Jour 24

Munis de mon petit déjeuner je m'installe face à la porte interdite. Quoi de mieux que de l'ouvrir maintenant que nous sommes tous séparés en deux maisons ? Et si c'était un moyen de pouvoir communiquer avec les autres ? Ou était-ce le meilleur moyen de les rejoindre et d'être nominé également ? Je ne pouvais pas mettre en danger le sacrifice qu'avait fait Giani pour me sauver.

Après être passé par la cuisine pour prendre une mandarine, j'arrive devant la porte interdite et je vois que Liam est présent, l'envie cruelle de l'ouvrir et de constater ce qu'elle y cache. « T'es curieux ? ». Pénétrer à l'intérieur, respirer son odeur, c'est quelque chose qui relève de l'interdit... pourtant, c'est aussi ce que j'ai envie de faire.

Alors que mes pensées se perdent sur ce qu'il y a derrière cette porte, je suis surpris par Esteban et lorsqu'il ouvre la bouche je sursaute et me tourne vers lui en une fraction de seconde. « Tu m'as fait peur ... je souffle alors qu'il me demande si je suis curieux d'ouvrir ladite porte interdite. Un peu, oui. Je me dis qu'il y a sûrement beaucoup à découvrir derrière. Mais j'ai peur de subir les mêmes conséquences que Léopoldine. Je me dis que ça nous permettrait peut-être de communiquer avec la petite maison ». Je le regarde ensuite et souris. « Satisfait d'être immunisé cette semaine, d'ailleurs ? ».

Je lui ai fait peur... « Ma présence se fait toujours remarquer, je sais. ». C'est ce qui fait mon charme. Quand je lui demande s'il est curieux, il me répond positivement mais nuance avec les conséquences qu'il y a eu sur notre gentille femme de ménage. Il pense à communiquer avec la petite maison... « Tu penses vraiment ? », demandé-je, interloqué par sa remarque... « ... si c'est le cas, ne l'ouvre SURTOUT PAS alors. ». On est mieux sans certaines énergies néfastes. Il me regarde... j'aime quand il me regarde... j'le regarde aussi et il me demande si je suis satisfait d'être immunisé cette semaine. « Cette semaine, c'est moi qui domine, ouais. ». Y a-t-il quelque chose d'autre à comprendre, dans cette phrase ? Ce qui est sûr, c'est que j'me fais plaisir à regarder ses pectoraux.

Lorsque je parle de communiquer avec la petite maison, il semble surpris et me dis de ne surtout pas ouvrir la porte. Je ris dans un souffle « Je veux en voir certains, je dis en pensant à Giani, Mais je suppose que si ça peut m'éviter la nomination alors j'attendrai une semaine ... Il n'y a vraiment personne que tu veuilles voir en face ? ». Finalement, alors que je lui demande s'il est satisfait de son pouvoir, il lâche entre deux sous-entendus qu'il domine cette semaine. Mes yeux brillent dans les siens et je rétorque : « Ce serait bien une première ... Je suis pas sûr que tu maitrises ». Je le fixe pour voir sa réaction, sans broncher.

Quand je lui demande de ne surtout pas ouvrir la porte, il me dit qu'il veut tout de même en voir certains... mais que si ça peut lui éviter la nomination, il attendre encore une semaine. Il me demande alors si il n'y a vraiment personne que j'veux voir en face... une connexion se créé entre les blancs de nos yeux... « On est tranquille sans la femme de ménage et son nouveau larbin, non ? », aka Dior. On est bien... surtout devant la porte, on n'est que nous deux, la maison est calme, silencieuse, il n'y a pas d'effervescence. Quand je lui parle de domination, il me titille... pas sûr que du maîtrises. C'est ce que tu verras... je me jette sur lui, je l'accompagne au sol, je suis sur lui, il est en dessous, il n'a plus à m'écouter et... « Que le jeu commence... ». J'commence à l'embrasser. Il va voir c'est quoi, de la domination. Ce qu'il a fait à côté, c'est rien.

Lorsqu'il me parle de Léopoldine et de son larbin, j'arque un sourcil : « C'est qui, son larbin ? je demande alors surpris, Billie a changé de cible ? ». Puis, alors que je ne l'attends pas et après avoir titillé son égo en sous-entendant qu'il n'était pas capable de dominer correctement il se jette sur moi et me plaque au sol. Je le regarde alors surpris, allongé contre l'herbe, lorsqu'il vient m'embrasser soudainement après m'avoir annoncé que le jeu venait de commencer. Je lui rends son baiser sans vraiment comprendre ce qu'il m'arrive, puis je tente de reprendre le dessus mais il s'est trop confortablement assis à califourchon sur moi et je ne peux le faire basculer. On s'embrasse de longues secondes, avant que je ne tourne la tête et souffle. « T'as déjà plus rien à me dire ? » je demande en riant dans un souffle ensuite avant de reporter mes yeux sur les siens.

Il ne sait pas qui est son larbin ? « Ah oui, t'étais pas dans le salon hier soir... Dior est son nouveau larbin. ». Voilà voilà. Il me parle de Billie... « Hein ? ». Pourquoi il me parle d'elle ? Il est un peu perdu dans le jeu, non ? Bref, on s'en tape : j'ai envie de me le faire. Titiller mon égo il n'aurait jamais vu. Il va voir c'est quoi, de la domination. Après m'être jeté sur lui, nos amygdales se rencontrent de nouveau... nos langues fusionnent. Je passe mon bras autour de ses épaules, il passe les siens autour des miens... quand il me demande si je n'ai plus rien à dire, j'lui réponds : « Tu vas voir si j'ai plus rien à dire, enfoiré. ». Sans même qu'il me le demande, je retire son tee-shirt et j'embrasse son cou... j'descends alors à la poitrine, aux tétons, aux muscles saillants, au nombril, puis on arrive au bas du ventre. Je lui retire son short et j'commence à embrasser ses cuisses. Je monte alors jusqu'à son entrejambe, prêt à lui retirer son dernier bout de tissu. La tête entre ses jambes, je m'imprègne de son odeur, de sa peau... puis d'un coup, je le retourne.

Il m'explique que Dior est le nouveau larbin de Léopoldine. J'ai vraiment loupé un épisode, je pensais que Dior n'était le larbin de personne, j'ai dû me tromper. « Hm, pourquoi ça ? » finalement il ne comprend pourquoi je mentionne le nom de Billie, je balaye l'idée de la main et marmonne « Rien, oublie, j'ai juste cru que tu me parlais d'elle ». J'ai l'impression de toujours être en dehors des clashs et je ne les comprends jamais. Je ne tiens ni les tenants ni les aboutissants de chacune des histoires de la maison et je ne suis là que dans le calme qui précède la tempête. Finalement Esteban se veut fougueux, intense, il est vif dans ses gestes et tente de me dominer au maximum de ses capacités. Je le laisse faire, tandis que peu à peu mes pensées divergent quant au sacrifice de Giani et la jalousie qu'il ressent à mon égard. Esteban retire mon pantalon et avant qu'il ne retire mon caleçon il me force à me retourner. Je suis à plat ventre sur le sol et lorsque je relève la tête pour le regarder mes yeux se perdent sur l'une des caméras. Je ris un peu gêné puis viens le stopper d'une main qui lui maintient la mâchoire. « Tu es bien énergique toi, ce matin ? je dis en venant l'embrasser de nouveau, Et si on faisait ça sans caméra dirigée droit sur nous ? ».

Pourquoi Dior le nouveau larbin de Léopoldine ? « Demande à Nathan, il en sait plus que nous. ». Bon, en vrai, on laisse les gossips et autres conneries de côté... et on s'occupe de nous deux, rien que de nous deux. J'y vais pas de main morte... la tête coincée entre ses jambes et son derrière, il est presque temps de lui retirer son caleçon... sauf qu'à ce moment-là, il retourne sa tête et attrape le bas de mon visage avec sa main... Il vient m'embrasser de nouveau et me dit que je suis bien énergique ce matin... « Tu veux de la domination, tu vas en avoir. ». Bah ouais, mais y a un point qui lui pose problème : la caméra. « Attends, j'règle ça. ». J'prends son tee-shirt et j'le sous sur la caméra pour cacher nos ébats. « Et voilà, on est tranquille. ». On peut reprendre où on en était. J'lui fais de longs baisers sur le cou pensant que j'enlève mon tee-shirt, mon pantalon... bref, que je me déshabille. J'retourne au niveau de son entrejambe et je commence à déposer des baisers sur son derrière encore enveloppé par son caleçon... j'lui enlève et j'commence à engloutir. J'aime les fesses, ouais.

Aussitôt la caméra mentionnée, Esteban se rue sur elle pour la recouvrir de mon t-shirt et revient vers moi. Il reprend le dessus et retire cette fois mon caleçon pour se jeter sur mes fesses. Je soupire longuement tandis que je continue de réfléchir à ce que je dois faire vis-à-vis de Giani et de lui. Maintenant, bien que j'ai été clair avec Giani, je ne parviens à lui faire du mal en couchant avec Esteban. Surtout quand il n'est pas là et qu'il va voir les images en plein prime. Il est temps que je lui dise toute la vérité, il est temps que Giani apprenne la vérité également. Mais le mexicain continue sans relâche et je reste allongé sur le sol, parsemant notre ébat de soupire ça et là. Finalement, je finis par me dégager et me retourne vers lui, les yeux légèrement humides. Je reste silencieux quelques secondes, perdant mon regard plein de détresse dans le sien, puis je finis par bégayer quelques mots « Je ... J'ai quelque chose à te dire ... Je suis marié ».

Oh merde

On fait notre truc, et plus ça va, plus je le sens pensif... j'espère que c'est pas Giani qui le trotte dans la tête. J'ai été clair sur le fait que je ne veuille pas être mêlé à un triangle. Brutalement, il s'arrête et il me dit qu'il a quelque chose à me dire. Vous imaginez, vous, être en plein plaisir, attendre que le moment se fasse, et que d'un coup, ça s'arrête ? J'le regarde en écarquillant les yeux : "Quoi ?". Sa libido n'est plus vraiment en place... et c'est assez chiant. Je crois que j'ai plus qu'à aller me vider avec ma main droite. Il crache le morceau, et là... le monde me tombe dessus, je suis choqué. "C'est une blague ?". J'espère qu'il est en mission... je re rhabille très vite, n'ayant plus la moindre excitation. "Et tu peux m'expliquer ?". Il y a quand même eu une tromperie. Je le savais que j'aurais du en rester à une simple amitié avec lui, je le savais... ça m'apprendra à vouloir aller plus loin avec des bouffons. Ouais, j'commence un peu à être énervé, là.

Mes balbutiements ont l'effet d'une bombe. Esteban s'arrête immédiatement et me demande s'il s'agit d'une blague. Je détourne immédiatement mon regard du sien tandis qu'une larme discrète perle sur ma joue. Je l'essuie d'un revers de la manche et renifle pour tenter de me contrôler. Il me demande si je peux lui donner des détails, si je peux lui expliquer, et je sens que la colère monte en lui peu à peu. Je reste silencieux de longues secondes, cherchant les mots justes, ceux qui feront le moins mal et qui ne détruiront pas notre relation ... « Je suis marié ... je répète alors, la voix tremblante et cassée, avec une femme ... » je m'effondre alors et me mets à pleurer de plus belle. Les autres caméras autour de la porte interdite nous fixent et je sais que chaque mot sera rediffusé, amplifié. « C'était le seul moyen que j'avais pour venir en France et réaliser ma transition. Je devais me marier et je l'ai fait avec une femme ... Je ... je ... » je ne peux aller plus loin, les larmes se bousculent sur mes joues et je ne parviens pas à articuler quoi que ce soit d'autre. Je n'ose toujours pas regarder Esteban et je me relève dans un sursaut. « Je suis désolé de t'avoir menti ... » je répète avant de regagner la maison pour aller me cacher. Je ne peux pas assumer ni son regard, ni celui d'un autre.

J'veux des explications. Il commence à pleurnicher : c'est un classique, ça. Quand un homme fait le con, il pleure pour attirer la pitié. Mais ça marchera pas avec moi : il s'est foutu de ma gueule, il va le payer très cher. Il a fait une très grosse erreur. Je mets de la distance avec lui. J'veux plus m'en approcher. À la limite, s'il m'avait dit dès le début qu'il était en couple et qu'il aimait quelqu'un, j'dis pas... mais là, j'ai juste la sensation qu'il s'est servi de moi. Il se lance alors dans ses explications... il est en couple avec une femme. "Je m'en fous.". Qu'il soit marié à un homme, une femme ou son animal de compagnie, ça reste la même chose : il aime quelqu'un. Et j'ai brisé un couple malgré moi. Bon, en vrai, le fait d'avoir brisé un couple, je m'en fous, j'aime faire du mal... mais le fait qu'il se soit foutu de ma gueule, ça passe pas. Il continue ses explications alors que j'le regarde sombrement. C'était son seul moyen de venir en France et de changer de sexe... ah, mon regard s'adoucit. Soudain, j'ai l'air con d'avoir commencé à lui en vouloir... ses larmes sont donc bel et bien sincères. Je me rapproche et je passe mon bras droit autour de ses épaules, comme pour l'apaiser, le réconforter... "... je savais pas. Tu l'as fait parce que t'en avais besoin, t'inquiète pas.". Il n'était pas du tout amoureux de sa sardine, ça me rassure. "Si t'as besoin d'en parler, je suis là...". J'ai l'air dur, mais je ne suis pas mauvais : quand quelqu'un que j'aime bien va mal, je reste compatissant. Il s'excuse à nouveau et repart, l'air honteux... putain, je m'en veux d'avoir pris la mouche.

Je me barre.