Jour 43

Le retour des anciens ? krkrkr Mathilde, Ouss, Alex, faut qu'on commence à démarcher. « Mais qui va revenir ? Parce que ce ne sera certainement pas Laurélie ... Ni Rosalie ... » je dis alors pour montrer qu'il n'y a pas grand monde à ramener dans la maison des secrets qui a été éliminé plus tôt dans le jeu. Edgar pense que les indices seront mis en danger. « Sûrement, ils nous ont donné une belle opportunité d'en apprendre plus hier ! ».

" Je te suis. " dis-je à Sarah en prenant ma tasse avec moi.

Edgar me parle des anciens qui reviennent comme chaque année. « Et comment tu sais ça, toi ? Tu t'en souviens ? » je demande alors, curieux. Je croyais qu'il ne connaissait presque rien à l'émission en venant ici, et savoir comment se déroulaient certains primes de manière récurrente ça sonne un peu étrange pour moi. Je scrute sa réaction avec attention.

Je marque un temps d'arrêt à la question de Liam qui relève une phrase que je viens de dire, avec comme précision "comme chaque année". J'ai regardé la saison 12 avant de venir... et y avait des anciens candidats. Je me souviens surtout de Marie et Shiva, deux candidats aussi insupportables que cons. Tu as regardé les anciennes saisons ? que je dis alors à Liam pour changer de sujet. La nôtre, tu la qualifierais comment ?

Edgar m'explique qu'il a regardé la saison 12 avant de participer à l'émission, je fais mine de le croire. Rien dans son explication ne justifie l'emploi d'un comme chaque année mais plus d'un l'année dernière tout au plus. Comment, basé sur une saison, peut-il tirer des conclusions aussi hâtives ? Je pense qu'il y a anguille sous roche. Lorsqu'il me demande si j'ai regardé les anciennes saisons, je fais non de la tête. « Pas vraiment, j'en ai suivi de loin mais je n'ai jamais porté attention à ça. Donc c'est un peu se jeter dans la gueule du loup pour moi... Mais je dirais que je qualifierai notre saison d'un joyeux bordel qui s'est ordonné au fil des épisodes ... ». je le fixe quelques secondes puis j'ajoute : « Et toi c'est quoi le mot clé que tu utiliserais pour décrire la saison, en contraste des autres, puisque tu as l'air de les connaitre si bien ».

Il n'a pas suivi les autres saisons. C'est bizarre tous ces candidats qui viennent et qui ne savent rien de l'émission dans laquelle ils mettent les pieds, vous trouvez pas ? Surtout qu'on est la seule émission de genre encore diffusée sur une grande chaîne (c'est ma cousine qui me l'a dit) m'enfin...
De mon côté j'ai cherché à savoir pourquoi j'avais voulu m'inscrire à cette émission et... en regardant je me suis vraiment posé beaucoup de questions sur la personne que je pouvais être avant ! que je dis en éclatant de rire. Faut quand même être pas mal tourmenté pour vouloir s'infliger ça. Il me titille une fois de plus sur le fait que j'ai l'air de connaître si bien les autres saisons. J'hausse les épaules. Je ne parlais que de la 12... euh... je dirais que cette saison c'est... la guerre. Tout le temps.

Edgar m'explique qu'il avait cherché à comprendre pourquoi son 'ancien lui' avait cherché à s'inscrire dans une telle émission et que par conséquent il avait été contraint de faire quelques recherches sur le jeu. J'acquiesce et souris lorsqu'il termine en disant qu'il qualifierait cette saison à travers le mot guerre. Je ris dans un souffle. « Mais je trouve que ça va mieux, objectivement. C'est moins gratuit que ça pouvait l'être au début de l'aventure non ? ». Enfin c'était tout du moins mon ressenti. J'avais l'impression que chacun d'entre nous continuait d'entretenir ses animosités avec les candidats qu'ils appréciaient le moins mais que les clashs se justifiaient plus qu'il y a quelques semaines. La dernière résistance à la paix dans la maison était Léopoldine, et encore ses jours étaient peut-être comptés dans la maison des secrets. « Si tu venais à quitter le jeu demain, tu n'aurais même pas un regret ? » je demande en écho à ce qu'il a dit plus tôt sur son hypothétique départ.

Il trouve que ça va mieux dans la maison par rapport au début. Il ne me pose plus de questions sur le pourquoi du comment j'ai dis "comme chaque années", ouf. J'hésite. Je sais pas... je trouve que parfois ça manque encore de sincérité mais c'est le jeu qui veut ça... et.. je souris avant de reprendre. Je t'avoue mes deux premières semaines, voir la troisième aussi, je faisais partie de ceux qui n'avaient d'histoires avec personne... aujourd'hui on souhaite me voir dehors. En référence à Nathan qui me qualifiait de "candidat le plus aimé de toute l'histoire de Secret Story" et à Esteban qui a clairement fait comprendre hier que je serais mieux à l'extérieur. J'imagine que c'est le reflet de la vie... les amis d'hier peuvent devenir les ennemis de demain ? J'écoute ensuite son autre question. C'est bête... mais ici j'ai un cadre de vie... dehors je n'aurai plus rien ça sera un peu le fouillis. J'ai appris à me reconstruire ici... entre ces quatre murs... donc peut-être que je regretterai de ne plus vivre ça, mais là encore j'en sais rien on verra... on verra lundi ! Et promis je reviendrai sur le prime suivant pour te dire ce que ça m'a fait et ... te dire si j'ai des regrets !... mais surtout j'aurais aimé qu'on se rende davantage compte que je peux jouer... ici on me considère surtout comme un gars triste et qui fait pitié. Mais... je suis un joueur aussi. Un jour vous le saurez, mais je serai déjà sûrement dehors. je n'en dis pas plus, ni si je fais référence à qui je "suis" ici, à des missions, ou à mon secret... il comprendra... un jour il comprendra.

Edgar avoue ne pas être très lucide sur la question puisque son début d'aventure n'avait été jonché par aucune embrouilles. Mais tout c'était bel et bien corsé par la suite puisqu'il est aujourd'hui un élément phare dans certaines histoires. Je hausse les épaules. « Ça veut aussi dire que tu t'es affirmé, je suppose. Donc c'est peut-être une bonne chose. Et ça t'aide à te forger ». J'essaye de le rassurer, et au fond je pense qu'il y a une part de vrai dans ce que je dis. Edgar n'était pas dans les histoires du début car il en était incapable, il était gentil et un peu creux, puis au fil du temps il s'est trouvé un caractère plus trempé et il a fini par en arriver là ou il est aujourd'hui. Il m'explique ensuite que la maison des secrets représente pour lui une entité rassurante dans laquelle il peut évoluer en toute sécurité. Je ne me souviens plus à qui avoir dit ça mais j'en étais arrivé aux mêmes conclusions. Il me promet ensuite que si il est amené à quitter le jeu demain soir, il reviendra sur le prime la semaine suivante pour me raconter sa sortie. Je souris alors et hoche la tête. « Je suis sûr que tout se passera bien, mais tu as fait tellement de chemin depuis ton entrée. De nous tous c'est toi qui a dû le plus changer. Donc nul doute que ça va te faire un choc, mais je pense que c'est un choc nécessaire pour que tu ne t'habitues pas au jeu comme à la vraie vie ». Il est temps que l'aventure se termine pour Edgar, si non demain peut-être la semaine suivante, mais j'ai peur que l'état de complaisance qu'il éprouve dans la maison ne lui soit au final plus mauvais que bénéfique. J'aimerais pouvoir continuer de le côtoyer mais je suis intimement convaincu que la maison des secrets n'est pas le cadre idéal pour cela, l'extérieur deviendra certainement notre nouveau hameau. Il souligne le fait qu'il regrette ne pas avoir été pris plus au sérieux dans son jeu, qu'il est passé pour un faible incapable d'aller au bout des choses. « Je ne me rends pas compte ... Je sais qu'on ne me prend pas particulièrement pour un joueur non plus. Le plus important c'est que tu sais ce que toi tu vaux. C'est le plus important ! ». Je lui souris pour le rassurer, ne sachant trop sur quel pied danser sans vraiment savoir si Edgar est un joueur ou non.

Selon Liam ça veut dire que je me suis affirmé avec le temps. J'ai grandi. C'est vrai... j'y ai pensé durant mes deux jours d'isolement. Après avoir fait une première fois mes adieux à Liam alors qu'au final j'avais réintégré l'aventure deux jours plus tard. Au début je ne prenais pas parti, je ne disais rien... ou pas beaucoup. Et hier j'ai réussi à mettre Nahimù mal à l'aise. que je dis en souriant, revoyant sa tête quand j'ai marché dans son jeu plutôt que de m'énerver et lui offrir le spectacle auquel il s'attendait. J'ai pris sur moi et il ne s'y attendait pas... ce sont ces petites victoires qui me font du bien... même si à côté de ça on est obligé de s'éloigner de nos amis d'avant... Avec Nadia il est clair que notre relation n'a cessé de se dégrader avec le temps, même si je l'apprécie encore, au fond de moi je le sais, je ne comprend plus ses choix ni ses façons de faire. Et j'ai même fini par perdre confiance en elle alors qu'elle était la seule en qui je croyais en début d'aventure. Je regarde au loin, la porte du Sas. Celle par laquelle j'entrerai avec mes 4 camarades filles nominées et qui se fermera sans doute sur moi à l'issue du prime me laissant alors rejoindre Vincent sur le plateau... Tu as raison... mais forcément je serai déboussolé au début... d'autant plus que je ne pourrai pas faire un pas dans la rue sans qu'on ne me reconnaisse. Mais j'ai réussi à survivre ici... je pense pouvoir y arriver dehors. Et je me suis attaché aux candidats, certains plus que d'autres c'est sûr... c'est pour ainsi dire mes premiers amis. Mes premières vraies disputes. Mes premières prises de position... Rend toi compte... les larmes me montent aux yeux, alors que j'essaye de canaliser mes émotions. Je vous aurai côtoyé plus longtemps que ma famille dehors. C'est un sentiment que je ne peux pas définir et qui me perd d'autant plus dans ma vie, déjà pas simple avant, mais encore moins maintenant. Je ne sais pas vers quoi me tourner en sortant... je pensais retrouver mes souvenirs en venant ici... c'était mon but ultime... aujourd'hui qu'est-ce qu'il y aura après ? Qu'est-ce que je ferai une fois le prime de demain fini ? Je passerai trois jours avec la presse à l'Hôtel des Anciens... et ensuite ? Retour à Grenoble dans ma "famille"... je les adore mais... quel sera le but de ma vie ? Je pose alors mes yeux sur Liam. Désolé... j'ai réfléchis à haute voix... Je souris me servant alors un jus d'orange et lui en propose par la même occasion. Le plus important c'est que je sais ce que je vaux... que je répète en echo. Je suis d'accord. Il a toujours comme ça des petites phrases toutes belles et qui sont pleines de sens. C'est comme "la vie n'est pas un long fleuve tranquille"... celle là image bien ma situation. Il y a des moments où j'ai l'impression qu'on ne se comprend pas... et d'autres où au contraire on est presque similaires... t'es quelqu'un de spécial ici Liam... sache-le. Peu importe ce qu'on te dira... n'oublie pas.

Edgar relance alors l'altercation qui est arrivée hier soir avec Nahim, me disant qu'il a préféré opter pour une nouvelle alternative plutôt que d'entrer directement en confrontation avec ce gros tocard. Une stratégie qui s'est avéré payante puisqu'il a réussi à le déstabiliser. « J'avoue que sur le coup, je n'ai vraiment pas compris pourquoi tu lui donnais du crédit, au final ça s'éclaircit peu à peu, mais je déteste tellement ce type et son comportement. Je voudrais vraiment qu'il quitte cette maison au plus vite. Et quand je vois comment il se comporte avec les autres ça me rend fou ... ». Et quand j'ai vu Edgar prendre sur la rigolade les attitudes de bouffon qu'a eu Nahim hier je n'ai pas réussi à rester calme. « Je déteste tout ce que Nahim incarne, en fait, c'est pour ça que je n'ai pas réussi à garder mon calme hier après-midi ». Voilà qui avait été mis au clair. J'étais heureux de voir qu'Edgar ne s'était pas laissé abattre par le comportement du polygame. Edgar passe d'un sujet à un autre, mentionnant cette fois son éventuelle sortie de la maison et le temps d'adaptation dont il aura besoin pour reprendre sa vie normale. Comment sa notoriété impactera sa vie et comment il devra apprendre à composer avec sa nouvelle famille. Il tente cependant de se rassurer en se disant capable de surmonter une telle épreuve. Il en vient même à avoir les larmes aux yeux lorsqu'il réalise nous avoir côtoyé plus longtemps que les personnes qu'on lui a imposé comme étant sa famille. Lorsque je le vois ainsi peiné, les larmes montent à mes yeux aussi et je m'en veux d'être si fragile. « Tu sais, Edgar. Si jamais tu viens à quitter la maison avant moi, même si ça sera dur, raccroche toi à l'idée que tu as de vrais amis qui te rejoindront très vite. Si jamais je sors avant toi, n'ai pas peur de sortir de la maison car je t'attendrai à l'extérieur. Si on sort en même temps, je te tiendrais la main à chaque étape ou tu auras besoin de moi » je lui souris et viens au contact en touchant son épaule en lui lançant un sourire compatissant. « Les gens te reconnaitront, ta famille aura vu ton évolution, tout ce qui aura été vrai à ton entrée dans la maison ne le sera plus quand tu en sortiras. Mais n'oublie jamais que peu importe les changements et dans quelle direction on essaye de t'envoyer, le bon chemin sera celui que ton coeur t'indique. Car jusqu'à aujourd'hui et dans cette maison il t'a toujours mené au bon endroit au bon moment. Et ... je marque quelques secondes, conscient que mes propos peuvent être évasifs et désireux d'y apporter du concret : Je suis fier de toi Edgar. Pour ton caractère que tu as réussi à forger, et pour tout ce que tu as apporté à cette maison. Et puis vois cette notoriété à l'extérieur comme un ancrage dans ta nouvelle réalité. Tu peux tout reconstruire à partir de là, et si tu capitalises correctement tes interviews tu peux même faire quelques économies ». Je tente d'être positif et de le rassurer bien que ma propre sortie me terrifie. Finalement, le tatoué ajoute une note encore plus positive. Il dit qu'en dépit de nos différents parfois il nous trouve très similaire, allant même jusqu'à dire que je suis quelqu'un de spécial. S'en est trop : une larme perle sur ma joue. « Toi aussi, Edgar. Quoi qu'on ai pu te dire, quoi que moi même j'ai pu te dire. Et je suis heureux d'avoir fait ta rencontre dans ce jeu. je le fixe quelques secondes puis ajoute : Et si un jour tu ne te sens pas d'attaque pour riposter face à Nahim, ou qui que ce soit, je serai là pour toi. Même si je suis sûr que tu n'as plus besoin de bouclier, je serai toujours là pour défendre mes amis ». Un fin sourire se dessine à nouveau sur mon visage.

Oulah j’ai fait une belle sieste! Quand je e réveille, je vois Liam et Edgar en pleine discussion; ne voulant ps les déranger je m’éclipse donc en leur souriant.

Il m'explique ne pas avoir compris pourquoi je lui accordais du crédit hier après-midi à la terrasse. C'est vrai que je l'avais vu s'énerver et partir après sa discussion houleuse avec Nahim et Dalianis. Je ne peux qu'être d'accord avec toi sur le sujet... mais tant que des Sarah, Nadia, Dalianis lui accorderont un tant soit peu de crédit... il continuera à prendre la confiance, et aura de moins en moins de limites. Il m'explique qu'il le déteste, qu'il déteste tout ce qu'il fait et tout ce qu'il représente. Ça te tient à coeur le respect de l'autre.. c'est bien. Je trouve que c'est pas quelque chose que tout le monde connaît et c'est dommage... Je ne parle pas que à l'intérieur de la maison... Je n'aime pas Nahim. Son air suffisant qui croit que tout lui est dû... très peu pour moi. D'autant plus que pour se prouver à lui-même qu'il a de l'emprise sur les gens, il se conduit méchamment... Liam était là au jacuzzi il y a une semaine. Il sait de quoi je parle. Il semble content que j'ai pu éclaircir avec lui la situation... c'est vrai que c'était un peu inattendu j'ai fais ça au feeling. Mais ça a marché. Et je suis très heureux d'avoir montré à Nahim qu'il n'aurait pas le dessus sur moi... pas cette fois !
Alors qu'on parle plus "émotions", il a les larmes aux yeux et se rapproche de moi. Il veut me rassurer sur ma sortie du jeu... je commence à me dire que ma fin est proche... plus proche que quiconque n'aurait pu le penser il y a de ça une semaine. Je ne peux retenir une larme... Merci Liam... je n'oublierai pas ! Et je serai très heureux de poursuivre ce début d'amitié à l'extérieur... pour t'aider à ma manière à passer outre tes tracas du quotidien. Je lui fais un clin d'oeil, en repensant à cette discussion que nous avions eu où il me parlait de sa femme.
Je devrai suivre mon coeur, parce que jusqu'à aujourd'hui il m'aura toujours mené au bon endroit. Une autre larme coule tandis qu'il pose sa main sur mon épaule. Il en ajoute davantage avec des mots plus forts, plus intimes. J'essuie une nouvelle larme. Je suis fier de moi aussi et... peu importe de quoi l'avenir sera fait... je me souviendrai toujours de qui était là pour moi quand j'en avais besoin et... ça m'aidera à avancer. Il fait de l'humour ensuite en disant que si je maitrise bien mes relations avec les journalistes à la sortie je pourrais me faire un peu d'argent. Aha... j'y penserai ! J'irai visiter le monde... Je souris, un peu naïvement, à la vie que je pourrai mener une fois sorti.
Suite à mes mots le concernant, une larme fini par s'élancer le long de sa joue... Je fini par le prendre dans mes bras, extrêmement touché par tout ce qu'il vient de me dire, et conscient que je ne verrai bientôt plus le jeune homme avant un petit moment. Je profite de cet instant, comme arrêté dans le temps, et je comprend à ce moment là ce que c'est ... je sais ce que c'est de VIVRE. Profiter de l'instant sans se poser de questions. Aimer. Partager. Echanger. Être présent. Tu... tu es mon ami Liam... et moi aussi si tu as besoin de quelqu'un un jour... je serai là. Avec grand plaisir.

Finalement, nous avons la même vision de Nahim. Une vision dénuée de toute positivité dans laquelle le polygame ne mérite que du malheur. Edgar soupire que tant que les filles de la maison lui accorderont du crédit, il continuera son petit cirque de mal alpha supérieur et que rien ne pourra l'arrêter. Je souffle longuement alors qu'Edgar souligne l'importance que j'attache au respect de l'autre. « C'est vrai, je juge qu'il n'y a rien de plus important dans les relations. C'est peut-être car j'ai été trop de fois raillé, on a trop nié mon humanité, on m'a trop humilié. Et je déteste voir que c'est encore monnaie courante dans la vie de certain ». Et voir que des personnes comme Nahim continuent d'exister me dégoute. Je n'ai pas de mot pour décrire à quel point je n'ai aucune empathie pour lui. Le ciel pourrait lui tomber sur la tête que je le regarderais se faire écraser sans émotion. « Ma vie a été parsemé de connards qui ont essayé de me détruire, m'insultant de tapette, de fillette, de femme avec un cadeau. Trop de fois on m'a aussi traité d'immigré, de sal arabe, de profiteur. Et je refuse de voir le schéma se réitérer contre qui que ce soit d'autre » j'ajoute soudainement, sans reprendre ma respiration, un peu secoué par l'émotion tandis que ma voix se met légèrement a trembler ... Nous changeons alors de sujet, sans doute avant que mes yeux ne s'imbibent de larmes tandis, et Edgar m'affirme que notre amitié se poursuivra en dehors de la maison des secrets. Ca me redonne un peu de baume au coeur. Il m'affirme qu'il sera là, lui aussi, pour me soutenir. « Alors on se soutiendra l'un l'autre » je dis en caressant sa main tandis que mes doigts viennent envelopper les siens. Je lui souris et la discussion dévie sur le parcours d'Edgar, qui a été un véritable parcours du combattant dont il ressort grandit, plus fort, plus mature. Il m'assure qu'il n'oubliera pas ceux qui ont été là pour lui. « Tu ne seras jamais seul, c'est promis. Et en dehors de la maison on aura nos téléphones, on aura de quoi communiquer à chaque instant. Et je ne saurais qu'à un clic pour te rassurer. N'importe quand ». Mes mots peuvent sonner trop gros pour être vrai mais je le pense. Je prends Edgar sous ma protection même si je ne le comprends pas toujours. Son parcours me rappelle trop le mien pour que je ne puisse le laisser être en proie au doute à un quelconque instant de sa vie. Finalement, il me retourne la promesse de protection et m'assure qu'il sera la pour moi si j'en ai besoin, soufflant alors que je suis son ami. Un sourire ému se peint sur mon visage entre deux larmes imbibée d'émotion. Je ris dans un souffle, ne trouvant pas mes mots, et le regarde quelques secondes. « Regarde nous, je dis en retirant ma main de la sienne pour venir essuyer mes larmes. Qu'est-ce qu'on est kitch ... On a encore trois semaines d'aventure et voilà qu'on pleure déjà sur la fin ... ».

On parle alors de Liam, de son vécu et ça m'émeut. Je me demande comment certaines personnes peuvent être aussi méchantes. Si chacun se contentait de balayer devant sa porte plutôt que s'occuper de la vie du voisin ça serait pas plus mal... Je ne comprend pas comment c'est possible de subir encore ce genre de choses aujourd'hui. Et je suis désolé que tu aies du passer par tout ces moments difficiles. C'est le genre de moments, d'actes, de mots, qu'on n'arrive pas à oublier. Mais... c'est ce qui fait que tu es toi, ce que tu es aujourd'hui. Et le meilleur moyen de prendre ta revanche sur eux... c'est de prendre plaisir ta vie, vis comme tu l'entends... réussi dans ta vie ! Et je suis certains qu'ils s'en mordront les doigts. Je sais ce que c'est... à mon réveil, ma première sortie en ville... et les suivantes... les regards, les moqueries, les visages écoeurés... mais à côté de ce que vit Liam chaque jour depuis son arrivée en France, son opération, son intégration, sa famille qui l'a renié... j'ai en face de moi quelqu'un qui a de la bouteille et qui pourtant reste humble. Ces connards... il faut que ça devienne ta force. Et pour Nahim... si je reviens ne t'en fais même pas... il regrettera de ne pas avoir été éliminé cette semaine, c'est moi qui te le dit ! Je suis impliqué et ça me ferait plaisir de lui faire mordre la poussière. Après ce que j'ai du supporter toutes ces semaines... notre duo de la semaine dernière... je ne me laisserai pas faire. Je ne me laisserai plus faire.
On reparle ensuite de comment on restera en contact dehors. J'acquiesce en souriant. Je sais utiliser un téléphone ma cousine m'a tout expliqué ! Il me dit qu'on est kitch... j'éclate de rire. Ça sera encore pire si je pars pas demain soir... imagine on va devoir vivre avec ça... avec toutes ces choses qu'on se sera dites... non faut que je sois éliminé aha... C'est de l'humour hein...

Lorsque je raconte mon vécu, comment les gens m'ont traité, à quel point j'ai pu me heurter à la vie, Edgar semble réellement dégoûté et peiné. Il souligne la cruauté du monde mais tente de me rassurer et de me dire que je dois m'en servir pour être plus fort, pour rire au nez de ses petits merdeux qui n'ont rien d'autre à faire que de rabaisser pour se sentir plus puissant. J'hoche de la tête. « C'est ce que j'ai fait, oui ! Et aujourd'hui, avec le corps que j'ai créé et que j'entretiens tous les jours je me sens plus fort et presqu'intouchable. C'est une carapace qui me plait autant à moi qu'aux autres » je dis dans un petit rire. Depuis que j'ai commencé la musculation le regard des autres a changé, comme s'il m'avait offert un ticket vers la vraie masculinité. J'essuie beaucoup moins de critique depuis ces dernières années. Il me promet ensuite que si il revient du SAS demain soir, alors Nahim aura du soucis à se faire et regrettera d'être encore dans la maison. « De toutes manières, ses jours sont comptés, il n'atteindra jamais la demie finale. Je me le promets à moi même ... ». Peut-être que je suis trop confiant, peut-être que je suis en réalité bien moins populaire que Nahim, mais je me dois de le mettre dehors. La conversation se déride ensuite lorsqu'Edgar me confie qu'il sait comment utiliser un téléphone. Je ris dans un souffle. Puis finalement, nous en venons à la même conclusion : si Edgar ne quitte pas l'aventure demain soir, on aura l'air bien ridicule à s'être ouvert comme ça et à avoir pleuré dans les bras l'un de l'autre. « Je crois qu'on a plus le choix, il va falloir que tu partes sinon notre moment perd tout son côté dramatique » je dis pour prolonger sa blague tandis qu'au fond de moi j'espère réellement qu'il revienne.

J'écoute Liam me dire que son corps, c'est sa carapace qu'il sculpte chaque jour. Je ne peux m'empêcher de rire quand il dit qu'elle plaît aux autres... Tes détracteurs rêvent sûrement de toi la nuit... c'est une belle revanche non ? Tu hantes leurs désirs... que je dis en accentuant les mots comme si je jouais un artiste qui justifie son art devant des visiteurs de galeries. J'éclate de rire. Il promet que Nahim n'atteindra pas la demi-finale. Moi non plus... donc bon... Il me dit que je n'ai pas d'autre choix que de partir après cette soirée pour garder le côté dramatique du moment. Je rigole. Merci d'avoir été là, une fois de plus, avant un énième départ ! Déjà l'autre jour.. Bon... je vais aller passer ma dernière nuit dans les bois en espérant que Léo n'y a pas mis une fois de plus le feu ! Merci encore Liam. Et... je vous souhaite beaucoup de bonheur à Giani et toi... je chuchote alors : ne te remet JAMAIS en couple avec Esteban... fais moi plaisir. Je rigole une dernière fois et quitte la cuisine.

Lorsqu'il avoue que mon corps est beau en disant que mes détracteurs doivent certainement en rêver la nuit et que c'est sans doute la meilleure revanche que je peux prendre sur eux, j'hoche la tête. « C'était mon objectif, oui » je dis avec un sourire fier sur le visage. J'étais fier de mon parcours et d'avoir réussi à rester fort devant les critiques. Finalement, il me souhaite la bonne nuit et me remercie d'avoir été là. C'est un nouvel au revoir pour Edgar et moi. Il me souhaite ensuite beaucoup de bonheur avec Giani et m'intime l'ordre dans un murmure de ne pas me remettre avec Esteban. « Merci, Edgar. Je suis heureux avec Giani tu n'as aucun doute à te faire, je vais rester avec lui ». Je suis pour la première fois dans une relation qui me rend heureux et je ne compte pas gâcher cette opportunité. Lorsqu'Edgar va pour quitter la pièce je lui attrape le bras et le force à me regarder. « Et Edgar, tu ne partiras pas. Fais moi confiance » je souffle alors dans un sourire avant de le laisser s'envoler et aller s'endormir. Je reste là quelques secondes, puis je quitte finalement la cuisine à mon tour.