Jour 38

Ne pouvant déjeuner à la cuisine. C'est sur le canapé du salon que je siroterais mon verre.

J'entend quelqu'un qui ... boit ? On dirait bien oui. Je me suis endormi là hier soir. Bon ça a dérangé personne je crois. C'est qui qui m'a réveillé. Je met quelques secondes avant d'y voir clair, un peu aveuglé par toutes les lumières. Salut. Ce n'est que Matthew.

Je bois tranquillement, lorsque Milo se relève en arquant un sourcil dans ma direction. A vrai dire, je n'avais pas remarqué sa présence. Il faut croire que papi arrive à être discret, quand il veut. Il me salut, je lui souris tout en finissant mon verre, puis le dépose sur la table. "T'as l'air d'être dans la patté, je me trompe ?" La soirée d'hier était franchement géniale. J'en ai encore la tête qui bourdonne. La gueule de bois, en quelques sortes.

Steven nous rejoint à son tour. A peine passe-t-il la porte que je le revois danser sur la table, tantôt collé-serré avec Nauraa, tantôt avec moi, et parfois tournant dans une ronde endiablée avec tous les autres habitants. Je lui souris et me retiens de rire. Ma tête me fait trop mal pour que je rigole de toutes façons, je crois. "Pas trop déchiré d'hier soir ?" Je lui demande. Parce que moi ... Si.

Je m'étais aussi endormie dans le salon. Je me réveillais en ouvrant un oeil. « Vous parlez plutôt fort vous savez? » Je me relevais et je me blotissais contre Milo comme une enfant.

Je ris doucement lorsque Steven me confesse qu'il n'y a pas que les soirées de Samedi soir qui dérapent la plupart du temps. "Ca tombe bien, on était dimanche gros ... Donc t'étais bien mort, c'est noté ! Je ris. Mais t'inquiète pas, je ne le sais que trop bien ..." Dis-je en repensant à quelques unes de mes meilleures pires soirées. Il m'est trop souvent arrivé de finir la tête dans le cul (le cul dans le brouillard) sans me souvenir de comment ni de pourquoi. D'ouvrir les yeux dans un lit, une maison, ou même parfois une ville, qui ne t'appartenait pas. Le comble : se réveiller à poil dans un post de police, et finir par boire dans un j'ai déjà j'ai jamais à cause d'une question posée par Hestia.
Tiens. Quand on parle du loup. La voilà qui ouvre un oeil et qui se blottit contre Milo. "Désolé princesse, on voulait pas te réveiller". Je lui souris. Je laisse ensuite Steven lui demander si elle n'a pas trop mal à la tête. Je suppose que si, comme tous ceux qui ont réellement participé à la soirée d'hier. Je lui demande alors, en même temps : "Pas trop déçue de m'avoir suivi la dedans alors ?" Parce que oui, au départ, c'était mon plan d'organiser cette soirée, et la jolie brune n'était pas plus chaude que ça à l'idée de faire une petite fête.

Me faut juste quelques minutes avant d'être pleinement réveillé. Dans la patté ? Je me suis pas bourré comme un clochard le fait la veille de Noël en mal d'amour et d'habits propre. Pas comme eux. Le cas social pas toujours con se pointe et m'appelle "Papi". Je ris. Mais je relève pas. Ça vaut pas le coup de la ramener, et en plus il serait trop content. Je me contente d'ignorer sa remarque et d'écouter leur petite conversation tandis qu'Hestia (qui s'était aussi endormie là faut croire) se réveille et se rapproche de moi, comme d'un gros nounours moche fabriqué en Chine mais hyper doux et confortable comme on en gagne une fois sur dix à la Fête Foraine. Ils parlent de leur incroyable soirée, magnifique. Je vais rester là à ne rien dire, attendant une annonce de la Voix pour quelconque activité prévue cet aprem. Il en va de ma survie. Entre ne rien faire parce qu'il n'y a rien à faire ou ne rien dire parce qu'ils ont tous des sujets de conversation peu intéressants... je préfère avoir quelque chose à faire. Si possible autre que remettre les gens à leur place, je le fais tout le temps, j'ai envie d'un peu de nouveauté. Même si je pourrai pas m'empêcher de tiquer sur une ou l'autre de leur parole.

Autant d'effet que le Bim Bam Boum de Charlène/Léonie, aussi rapide qu'une mitraillette ou que le débit de paroles inutiles de Têtard. La Voix apparait, disparait, nous agressant presque avec son ton grave et sérieux, à une vitesse comparable à celle d'un guépard. Décoiffant. Et pas l'ombre d'une activité en vue. Déconcertant.

"Vous savez la voix, j'aurais pu le faire tout seul !" Je salue Nauraa qui vient de rentrer. "Bon, à qui le tour de me buzzer ? Il me faut des sous ! Plus de sous !" Je lance un regarde ampli de défi aux autres habitants dans le salon.

Avec mon verre de Lipton, j'arrive dans le salon, et... oh putain, je recule. Ca pue le sommeil, ça pue l'alcool, ça pue la clope. Il y a des traces de cette soirée partout. Là, j'ai une main qui tient mon verre de Lipton et une autre qui vient se poser pour cacher mon nez et ma bouche... car je suis dégoûté. C'est irrespirable, ici. « J'en ai ma claque. En plus, ça pue de la gueule, ici. ». Qui a organisé cette mascarade ? J'ai complètement oublié... et je compte bien connaître le coupable. Donc je bouge de là, pour ne pas gerber, puis je vais questionner ceux qui sont autre-part pour savoir qui est à l'origine de ça.

Romane arrive naturellement et s'installe auprès des deux garçons avec sa bouteille d'eau citronnée. « Je vous sens tendus les garçons. C'est les nominations qui vous mettent dans cet état ? » s'amuse t-elle avec un sourire.

Elle fait une moue quand elle entend Steven.  « Moi après j'ai rien promis à personne ici. Je marche pour un seul clan : le clan de Romane » Ou comment dire qu'il n'y a que elle qui compte avant tout le monde. Elle n'avait pas oublié qu'elle était dans un jeu et que le but était d'aller le plus loin possible. Elle est rentrée seule et elle ressortira seule. « Surtout que Hestia veut faire son truc solo bah pas de problème. Je vais faire mon truc solo aussi y a aucun soucis. Elle veut se la jouer comme ça, on va rire » fit-elle avec un sourire innocent. Elle n'avait pas du tout digéré comment la jeune femme l'avait prise de haut la dernière fois et ça passe toujours pas.

Finalement, Steven avait enfin son petit bisou entre Romane et Zaki, si ça pouvait lui faire plaisir !   « c'est nul faut que kovu soit là sinon ça sert à rien » fit-elle en riant. Romane allait pas s'attarder sur un bisou, c'était rien du tout hein.  « d'ailleurs ça avance de ton côté ? » où en était la mission ?

Romane tape dans ses mains, toute contente.   « Bon maintenant la phase finale ! On s'embrasse devant lui, on lui dit qu'on a décidé d'officialiser notre couple et puis de suite après, grosse blague genre on lui balance du shampoing ou je sais pas ce qu'on peut faire et on lui dit que c'est une blague ! » fit-elle avec un sourire.