Jour 34

Après ma routine matinale, je me posais au salon extérieur avec mon plateau de petit déjeuner. Du jus d'orange, des céréales, et deux croissants, de quoi attaquer une bonne journée.

Il fallait bien profiter des peut-être derniers moments dans la maison. Et je comptais bien de plus me morfondre pour faire face à la réalité des choses. J'arrive au salon extérieur et observe qu'Adel était déjà là, son petit plateau repas sur les genoux tandis que j'arrivais avec ma tasse de thé. Je m'approche alors que je me pose à coté de lui avec un sourire . « Je vois qu'il y en a qui ne se refusent rien. » Je pose mes yeux sur Adel pour lui faire comprendre que je parlais de lui. « C'est dommage, je vais peut-être partir vendredi et on aura jamais fini ce qu'on avait commencé. » rétorquais-je ensuite avec un sourire taquin, mes jambes se recroquevillant sur mon siège. Je pose ma tasse avant de venir piquer un bout de croissant à Adel, le mâchouillant ostensiblement d'une mine joueuse envers Adel.

Sheila ne tardait pas à me rejoindre alors que j'avalais une cuillère de mes céréales. « Faut bien que j'entretienne la bête. » que j'lâchais en un sourire, tapotant mon bide un instant. Là dessus, elle... me faisait des avances ? Comme quoi nous n'avions pas fini ce que nous avions commencé. Mais attendez, elle me disait pas y'a un jour qu'elle voulait pas se précipiter sur les rapprochements après ce qui lui était arrivé ? « C'est vrai... J'suppose que ça pourrait encourager le public à te sauver, va savoir. » que j'lâche amusé.

Je le regarde, tapotant son bide avec un entrain. « Quel gros sac. » rétorquais en un rire taquin. Prenant moi thé dans mes mains, je viens en boire une gorgée observant discrètement la tête qu'Adel faisait par rapport à ma dernière phrase. « Relax, je rigole. » continuais-je en lui tapant l'épaule, il avait eu l'air tout déboussolé le pauvre, comme s'il pensait que j'étais focalisé sur ça après tout ce qui m'arrivait en ce moment. « Tu fais bien d'aider le public à me sauver. Imagine que je ne sois plus là, tu te retrouves seul avec Gabriel. Et crois moi, la perspective est encore bien pire que de me voir partir. » déclarais-je avec un sourire malicieux alors que je continuais ma gorgée de thé. « Mais après tout il faut bien que je rattrape mon retard sur Charles. » lâchais-je subrepticement, taquine en prenant une gorgée de mon thé.

La jeune femme disait rigoler, mais quelque chose me disait que cela dévoilait quand même bien ses arrières pensées à mon sujet. Je n'étais pas non plus né de la dernière pluie. Là où elle n'avait pas tord cela dit, c'était que si elle sortait, je me retrouvais plutôt dans la merde. « C'est clair que si tu sors, Gabriel sera le prochain, et ça annoncera en suivant ma nomination, après son départ. » moyennement chaud par rapport à ce scénario. Elle évoquait Charles et j'arquais un sourcil « Mademoiselle m'espionne, donc. » franchement ça me dérangeait pas, j'avais rien à cacher ici. « Pourquoi, t'es jalouse ? »

Quand il me dit que ma sortie n'entrainera que sa nomination, je lève les sourcils comme pour lui dire "tu vois". Il m'accuse ensuite d'espionnage par rapport à lui et Charles, je pouffe légèrement, amusée, avant de lui répondre. « En même temps, c'est difficile de vous louper, vous êtes collé serré chaque matin. » Et venez me dire que c'était faux ces derniers temps. Quoi qu'il en soit, il en vient à me demander si j'étais jalouse. Je soupire doucement, un léger sourire taquin sur mon visage, je laisse planer quelques secondes pour au final venir lui confesser. « Et même si je l'étais, qu'est-ce que ça changerait ? » Mon regard malicieux toujours sur le sien, je savais pertinemment que les jeux étaient fait et vu les derniers évènements avec Gabriel, je doute qu'Adel me voit de toute façon de la même manière. « Je suppose que tu dois te sentir flatté. » fis-je en pouffant, prenant une nouvelle gorgée de mon thé. Je venais à peine d'avouer que j'étais jalouse inconsciemment.

Elle lâchait que l'on était tout le temps collé serré les matins, ce qui me fit rire. « Et pourtant j'ai dormi seul cette nuit, comme un grand. » je savais pas trop ce qu'avait fait le métis de sa soirée à vrai dire. Elle avouait à demi mots être jalouse, même si je pouvais tout de même sentir quelques pics derrière ses mots. « T'sais, j'suis là seul et je suis dépendant de personne, c'est pas comme si j'étais en couple ou quoi. C'est pareil pour Charles, j'me doute que j'suis pas le seul à l'intéresser, tout comme j'suis pas le seul à t'intéresser également. » c'était normal, et je comptais pas me mettre en couple après seulement deux semaines de jeu. « Je fais ce que je veux, et ce dont j'ai envie sur le moment surtout. » j'savais pas si le terme "flatté" était le mot, concernant son intérêt. « J'pense que tu cherches trop à tout analyser. Enfin, envers moi en tout cas. Et j'suis désolé si mes actions te bloquent d'une manière ou d'une autre. » mais je comptais pas m'arrêter de vivre, pour elle ou pour personne.

J'esquisse un sourire amusé lorsqu'il me dit qu'il a dormi comme un grand seul. Une des rares fois où je me disais qu'il l'avait fait d'ailleurs mais soit. Il m'avoue ensuite être dépendant, comme quoi je pouvais être aussi intéressé par rapport aux autres garçons de la maison. « Tu serais surpris d'apprendre la réalité des choses. » lançais-je avec un sourire malicieux, surtout par rapport à sa dernière phrase. Adel avait été là dès le premier jour où j'étais rentré et le fait est que j'étais incapable d'avouer à quiconque à quel point ça avait compté. « Jusqu'au jour où tu tombes sur un psycopathe qui veut te refiler une IST pour te punir d'avoir profité de l'instant présent. » déclarais-je amer en reposant mon verre par rapport à la philosophie d'Adel. J'étais pareil que lui il y a encore une semaine, mais les derniers jours m'avaient quelque peu calmé sur ce point là. Il m'accuse ensuite d'essayer d'analyser son comportement et ses faits et gestes. « Tu n'as pas à t'excuser, de toute manière, je fais mon jeu tel que je l'entends et tes actions ne me bloquent en rien dans cette aventure. » Et c'était la réalité, j'avais de la jalousie certes, mais je ne m'arrêtais pas de vivre pour lui. « C'est juste ma manière à moi de te faire comprendre que tu as une place importante pour moi dans ce jeu. » confiais-je sincère. Adel était quelqu'un qui savait me rassurer ou comment me parler pour que je m'intéresse à lui et dès ce moment, j'avais eu une certaine affection pour le beau rebeu.

Je rentre après la discussion avec Adel.