Jour 11

Je souriais. « Cool je vais à la douche et après je vais prévenir tout le monde, on se retrouve dans le salon? » Demandais-je en me levant. Je m'adressais à Kyet. « Soirée dans le salon avec tout le monde! » Oups je l'ai dérangé. Tant pis! Je quittais ensuite le jardin.

J'arrive au jardin, ayant besoin d'un peu prendre l'air. La vie en société, c'est pas évident et je m'en rends compte avec cet enfermement. Je suis une sirène libre, j'ai besoin de nager dans mon océan australien, pas dans la piscine de la maison de secret story. Mais la finale, je la veux, je l'aurai ! Alors, je tiens le coup et je prends sur moi. En arrivant, je vois Lorena recroquevillée sur elle-même, sans hésiter je m'approche. « Hey ma belle ! Ça va pas ? » Je prends place à ses côtés, le regard fixé vers elle.

Alors que j'étais littéralement perdue dans mes pensées à fixer l'horizon (qui n'est pas loin vu la maison), je ne remarquais même pas Bambi qui s'approcha de moi assez furtivement. Ce n'est qu'au son de sa voix que je tourne ma tête, un léger sourire, de façade, pas vraiment convaincu sur le visage. Ah .. hey. Je marque une pause avant de reprendre. Si .. ça va. J'ai juste .. un petit coup de mou comme on dit. J'avais rarement des baisses d'humeur telles, mais il faut dire que cette aventure n'aidait pas. Je mime un geste vague avec les mains pour accompagner la parole avant d'ajouter. Ça va toi ? Tu ne participes pas à la soirée ? Après tout, tout le monde y était et je trouvais cela étrange la connaissant.

Lorena m'explique que son moral n'est pas au top. Ce que je comprends, certainement mieux que personne. Je passe une main dans son dos, comme une amie aurait pu le faire. « Je veux que tu saches que si tu as besoin d'en parler, je suis là, d'accord ? » Mes yeux se mettent à briller, moi aussi il y a des tas de choses dont j'aimerais parler. Mais il faut pas que je craque, pas maintenant. Quand elle s'interroge sur mon absence de la soirée, je hoche négativement la tête. « Je ne suis pas vraiment d'humeur à faire la fête. Je pense à beaucoup trop de choses ce soir. » Et putain, ça fait mal.

Quand j'écoute Lorena se confier, je sens les larmes qui montent et quelques unes qui s'échappent. Je les efface vite avec ma manche, en espérant que la jolie rousse n'ait rien vu - il fait nuit, et tant mieux. Incapable de trouver les mots pour la réconforter - cherchant déjà la méthode pour me ressaisir moi-même, je me contente d'accepter son câlin et de la prendre dans mes bras quelques secondes. Quand à son tour, la jeune femme me retourne la question, j'ai le regard vide. « La même chose. » Je me contente de répondre. J'ai tellement envie de me livrer, mais c'est impossible. La barrière du jeu m'en empêche et je tiens à ne décevoir personne.

Lorena agit comme un proche à mes yeux, elle est mon soutient de ce soir - et mon soutient depuis le début malgré elle. Au fond de moi, je le sais. J'acquiesce doucement de la tête. Je ne peux pas en dire d'avantage. Finalement, quand Lorena tente de me changer les idées en évoquant le sujet de Farah, elle m'achève plus qu'autre chose. Les larmes se mettent à couler, putain j'aimerais les retenir que je peux pas. « Je... je suis désolée. » C'est trop. Je me lève vivement, je quitte le jardin pour aller m'isoler.