Jour 45

Léonie me rejoint et s'installe prêt de moi. Je sens son regard qui se dépose sur moi, qui tente de capter le mien. Mais je continue de fixer le plafond. Bientôt la fin de l'aventure ... Elle a raison. Deux semaines tout au plus. On a chacun nos chances, et nous savons tous les deux que nous sommes en passe d'atteindre la finale l'un comme l'autre. Les SAS nous poussent à le croire tout du moins. "Quand j'y pense, tout est allé trop vite, je dis dans un souffle, deux mois, c'est trop court pour se prendre pleinement au jeu, et on n'aura pas le temps de réaliser qu'on est vraiment dedans qu'on sera déjà dehors ..." Triste bilan. Mais bilan réaliste. Le jeu défile de plus en plus vite, nous sommes de moins en moins, de plus en plus proche du but. Nos secrets sont, au même titre que nos places ici, en danger. Et ça me fait un peu peur d'anticiper le départ. Je continue de fixer avec attention le plafond.

Léonie me dit que quoi qu'il arrive, la sortie ne pourra nous réserver que du bon. Elle a raison, je crois. Ou tout du moins j'espère. "On a plus beaucoup de temps à attendre pour le découvrir de toutes manières. Je dis dans un petit souffle. Mais il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Au pire on se fera critiquer par des gars comme Jeremstar donc bon !" Je retiens un petit rire en même temps que Steven nous rejoint en s'asseyant à côté de moi. Sans ne rien dire, se contentant d'un simple sourire. Je lui fais un peu de place en repliant mes jambes puis porte mon regard sur lui. "Tu m'as l'air bien silencieux ? Je lui demande avec un petit sourire. Toi aussi tu réalises qu'il reste que deux semaines avant la fin ?"

Finalement, je me ramène dans le salon. Je vois Léonie discuter avec Matthew... et Steven. Je n'y prête pas attention. Kovu arrive également et s'installe près d'elle. Je souris à cette première et à ce dernier, je me mets près d'eux, puis je leur demande : « Bien dormi ? ». On ne s'était pas croisés aujourd'hui et je préfère ne pas penser aux personnes qui me veulent du mal dans cette maison... et maintenant, j'ai juste envie de sourire. Donc je reste souriant.

"Puis même, plus voir vos têtes tous les jours ça va vraiment faire drôle." Le vous englobe à la fois Steven et toute ma petite team, mais même Léonie. Parce qu'à force de vivre enfermé 24 heures sur 24 avec les gens, même si on ne les apprécie pas, on s'y attache. Un minimum. Je regarde ensuite Kovu arriver et proposer des beignets.
Ou plutôt ... Proposer des beignets à Léonie uniquement. Je croise les bras et le toise d'un oeil mauvais. "Alors ça, je le prends très très mal !" Je dis en réprimant un petit rire pour tenter de me donner de la crédibilité. Puis Vincent arrive, demande à ses nouveaux alliés si ils ont bien dormi. Et je réponds alors. "Plutôt pas mal ouais, merci." Puis je prends un beignet dans l'assiette de Kovu. Et je lui lance un grand sourire. "Hakuna matata !" Après tout, partager ces beignets avec tout le monde, c'est essentiel.

La jolie blonde me répond qu'elle a super bien dormi. Je suppose qu'elle ne s'est pas ennuyée avec Tanguy... bref, elle me demande si j'ai bien dormi. « Si tu veux passer une nuit relaxante : dors dans le jacuzzi. », dis-je en riant afin de résumer ma nuit. Seul, ça fait du bien... à deux, c'est peut-être mieux. Matthew me répond aussi... je lui souris : « Ah... génial ! ». Malgré notre froid, je suis poli... ma grand-mère m'a toujours conseillé de l'être, même quand on avait de la rancoeur. Je demande ensuite à Kovu, en souriant : « Euh... je peux me servir un beignet ? ». Je préfère demander, on ne sait jamais. Il nous dit qu'on peut tous nous servir... donc je m'en sers un, puis je lui dis, toujours avec mon plus beau sourire : « Succulent ! Bambi a trouvé l'homme parfait. ». Bah oui, si je vois un mec célibataire qui fait la cuisine, je me marie avec directement. Je rigole légèrement pour le taquiner un peu... au fond, tout le monde est parfait et imparfait à la fois.

Finalement tout le monde se sert alors que Léonie se laisse aller à quelques caresses. J'en souris, ça me fait le plus grand bien. Ouais, enfin, faudrait pas que je la bourre de beignets à l'Oréo, Bambi... Elle va m'en vouloir pour sa ligne. Steven fait une remarque sur mes cheveux rouges ensuite, remuant le couteau dans la plaie. RIDICULUS ! Ouais, on cite Harry Potter au calme. J'essaye de comprendre de quoi ça discute, mais je suis un peu paumé.

Je mange le beignet sans rien dire, il a déjà eu pas mal de compliments, on ne va pas encore en rajouter une couche. Même si c'est vrai qu'ils sont réussis. Je m'enfonce un peu plus dans le canapé et reporte mon attention sur le plafond tout en mangeant.

La fatigue commence à se faire ressentir... donc je souris à Léonie et Kovu qui se carressent, et je les taquine. « Faites attention à ne pas tromper Bambi et Tanguy, je vous ai à l'oeil. ». Je rigole légèrement, puis je dis : « Bref, je suis claqué. Je vais dormir. Bonne nuit ! ». Je fais la bise aux deux, puis direction la chambre.

"Bon bha bonne nuit" Je dis en me redressant tandis que Vincent et Léonie quittent le salon. Je regarde ensuite Kovu et Steven. Le duo de départ, les ennemis de l'arrivée. Je me concentre sur le beau black et ces beignets que je viens de terminer : "Tu les as fais tout seuls ?" Je demande pour essayer de relancer la conversation avant qu'elle ne fane en même temps que tout le monde déserte la pièce.

Tout le monde migre. Je prends un coussin et le redresse pour pouvoir bien caler mon dos et je reporte mon regard vers Matthew. Tout seul ! C'est dingue comme je peux être habile de mes deux mains hein ? Je laisse planer un léger sous entendu, parce que c'est marrant d'agir ainsi. Je me reprends un beignet et l'entame, sans dévier mon regard du beau brun.

La remarque du beau black attise le feu qu'il maintient en moi depuis le début. Il capte mon regard et je ne m'en déferais pas. Pas volontairement du moins. Pas si je n'en suis pas forcé. "Je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier ... Je dis en le regardant fixement, un très léger sourire apparaissant sur mes lèvres. Je laisse planer quelques secondes, comme surfant sur cette phrase ambiguë, puis j'ajoute : Il faudrait qu'on cuisine ensemble pour que je m'en rende compte."