18 septembre 2016 (ft. Matthew)

Bon... j'ai enfin réussi à tourner la page et à tirer une croix sur certaines rencontres que j'ai pu faire dans Secret Story. Certes, j'ai mon procès contre Endemol, mais maintenant, tout va bien mieux dans ma petite vie. Avec Julian, on s'est enfin installés à Courbevoie, je n'ai plus des gens qui me font la misère 24h/24... bref, ce n'est que du bonheur pour moi. Après, il reste les critiques des gens quand je sors ou quand je vais sur les réseaux sociaux... mais celles-ci se font déjà moins nombreuses qu'à ma sortie. En effet, maintenant, de plus en plus de gens m'apprécient, et ça fait du bien.

Bref, ce déménagement est enfin terminé, donc ce matin, je décide de me détendre et de faire un petit footing dans les Champs de Mars... ça me permettra de visiter le jardin de la Tour Eiffel. Donc je suis vêtu d'un débardeur, d'un short de sport court et moulant et de chaussures de sport Adidas. Je commence donc à trottiner et à faire mon footing matinal.

Mes amis Lyonnais sont venus me rejoindre sur Paris pour profiter de tous les bienfaits de la capitale. Et aujourd'hui, nous avons décidé de visiter la tour Eiffel. Deux d'entre eux ne l'ont jamais vu et on s'est mis en tête de découvrir le plus de chose possible dans la ville. Nous voilà donc, marchant tranquillement en un petit groupe de cinq, entrain d'approcher de la tour de fer. Les yeux en coeur et la bouche légèrement entrouverte, Anaïs semble complètement transit par le spectacle qui s'offre à elle. Je ne peux que me satisfaire de lui apporter un peu de bonheur. Un bonheur parsemé entre les petits pack-pack qui vendent des petite tour Eiffel made in China pas cher pas cher. Et avant que je n'ai le temps de réagir, Armel et Anaïs s'élance tous les deux droits vers un des vendeurs. On s'élance à leur poursuite et tandis que je cours, je percute un joggeur du dimanche. Nos corps s'entrechoquent et s'écrasent l'un contre l'autre sur le sol bétonné du champ de Mars. Merde. Je me relève rapidement et tend la main pour relever le coureur malchanceux. "Je suis vraiment désolé, j'ai été emporté par mes amis et ..." Je dis tout en époussetant mon blouson avant de découvrir que je tends actuellement la main à Vincent. Putain ! Il y avait une chance sur des millions que je tombe sur lui et s'est arrivé. Je regarde Lisa et Quentin qui rit à pleins poumons. Leur jette un délicat bras d'honneur pour qu'ils se le foutent dans le cul, puis leur dis que je reviens. Ils s'en vont rejoindre Anaïs et Armel, et me voilà seul avec le fameux Vincent ... "Je t'ai pas fais mal ?" Je lui demande. "Je veux dire, rien de cassé ?" Il a intenté Endemol en procès, il ne faudrait pas qu'il fasse de même avec moi pour un malencontreux choc de face à face.

Alors que je cours, et que je commence à transpirer, un mec me rentre dedans et on tombe tous les deux. Il n'aurait pas pu faire attention ? Il s'excuse en me disant qu'il a été emporté par ses amis... euh... je reconnais cette voix. Je lève donc ma tête puis je reconnais aussi le visage : c'est Matthew. Matthew, la blague. Qu'est-ce qu'il fout là ? Il ne m'a déjà pas fait assez de mal ? Il veut - en plus - m'envoyer à l'hôpital ? Non mais c'est quoi ce mec ? C'est quoi ce mec ? Là, par contre, ça devient du harcèlement. Il vient carrément s'amuser à me faire chier dans la rue. Je me recule donc d'un coup, puis je m'exclame : « Q-Qu'est-ce que tu me veux ?! ». Mon corps ? Mon argent ? Ma maison ? Il me demande si je n'ai rien de cassé. Il l'a fait exprès et il ose me demander ça... la bonne blague. « Encore heureux ! ». Après ce qu'il m'a fait, je ne peux qu'être sur la défensive face à lui. Julian m'a interdit d'essayer de reprendre contact avec lui... et là, je fais ce que je n'ai pas fait dans la maison : l'écouter.

Un agneau blessé. Voilà ce à quoi ressemble Vincent. Je le laisse faire quelques pas en arrière, assez déçu et sûrement très surpris d'être tombé sur moi parmi les centaines voir les milliers de gens qui se pressent ici chaque jour. Qu'est-ce que je lui veux ? "Rien, rien, je t'assure." Je dis en levant légèrement les bras en signe d'apaisement. Je me baisse pour ramasser ma paire de lunettes de soleil qui s'est écrasée sur le sol dans notre chute et les remets directement sur mes yeux. Si un journaliste nous voit là tous les deux, s'en est terminé. Je retire doucement une feuille qui s'est collée sur le tee-shirt de Vincent. "Vraiment désolé, je voulais pas te faire tomber, c'est promis." Je laisse flotter quelques secondes de silence ... Putain. Je jette un regard circulaire autour de moi. Mes amis sont focalisés sur des petits chiens robotisés qui arrivent à faire des back-flip lorsqu'on appui sur le bouton On. "Je ..." Alors que je m'apprête cette fois à tourner les talons, une goutte de pluie tombe en plein sur mon front. Je relève les yeux vers le ciel. C'est une mauvaise averse qui s'annonce ... "On va à l'abris ?" Je lui demande en pointant du doigt un petit renfoncement le long de quelques boutiques. Après tout, je ne l'avais pas revu depuis la sortie, rien ne m'assurait de le revoir après, autant ne pas couper court à la conversation trop rapidement.

Il ne me veut rien... bon, il ne m'a pas croisé grâce au Saint-Esprit. Il me cherchait forcément dans un but précis, mais soit. Je fais abstraction sur ça. Il retire une feuille qui est collée sur mon débardeur. J'avais oublié qu'il pouvait être attirant... mais je n'arrive plus à recraquer. Il m'a fait trop de mal. Il s'excuse ensuite en me disant qu'il ne voulait pas me faire tomber, que c'était promis. « Pas grave... ». En fait, je m'en carre un peu. Ce n'est pas ça qui m'intéresse. En même temps qu'on parle, je fais quelques squats... je ne suis pas sorti pour rien. Je fais mon sport du dimanche matin, moi. Matthew s'apprête également à partir, je peux enfin avoir la paix. À ce moment là, il commence à pleuvoir... et il revient vers moi. Et merde... ça tombe mal. Il me propose d'aller à l'abri en montrant une boutique. Il y a une idée derrière ça ? Je n'ai même pas envie de savoir. « D-d'accord. ». Cela nous permettra peut-être d'avoir une petite conversation.

On se dirige donc vers cette boutique, on entre dedans, on s'isole dans un rayon, puis je lui dis, en le regardant fixement dans les yeux : « Je t'écoute. ». C'est le moment d'avoir des explications sur tout ce qu'il s'est passé.

Vincent accepte finalement de me suivre le long du façade et va même jusqu'à entrer dans un magasin de vêtement. Je le suis et ni lui ni moi ne disons un mot. On marche jusqu'à s'isoler du reste du monde. Comme dans la maison des secrets, sauf qu'on est entre trois tee-shirts et deux pulls cette fois. Et aucune caméra. Et aucune rivalité. Je reste en face de lui quelques secondes et m'assois sur une petite commode ou trône fièrement des bustes de mannequin en plastique. Vincent finit par briser le silence. Il m'écoute. "Super." Je réponds dans un léger rire. Je ne sais pas ce qu'il veut m'entendre dire ? Mais je n'ai pas prévu de discours. Pas prévu non plus de faire des politesses. En fait, je n'avais même pas prévu de discuter avec lui ni d'engager une quelconque conversation. Puis il y a eu le pack-pack, l'interception entre nous deux, et la pluie ... Et maintenant le magasin. Je regarde le tee-shirt à côté de moi quelques secondes, puis me reconcentre sur Vincent. "Comment ça va depuis ta sortie ? On m'a dit que tu avais emménagé avec ton frère ?" Dans le monde de la télé-réalité les nouvelles vont vite, et même s'il m'a bloqué de twitter, Vincent n'a pas pu bloqué tout mon entourage. Alors autant voir s'il va bien, comment ça se passe de son côté.

Nous voilà isolés dans ce rayon. Il me demande comment je vais depuis ma sortie... bon, il tente de faire un effort. Je vais rester poli, tout de même... même si j'ai juste envie de sortir de là. « Oui, j'ai emménagé avec lui. ». Qui lui a dit ça ? Il ne manquerait plus qu'il vienne me harceler devant chez moi... après tout ce qu'il m'a fait subir, j'ai juste besoin de l'oublier. Il me demande aussi comment je vais depuis ma sortie. Je lui réponds : « Bien, j'ai enfin trouvé quelqu'un ! ». Quelque chose me dit que cette information va faire l'effet d'une bombe. « Et toi ? ». Il faut toujours être poli... c'est ma grand-mère qui le dit.

La pluie tombe de plus en plus fort à l'extérieur. Autant dire que sans parapluie, ce n'est pas simplement quelques goutes qu'on risque de se prendre dans la face, mais une véritable douche. Je regarde à travers la vitre en même temps qu'il confirme ce que j'ai entendu dire par rapport à lui et son frère. Tant mieux pour lui si il supporte sa famille, personnellement, après avoir passé deux mois enfermé avec mon père, je suis bien content de retrouver ma liberté. Il m'avoue ensuite avoir trouvé quelqu'un, ça alors ! Je suis étonné de voir que des gens veulent encore de lui après l'image qu'il a véhiculé dans la maison des secrets. Mais je lui sourie et réponds "Tu vas de l'avant, c'est bien !". C'est sincère, et en même temps un peu ironique, en bref : il serait temps qu'il y arrive. Trop fermenter après une "relation", ce n'est jamais bon signe, tant sur le plan sexuel que psychologique — un zizi qui dort est un zizi qui ne va pas bien. Il me retourne ensuite la question. Comment ça va depuis ma sortie ? Je le regarde quelques secondes après avoir regardé pendant quelques minutes la pluie. "Moi tout va bien. J'ai réintégré mon école de théâtre mais j'ai un emploi du temps aménagé. J'ai eu quelques approches par des réalisateurs et je vais sûrement tourner dans une série, je lui sourie. Sinon, moi, je n'ai trouvé personne, je suis pas dans cette optique." Surtout pas pendant mes tournées dans les boîtes de nuit. Pas maintenant. Je marque quelques secondes et ajoute : "Ca fait longtemps que tu es en couple ?" Info ou intox ? Développe Vincent. Je veux savoir qui est celui qui m'a remplacé.

Et il me complimente... dans quel pétrin me suis-je mis ? Aucun respect... il m'humilie devant la France entière et il ne prend même pas la peine de s'expliquer là dessus... au contraire, il esquive la chose en m'envoyant des mots doux. « Oui. », dis-je d'une voix douce. Je ne veux pas le brusquer en l'envoyant chier, non plus... je ne suis pas comme ça. Il me dit ensuite qu'il a intégré une école de théâtre, qu'il a des approches avec des réalisateurs et que trouver quelqu'un n'est pas dans son optique. Trouver quelqu'un ou trouver un trou ? Même moi, je ne sais plus. « Je comprends... ». Je ne suis pas très bavard car maintenant, je n'ai plus cette aise avec lui que j'avais dans la maison. Il me demande ensuite si ça fait longtemps que je suis en couple. Il s'intéresse à moi, maintenant ? « Ca fait 1 semaine... mais on se connaissait bien avant l'émission. On flirtait déjà mais on avait mis notre relation en suspens pendant l'émission. C'est un pote à mon frère. Il s'appelle Huge et c'est un marin-pêcheur norvégien. ». Voilà, au moins, il le sait. « Et lui, c'est un homme de parole. ». Façon implicite de remettre notre sujet tabou sur la table. Espérons qu'il va assumer.

Il comprend. Heureusement, après avoir passé deux mois avec moi, il sait que je ne suis pas dans l'optique de me mettre dans une relation stable et durable. C'est s'il n'avait pas compris que ça aurait été louche. Il me parle ensuite de sa relation. Huge le marin-pêcheur. Norvégien qui plus est. C'est triste. Il a perdu au change le pauvre Vincent, c'est dommage pour lui. Et alors que je m'attendais simplement à ce qu'il termine la présentation de son petit-ami sur ces origines, voilà qu'il lance indirectement que je ne suis pas un homme de parole. Je feins de m'étrangler à la remarque et je le regarde du coin de l'oeil tout en jouant dans un rayon de tee-shirts. "Homme de parole ça veut dire quoi ? Je demande en tournant ma tête vers lui. Ca veut dire que s'il avait été dans la maison à ta place il m'aurait pas trahi en balançant une stratégie qu'on avait monté avec Steven ? Je marque un temps et ajoute : stratégie qui t'aurais emmené en finale par ailleurs ?" (Et qui t'aurais aussi permis d'éviter tout cet acharnement dont tu as été victime). Je laisse retomber les tee-shirts dans le rayon et m'assoit à présent sur une des tables de présentation du magasin. Les souvenirs de la maison des secrets et les stratégies se sont un peu évaporés dans mon esprit, mais je ne laisserai pas Vincent faire comme si s'était uniquement de ma faute si nous nous étions éloignés. "Ou alors est-ce que ça veut aussi dire que si s'était lui qui était venu me parler la toute première semaine de jeu pour monter une stratégie avec moi, il ne m'aurait pas nominé derrière ?" C'est ça un homme de parole ? Je parle à quelqu'un de loyal là ? Je ne crois pas. Du moins, je n'en suis pas sûr.

Ca y est ! L'heure des explications a sonné... ça se voyait que j'étais un fardeau pour lui dans l'aventure. « Hum... j'aurais préféré que tu me dises - directement - que tu ne voulais pas de moi... dès le début de l'aventure. ». Je le sais que j'en étais un, je le sais... il a juste sauté sur l'occasion pour m'envoyer paître. « Pour me faire ça du jour au lendemain, je devais certainement en être un. ». Maintenant, venons en aux excuses... car je regrette tout de même - un peu - mon acte... « D'ailleurs, pour cette "trahison" - entre guillemets - je m'excuse. J'ai regardé les quotidiennes, et j'avoue que par moments, j'ai un peu abusé. ». Voilà, c'est ce qu'il voulait entendre... il l'entend.

Alors que je m'apprêtais à monter dans les tours pour ensuite me jeter sur mes grands chevaux depuis le sommet de celles-ci, Vincent se radoucit un peu. Et tandis que je lui reproche de m'avoir trahi, il me reproche d'avoir laissé trainer notre relation en longueur. Pendant presque deux mois. Je baisse les yeux en l'écoutant. Et comprend rapidement que son cerveau bouillonne à cent à l'heure (parce que je déduis que ses mots dépassent sa pensée lorsqu'il dit qu'il devait en être un sans préciser de quoi il parlait). Sans que je n'ai le temps de répondre, il enchaîne sur des excuses. Et je me radoucis instantanément. Il fait bien de mettre trahison entre guillemets. On était dans un jeu, tous les coups étaient permis. On était là pour ça, on a joué. "Tu sais, au départ, je ne me disais pas que j'allais me servir de qui que se soit pour faire quoi que se soit dans le jeu, je marque un temps, et je n'ai jamais eu cette intention avec toi, du début jusqu'à la fin. Je t'ai apprécié dès le premier jour, seulement en tant qu'ami, mais je t'ai apprécié". Je le regarde quelques secondes tout en restant assis sur le présentoir, avant d'ajouter : "Je suis désolé que tu ai cru ça. Réellement. J'ai voulu faire des stratégies avec toi, pas me servir de toi, c'est totalement différent". J'aurais aimé allé le plus loin possible avec lui, comme on se l'était promis dès le début. Et malheureusement, les choses ont été ce qu'elles ont été. Je n'ai jamais envisagé de me mettre en couple avec lui, et c'était là notre principal désaccord. Ce qui a fait que tout a explosé. J'esquisse un sourire un peu amère en repensant à cette saison. "Mais je voulais que tu saches qu'avant qu'on se tape dessus H24, j'ai passé de vraiment très bons moments avec toi Vincent, je ne l'aurais pas dit dans le jeu, mais avec du recul, tu as été un allié sympas".

Ca y est ! Il s'explique sur tout. Il me dit clairement qu'il m'a apprécié en tant qu'ami et non en tant qu'amoureux. Moi aussi, pourquoi ai-je commencé à croire des choses ? Maintenant que je réfléchis bien, dans la maison, il était explicite... cependant, des fois, il se montrait légèrement ambigu... et c'est ce qui fait que je me suis fait des films. « Disons qu'on n'avait pas le même point de vue - l'un envers l'autre - dans la maison. ». Il s'excuse ensuite que j'aie pu croire qu'il se foutait éperdument de ma gueule. Je soupire légèrement... là, je commence à me remettre en question et je me dis - aussi - que ma réaction était peut-être disproportionnée. « Bah... disons que c'était violent et que du jour au lendemain, je ne t'ai plus reconnu... du coup, c'est de là que la chose est vraiment partie. ». Maintenant qu'on est confrontés l'un face à l'autre, je prends conscience des choses. Vu la façon dont j'ai interprété les choses, de ce moment jusqu'à cette conversation, je l'ai détesté. Ensuite, il me dit qu'avant toute cette histoire, il a vraiment passé de bons moments avec moi. Je le trouve touchant. Je lui lâche donc un sourire puis je lui réponds d'une jolie voix : « Moi aussi. ». Je lui propose ensuite : « Du coup, maintenant, on fait la paix ? ». C'est dingue la façon dont - en quelques phrases, seulement - on peut changer de point de vue.