Jour 4

Il fait chaud, je suis en boxer... bon bah je m'installe dans la piscine, et je fais quelques longueurs.

Première journée dans la maison des secrets. C'est malgré moi que je me retrouve vers l'extérieur, attirée par cette grande piscine. En maillot de bain, je m'approche plus près et y vois Corentin, déjà entrain de faire des longueurs. « Coucou toi ! » je lui souris en venant embrasser sa joue mouillée, alors qu'il se lève un peu sur le bord de la piscine pour ne pas me faire trop galérer. Je finis par très vite rentrer dans l'eau à mon tour, m'arrêtant au niveau de la taille. « Non mais c'était tellement ça qui manquait dans les dimensions ! » Une piscine, bordel. Une piscine. Je me tourne vers Corentin, ayant un peu envie de discuter avec lui. La première était plutôt bonne, alors pourquoi pas creuser un peu. « Sinon ça va ? Satisfait de la réunification ? » Je demande alors.

Alors que je fais mes longueurs, Chani fait son arrivée. Aaaaaah, je suis content de la voir, comme j'aurais été content de voir n'importe qui d'autre. Elle m'embrasse alors sur la joue. « Yo... pardonne moi pour dimanche, je me suis un peu trop amusé. ». Et il y a de fortes chances que ce ne soit pas la dernière fois... donc autant s'y habituer. Une piscine, c'est exactement ce qu'il manquait dans les trois dimensions. « En plus, une piscine intérieure, dans une pièce climatisée avec cette canicule, c'est cadeau. ». La chaleur est insoutenable. Même dans la troisième dimension, il ne faisait pas aussi chaud... pourtant, on l'était déjà bien assez. Elle me demande alors si ça va, et si je suis assez satisfait de la réunification. « Clairement, oui. Il y a des personnalités hautes en couleur, d'autres un peu plus douces, mais je n'aurai aucun mal à m'entendre avec tout ce beau monde. Et toi ? ». Alors que je lui retourne la question, je l'observe un peu... je regarde son grain de peau, ses formes. Bien évidemment, je fais ça discrètement, je n'ai aucune envie de passer pour un obsédé... bien que j'en sois peut-être un... mais avec les hommes. Mes hypothèses semblent se confirmer un peu plus... même si je vais attendre d'avoir des indices avant de buzzer. Je me caresse alors le corps. Quand il est mouillé, il est vraiment agréable à toucher.

Je laisse échapper un léger rire lorsqu'il s'excuse pour samedi. « Oh t'inquiète. Avec Karl on a aussi fini dans un sale état, à descendre une bouteille de sky à deux. » Je m'en souviens plus, par contre, je n'ai pas oublié le mal de crâne que j'avais hier à mon réveil ! « C'est cadeau ! » je répète après lui, en plongeant finalement sous l'eau. Après être remontée à la surface, j'essore mes cheveux tout en lui demandant comment se passe la réunification pour lui. Il n'a pas l'air du genre à avoir du mal à s'intégrer, le bonhomme ! « Moi ça va aussi. J'ai été un peu déçue que la soirée rap'unification n'ait pas plus eu de succès que ça, parce qu'on avait bien charbonné sur nos textes mais bon. Sinon ça va. Les candidats que je croise entre deux pièces ont tous l'air plus ou moins normaux, ça me fait bizarre de me retrouver entourée de gens qui savent sourire pour dire bonjour et parler sans insulter ! » je dis alors sur le ton de l'humour. Parce que du coup, c'est vrai que y'a un peu moins d'ambiance que dans la 1D, on ne va pas mentir.

Avec Karl, ils ont aussi été bourrés ? Heureux de ne pas être le seul. « Karl, on est bien d'accord que c'est celui qui a les cheveux longs ? ». C'était ma première proposition, pour les trios. « En fait, dans une soirée, le pire moment, c'est le matin... enfin l'après-midi à 18h, donc le matin pour nous... enfin tu m'as compris. ». C'est vraiment la pire sensation au monde. Vous savez, ce moment où on se dit "plus jamais je bois de ma vie", et qu'on le fait dès le soir qui suit. Elle plonge ensuite, en confirmant que la production a plutôt bien pensé à nous. C'est cadeau, ouais... elle me parle ensuite de la soirée Rap'unification. Charbonné sur les textes ? De quoi parle-t-elle ? « Mais attends, ils ne nous avaient pas promis un rap par dimension ? ». On s'est démenés pour rien, je suis au bout de ma vie. Elle me parle ensuite du fait que les candidats qu'elle vient de rencontrer soient normaux. « Ah oui... toi aussi, tu viens de la première dimension. Dis moi, qui est en discorde avec qui ? Plusieurs personnes m'ont dit que c'était assez explosif, et si je peux arranger les choses, arrondir les angles, ce sera avec plaisir. ». Lorsque je demande ça, je commence alors à lui caresser les cheveux... « Que c'est soyeux ! Ta beauté m'a l'air inégalable. ». Mon hypothèse sur son secret est loin de vouloir dire qu'elle est moche... puis bon, on me connaît : j'aime complimenter les filles sur tout et n'importe quoi.

J'acquiesce lorsqu'il me demande de vérifier l'identité de Karl. Celui aux cheveux longs. C'est bien lui. Et juste après, je ris à la remarque de Corentin. Le pire moment d'une soirée, c'est le réveil. « J't'ai compris, t'en fais pas. Et j'suis tout à fait d'accord ! » Je rétorque alors, avec un léger sourire. Me rafraîchissant en passant sous l'eau, on en vient à blablater sur la réunification et sur la première dimension. Quand il se demande qui a des problèmes avec qui, je hausse les épaules. « Personne avec tout le monde & tout le monde avec personne. » je réponds alors, protégeant quelque peu l'intégrité de ma team. « C'était explosif parce qu'on avait pas mal de personnalités sanguines. Les clashs partaient d'un rien mais les pardon fusaient aussi. » C'était ça, la 1D. Je finis par m'asseoir sur le rebord de la piscine, les jambes trempant dans l'eau. Corentin m'ayant imité, le voilà entrain de caresser mes cheveux trempés. J'esquisse une moue amusée en le laissant faire. « Mh, merci, c'est gentil. » Je le mate un peu, sans m'en cacher. « T'es pas mal non plus. » Je concède finalement, l'oeil attiré par ses nombreux tattoos.

Effectivement, elle l'a déjà vécu. Je le savais qu'elle comprendrait à quoi je fais allusion. « La sensation dont on se souvient toujours le plus, hélas... ». Clairement, elle est loin de laisser indifférente... et c'est bien pour ça qu'on la garde toujours en mémoire. Chaque fois est un peu plus mémorable que la dernière. Elle me parle ensuite des affinités entre les membres de son ancienne dimension. Personne avec tout le monde, et tout le monde avec personne ? Elle justifie ensuite cette phrase par le fait qu'ils aient chacun des personnalités très explosives. Donc si je comprends bien, ils peuvent se dire bonjour comme ils peuvent se dire merde 2 minutes après, comme ils peuvent se dire je t'aime 3 minutes après. Je vois. « Chacun est l'ennemi de soi-même, grosso modo. ». Ils ont leur petit caractère contre lequel ils tentent de lutter tant bien que mal. Personnellement, je n'ai aucun mal à le faire, puisque je ne sais pas avoir de haine envers les autres. Alors que je caresse ses cheveux, elle me remercie et me retourne ensuite le compliment... hm, on va continuer, je pense. « Tu as un vrai regard de louve, de ton côté. ». Allez, réveille ton côté sauvage. Je lui demande alors, en lui montrant mon corps : « C'est quel tatouage, ton préféré ? ».

Je ris dans un souffle quand il me rappelle la sensation de lendemain de soirée. « L'alcool est ravageur ! » je lance alors, concluant la parenthèse. On en vient à parler de la première dimension, j'ai l'impression de beaucoup le faire, ces derniers temps. Mais c'est normal, c'est le début de la réunification, c'est forcément le premier sujet qu'on aborde. « Pas vraiment. J'sais pas, c'est compliqué à mettre les mots sur c'qui s'passait dans la première dimension. C'était juste explosif comme passionnel, y'avait pas d'ennemis. » Et l'activité où l'on s'est réunis tous ensemble hier nous l'a bien prouvé - il n'y a pas d'amertume entre nous. Assise sur le rebord de la piscine, je bouge mes jambes dans l'eau et tente d'en dessiner de petits cercles. « Fais gaffe, parce que j'ai les crocs aussi. » je rétorque alors, avec un petit sourire mutin. L'oeil attiré par ses tatouages, il me demande lequel je préfère. « Euh... Ah, j'aime bien la guêpe, là. » je lui dis, en lui pointant du doigt le côté gauche de son bassin. « C'est original ! » je rajoute, un sourire aux lèvres. Mais, quand-même, je préfère les miens.

C'est compliqué d'y mettre des mots ? Explosif comme passionnel ? « Grosso modo, ça dépendant de la seconde qu'il était. ». Vu comme elle me décrit les choses, c'était plutôt ça. On s'aime, on se déteste, on s'aime, on se déteste. « Au moins, on ne peut pas dire qu'il n'y avait pas de vie. Chez nous, c'était la parfaite harmonie. ». C'était régulier, on était compatibles, sexuellement, notamment, mais on était compatibles. Lorsque je lui parle de son regard de louve, elle m'avertit en me disant qu'elle a les crocs. « Vas y, fais moi peur. ». J'aime la surprise, j'aime les sensations. Donne m'en. Lorsque je lui demande quel tatouage est mon préféré, elle indique la partie gauche de mon bassin. « La guêpe ? C'est aussi l'une de mes préférées... elle désigne le piment dont j'ai besoin dans la vie. ». J'aime le piment. Sans piment, tout est fade... donc Chani, j'espère que tu as du piment à me donner. Je lui demande ensuite : « Et du coup, je constate que tu en as aussi... raconte moi un peu ce qu'ils représentent. ». C'est une bonne façon de se connaître, ma foi.

Me voici à l'extérieur de la maison, je trempe un pied dans l'eau, je salue la belle brune qui est là et avec qui je n'ai jamais encore échangé « Coucou ! Toi t'es Blair j'me trompe !? lui demandais-je. « moi c'est Hamza, enchanté. lui dis-je en lui tapant la bise. Je la trouve très jolie, très douce, en apparence. Je salue Corentin, que j'avais vu un peu plus tôt dans la cuisine. En le regardant, je lui adresse un « Mais. Tu as déjà pris des couleurs Corentin ! Ça te va super bien. lui dis-je avec un p'tit sourire. Quelle horreur, j'ai l'impression d'être Victoria avec ses vieux compliments trop pas sincère par ci, par là. Mais je le trouve vraiment pas mal ce Corentin.

Si ça dépendait de la seconde qu'il était ? « C'est exactement ça ! » j'acquiesce alors, dans un rire léger. Il me parle à son tour de sa dimension, qui semblait être un véritable havre de cohésion. « Ah, c'est benef pour vous ça. Vous vous êtes bien trouvés alors. » je commente. Il me demande de choisir le tatouage que je préfère chez lui, et je n'ai aucune hésitation à répondre une fois tombée dessus. La guêpe me fait délirer, j'aime bien l'idée de ce qu'elle représente en plus. « Donc t'aimes l'adrénaline toi ? Qu'est-ce-que t'as fais de plus fou dans ta vie ? » je demande alors. C'est vrai que découvrir nos tattoos est un bon moyen pour faire connaissance. « Mmh, j'vais pas te parler de tous. Mais par exemple, les lunes que j'ai là, sur l'omoplate gauche, elles représentent le changement constant et me rappellent qu'à chaque fois que je me couche, je verrai l'aube le lendemain. » je l'aime bien, ce tatouage. « Sinon, celui que j'ai sur le bras est de loin mon préféré. Parce qu'il est le souvenir du meilleur voyage de ma vie. Je suis restée plus de trois mois au Pérou, et c'est un chaman qui m'a inspiré ce tatouage. D'ailleurs, je l'ai fait là-bas. Si tu regardes bien, juste là, y'a un attrape-rêve de caché. » je lui souris cristallin, les yeux légèrement pétillants. « Je suis convaincue que le Pérou reste le pays de ma vie. » Et un jour, j'y vivrai. Quand j'oserai enfin laisser tomber mon beau sud & tous les avantages qu'il comporte.
Nous sommes à ce moment-là rejoints par un jeune candidat, blond platine. Je lui adresse un sourire franc pour le saluer. « Presque ! Moi c'est Chani ! » je rectifie, en plaisantant. Hamza, donc. Je le regarde s'installer près de nous.

Effectivement, chez nous, on s'est très bien trouvés. Mais c'est peut-être aussi parce qu'on était tous plus ou moins faciles à vivre. Les égos forts étaient répartis dans les autres dimensions. Lorsque l'on parle de mon tatouage, elle me demande ce que j'ai fait de plus fou dans ma vie. Hm... je réfléchis, je réfléchis, je réfléchis. Puis d'un coup, une anecdote plutôt farfelue me vient en tête. « Une fois, avec quelqu'un, on a fait une petite gâterie dans le métro... » - oui oui, on parle bien de la petite affaire - « ... on se dirigeait vers une soirée, puis une envie nous a pris. Il y avait des gens dans la rame, mais on a été les plus discrets possible... et ça a été une réussite, ma foi. ». L'adrénaline était à son paroxysme, mais c'était ça qui était le plus plaisant. En vrai, c'est une expérience farfelue parmi tant d'autres, mais j'en ai tellement eu dans ma vie que je n'aurai pas la force de les classer. On parle ensuite de ses tatouages. Le changement constant ? « Il est vrai que la transition est très bien représentée. J'aurais même été plus loin en disant que c'est le passage d'une période de ta vie à une autre. Tu as eu un changement brutal, au cours de ton existence ? ». Elle me parle ensuite de son préféré, qui est sur son bras : elle l'a fait au Pérou. « Les tatouages liés aux voyages sont les plus mémorables. C'est un épisode de notre vie qu'on immortalise, et d'un côté, cela nous permet de toujours avoir le pays que l'on a visité en nous... comme si nous ne l'avions jamais quitté. ». Puis le Pérou, qu'est-ce que c'est beau... lorsqu'elle me dit que c'est certainement le pays de sa vie, je lui demande : « T'as visité quoi d'autres, comme pays ? ». Je suis certain qu'elle a une immense culture, et j'ai envie de creuser.

Hamza fait ensuite son arrivée... je me marre un peu lorsque je le vois confondre Chani et Blair. Il est vrai que cette année, plusieurs filles se ressemblent grandement. Cette année, la production voulait du sang chaud au casting, et cela se ressent. Hamza me complimente alors en me disant que j'ai pris des couleurs. « Je te remercie. ». Bon... une question se pose maintenant : je joue les hétéros ou pas ? Tant qu'à faire, tant qu'on ne me pose pas de question, autant y aller. Les filles n'auront pas de problème à se faire, comme ça. « Du coup, tu fais quoi dans la vie ? ».

Oups, c'est Chani. C'est vrai que Blair est un peu plus tassée, maintenant que j'y pense, mais les deux sont facilement confondue par leur beauté et leur style. « J'suis désolé !» m'excusais-je auprès de Chani. « Chani est vraiment un prénom original.  » lui lançais-je avec une pointe de curiosité. « C'est un surnom ? » la questionnais-je d'un air intrigué mais sans arrière pensée quelconque. Quant à Corentin, il me remercie dans un premier temps pour le petit compliment, je lui souris, avant qu'il ne me demande ce que je fais dans la vie, ce à quoi je lui réponds « Mannequin. À temps plein. » disais-je avec fierté et un sourire aux lèvres. « Il y a encore quelques semaines de ça, j'étais vendeur aussi, dans une petite boutique de vêtements, mais c'est maintenant du passé. Et toi ?» lui répliquais-je. Je le vois bien musicien, ça me le rendrait encore plus sympathique qu'il n'en a déjà l'air.  

J'peux pas m'empêcher de rire en entendant ce que Corentin me raconte. Son histoire de gâterie me fait grandement sourire. « Ça devait être excitant ! » je me contente de rétorquer, avec un petit regard mi-pervers mi-amusé puisque le mot est à double sens. S'en suite une discussion sur nos tatouages, qui fait que l'on apprend à mieux se connaître. Cependant, le garçon s'aventure dans tes questions un peu trop poussée pour moi. « Peut-être. » je réponds alors, quand il me demande si j'ai eu un changement brutal. Histoire de changer de direction, je lui parle de mon tatouage sur le bras, aux motifs ethniques autour d'un portrait de femme, que j'ai fait faire au Pérou. « Ah ça oui... c'est encré, maintenant. C'est ce que j'aime dans le tatouage d'ailleurs, le fait que ce soit indélébile. Tu le fais parce que t'en as envie, parce que ça compte pour toi, et tu l'as de gravé sur la peau pour l'éternité. » C'est beau, non ? « Et puis, je trouve que ça représente la personne. Les tatouages ça rend unique, et ça dessine notre vie, notre personnalité. » Il me demande les autres pays que j'ai visité quand Hamza arrive. Je le remercie d'un sourire quand il me dit que mon prénom est original. « Non non, c'est vraiment mon prénom ! » j'affirme alors, dans un hochement de tête suivi d'un sourire. J'apprends qu'il est mannequin, alors je ne peux pas m'empêcher de le regarder, c'est vrai qu'il a des beaux traits. Je les laisse finalement discuter un peu entre eux, abaissant mes lunettes de soleil sur mes yeux et allongeant mon dos, maintenant par l'appui de mes bras à l'arrière. Faisant face au soleil. Moi aussi, j'veux prendre des couleurs.  

Ah oui, effectivement, c'était excitant... et je comprends vite le double sens. Je lui fais mon plus beau clin d'oeil afin qu'elle comprenne. « T'as tout résumé. ». Je me caresse alors à nouveau le corps, de manière plus délicate et plus sensuelle que jamais, puis elle me dit qu'elle a peut-être vécu un changement brutal. « Je vois... je ne vais pas insister. ». Ca a l'air assez personnel, donc je ne vais pas forcer, mais je garde tout de même cette information dans un coin de ma tête. J'aime percer les mystères, et j'espère percer - un jour - celui-ci. Ce qui est sûr, c'est que je m'en donnerai les moyens. On est aussi d'accord que le fait que les tatouages permettent de graver les souvenirs à vie. « Je suis totalement d'accord... que ce soit un beau ou un mauvais souvenir, cela te permet de te dire à vie que c'est une partie de ta vie, et donc de ton identité... en plus de t'enjoliver un peu plus. ». Encore un compliment ? Je suis d'humeur à ça, aujourd'hui... comme tous les jours. Elle dit ensuite que les tatouages rendent uniques. « Les tatouages - tout comme le bodypainting, la coiffure, la mode et j'en passe - permettent d'exercer son libre artiste sur son corps, et de s'affirmer comme on s'aime. ».

Hamza me dit alors qu'il est mannequin à temps plein. Cela se voit, quand même : il a une musculature fine, il est assez original, il casse un peu les codes de la mode. Il est fait pour ça. Il me dit aussi qu'il y a quelques semaines de ça, il était vendeur dans une petite boutique de vêtements. « Tu as arrêté pour te consacrer au mannequinat... ou il y avait aussi d'autres raisons ? ». Il me demande alors ce que je fais dans la vie. « Alors... j'ai eu un master en économie, je m'apprête à débuter un doctorat... et à mes heures perdues, je suis poète. ». J'ai tellement pris l'habitude de dire cette phrase depuis le lancement que maintenant, je la connais par coeur.

En allant à la piscine avec mes verres et mon whisky, je pensais qu'on allait trinquer tranquillement, que j'allais pas me prendre la tête et prendre le soleil. Il n'en fut rien. Brandon me fait signe de me taire, et de me cacher. Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Je ne comprend pas. Je suis ses instructions et je vais me cacher dans un endroit discret. Je lève ma tête, juste un petit peu, pour voir ce qu'il se passe. Ah, OK d'accord je comprends. Chani est avec deux garçons, dont Hamza et l'autre c'est... Valentin ? Quentin ? Corentin ? Bref, ce n'est pas important. En voulant me cacher ainsi, Brandon me met plus dans une position inconfortable que confortable. J'aime pas espionner, c'est pas mon genre, puis Chani fait ce qu'elle veut, même si ça doit me faire chier, on est pas en couple. Puis bon, qu'est-ce qu'elle fait de mal, je ne vois pas... Mais lui me regarde comme si elle a fait un truc grave. On dirait deux grands gamins, je suis gêné maintenant.

Bon aller tant pis, désolé Brandon, mais j'y vais. " Hey, ça se passe comment ici ? " Leur demandais-je, gobelet et whisky à la main. Je m'installe à côté d'eux, en regardant discrètement en direction de la cachette de Brandon.

Il s'agit donc de son vrai prénom, j'aurais aimé en savoir plus sur son origine, et en savoir un peu plus sur elle, mais je n'ose pas la déranger plus que ça. On ne va pas passer notre après-midi sur un prénom, ce serait bête. Je l'observe sans insistance, elle semble dans les bonnes conditions pour bronzer. « Bon lézardage ! N'hésite pas à me demander si tu as besoin de mettre un peu plus de crème sur le corps » l'informais-je, accompagné d'un sourire amical. Je me tourne ensuite vers le beau Corentin, il me demande si j'ai arrêté mon job de vendeur pour me consacrer au mannequinat. « Nope, pas d'autres raisons. Je suis mannequin depuis quelques années, mais c'était plus un truc en extra. Maintenant, je souhaite vraiment m'y consacrer car je sais qu'il y a peu de chances que ça dure. » C'est un milieu où les portes se referment assez rapidement lorsqu'on gagne de l'âge. J'ai la chance d'avoir 20 ans, et donc d'avoir encore du temps. Corentin m'explique que lui a un master en économie, et qu'il s'apprête à débuter un doctorat, chose qui m'impressionne assez, je lâche un petit « Whaou! » très spontanément. Il me dit aussi qu'il est poète à ses heures perdues, je suppose donc que c'est une de ses principales passions, cela ne m'étonne pas qu'il soit dans un tel domaine, et je trouve ça très touchant. « Tu as vraiment tout plein de qualités, et tout plein de compétences ! Entre l'économie et la poésie. » lui dis-je avec un petit sourire. « Tu as apporté des poèmes avec toi ou tout est à la maison ? » lui demandais-je. J'adorerais qu'il m'en fasse partager.

Arthur débarque, presque de nulle part, j'ai l'impression. Je suis grandement et directement, lorsque je le vois nous saluer. « Hey Arthur ! Ça se passe plutôt bien pour ma part. » lui répondis-je. Je ne sais pas vraiment pour Chani et Corentin, peut-être suis-je un peu trop saoulant à leur goût..., ça doit être mon petit manque de confiance en moi qui me laisse venir une telle pensée qui par conséquent ne peut pas m'exprimer pour tous les autres. « T'as quoi dans tes mains ? Un p'tit truc frais me ferait tellement du bien. » lançais-je à Arthur.

J'aperçois ensuite Brandon, qui arrive lui aussi de nul part. Je fais comme si je ne l'avais pas vu. Notre petite altercation de la veille, et sa petite insulte homophobe d'il y a deux jours reste encore en travers de la gorge, et sans excuse, je ne lui adresserais plus la parole.

J'acquiesce aux derniers mots de Coco sur le sujet, un petit sourire se dessinant sur mes lèvres. Je suis contente de trouver quelqu'un avec qui je partage la même opinion sur les tatouages, ça diverge tellement des gens ce genre de choses ! Mais je sens qu'on peut être sur la même longueur d'onde, lui et moi, et d'un côté c'est rassurant.
Alors que je laisse Hamza & Corentin parler entre eux, mon attention est attirée vers Arthur - qui débarque de je ne sais où, c'est bizarre, et suivi de Brandon - ce qui est encore plus bizarre. Je les fixe tous les deux, en pinçant mes lèvres. Ils s'installent près de nous, nature peinture. Ça a le don de m'arracher un vrai sourire même si je trouve ça étrange qu'ils paraissent aussi complices pour le coup. « Ça se passe » je dis, à l'intention d'Arthur qui nous demande comment ça se passe par ici. Brandon ne tarde pas à prendre place à mes côtés pour venir à la pêche aux informations, cette commère. « Si tu veux tout savoir, on parlait de nos physiques et de la sensualité qu'ils dégagent. Un corps ruisselant d'eau, comme ça, c'est assez bandant. Tu trouves pas ? » je mens, avec un sourire en coin, prenant un malin plaisir à savoir que Brandon va encore une fois y plonger la tête la première. Blair débarque et je la salue d'un chaleureux sourire, même si je ne peux pas lui faire la bise vu que Brandon est à mes côtés, et qu'à mon avis, elle ne compte pas venir vers lui. 

Alors que l'on discute avec Chani, Arthur fait son arrivée et nous demande - après nous avoir salué - comment les choses se passent ici. « Elle a bien résumé la situation. ». Ca se passe, on fait les choses sans forcer le destin, puis advienne que pourra. Brandon fait ensuite son arrivée et nous demande de quoi on parlait... bien sûr, la réponse de Chani m'arrache un rire intérieur. Je vais laisser un brin de mystère, tiens... « Du coup, hier, t'as retrouvé Mona-Lisa ? ». C'est vrai qu'il m'a demandé où elle était hier, donc autant être savoir si la conversation qu'il voulait avoir avec elle a bien eu lieu. Hamza me dit ensuite qu'il n'a arrêté la vente que pour le mannequinat, et qu'il y a peu de chances qu'il dure dans ce milieu. « C'est vrai que c'est assez restreint... mais entre nous, je pense que tu es bien parti pour durer. ». Il est atypique, il est fin, il dégage une émotion, c'est ce que les marques aiment, je pense. Il me complimente alors sur mes centres d'intérêt. Tout plein de compétences et de qualités ? Je lâche un petit rire innocent et je le remercie. J'aime les compliments. Il me demande si j'ai apporté mes poèmes avec moi ou si tout est à la maison. « Je les ai en tête... si tu veux, après, je t'en récite quelques uns... ». Il y a une vibe assez particulière dans cette piscine, et je n'ai pas envie de la briser avec de la romance... du coup, je suis chaud pour le faire à un autre moment. Blair fait alors son arrivée... je l'avais repérée, l'autre jour. Et elle, tout comme Chani font partie de mes hypothèses concernant la chasse aux secrets. Quoique... je ne pense pas que ce soit une hypothèse, là. Elle nous salue. « Yo, t'es très en beauté, aujourd'hui. », lui dis-je. Je rappelle que bien que mon hypothèse soit très probable, elles n'en sont pas moins jolies, bien au contraire. Elle nous avoue ensuite qu'avoir une piscine est plutôt plaisant. « Surtout avec la canicule... ».