compris comment me faire chavirer. Il est doué dans ce qu'il fait et ce qu'il dit. Machinalement je dépose un léger bisou sur son cou avant de me reculer doucement. J'apprécie ces moments que je passe avec lui comme avec Emmanuelle, profondément doux, subtilement intense, mais qui veulent dire beaucoup, qui m'apportent énormément mais qui ne sont sans aucune arrière pensée. Aucunement. Je lui souris et avant qu'il ne reporte son attention sur Vincent, et pour être sur qu'il soit le seul à l'entendre, je mime le prénom de l'heureux élu avec mes lèvres sans qu'aucun son n'en sorte : Kovu. Oui. Depuis tout ce temps, je réalise enfin qu'il était important pour moi au point de m'en faire devenir aveugle, et que j'avais tout gâché par amour pour le jeu. Mais aujourd'hui, s'il y avait une seule chose que je voulais continuer de gâcher, c'était l'éternité, et ce n'était pas contre lui mais avec lui que je voulais le faire.

C'est une chance d'avoir Matthew... effectivement. Je pense qu'il saura rendre la personne qui sera à ses côtés très heureuse. Malgré tout ce qu'il a pu se passer entre nous, je garde un profond respect pour lui. Pendant une bonne partie de notre saison, il a su être mon pilier. « Franchement, t'es touchant. ». Même si la conversation se déroule surtout entre lui et Théo, je suis obligé de lui dire. Peut-être que je devrais avoir une discussion en privé avec lui avant la fin du tournage pour lui dire à quel point je le respecte et que je garde un bon souvenir de nous deux... et de notre amitié.

Après que j'aie payé le shoot de vodka, Théo m'autorise à faire ma petite confidence... et notamment à donner l'objet de ma confession. Je me lance, alors... « Alors, déjà, l'objet de ma confession est... ». On va maintenir un peu de suspense. On ne parle pas de n'importe qui, quand même... mais on parle de l'homme de ma vie, celui que je chérirai jusqu'à la fin de mes jours. « ... mon norvégien, Huge. ». J'avais déjà annoncé son existence dans une interwiew, mais je ne m'étais pas trop étalé sur le sujet. Lui et moi avons une relation très intime et on aime se préserver. « Avant toute chose, il faut savoir que de base, c'est un ami à Julian, mon frère. ». Oui oui, alors que mon blond aux yeux bleus faisait une course maritime dans ma Normandie natale, il a fait la connaissance de Juju et ils ont sympathisé. « ...et avant Secret, on a fait connaissance, on s'était rapprochés, rapprochés, rapprochés... puis à ma sortie de l'émission, on a fini par officialiser. ». À l'époque, je ne me rendais pas bien compte de mes forts sentiments pour lui... maintenant, j'en suis un peu plus conscient. Bon, maintenant, on va aborder ce qui fâche un peu plus et ce pourquoi je voulais aussi me changer les idées ici. J'avoue que ce n'est pas facile d'en parler. « Et peu de temps avant cette saison, lui et moi, on a rompu. On avait perdu cette entente et on devenait trop distants. ». Erreur de notre part, certainement. On a tant de choses à s'offrir. Pourquoi se mettre - inutilement - des barrières ? À l'heure actuelle, et avec le recul, je ne comprends pas. « ...et durant mon séjour ici, je me suis rendu compte qu'il me manquait. ». Quelques larmes commencent à monter parce que ce sujet me touche au plus haut point et je me rends compte que le motif de notre rupture est réellement ridicule. « Mardi, c'est son anniversaire... ». Je me laisse submerger par l'émotion. C'en est trop pour moi... il faut que j'évacue... mais je tente d'abord de finir ma phrase : « ...et j'ai envie qu'on le passe ensemble, lui et moi, en tête à tête. ».

Les baisers dans mon cou comme la promesse qu'il a retrouvé sa fierté, son indécence, je laisse Matthew m'échapper, dans un petit regret silencieux. Il finit par me mimer le prénom de l'élu. KO-VU. Un prénom qui m'est familier, pour avoir suivi le début de Secret Story 10. C'est un effet miroir. Je me vois à sa place, dans SS8, quand trop craintif de mes sentiments, j'avais prétexté que ma relation plus qu'amicale avec Emmanuelle était le fruit d'une stratégie. Il a prit moins de temps pour se rendre compte, pour comprendre que c'était le bon. Je m'en satisfait, c'est l'un des plus beaux cadeaux que cette aventure pouvait m'offrir. Quand tout ça sera fini, cours le retrouver ! C'est un ordre. Et je ne le laisserai pas hésiter.

J'écoute ensuite Vincent. Bientôt, on me renommera peut être Pascal Le Grand Frère. Son crush, il s'agit d'un norvégien, du prénom de Huge. Après avoir laissé l'envie de faire une vanne passé, je me montre intéressé par son histoire. Tu peux faire en sorte d'être son plus beau cadeau d'anniversaire. Tu sais ce qu'il te reste à faire mardi ! Être un homme, c'est ça au fond. La Vodka, le sport, ce sont des choses futiles. Ce dont on parle en cet instant, c'est tout ce qu'il reste avec le temps. J'suis certain que tu peux y arriver. Et si tu n'y arrives pas, passe moi un coup de fil, je trouverai bien quelqu'un pour te botter le cul ! Petit rire à l'appui. Après une dernière vodka, je me lève, pleins de bons sentiments dans la tête. Ces soirées, elles font du bien aussi. Merci vous deux, pour cette soirée ! Et bonne nuit ! Je m'éclipse ensuite, le rideau est levé. J'en profite pour activer à nouveau mon micro et me dirige vers le septième ciel.

Théo trouve les mots pour me conseiller et me réconforter. Dans le fond, il a surement raison : c'est ça, être un homme. Grâce à ses paroles, je me rends compte que c'est savoir prendre des décisions, aller de l'avant... et pas forcément savoir se défendre. J'en apprends sur moi-même... et il est sûr que j'appliquerai ses conseils à la lettre. « Je vais le faire ! ». Ca fait du bien d'être sûr de soi, de temps en temps... maintenant, vais-je assurer au moment crucial ? Ca reste à voir. Il m'évoque ensuite un bon réconfort... et je ne peux m'empêcher de rire. Il a le don de mettre à l'aise. Bref... il va dormir, et moi aussi. Je regarde Matthew et je lui souris. « Je te souhaite une bonne nuit. ». Je me dirige ensuite vers ma chambre.

1'30

Alors que je recommence à controler mes émotions, que je regagne un peu de contenance, Vincent m'avoue qu'il me trouve touchant. Je lui souris un peu tristement et rétorque la voix légèrement tremblante : "On ne peut pas rester de marbre toute notre vie ...". Puis je laisse échapper un petit rire nerveux avant de baisser le regard lorsque Théo m'ordonne de le retrouver dès que j'en aurais l'occasion. Et il a raison, je n'ai plus une seconde à perdre, j'en ai déjà trop gâché et je dois désormais vivre à cent à l'heure. Je dois retrouver Kovu et lui prouver a quel point il représente mon repère ici. Dans cette maison ... Je crois que je suis vraiment tombé amoureux de lui à l'instant même où j'ai brisé une partie de lui. Lorsque je l'ai trahi j'ai réalisé à quel point son malheur faisait le mien. Et je ne veux plus jamais qu'il soit blessé à cause de moi. Mieux : je veux devenir la raison de son sourire. De ses joies. Je sens que ma tête commence à tourner et j'ai presque l'impression que Kovu est ici avec moi, les souvenirs se mêlent à la réalité et je sens que la vodka commence à agir un peu trop sur moi. Mon organisme prend le large et mon cerveau commence à s'égarer. En même temps commence à se confier à son tour sur sa relation mais les mots sont flous. Théo le conseille comme il m'a conseillé, mais j'ai l'impression qu'il est moins personnel, un peu moins sincère. Je souris à Vincent et dans un mélange diforme je parviens à bredouiller : "Les anniversaires c'est ce qu'il y a de plus importants, il faut t'y .... T'y ..." Ma voix se perd dans un petit rire confut, comme si j'oubliais le sens des mots. Puis je me laisse fondre sur Théo, littéralement, avant de glisser sur la table et de m'y endormir. Les deux quittent la pièce en me souhaitant bonne nuit, et la cuisine sera ma chambre pour ce soir. Parce que je suis incapable de me lever actuellement.