Jour 5

Après m'être vêtu simplement, d'avoir enfilé mes lunettes de soleils, j'avais décidé de commencer un peu à enquêter, et surtout à visiter la maison. Outre les pièces traditionnels, une avait particulièrement attiré mon attention. Une pièce composée d'une maquette de galaxie. J'y étais donc entré, observant en détails chaque composants.

Y'a pas vraiment une pièce qui m'a tapé dans l'oeil depuis le début de ma visite. J'avais déjà passé en revue tout l'intérieur, et il me restait cette pièce avant de passer à l'extérieur. En rentrant, je pousse un soupir d'admiration (j'sais pas si ça existe). Une invitation au rêve, au voyage. « Tu t'imagines ? Voyager de mondes en mondes, rencontrer de nouvelles personnes, vivre pleins d'aventures. Si je pouvais le faire, j'aimerai bien les aider... Leur apporter un peu de réconfort. Montrer que ce sont eux qui détiennent la clé de leur bonheur.   » Cette pièce me rend bien trop lyrique.

J'avais voulu partir direction la cuisine, sauf qu'une pièce avait attiré mon attention. On avait un planétarium dans la maison si c'était pas dingue ça. Comme quoi on était vraiment dans les étoiles cette année et tant mieux pour moi, car les étoiles j'aime ça. J'en suis une non ? Sauf que je j'étais pas seul, j'avais remarqué qu'il y avait cette jeune femme avec les cheveux roux. Intriguante c'est vrai, autant engager la conversation avec un sourire sur les lèvres non ? En fait il y avait aussi le mec avec un prénom de dessin animé. Ah oui c'est Kovu, bon je m'incruste avec eux, je m'en fiche moi. Bonjour. Alors cette première nuit ? Une simple banalité, mais il fallait bien pour engager la conversation non ?

Alors que j'étais en train d'étudier les diverses possibilités qu'il pourrait exister dans la recherche de secrets de cette pièce, un jeune renoi vint me rejoindre. Et le voilà déjà qui commençait à déblatérer ses discours idéalistes. Je sais bien que les clichés des rastas fumeurs de joint leurs collaient à la peau, mais là je me le demandais sérieusement. Tu as d'autres discours de ce type ? Je ne veux pas casser ton trip, mais c'est quand même très utopique ce que tu racontes. J'en viens quand même à me présenter. La rabat-joie, c'est Lorena, si tu te poses la question. Puis un autre type vint nous rejoindre, celui que j'avais désigné la veille comme être assez énigmatique. Dormir à coté de celle que tu n'as pas pu supporter dans le loft, tu appellerais ça une bonne nuit ? demandais-je innocemment. Il fallait dire qu'elle faisait tout pour me pourrir l'existence celle là.

Très utopique ? J'arbore un grand sourire, elle vient de percer l'un de mes traits de caractère prédominant. « Et c'est un mal ? Si tu peux le rêver, tu peux le faire.. » Mieux qu'un discours plein de niaiserie de la part d'un renoi vivant en Jamaïque. L'expérience d'une vie. Elle s'appelle donc Lorena, sobre et classe. « Hm, moi c'est Kovu ! » Tiens, je m'attends déjà à une remarque du genre: ''Tes parents ont bien choisi ton prénom''. Fin, un truc du genre quoi. Le Prince Charmant nous rejoint très vite, je relève mon regard du globe terrestre pour lui adresser un léger signe de tête, en guise de bonjour. « On va dire que oui... Même si j'aime pas trop l'idée de dormir dans un espace confiné !  » Je vais m'y habituer sans doute.

De ce que je viens de comprendre elle a pas passé une très bonne nuit puisqu'elke venait de la passer en compagnie d'une femme qu'elle n'appréciait pas. Ah oui et qui est cette personne ? Et puis pourquoi tu ne peux pas la supporter ? Ma curiosité toujours présente, mais en même temps c'était normal. Moi j'avais envie de savoir ! Kovu lui était dans la même chambre que moi, donc je comprenais le fait qu'un espace confiné ça puisse être dérangeant. Le problème c'est que c'est sur des lits une place et qu'on a pas forcément la place de bien se mettre. Mais non ça allait je trouve. Sinon des détails croustillants à raconter ? Vous en pensez quoi des candidats ? Ouais je menais mon interrogatoire, j'avais envie de savoir, de me renseigner, un peu en mode police quoi.

Si c'était un mal ? En soi, non. C'est bien de rêver. Mais c'est pas ce qui va sauver tes fesses dans cette aventure. me contentais-je de rajouter avec un sourire. Il décline son non. Kovu. Première pensée, il avait du souffrir pendant son enfance, le pauvre. J'aime bien. rétorquais-je. J'étais assez mal placée pour ne pas aimer étant donné le métier que j'avais choisi. Naturellement et sans prendre le temps de réfléchir, j'en viens à lui lancer. J'ai travaillé chez Disney, tu sais. Pas dans des grosses productions malheureusement, mais sur leurs sections livres pour enfant. C'était assez éprouvant et le rythme de travail imposé m'avait fait vite quitter la firme. Je me tourne vers Léandre. Trousse de maquillage, tu ne l'as pas croisé ? Je crois que ça en dit long sur sa mentalité. Très superficielle. En manque de buzz, toussa. Puis il insista en demandant des potentiels détails croustillants. J'aime bien ceux que j'ai croisé, Charlène, Tanguy. Bambi aussi, avec qui j'ai eu un bon feeling. J'attends de voir le reste. me contentais-je de répondre.

C'est presque mignon. On dirait qu'elle s'en fait déjà un peu pour moi. Si vite, c'est attendrissant. « T'inquiète pas pour ça. J'sais qu'on est pas chez les bisounours ici.  » C'est le moment plus que jamais de faire la différence entre un rêveur et un naïf. On sait tous pourquoi nous sommes là après tout, et la plupart, c'est pas simplement pour prendre de bonnes vacances. Elle apprécie Kovu... Et je comprends mieux lorsqu'elle m'apprend qu'elle a travaillé pour Disney. C'est pas vrai ? J'ai mes yeux qui pétillent d'un coup. « Pourtant, tu m'as l'air bien rabat joie pour vendre du rêve à des enfants.  » Dis-je, dans un petit sourire taquin. Le Prince Charmant confirme ce que je pensais des lits et nous demande ensuite notre impression sur les personnes de la maison. « De prime abord, j'dirai que le feeling passe bien. C'est d'autant plus étonnant que j'suis pas du genre à facilement réussir à m'incruster dans un groupe d'individus.  »

Elle parlait d'une fille qui était hyper maquillée, j'avoue que j'avais pas forcément vu cette jeune femme. Bon la maison est tellement grande et j'ai pas fais attention à tout le monde, donc c'est un peu normal. Non je ne l'ai pas croisé, mais je vais faire sa connaissance un jour je pense dis-je avec un sourire amusé à l'adresse de la jolie rousse. Elle avait croisé deux membres du loft lunaire, Charlène la jumelle bénéfique et Tanguy le mec drôle avec un nom bizarre. Ouais ça va ils étaient sympathiques. Bon ça va alors. La vie est belle pour l'instant. dis-je en m'en allant. Ouais j'avais envie de partir et de les laisser à deux. Histoire de manger un bout et de passer par la salle de bain ensuite.

Oh je ne m'inquiète pas, tu sais. J'étais seulement ici pour ma propre pomme. Je souris à sa remarque, elle m'amuse. Ce sont deux choses différentes. Je vends du rêve pour mon travail et pour certaines personnes exclusivement. On est dans un jeu et je doute que ce soit vraiment l'endroit et le moment de le faire. Je rétorque ensuite amusée. Mais si tu es sage, je pourrais à l'occasion te dessiner quelque chose, vu que tu as l'air si passionné par ce que j'ai fais. Je marque une pause avant de reprendre. De quelle loft viens-tu, cher Kovu ? Histoire de changer de conversation. Je vois Léandre s'en aller.

« Et ces certaines personnes englobent les grands enfants ?  » Parce que, si c'est le cas, il faut bien me compter avec, et on pourra dire qu'elle fait plutôt mal son boulot. Elle me promet de me dessiner quelque chose si j'suis sage. « Donc c'est comme ça que tu rends les hommes dociles ? En leur promettant des dessins ?   » Ma foi, si ça marche... On en vient finalement aux lofts. J'attendais de voir à quel moment on retomberait sur des discussions banales. « De l'illusoire. Avec Hestia, Steven, Livia le cadavre et Gaston le barge !   » Rapide résumé, bref et concis. « Toi, j'sais que tu viens du solaire. J'tai croisé en rejoignant ton loft pour la soirée mime... Ils ont l'air sympa.  »

En ferais-tu parti ? demandais-je innocemment. Puis j'esquisse un sourire à sa question. Rendre les hommes dociles avec des dessins ? Cela va déjà faire quelques temps que je ne suis plus en couple mais je ne suis pas pour autant désespérée tu sais. Il m'explique ensuite qu'il était dans le loft illusoire, les personnes avec qui je n'avais pas encore parlé. Et tu t'entends avec tous ? Il me parle ensuite de mes relations avec les personnes du loft solaire. Mouais. fis-je moyennement convaincue. Fard à paupières sur pattes n'a pas essayé de te chauffer ? demandais-je avec un sourire. Il fallait dire qu'avec un autre homme sous la main, ça m'aurait à peine étonné.

Elle m'arrache un petit sourire idiot avec son air perspicace. Je ne réponds pas à la question, mais la toise d'un regard entendu. Puis elle me parle de sa vie sentimentale, pour préciser finalement qu'elle n'était pas aussi désespérée. « Dommage, ça pourrait être genre un test final pour savoir si c'est la bonne personne ou pas. T'sais genre un dessin pour une nouvelle vie !  » Est-ce que je m'entends avec mon loft ? Je fronce légèrement du nez ... « J'suis pas difficile à vivre, ça a beaucoup aidé. Mais ça va, Hestia et Steven sont plutôt cools quand on gratte. Et Gaston, il m'attire de la sympathie, même si il devrait être interné.  » Je n'apparais pas vraiment étonné lorsqu'elle m'apprend qu'elle n'appréciait pas trop son loft. Je ne dis pas que Lorena savait pas s'amuser, mais les préoccupations des candidats de son loft paraissaient très primaires. « La beurette ? Elle m'a fait de l'oeil pendant toute la soirée mime. Tu crois que c'est une bonne touche ?  » Plaisantais-je.

Je comprend très vite la réponse qu'il essayait de me faire passer. Cela réussit à m'arracher un léger rire amusé. Un test final pour savoir si c'est la bonne personne ? Je ne choisis pas quelqu'un en fonction de ce qu'il pourrait me dessiner pour me séduire. Sinon, crois-moi que je ne n'aurais pas beaucoup de prétendant. Il m'annonce bien s'entendre avec ses colocataires. Un internement ? C'est l'état dans lequel je me serais retrouvé si j'avais du passer une semaine de plus dans ce loft. En parlant du loft, on en revint assez vite à la soirée mime. Farah, une bonne touche. Un gros rire forcé s'échappa, celui qui dure quelque secondes quand on se fout de quelqu'un. Farah, une bonne touche ? Vous avez beaucoup d'humour cette saison dites-moi. Reprenant mes esprits, je viens lui dire plus sérieusement. Elle se servirait de toi pour faire son buzz minable et tu le sais. Il avait du cerner sa personnalité.

Une réponse très à terre à terre de Lorena. On voit qu'elle est plutôt du genre posée et sérieuse. « Parfois, les meilleurs dess(e)ins ne se font pas sur une feuille de papier ou avec un crayon...  » Sûrement qu'elle ne comprendrait pas où je veux en venir. C'est légitime, une vision très personnelle, encore une fois. Je vois que Farah, c'est un peu un sujet sensible quand même. Elle rit jaune à ma vanne, j'éviterai d'autres blagues dans ce style. « J'ai cerné le personnage. J'crois que de toute manière, on n'est pas dans l'attente de la même chose.  » Sans m'avancer, la beurette semblait plutôt du genre à sauter sur tout ce qui bouge, sans sentiments. C'est louable et pas du tout critiquable, mais très peu pour moi. « Sinon, à part Beurette, ça se passe bien avec les autres ?  »

Je souris à sa remarque. C'est chou. Tu es un romantique au fond, avoue-le. demandais-je amusée. Puis nous en revenions au point sensible qu'était Farah et j'étais content de voir qu'au contraire, lui ne s'était pas laissé faire berner. Il me demande naturellement si je m'entends bien avec les autres et c'est là où j'en viens à penser à ce rapprochement. Avec Zaki qui était dans mon loft, sinon avec Tanguy aussi que j'ai rencontré hier. Et avec Bambi. C'est fou comme je m'entends bien avec tous les personnages de Disney. rétorquais amusée. Tu as eu l'occasion de la croiser ? finis-je par demander.

Un romantique ? Peut être pas... Disons que j'suis du genre fleur bleue, j'aime bien me nourrir de bons sentiments bien mielleux. Elle me fait l'inventaire de toutes les personnes qu'elle appréciait un tant soit peu.  Un certain Tanguy, Un Zaki et.... UNE BAMBI ? Je suis tout excité d'un coup et je ne tiens plus en place. « Noon, on ne s'est pas encore croisé ! C'est dingue... Pire que dingue, c'est peut être le destin...  » Deux prénoms Disney dans une seule saison de Secret Story... « Le destin, c'est beau quand même.   » Je me mettais à rêvasser un petit peu. A imaginer cette fameuse Bambi. Du caractère jusqu'à ses mimiques.

Le voilà tout excité à l'idée de rencontrer une Bambi. Entre enfance gâchée, ils devaient sûrement se comprendre. J'en souris, amusée. Kovu commençait déjà à rêvasser, et à avoir un moment d'absence. Je claque des doigts deux fois pour le réveiller. Hého, reprends-toi. Le mec m'avait déjà carrément oublié. J'en viens à partir sur un autre sujet qui avait son importance. Dis-moi, c'est toi qui a trouvé l'énigme ? Fallait bien le trouver le type.

Je reprends contenance et j'secoue la tête en entendant Lorena m'appeler. Oui, on est toujours dans ce fameux planétarium. « Me reprendre de ? J'suis toujours là !  » Elle me demande si j'ai résolu l'énigme. Donc, ça voudrait dire que ce n'est pas de son fait ? Autant essayer de s'marrer un peu alors. « ¨Peut-être... De toute manière, on doit garder le silence jusqu'à vendredi, non ?   »

Tu as une curieuse manière d'être attentif, dis moi. rétorquais-je avec un sourire. Je ne crois pas qu'on doive garder le silence non et tu es bien trop fanfaron pour l'être. déclarais-je amusée. C'est pas tout ça, mais j'ai envie d'un peu me dégourdir les jambes, si tu veux bien m'excuser. Je quittais la pièce.

Lorena va se dégourdir les jambes. Je jette un dernier coup d'oeil à la pièce, je pourrais rester des heures à regarder les planètes, fascinés, à m'imaginer les fouler. Mais soit, faut bien s'intégrer aussi.