Jour 27

"J'en suis presque certain aussi ..." Je souffle tandis que ma main se ralentit à présent et vient se positionner sous son menton, nous nous regardons tout en continuant de nous approcher l'un de l'autre. Je crois que les choses avancent vites, mais bien. Je souris bêtement, pour rien, lorsque je la vois se mordiller la lèvre. Qu'est-ce qui me dit qu'elle veut un bisou de ma part ? "Je ne peux pas en être sûr. Je ... Un court temps de pause avant de reprendre, tandis que je réfléchis à vive allure et que mon coeur bat la chamade. Mais qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ...?" Nos visages continuent de se rapprocher, toujours plus. Le moment entre nous deux est privilégié, unique. Nous ne sommes plus qu'à quelques millimètres. Et je remercie Milo de s'être éclipsé. Je plonge une ultime fois mon regard dans le sien, ma main caresse doucement son cou, puis le saisis délicatement, et nos lèvres finissent par s'effleurer.

Le premier baiser fut court, comme volé. Charlène semble perdue, déboussolée, la reine ne contrôle plus vraiment la partie on dirait. Ses mains, délicatement déposées sur mon torse, sert mon tee shirt avant de recommencer à m'embrasser, plus longtemps cette fois, avec plus de vigueur, de vivacité. L'instant est incroyable, comme perdu dans le temps, égaré au milieu de tout ce qu'on vit ici. Une parenthèse on ne peut plus inattendue, ce qui offre toute la beauté de l'instant. Nous nous embrassons encore, ma main maintenant délicatement son cou, nos lèvres s'effleurant encore et encore. Puis elle se recule lentement, me regarde, mais ne dis rien. Je laisse couler quelques secondes, me mord la lèvre inférieure. J'ai envie de replonger encore et encore, de continuer, de revivre ce baiser des centaines voir même des milliers, des millions de fois. Je la regarde, presque rougir, gênée, perdue. Et je lui souffle tout doucement : "Alors comme ça, la princesse en perd ces mots ?" Puis je prends sa tête entre mes deux mains, et l'embrasse à nouveau. Je n'aurais pas tenu bien longtemps. Mais l'instant est fait pour être vécu, donc je le vis à fond. Je profite de cet idéal partagé là, le temps de quelques minutes, avec la belle blonde.

Nous nous échangeons un dernier baiser. Les choses deviennent plus sérieuses, plus terre à terre. Elle attendait de voir ce que j'allais dire ? Je ris doucement, "Et est-ce que j'ai réussi le test ? Moyennement pas vrai ?" On pouvait s'attendre à mieux qu'un : "t'en perds tes mots chérie ?" Surtout lorsqu'on voulait quelque chose de potentiellement romantique, je crois. Je la laisse ensuite me dire que ce baiser devrait rester entre nous. Et elle a raison. Dans l'absolu, si nous n'étions pas dans Secret Story, c'est ce que j'aurais fait. "Je ne pense malheureusement pas ... Il faut que Vincent l'apprenne de moi, avant de l'apprendre pas qui que se soit. On sait tous les deux que les images vont ressortir pendant le prime ... Je marque un temps, l'adrénaline redescend peu à peu. Je veux dire, sans parler de lui dire qu'il se passe un truc entre nous, qu'il soit au moins au courant du baiser qu'il y a eu". Je n'ai pas dis qu'il y avait un truc entre nous, attention ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis, simplement qu'il devait être au courant des évènements, avant de me haïr avec une poupée vaudou pour les prochaines années. Je la regarde ensuite dans les yeux, et reprends un peu d'assurance, un sourire mutin sur les lèvres : "Et donc, c'est toujours avec Romane que tu veux dormir dans la love room ?" Je demande innocemment.

"Il m'en voudra, je dis sincèrement, il fallait se rendre à l'évidence. Mais certainement moins que si quelqu'un d'autre lui apprenait. Mais dans tous les cas ça passera difficilement je le sais ..." Je balaye ensuite les mauvaises ondes et me reconcentre sur notre jeu de séduction qui se prolonge pour mon plus grand plaisir. La belle Charlène passe sa main dans mes cheveux et me caresse doucement. "Si il y a une chose dont je suis sur, c'est que je ne regretterai rien, je te le promets". Sinon, je le regretterai déjà, c'est évident. Et je n'ai actuellement qu'une envie : recommencer, encore et encore, toute la nuit s'il le fallait. Puis, fidèle à elle même, elle continue de le taquiner. Romane embrasserait donc mieux que moi ? Je la regarde, lui lance un clin d'oeil et dis : "J'aurais tout le loisir de vérifier ça cette semaine, pas vrai ? Puis je plonge à nouveau mon regard dans le sien et ajoute, et surtout, toute l'aventure pour te prouver que je suis plus doué qu'elle ..." Je m'approche à nouveau, nos visages se rapprochent à nouveau, et je l'embrasse une nouvelle fois. Chaque baiser et plus intense que le précédent, plus fort, et je vibre de l'intérieur. Mon coeur bat à cent à l'heure et ma tête commence à tourner. J'adore ce sentiment, elle m'enivre totalement.

Te laisse pas bouffer ... Le conseil qu'on m'a répété déjà plusieurs fois ... "Je ferais tout pour que se soit clair. Et si il ne me comprend pas, tant pis ... J'aurais essayé." J'apprécie Vincent, mais si sa jalousie maladive continue, viendra bien le moment ou je cesserai de m'accrocher à lui ... Je décide d'éviter le sujet. Elle m'embrasse à nouveau, et me confie que elle non plus, elle ne regrette rien. Je souris, me mords la lèvre, et l'écoute attentivement. Chaque bisou a sa signification, et je me sens réellement bien avec elle, comme si nous étions ensemble, réellement, et ceux, depuis longtemps. Les idées commencent à se bousculer dans ma tête. Elle parle d'elle même comme d'une tranche de patté, et je ris, me sens un peu bête parce que je suis pris à mon propre jeu et ne sais plus trop quoi répondre. Ce qui est rare. J'ai toujours quelque chose à répondre. Si même là, je perds mon sens de la répartie, c'est que quelque chose de grave vient de se passer ... "Pour l'instant, je n'ai pas à me plaindre de la qualité du produit, mais j'ai pris une garantie de toute façon". Je lui lance un petit clin d'oeil. La seule garantie que j'ai pris : c'est que désormais, je ferais vraiment mon maximum pour la protéger, elle. Je me retiens de l'embrasser, il faut que notre discussion ai un minimum de contenance, pas simplement des baisers sans arrêt.

La belle Charlène passe ses mains sous mon tee-shirt et me fait des papouilles sur le torse, je vibre de l'intérieur, la laisse parcourir délicatement mon corps tandis que je me risque à mon tour, à glisser mes mains dans le sien. Sur son dos, lentement, je parcours chaque parcelle de peau. Je laisse mes mains courir et effleurer délicatement son être. Une ressource inépuisable qu'elle dit ? Tant mieux. "Et puis même si je m'en lasse, je crois qu'ils ont un bon service après vente" Je fais ma petite tête d'ange et souris innocemment. Elle dépose ensuite ces lèvres en coin des miennes, et je récupère sa tête entre mes mains pour l'embrasser de nouveau. Les choses sont vraiment particulières, qui aurait pu s'attendre à ce qu'elle prenne une telle tournure ? Aussi délicate, aussi idyllique ? Puis elle détourne le regard quelques secondes, avant de me fixer de nouveau, et de parler de son secret ... La fausse fragile ne semble pas avoir fini de nous surprendre ... Je grimace légèrement. Je sais qu'on est dans un jeu et qu'il faut se méfier des apparences. Je ne sais pas trop quoi lui dire. Sûrement que je tomberais de haut, sinon elle ne me mettrait pas en garde comme ça ... Je la regarde encore quelque instant, dans le silence, la fixant de mes yeux noirs, avant de finalement prendre la parole : "On cache tous des choses plus ou moins décevantes, je pense, on ment tous, sur qui on est, sur ce qui nous façonne. Et tant que je suis sur que tu es sincère avec moi, je laisse courir mes doigts dans ses cheveux, et replace une mèche qui était tombée devant ces yeux, alors tout ira bien. Je n'oublie pas qu'on est dans un jeu. Je ne veux juste pas m'accrocher à une illusion plus tard. Je soulève l'hypothèse que Charlène compte des tas de conquêtes à son actif, et j'ajoute : je me doute que je ne suis pas le premier en tous cas, donc je me dis que si certains ont réussi à faire avec, je pourrais faire de même. Je parle comme si nous étions déjà ensemble, ça me fait un peu peur, mais je ne sais pas ou tout ça nous mènera donc je continue. La seule chose qui risque de changer prochainement, je dis à voix basse, c'est que tu seras obligée de partager ton lit avec un beau brun ténébreux, c'est ce que j'ai entendu dire ..." Nouvelle tête d'ange, nouveau sourire charmeur. Fais l'innocent Matthew, fais l'innocent.

Charlène quitte alors le salon extérieur, après une dernière petite réflexion et un ultime bisou. Je reste donc là, assis sur le canapé, quelques instants, les idées toutes embuées, je réfléchis à vive allure. Ou est-ce que tout ça va nous mener ? Je veux dire : depuis le début je joue un jeu de séduction avec tout le monde, et je ne suis certainement jamais allé aussi loin. Sûrement je ne me suis jamais senti aussi apaisé non plus. Je souris en repensant aux doux baisers de la belle, et je décide finalement de la rejoindre, elle, ainsi que tous les autres, dans le jardin, là ou la soirée love room bat son pleins. Si il y a bien une chose qui était propre à ma relation avec la blonde, c'était le lâché prise. Alors je ne vais pas commencer à me prendre la tête maintenant. Comme quoi, c'est avec celle avec qui je partageais un simple jeu que les choses se sont envenimées pour devenir sérieuses. Sérieuses au point de me faire tourner la tête.