Rencontre entre un jeune de 20 ans et un politicien... ~ Mercredi 22 Mars (Blue & Kyet)

Hamon avait bien géré le débat il y a deux jours, ce soir c'était à moi de gérer la sortie de mon livre et sa présentation à la Fnac. Après une conférence plutôt réussie, des partisans socialistes et des fans de Secret me demande des autographes. Je prends le soin de glisser un mot à chacun d'entre eux. Une heure est passé et je suis satisfait de moi, il est temps de fêter ça en gagnant encore plus d'argent.. au casino. L'argent attire l'argent, le succès attire le succès. Alors après une bonne journée, j'ai toujours ce réflexe d'aller au casino en joueur de poker aguerri ou bien même en chanceux joueur de machine à sous. Comme d'habitude je suis vêtu de mon plus beau costume, le look ça se soigne, c'est la base du succès. Habillé en clochard tu n'arriveras à rien. Petite rolex sur le poignet gauche pour parfaire mon look. Je suis un gars chic qui attire le succès. Une fois entré dans le casino, je commence à jouer au poker, je joue de grosses mises, cent, deux-cent euros, je flambe et ça perturbe mes adversaires. Un coup je perds cinq-cent euros, mais la partie suivante j'en gagne six-cent. Je l'ai dis, le succès attire le succès, c'est une loi scientifique et mathématique. Assez flambé au poker, certains veulent déjà ma tête, je n'y peux rien si ils savent pas jouer. Je décide de me diriger vers la machine à sous. Là moins de contrôle sur le jeu, le mieux étant de prendre la place de celui qui vient de se faire plumer, c'est juste une loi de probabilités. Pas sûr pour autant que je vienne à gagner, je vais jouer cinquante euros, pas plus, après c'est de l'arnaque. Me dirigeant vers les machines, je croise une tête familière, j'ai du mal à la reconnaître dans un premier temps, puis ça y est ça me vient. Blue. Le gars de la production qui a organisé Secret Story All Stars, cette émission de merde. Blue et sa production qui m'ont supplié pour venir dans son émission d'ailleurs. Mais j'ai refusé. J'ai pas le temps pour ces conneries. « C'est pas interdit aux mineurs ici ? » Il a quoi ? Quatorze ans ? Je vois pas sa barbe, il est petit aussi en taille, qu'est-ce qu'il fout là ? Et puis c'est pas un univers pour lui, qu'il s'occupe de son émission de merde plutôt et qu'il dégage de la cour des grands. « Tiens un billet de cinq euros, tu t'achèteras un diabolo au fraise, c'est pour moi. » lui dis-je en lui tapant l'épaule. Ca va je sais être empathique parfois et il vaut mieux si je veux faire un premier ministre respecté.

Alors que je passe une superbe soirée au casino, je croise Blue alias le nouveau directeur de la production. Mort de rire. La production est tombée bien basse. Déjà qu'avec Nolan et Aby l'an passé on touchait le fond, mais cette année, Alya et Blue.. On creuse le fond très très profond. Je me demande bien ce qu'il fout là au final. Il a pas de barbe, pas de poil, je pense pas qu'il soit majeur, alors forcément je demande si c'est pas interdit aux mineurs, mais il me répond pas. Je lui file cinq euros histoire qu'il aille boire un diabolo fraise, c'est bien ça pour les gamins. Finalement, je comprends pas il se met à rigoler en blablatant un long monologue que je n'arrive à écouter qu'à moitié. Je comprends qu'il me parle de magazine people, de Le Pen et qu'il ose critiquer Hamon surtout, ça ça passe pas. Je pointe alors mon doigt vers lui, comme un père qui gronde son fils. « Ne parle jamais plus de Monsieur Hamon ainsi, c'est bien compris ? » Je pense qu'il a compris, j'espère qu'il a compris. Mes cinq euros il ne les utilise pas pour s'acheter un diabolo au fraise mais pour jouer aux machines à sous. Je hausse les épaules, je m'en fous il en fait ce qu'il veut. Bien sûr, il perd mon argent, mais le contraire m'aurait étonné. Il s'agit de Blue, un misérable insecte qui ne sait investir correctement l'argent. « On doit tout t'apprendre Blue, c'est pas comme ça qu'on joue.. » dis-je en haussant la tête de gauche à droite, désespérant. Il me demande alors ce que j'avais raconté dans mon livre. Il était curieux mais ne voulait pas dépenser le moindre centime pour mon livre. Ca tombe bien, j'ai un exemplaire dans ma veste. Je le sors avant de le signer : Pour Blue, mon plus grand fan. Je lui tends alors le livre. « Tu le liras chez toi, ça parle des plus grosses conneries que j'ai entendu durant mon aventure. Savais-tu que Steven croyait que la capitale du Brésil était Rio de Janeiro ? Que Léandre était homophobe et que Tamara ne savait pas écrire ? Voilà ce que raconte mon livre.» Des déchets de la société, mais évidemment ces choses là ne sont pas passées à la télé parce que c'est socialement pas acceptable.