Jour 1

Après de petit déjeuner assez... mouvementé, Olaf entre dans le salon extérieur afin de se reposer un peu. La pluie ne le dérange pas, bien au contraire. En bon sportif qui se respecte, il aime les mauvaises conditions météorologiques. En espérant qu'il puisse récupérer en toute tranquillité.

Il pleut. Quel temps de merde. Je longe le jardin pour accéder au salon extérieur. Je comptais un peu visiter les lieux, aller voir la fameuse plage artificielle que j'avais aperçu vaguement hier soir, profiter un peu des physiques de rêves des filles et des mecs de cette maison. La beauté m'inspire.
Je vois en arrivant que je ne suis pas seul. Bonjour. Je m'assied non loin du brun qui se veut mystérieux, typique et cliché à souhait. J'espère qu'il y a quelque chose d'intéressant sous sa carapace. Certes, il ne pourra jamais m'égaler, c'est infaisable pour un simple humain dans son genre. Mais aujourd'hui je me laisse aller à la découverte de l'autre. Toujours trouvé ça sympa à voir, les zoos. Alors vu de l'intérieur j'imagine que ça l'est tout autant.

Olaf s'endort peu à peu. Morphée l'a - à présent - emporté dans ses bras. Que c'est mignon. Il est bien là, sous la pluie, sans personne pour le déranger. Personne... ou presque. Alors qu'il est complètement endormi sur l'une des banquettes, voilà qu'un habitant - qu'il a rencontré hier mais dont il ne connaît absolument pas le prénom - se ramène. Celui-ci lui dit d'ailleurs bonjour. Cependant, Olaf, encore endormi, ne lui répond pas. Les salutations, ce sera pour plus tard. Voilà qu'ensuite, Ajeya se ramène. Même chose pour elle. Il est toujours en train de dormir... et attention à ne pas le réveiller.

Le gars je me fais chier à lui dire bonjour pour paraître un minimum sympa et sa seule réponse c'est une sorte de ronflement. Ça m'apprendra à me rabaisser aux gens d'ici. Ça te fait mal à la gorge quand tu parles ? Ou t'es trop fainéant pour dire bonjour ? Incroyable. Me manquer de respect comme ça.
Une belle brune, non, devrais-je dire, une sublime brune arrive, jouant avec ses mèches de cheveux et la serviette qu'elle portait autour de sa taille. Bonjour. Mmmh, non. Les lits ne sont pas très confortables, ça laisse à désirer. C'est pas parce qu'il y a une ferme qu'on doit dormir aussi mal que sur de la paille.
Je la vois s'installer face à nous, sûre d'elle, tapotant ses mains manucurées sur ses jambes épilées. Elle prend soin d'elle, et elle aime se montrer je crois. Taillée comme une déesse, elle n'a à rougir de personne c'est certain. Physiquement, ensemble, nous serions le couple le plus parfait qu'il soit. L'alchimie la plus totale. Pour ce qui est du caractère, ça reste à voir.

Olaf est toujours endormi. Ce qui est bête, c'est que Shiva gaspille sa salive pour rien. Même s'il se réveille, il y a de fortes chances qu'il ne soit pas plus bavard que maintenant. Au moins, Ajeya n'insiste pas. Maintenant, il y a peut-être des chances qu'Olaf ne soit pas vraiment endormi mais qu'en réalité, il espionne ses colocataires afin d'avoir des informations sur eux, qui sait ? Il n'est peut-être pas totalement en inconscient. Cependant, il reste allongé, et ne répond pas. Ce serait probablement trop fatigant de se réveiller - ou pas - juste pour parler. C'est le premier jour, le salon extérieur est magnifique, Olaf en profite et tant pis pour les autres.

Il y avait l'air d'avoir du monde de ce côté ci. L'eau dégoulinait toujours un peu partout au niveau de mon corps, j'avais pas trouvé de serviette donc bon. « Salut les zouz, ça parle de quoi ici. » Sourire sur la face, le cul posé par terre, histoire de pas mettre de l'eau sur les habitants. Je voulais pas forcer non plus et être trop casse couilles dés le départ. Fallait montrer petit à petit et pas tout donner d'un coup. Quoi que j'en avais bien envie.

Ce crétin, qui soit dit en passant ressemble plus à un chien qu'à un homme, ne prend pas la peine de se lever. Blaireau. Je me tourne vers la brune qui elle prend au moins la peine de me répondre. Une ferme ? Oui je sais, une ferme à l'intérieur d'un Zoo c'est bizarre on est d'accord. Et même pas en rêve on me demande de toucher l'un de ces bestiaux sales et répugnant. Le point positif c'est que côté hygiène, si y en a un d'eux qui se lave pas on saura où l'envoyer finir son séjour ici : dans l'enclos des cochons.
La beauté sans nom pour l'instant me demande comment je m'appelle en me vouvoyant. En voilà une qui a compris à quel point je méritais ce respect. Shiva. Et vous ?
Attirante ? Non c'est bien plus que ça.
Un petit gars frêle se pointe trempé comme un canard et nous lâche une petit phrase digne d'un quartier parisien, avec un langage un peu plus élaboré tout de même. Ça fait connaissance. On va appeler ça comme ça. Au moins,
sûr qu'il comprendra.

Bon ici t'as monsieur qui dort dans son coin, le mec trop musclé qui adore pousser de la fonte. En même temps t'en as un chaque année et la latino grave sexy que tout le monde voudra pécho un moment de l'aventure. « Ouais toi je vais plutôt t'appeler Stéroïde-man c'est mieux je trouve. Toi je sais pas encore, t'as une tête à être la méchante dans les films qui gèrent un cartel de drogue. » C'est vrai la meuf en mode badass, mais qui tue les gens pour avoir ce qu'elle veut. Fallait que je lui trouve un surnom, mais putain c'est bon j'ai trouvé. « Pablo ou Escobar, t'as de la chance je te laisse le choix je suis grave gentil avec toi. » Généralement je laisse pas le choix, mais je sais pas trop comment me décider. Peut-être qu'il faudrait demander le public et faire un vote. Au moins ça allait ramener du fric à TF1.

Putain miss j'ai un balai dans le cul, je l'ai trouvé. Je m'en doutais qu'on en aurait une dans la saison. Je les connaissais ces meufs là, j'en fréquentais beaucoup, mais celle-ci c'était la typique, la coincée du cul de base. Je l'avais trop frustré. « Une bouteille de gingembre, mais j'ai cru que tu racontais des conneries moi. Qu'est-ce qu'on en a à foutre d'une bouteille de gingembre sérieux Escobar je m'attendais à mieux venant de toi. » Elle voulait pas décider sur son surnom du coup je venais de le choisir pour elle. Encore une fois j'étais trop bon, trop con sérieux. « Moi je me le suis déjà autorisé le surnom t'inquiète pas Escobar. » J'étais chiant je sais, mais en même temps c'est logique elle veut pas que je le fasse, je le fais moi.

La belle brune semble d'accord avec moi et parle d'envoyer une petite blonde à la ferme. De qui s'agit-il ? Je ne connais que peu de personnes pour l'instant. Elle me fait ensuite part de son prénom. Ajeya. Symbole d'invincibilité, et avec Vénus comme planète dominant plus rien ne m'étonne. Je fais bien évidemment allusion à son physique.
D'où ce gringalet se permet de juger ce qui est mieux pour moi ? Ce surnom je l'ai choisi. Shiva fait partie de moi, de qui je suis. Tu ne le changes pas sous pretexte qu'il ne te plaît pas. Il n'a pas à te plaire. Tu as juste le droit de me vénérer et de te taire. Je ne suis pas rancunier, il n'a qu'à s'adapter à moi et faire en sorte que tout se passe pour le mieux entre nous deux, et peut-être que je lui accorderai un peu de mon attention. Stéroïde-man. Idiot. Le corps et l'esprit ne font qu'un. Ni l'un, ni l'autre ne doit être délaissé. Je travaille sur mon équilibre intérieur et extérieur pour une vie des plus paisibles.
Je me tourne à nouveau vers celle qui, selon moi, avec un nom pareil, est originaire d'Inde.
D'Italie. Je suis français mais j'ai beaucoup voyagé. Le Taj Mahal est d'ailleurs magnifique. Que je dis à son attention. J'imagine qu'elle y est déjà allée. À moins que.
Elle part avant de me donner une réponse. Moi qui la pensait bien élevée...

Mais pourquoi je suis venu ici sérieux. Miss la doyenne qui se choque parce que je lui donne un surnom, j'en ai marre de la susceptibilité des gens. « Je donne des surnoms c'est pas méchant. Putain vous êtes susceptibles faut se calmer vous m'allez d'être des personnes tendus. Bon je m'en vais les ondes négatives c'est pas pour moi. » C'était qu'un au revoir, j'en avais pas terminé avec eux. J'étais une tornade, j'arrivais, je balayais et bim, bam, boum. Fin je sais que j'ai pas trop de tact, mais là c'était pas comme si j'avais été odieux. Les gens sont bizarres.

Après mon léger déboire avec Morgann, celle qui ressemble à une actrice porno, j'arrive dans le salon extérieur pour m'aérer un peu la tête et me poser tranquillement, loin des mauvaises odeurs, car entre Stan, qui pue de la bouche, et les odeurs de transpirations qui sont un peu partout, dans les chambres, dans la salle de bain, sur les canapés du salon, ce n'est clairement pas trop possible.

En arrivant dans le salon extérieur, j'aperçois deux mecs, l'un avec une tête d'oeuf, faussement beau, et l'autre, qui dort comme un enfant et qui doit certainement dormir qu'avec une oreille. Salut, dis-je à celui réveillé. Pas trop dur ce début d'aventure ?

Olaf se réveille et a tout juste le temps de voir la scène s'offrir à ses yeux. Il n'y comprend rien. Il voit la fille qui a jeté les aliments sur Albéric repartir aussitôt... il décide donc de la suivre.

Un faux beau gosse s'approche de moi après que le Petit Prince soit parti en colère. Le gars semble poli, avec ses airs d'Olivier Dion, et semble même s'interesser à comment je vis mon début d'aventure.
Tu veux dire, comment je vis cette nouvelle ère ? Bien, pour l'instant. Et toi ? Je ne suis pas sûr que nous ayons été présentés. Shiva.
Une dingue botoxée et faites à 60% de silicone s'approche pour nous jeter de la nourriture au visage. Quelle pute ! Je me lève et la suit. Désolé mon gars, je reviens après l'avoir tuée.

Moi qui était posé tranquillement, je n'étais clairement pas prêt à recevoir tout ce que venait de me balancer Morgann. Quelle pute ! Alala les actrices pornos... de vraies tarées il leur manque des cases.

Je ne comprends pas pourquoi elle m'a balancé tout ça, je n'ai rien fait de mal, certes, je lui ai renversé du lait, mais elle ne pense quand même pas que c'était volontaire de ma part ?!

Je jette un coup d'oeil aux caméras, je suis clairement humilié, légèrement, mais je l'ai mérité. Morgann aura su faire du bruit et je ne peux qu'admettre ma semi-défaite.

Je reste assis, en pleine réflexion, dois-je me lever, n'est-ce pas ce que tout le monde attend ? N'est-ce pas ce que les caméras attendent pour avoir une drôle de séquence ?

Finalement, je reste assis, plein de soda et de confiture, je reste digne. Je lance un petit regard à Shiva, le pauvre... j'ai presque envie de rire de la situation.

C'est sali que je retourne d'où je venais. Par politesse pour le pauvre gars qui vient de se faire victimiser. Je retire mon tee shirt blanc, plein de saleté, et me recoiffe vite fait.
Tu lui as fait quoi pour qu'elle réagisse comme ça cette cinglée ? Parce que oui, elle est cinglée. S'attaquer à un Dieu. Quelle bêtise.

J'aperçois Shiva qui revient, j'essaie de sourire, c'est compliqué avec tous les nouveaux accessoires que j'ai dans la gueule. Il me demande ensuite ce que j'ai bien pu faire à cette folle. J'ai sans faire exprès, réellement, sans faire exprès, renversé du lait sur elle. J'omets le fait que j'ai ajouté un petit commentaire plutôt désobligeant après lui avoir renversé du lait.

Du coup, tu lui as bien fait la misère ? Si c'est le cas, je te remercie, et sache que tu as à tes côtés un pote, qui te sera fidèle jusqu'à la fin. J'esquisse un sourire pour paraître agréable et sincère, il va de soi que si je dois un jour lui mettre un coup de couteau dans le dos, ce sera sans gants.

Tu dois déjà le savoir, mais je m'appelle Albéric, j'ai 27 ans. Je suis sans-emploi. Je me présente vite fait au cas où, et dans l'espoir qu'on change de sujet, car parler d'actrice porno décérébrée ça va bien deux minutes !

Je m'emmerde depuis Olaf. Il est temps de s'amuser un peu. Je remarque deux types au loin assis au salon extérieur. Me rapprochant d'eux, je reconnais l'artiste hippie qui se prend pour un dieu indien et un autre gars, je sais pas qui c'est. Je m'assois alors à leurs côtés tapant l'incruste sans pression. « Wesh Shiva le hippie.. et..euh.. je sais plus ton nom désolé. » Je sais pas si je l'ai su un jour mais peu importe. « Ca raconte quoi ? » Ouais je tape totalement l'incrust' à la recherche d'une perche pour foutre la merde.

Ce con qui me sourit en me voyant arrivé. Il est resté là planté comme une huitre sur son rocher pendant que j'allais remettre un peu d'ordre dans toute cette merde. À croire qu'il aime se faire victimiser. Peut-être que je pourrai faire de lui mon premier pantin.
Il a renversé du lait de vache sur une cochonne. Je ris intérieurement tant la scène a du être drôle.
Je ne lui ai pas fais la misère, je l'ai juste remise à la place qui lui revenait : dans l'enclos des cochons.
Je me gratte le crâne quand il me sort un paragraphe mignon mais qui a le don de m'écoeurer. Je ne suis pas venu chercher ici des potes, et je n'ai pas couru après l'autre conne pour le venger. Mais si c'est ce qu'il croit, et si ça lui fait plaisir, alors peut-être que je pourrai l'utiliser comme bon me semble au cours de cette aventure.
La fidélité ce n'est pas quelque chose que je pratique habituellement. C'est un principe assez peu familier pour moi. C'est se restreindre. Et en tant qu'artiste la restriction je ne l'impose qu'aux autres. Mais j'imagine que venant de quelqu'un comme toi c'est sérieux. Donc ...
Non je vais pas te dire merci. Un dieu ne dis jamais merci, tout lui est dû.
"Tu dois le savoir, mais je m'appelle Albéric..." non je ne le sais pas. C'est gentil de me le dire en tout cas, que je sache comment appeler mon majordome numéro 1. Sans emploi. Un gars qui vit sur les allocations et les aides de l'Etat. Profiteur. Avec moi va falloir bosser je te préviens.
Shiva, 24 ans, je vis actuellement en Italie. Je suis peintre et sculpteur. Je ne fais pas que ça mais on ne va pas trop se dévoiler aux inconnus. Le public, lui, sait qui je suis et ce que je fais, c'est le plus important.
Et t'as Achille sans talon qui débarque, frimeur à souhait, se permettant d'ajouter un adjectif qualificatif à mon surnom. Hippie. L'art n'est pas un amusement. C'est une forme de puissance qui nous rapproche des entités cosmiques. Bien sûr je doute qu'il le comprenne, bien qu'il soit recouvert de tatouages. Et toi jambe de bois, comment va ?

Très heureux de la réponse de Shiva, il l'a mis dans l'enclos des cochons, pour une actrice aussi sale que Morgann, c'était clairement l'endroit le plus approprié pour elle.

Shiva, me fait une petit speech sur la fidélité, il commence à sérieusement casser les burnes à se prendre pour on n'sait qui. Avec sa tête d'oeuf, il fait un bon Dieu des Poules. Je décide de lui répondre par un Ce n'est pas faux. La fidélité nous limite, si c'est bien ce que tu veux dire... Quel relou quand même, il croit péter le score, il semble n'avoir pas sa place ici, mais plutôt dans un hôpital psychiatrique.

Ensuite, viens un gars que je ne connais pas et qui visiblement ne me connait pas non plus. Salut. Albéric, enchanté. Je le regarde prendre ses aises assez rapidement, il nous demande ce qu'on raconte... on sent qu'il souhaite gratter l'amitié, ce n'est à vrai dire pas du tout méprisable de sa part, on est aussi ici pour ça. Je réponds à sa question par un simple Rien, franchement, rien qui ne mérite d'être relaté que je dis à moitié froidement.

Je me lève ensuite, préférant les laisser seul, Shiva m'a trop gonflé, et il faut tout de même que je pense à aller me laver. J'pars me laver de toute cette merde infligée par l'autre tchoin de Morgann. A plus tard. Albéric quitte le salon extérieur.