Jour 3

J'arrivais à la plage finalement, avec ma grosse tasse de café. C'était sûrement ce qui me manquait le plus depuis que j'étais en France, pouvoir me promener pieds nus dans le sable et entendre le bruit des vagues. Bon certes c'était une plage artificielle, mais s'en était une quand même ! Je me posais sur un transat et je fermais les yeux, essayant de m'imaginer au Brésil.

Après avoir passé plusieurs heures dans l'eau je vois qu'il y a un peu d'agitation au salon extérieur. Je reprend mon tee shirt, près à les rejoindre quand Vânia s'installe sur un transat, café en main et yeux fermés.
Ça va pas ? Je ne saurais pas dire ce que je ressens actuellement, mais ce qui émane d'elle n'est pas semblable à ce qu'elle renvoyait hier.

Alors que j'étais en pleine rêverie, une voix chaude et puissante me tirait de mes pensées. J'ouvrais les yeux et je me retrouvais face à Shiva qui me demandait si ça allait. Je lui souriais alors. « Oui ne t'inquiète pas. Je me rends juste compte que l'air frais de l'Atlantique, le sable, le bruit des vagues, c'est une chose qui me manque énormément ! » Je prenais une gorgée de mon café. « Bien dormi ? »

Je m'assied sur un transat voisin au sien. Je ne m'intéresse pas à elle pour coucher, même si la connexion de corps à corps et d'esprit à esprit pourrait être des plus fabuleuses avec elle, cela va s'en dire. Elle dégage quelque chose qui m'est absolument inconnu. Et je serais curieux de creuser pour comprendre de quoi il s'agit.
Tu as toujours vécu au Brésil ? Si tel est le cas, la pauvre aurait mieux fait de rester chez elle. Au vu des autres candidats de cette maison, Achille, Morgann et Albéric en pôle position.

Toujours autant énervée, j'installais ma serviette sur l'un des transats de la plage avant d'aller dans l'eau. Hum, cela me faisait un bien fou. Me rapprochant de Vânia et Shiva qui barbotaient déjà, je les apostrophait.

Si mon odeur, mes cheveux, ma personne... Quoi que ce soit chez moi vous dérange, dites-le moi et je m'en vais.

Je ne savais pas qui j'avais à dos exactement. Alors, autant tenter de le deviner en interrogeant d'autres candidats. Pour le moment j'avais l'impression que je m'entendais plutôt bien avec Shiva et Vânia. Mais bon, que voulez-vous, ici plus qu'ailleurs les apparences pouvaient-être trompeuses.

Shiva me demandait si j'avais toujours vécu au Brésil. Je pourrais parler de mon pays pendant longtemps, des heures et des heures. Mais il est vrai que je l'avais tout de même quitter. Mais il est vrai que financièrement parlant, la France avait bien plus d'avantages que mon Brésil adoré. « Oui, toujours. Cela fait moins d'un an que je suis sur Lyon. » Je lui souriais. Mais il est vrai que les gens ne me croyaient pas vraiment. Il faut dire que niveau accent, on me prenait pour une française. C'était peut être une chance pour moi. Puis Rachel arrivait et s'emportait un peu. Je ne comprenais pas trop. Je fronçais alors un peu les sourcils. « Il se passe quoi ? »

Je suivis la rousse en colère, j'enlevais mes habits et me baigna dans la piscine, mon slip de bain commençait déjà à s'enfuir, il fallait que je le resserre, ce que je fis dans l'immédiat. Mais du coup, je paraissais un peu ringard. Je regardais les autres, il y avait encore un nègre en train de draguer Vania la portugaise. Je les regardais émettre un dialogue de crapouille, tout en veillant à ne pas me faire trop remarquer.

Lyon. J'y suis passé rapidement une fois pour visiter quelques galeries mais rien qui ne m'ait tapé dans l'oeil. Je m'apprêtais à lui répondre quand la deuxième rousse de la maison, psychologue je crois, vint nous accoster en demandant si elle ne nous dérangeait pas. Est-ce que la psy serait pas un peu schyzo ? Enfin vous me direz, avec tout ce qu'on dit sur elle, qui n'a pas l'air d'être du genre à se laisser faire, c'est un peu normal de la voir chercher qui sont ses détracteurs. Non, pas le moins du monde.
On fut rejoins par Papi Emmanuel qui nous scrutait du regard d'assez loin, faisant mine de ne pas être là. Tu perds ton slip papi...

Vânia semblait interloquée par ma manière d'être il était temps que je vide mon sac :

J'en ai ras-le-cul de ses putes et autres mecs bodybuildés qui s'amuse à me pourrir la vie. Deux jours qu'on m'insulte, qu'on parle dans mon dos et alors que je vais me coucher je trouve un cochon et de la terre dans mon lit. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Ils veulent la guerre, ils vont l'avoir.

Alors que je terminais mon speech, j'entendais quelqu'un et je voyais Emmanuel derrière moi. Là, j'en pouvais plus :

T'en as pas marre de me suivre comme un toutou. Si je suis parti du salon extèrieur, c'est pour arrêter de voir ta gueule de pervers donc DEGAGE.

Je perdais totalement contrôle, mais bon que voulez-vous. J'étais pas venu dans cette émission pour me faire emmerder et puis je pensais à Thomas derrière sa télé qui devait être triste de la manière dont les autres me traitaient. En tant que psy, j'en ai encaissé des choses mais là c'était trop. Pour que le vieu comprenne je me mettais à l'arroser violemment et s'il comprenait pas le message, j'étais prêt à le traîner hors de l'eau de force.

Alors le cochon dans la chambre était pour Rachel ? Mais c'est quoi ces gamins ! Je ne comprenais pas trop là. Je finis par la voir péter les plombs, vraiment. Je posais ma tasse de café sur mon transat et je me levais pour aller vers elle, sans entrer dans l'eau ceci étant dit. « Rachel calme toi d'accord ? Tu veux qu'on aille parler toutes les deux ? » Je n'aimais pas voir une seule personne contre tous. C'était nul et bas. Et puis au bout de 2 jours, comment pouvait-elle vivre tout ça ? Les gens sont vraiment étranges...

Le baraqué me fit la remarque que je perdais mon slip, je tirais alors la ficelle pour le resserrer. Le noir n'était pas un noir, c'était en faite un blanc très bronzé, je lui dis Enchanté, je suis désolé je t'avais pris pour un nègre oui si c'en était un, je n'aurais pas dit le bonjour, avec les noirs, on se comprend en un seul coup d'oeil. Puis je vis la psychologue m'engueuler et m'arroser, elle avait la haine, ça se voyait "Calme toi et écoute les petits oiseaux" ils faisaient "cui cui" de temps en temps, moi j'aimais les écouter. Bien plus intéressants que tous ses ragots superficiels.

En même temps que Rachel ne parle, je me tourne vers Vania à qui je n'ai pas répondu. Pour tout te dire j'ai du prendre un autre lit que le mien, vu que le cochon, c'était en partie pour moi aussi.
Je reporte mon attention sur l'autre rouquine qui est à la limite de la crise de nerfs. Je pensais qu'une psy saurait gérer ses émotions. Peut-être qu'elle cache plus de choses que ce qu'on croit. Mais continue, laisse tes émotions s'exprimer. Je suis pour la délivrance des sentiments. Lâche toi si ça peut t'aider. Et parler de guerre comme ça dés le matin je conçois que c'est pas ce que j'aime le moins. Même si je suis friand de paix intérieur, la paix avec les autres ça c'est pas forcément mon domaine.
Quand Papi vient me parler à me dire qu'il m'avait prit pour un nègre je faillis m'étouffer. Pardon ? Qui de nos jours parle encore comme ça ?

Cela ne m'arrivait que très rarement d'exploser comme ça. Mais là, c'était trop. Comme dirait une certaine personne dans une certaine émission de télé, je n'étais pas venue ici pour souffrir. Vânia me proposait d'aller dans un coin juste tout les deux. Lui souriant je lui disais :

Ne t'inquiète pas, cela va aller. J'avais juste besoin de vider un peu mon sac, mais oui je serai bien contente qu'on discute un peu toute les deux.

J'avais vraiment aimer Vânia, dés les premières minutes de l'aventure et alors que je m’apaisais Emmanuel en remettait une couche :

Je vais te le mettre où je pense ton cuicui. Va dans la love room, tringler des putes comme tu aime si bien le faire et fou moi la paix.

Là, je n'avais qu'une envie être au calme avec des gens que j'appréciaient, Shiva et Vânia par exemple. Shiva d'ailleurs me proposais de laisser mes émotions s'exprimer.

À bon que leur as -tu fait pour qu'il t'envoi aussi ce cochon ?

Cela dit, je continuais.

Tu sais à force de prendre sur soit et d'écouter ce que dise les autres, y'a des moments où on craque tout simplement. Je suis certes psy, mais aussi et surtout une femme. Cela fait du bien de ce laisser aller quelques fois.

Je sortais de l'eau et m'approchais des transats

On peut se mettre un peu à l'écart s'il te plait.

Je demandais cela gentiment à Vânia, tout en sortant de l'eau. Au-loin, j'entendais Emmanuel balancer des horreurs à Shiva. Avais-je bien entendu le mot nègre ? Bon dieu, qui pouvait encore parler comme ça aujourd'hui ? Je prenais donc un peu mes distances. Je n'en pouvais plus, mais je devais être forte, pour Thomas.

J'imagine qu'on me jalouse un peu trop. Non je ne suis pas frimeur. Je dis la vérité. Je suis beau, intelligent, en harmonie avec la Nature, et j'imagine qu'ils préfèrent se moquer plutôt que d'affronter la vérité. Se moquer c'est rire d'une chose dont on a peur. Et il est plus simple pour des humains ordinaires (ou même sous la moyenne) de rire de cette chose. Donc allez-y, riez de moi.
Je vois la rouquine demander à l'autre rouquine si elles peuvent s'entretenir toutes les deux. Je vais donc rester seul avec papi.

Shiva m'expliquait que lui aussi avait fait les frais du cochon. C'est une blague ! J'entendais finalement papi parler de "nègres". Je me tournais vers lui, lui lançant un regard noir. Waw mais où est-ce que j'étais tombée là ! « Pardon Emmanuel, mais tu te prends pour qui à parler comme ça ? » Ca va, il avait pas connu l'esclavage des noirs, il était trop jeune pour, donc à un moment faut arrêter de se foutre de la gueule des gens. Finalement Rachel me demandait à ce qu'on s'isole un peu. Je lui prenais alors la main et je l'amenais vers un coin un peu éloigné sur la plage. Je m'asseyais alors et je la regardais. « Tu as des idées de qui aurait put faire ça ? »

On est plus intelligent qu'eux, surement aussi plus malins. Cela coule donc de source qu'il se ligue contre nous comme ça, on leur fait peur et, eux, ils veulent rester dans leur médiocrité

Une fois ça dit à Shiva. Je commençais à m'éloigner, écoutant Vânia se révolter contre Emmanuel. Je l'aimais bien, cette fille, vraiment. Installée un peu à l'écart, j'écoutais Vânia et lui répondias calmement :

Pour le cochon je ne sais pas. Par contre avant-hier, j'ai entendu dire que Stan avait balancé des rumeurs sur moi. Comme quoi j'aurai critiqué Ajeya et Pénlope-Tara , ce qui est totalement faux. Les filles sont partie en vrille et c'est de là que les insultes ont commencées.

Je prenais une petite pause avant de reprendre.

Quand j'ai voulu confronté PT à ses dires. Elle a pêté un cable, elle m'a sauté dessus et on 'est battu dans le salon. Les membres de la prod on même du nous séparer. La preuve en est j'en ai encore la trace.

Mon front était toujours marquée de la cicatrice du au coup violent portée par Pénélope-Tara le samedi soir.

Elle est revenue plus tard en m'expliquant qu'elle était bipolaire etc... Peut-être, mais cela ne justifie pas tout. Cette fille c'est surtout la pire des saloperies, même si à mes yeux il y encore pire dans cette maison.

Je me calmais quelques secondes avant de terminer.

Ajeya et Stan, sont à mon avis, à l'origine du coup du cochon et de la chambre etc... En plus eux deux, ils semblent être, contrairement à PT, intelligent et sûr d'eux. Je pense donc que c'est d'eux que je vais le plus me méfier. Au moindre faux pas, je ne les louperai pas tu peux en etre sur.

PT était naïve, idiote, seule son physique la sauvait. Par contre les deux autres, c'était de véritables serpents. Attrayant d'apparences, mais pourris jusqu'à la moere. Mais il n'était pas les seuls comme ça dans la maison et ils allaient vites s'enr endre compte.

J'écoutais attentivement les paroles de Rachel. Alors tout ça venait de Stan, Ajeya et PT ? Elle m'indiquait d'ailleurs qu'elle pensait que le cochon venait d'Ajeya. Je ne comprenais pas trop à vrai dire. De ce qu'elle nous montrait, la brune était une femme classe. Pourquoi faire ce genre de choses ? Je soufflais un peu. « Ca va loin quand même là... » Je regardais l'eau en tournant toutes les paroles de la rousse dans ma tête. Je me tournais alors vers Rachel un sourire aux lèvres. « Faut bien que tu expliques aux filles que c'est faux. Et je suis d'avis que tu prennes un peu ta vengeance sur Stan, mais gentiment. D'après ce que j'ai entendu il est très attiré par Emile... » Je lui faisais un clin d'oeil.

Elle ne semblait pas totalement me croire. En même temps toute cette histoire était digne d’un film, mais bon que voulez-vous. Les gens étaient prêts à de telles horreurs pour passer intéressant. Cela en était blessant.

J’ai tenté d’expliquer à PT. J’ai fait cela calmement à tête reposée, après je n’ai pas cherchée à enrober les faits dans du joli papier doré. Tu as vu le résultat ?

Je montrais mon visage encore tuméfié. Je me promettais de retenter d’en parler avec elle ce soir, je verrais bien comme ça si elles sont si intelligentes que ça ou si, au contraire, elles étaient stupides et naïves, mais bon quoi qu’il arrive elles n’allaient pas s’en tirer comme ça. Stan non plus d’ailleurs, même si pour lui je comptais préparer une petite vengeance des plus sympathiques. Alors comme ça Stan serait très attiré par Emile, première nouvelle, mais bon ça me donnait une petite piste :

Et c’est réciproque ?

Histoire de savoir dans quel sens j’allais tourner ma petite vengeance.

Tu es Wedding Planeuse toi d’ailleurs ? Cela te dirait de m’aider à organiser leur mariage.

J’imaginais déjà le tableau. Pour Emile, qui allait se retrouver au milieu de tout ça sans avoir rien demandé. Que voulez-vous, dans chaque guerre il y avait déjà victimes collatérals et Emile en serait une à part entière.

J'espère réellement que cela allait s'arranger entre les filles et Rachel. C'était bête de se faire la guerre dès le début comme ça. Et puis c'était bête aussi que je me retrouve au milieu de tout ça sans l'avoir demandé. Je faisais une petite grimace lorsqu'elle me demandait si pour Emile c'était réciproque. « Je crois pas qu'il soit au courant Emile, mais je ne pense pas que Stan soit son style. » Je riais lorsqu'elle me disait que je pouvais organiser leur mariage. « Woh woh woh ! Calme toi un peu ! D'abord il faudrait que Emile soit au courant non ? Et si on écrivait une petite lettre en parlant à la place de Stan ? »

Je voyais que ça partait en cacahuète. Parfait ! " Je ne suis pas descendant d'esclave et les noirs ne sont plus esclaves donc c'est moins grave de dire negre de nos jours... je restais un peu à l'écart analysant la psychologue en train de péter un câble pour rien. Alalah la jeunesse...

Je dois bien admettre que j’allais un peu vite en besogne. Mais là, j’avais envie de me venger et quand j’étais partie, rien ne pouvait m’arrêter. Après réflexion, je devais bien admettre que sa proposition était beaucoup plus vicieuse, j’aimais cela.Le physique importe peu pour Emile. J’ai l’impression que seul le capital financier lui importe.Enfin, ce n’était qu’une impression après deux jours d’aventure. Emile, je ne lui avais quasiment pas parlé, je ne pouvais donc pas assurer cela, mais j’étais pas loin de la vérité. J’en étais sûr.Pour la lettre, c’est une super idée. Je vais même t’aider à l’écrire. Emile, mon petit chinois adoré…Je commençais à écrire, m’arrêtant quelques temps pour réfléchir à la suite. J’imaginais un style, un peu brut, mais en même temps romantique et débordant de nièvrerie, de cœur et de bisous. Rien que d’y penser je me marrais déjà d’avance. Stan allait comprendre qu’on ne m’attaquait pas impunément.

Je regardais Emmanuel. « Esclave ou pas, ce mot ne se dit plus. » Je soufflais, à croire qu'il fallait apprendre la bienséance à des vieux de 40 ans maintenant ! Ou alors c'était les français qui étaient comme ça ? Je ne savais pas ! Finalement Rachel semblait emballée par l'idée, tellement qu'elle commençait la lettre. Je l'aidais alors, laissant place à une imagination très gnian gnian. J'étais amusée et puis on va pas se mentir, c'était plutôt bon enfant ! Après environ 20 minutes la lettre était prête. Je souriais alors à Rachel. « Il n'y a plus qu'à la mettre sur le lit d'Emile ! »