Jour 20

Je rentre dans le salon, les cheveux encore trempé après ma douche de l'extrême spéciale on retire le milkshake que nous a gracieusement offert Vincent. Je titube presque jusqu'à un des canapés et m'y affale dessus. Je grogne quelque chose d'inaudible. Voyant qu'il n'y a pas de réponse je relève la tête vers Charlène qui ne m'avait visiblement pas entendu. Je la regarde et voit qu'elle semble tendue, mais tendue comme un string, vraiment. "Toi aussi ça ne t'a pas plus la petite douche matinale ?" Je grommelle entre mes dents, encore tout perturbé par ce réveil forcé.

Il y a les gens qui sont énervés contre la blague en elle même, et ceux qui le sont contre Vincent. Et visiblement Charlène fait partie de ces gens là ... Il faut croire que la "blague" passe très mal et à vraiment un arrière-goût. Je crois que c'était un goût fraise et banane, mais je suis pas sur, c'est ce que j'ai cru sentir lorsque le milkshake avait coulé jusque dans ma bouche, mais bref. J'apprends alors qu'elle ne l'apprécie pas, et qu'elle le considère comme quelqu'un de fourbe, de faux. Et surtout qui ne me permettra pas d'aller loin dans le jeu. "Tu sais moi je l'aime vraiment bien le petit Vincent, je la regarde partagé entre un petit sourire et une expression totalement neutre, je ne sais pas ce qu'il vaut en terme de fidélité, mais je lui fais confiance. On a partagé le même loft, ça vient peut-être de là." Je laisse couler quelques secondes, essayant de savoir si le garçon était vraiment un boulet pour moi ou non. Je réfléchis activement. "Après je sais qu'il est sûrement plus manipulateur qu'il en a l'air. Mais je ne pense pas qu'il me la mettra à l'envers à moi. Je pense qu'il m'apprécie vraiment. Ou alors il joue très bien son jeu ... Je divague une seconde en imaginant Vincent qui se joue de moi et de toute la maison depuis le début. Et si tout n'était qu'un tissu de mensonge et qu'au fond, moi qui croyait le mener par le bout du nez me retrouve le bec dans l'eau en apprenant que c'est lui qui a joué avec moi ? Je balaye rapidement cette idée de mon esprit, et de manière plus générale Vincent. Tu te contiens par rapport à qui ? Si ce n'est pas indiscret ?" Je m'étais déjà confié a elle une fois, j'espérais un juste retour des choses. Je me demandais vraiment qui Charlène ne supportait pas. Surtout que la fausse-fragile avait sûrement beaucoup de choses à reprocher à beaucoup de monde.

Je la regarde avec attention, cherchant à décrypter qui elle est réellement. Pourquoi avoir joué ce rôle de fille faible si finalement elle est tout l'inverse de ce qu'elle prétendait ? Et quel intérêt d'avoir joué ainsi avec son secret ? Je la fixe et dévisage ces beaux yeux. La jeune femme sera donc sans pitié. Je souris légèrement. "J'aime bien ce côté sauvage." Dis-je en riant légèrement. Puis je relance le sujet : "Mais ce que je ne comprends pas, c'est quel a été ton intérêt de jouer ce rôle ... Qu'est-ce qui t'as poussé à le faire ? Et surtout, comment on a pu avoir l'idée de buzzer un secret pareil ? Je veux dire. Soit Kyet a eu des informations, soit tu lui en as donné. Ou alors il y a quelque chose qui se passe sous mes yeux et que je ne vois pas ..." Je ne comprends pas. Je ne comprends vraiment pas. Charlène était une fille fragile, elle est à présent une femme fatale. Et la moitié de son secret aura été le facteur déclencheur d'un tel changement. Je continue de la dévisager, puis réponds à sa dernière question : "Je ne dors pas dans son lit. Je me fiche qu'on soit dans la même chambre ou non tu sais ... Donc je reste dans la chambre 2 jusqu'au bout." Je lui souris un peu, calmement. Je sens la pression retomber, comme si j'oubliais la mauvaise blague du garçon.

Si tu aimes, alors j'ai tout gagnée ! Un grand sourire se dessine sur mon visage lorsque la belle Charlène dit ça. "Tu auras tout gagné une fois que tu m'auras eu tout entier", dis-je en levant les yeux aux ciels comme si s'était évident avant de rire. J'aime ce petit jeu de séduction tout en légèreté ou ni elle ni moi ne nous prenons la tête. Puis elle répond vaguement à ma question et je comprends que je me fourre le doigt dans l'oeil si j'espère plus de détails dans ses réponses. Charlène la femme fatale et fausse fragile ne dire rien de plus. "Tu sais que pour Kyet, je n'en crois pas un mot ? Dis-je avec un clin d'oeil. "Il en sait plus que vous ne voulez le faire croire. Ou même si tu n'es au courant de rien, lui, il sait beaucoup trop de choses qu'il n'était pas supposé savoir. Il y a anguille sous roche."

Je ris à sa petite remarque. "En même temps, comment veux tu que je résiste face à un corps pareil ? C'est physique et moralement impossible ..." Je lui lance un clin d'oeil charmeur. Elle me plait bien la petite Charlène. Elle a beau être une pseudo-dur, elle ne se prend pas la tête et ne réfléchie pas trop avant de parler. Du moins, dans ce genre de conversation. Je note donc pour plus tard que si j'ai besoin de me détendre et de draguer un peu, c'est vers elle que je dois aller. "Mais on sait tous les deux que tu résisteras encore moins longtemps que moi ..." Je ris. Je plonge mon regard une nouvelle fois dans le sien, de manière encore plus intense cette fois. Et je balaye le sujet de Kyet d'un geste de la main pour me reconcentrer sur cette petite discussion de bonne augure. Ca me permet de complètement me vider la tête. "C'est vrai. Si j'ai du mal à résister à ton charme de mon côté, du tien, tu ne peux tout simplement pas te contenir quand tu me vois." Je ris et lui lance un nouveau petit clin d'oeil, encore plus enjôleur que le premier.

Après avoir passé ma journée dehors sans avoir prit de petit-déjeuner ni rien à cause du Têtard, je rentre pour manger un peu. Je passe au sellier et prend un paquet de gâteau. J'arrive au salon quand je vois Charlène et Matthew en grande conversation. Je dérange pas ? dis-je en m'installant quand même sur le canapé à côté de Charlène. J'ouvre le paquet de gâteaux et en propose aux deux autres.

Elle a donc horreur de se mettre en avant et de, je cite, profiter de son physique. "Je peux en profiter à ta place, si tu veux". Dis-je innocemment en prenant ma tête d'ange. Je me sors de l'emprise qu'exerce son regard sur le mien et observe ces jolies courbes. Ses hanches parfaitement dessinées, ses cuisses ferme et délicate à la fois ... Puis je me reporte sur son visage de poupée et la regarde en souriant, pleins d'idées dans la tête. La femme forte, donc, m'avoue me désirer à chaque instant. Je retiens un rire et tente de garder mon sérieux tout en la fixant comme nous le faisons sans interruption (autre que pour mieux la regarder elle, et toujours qu'elle). "C'est dommage que tu sois une femme forte au point d'arriver à te retenir. Car je ne serais certainement pas assez fort mentalement pour t'en empêcher ... Je laisse planer un petit silence. Oh, une minute. Je ne voudrais de toutes manières pas t'en empêcher." Je lâche un clin d'oeil puis ris lorsque Milo rentre dans la pièce. Il vient s'asseoir à côté de Charlène et demande s'il ne dérange pas. Maintenant que tu es là ... On a plus le choix. Je le regarde et lui souris. "Tu déranges pas, surtout si tu as des gâteaux !" Je me sers dans son paquet et enfourne le premier ... hm c'est quoi déjà ? Bref, la première patisserie dans ma bouche. "Hm, effectivement, je tente de dire la bouche pleine, tu ne déranges vraiment pas !"
Charlène lui demande ensuite comment il vit sa nomination. J'attends la réponse du garçon. C'est mon deuxième SAS, je commence presque à m'y habituer. Deux SAS sur trois, c'est un bon score je crois. J'espère en revenir indemne. Je me demande comment Milo le vit de son côté, lui qui n'a pas encore affronté le stress de sortir ou non de l'aventure.

Après qu'elle se soit servie je me sers à mon tour et mange mon gâteau avec une faim de loup. La deuxième qui me pose cette question aujourd'hui. Ce serait mentir si je disais la vivre mal. Je l'accepte. Même si y a eu un petit coup de forcing pour que notre équipe se retrouve dans le sas à la place des Divisés. Je l'avais prédis, et j'avais vu juste une fois encore. Mais inutile de penser à ça. Je suis nominé. C'est tout ce qu'il faut retenir.
Matthew me fait comprendre qu'on ne les dérange pas mes gâteaux et moi. Je souris au garçon. En plus de sa belle gueule il a de l'humour, c'est bien.

Je ne joue pas aux pronostics. On ne sait pas comment on est perçu à l'extérieur. Je souris et rajoute un : Merci. Il y avait quelque chose en Charlène de différent des autres. On l'a souvent traitée de cruche fragile, de victime et de tas d'autres choses. Mais au fil du temps j'ai vu que tout cela n'était qu'illusion. Elle joue bien son jeu, c'est tout à son honneur. Et ça m'interesse d'autant plus maintenant que je connais la moitié de son secret. Et toi ? Tu le vis comment que ton secret soit en danger ? Je ne demande pas pour la mettre mal à l'aise. On a un peu discuté au speed-dating mais sans plus. Il serait peut-être temps de savoir qui est la vraie Charlène.

Le réconfort de Charlène me fait du bien, même si je n'en ai pas réellement besoin. Je lui souris et lui réponds : "J'ai pas encore eu trop l'occasion de discuter de ma nomination avec d'autres candidats, mais je suis confiant aussi. Bien plus que la première semaine en tous cas. Disons que je suis revenu premier égalité avec Lorena la première fois, alors je me dis que ça ne peut que bien se passer ?" Je suis plutôt sur de moi. Mais mieux vaut ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Je peux très bien sortir vendredi soir : toutes les possibilités existent, certaines en proportions plus faibles, mais elles sont quand même là. Et même si je reste, il se peut très bien que se soit de seulement quelques voies à comparer de Myko et Raven. Donc je ne dois pas m'emballer et être trop sur de moi. Seulement le faire paraître.

Pas faux. Je reprend un gâteau. Matthew se dit confiant pour le sas. C'est pas parce que t'as fais un bon score une fois que tu le feras tout le temps. Prenons Nicolas comme exemple. On verra bien. La Maison se portera sûrement mieux sans moi, dis-je en riant.

Donc nous sommes tous confiants sur nos sors respectif sauf ... Milo. Je roule mes yeux et lâche : "Aller, comme si tu allais partir face à Raven ou Myko, arrête ton char !" C'est vrai quoi. Si il quitte le jeu, le jeu n'a ni queue ni tête. Ou alors c'est qu'il a un rendez vous direct en pièce secrète. Je réfléchis un instant à cette possibilité, mais la balaye rapidement, la production veut trop dégager Myko et Raven pour risquer de laisser partir un autre habitant à leur place. "De toutes manières, tant qu'il y aura des habitants qui font tâches, on sera tous plus ou moins en sécurité, à condition qu'ils soient dans le SAS". Bref, pas comme la semaine dernière. RIP Nicolas.