Jour 2

Choqué et passablement énervé, je me ramène - d'un pas sûr - au confessionnal afin de me plaindre auprès de la prod. Toujours en peignoir, je m'installe, je regarde bien la caméra, et je commence : « C'est quoi ce pervers que vous nous avez ramené là ? ». Ca ne va pas se passer comme ça, croyez-moi. « Déjà, j'pensais me retrouver avec des gens à ma hauteur, j'me retrouve avec des Léopoldine et des Sarah, j'ai laissé passer. ». J'ai énormément pris sur moi, énormément, alors que dès le premier soir, normalement, j'aurais du rebrousser chemin en voyant mes colocataires. « Mais là, que vous mettiez des pervers, c'est totalement inacceptable. ». J'suis même pas coiffé, même pas garni de crème, même pas habillé, rien du tout, nada. « Il se colle derrière ma cabine de douche, c'est quoi ça ?! Vous avez vu ça où, vous ?! ». Je suis très énervé, très très énervé. « J'ai juste envie de faire mes affaires et d'me barrer là. ». Trop de cassos ici. J'ai été patient pendant 36 heures, maintenant, je ne le suis plus. Je regarde bien la caméra : « C'est très simple, tant que vous n'aurez rien fait, je ne bougerai pas de ce confessionnal. ». Je croise les bras. Ils ont vraiment cru que j'allais laisser couler le truc ? C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Moi, on ne me traite pas comme de la merde, je ne suis pas comme eux. S'ils ont cru pouvoir me traiter comme ça, ils vont vite se rendre compte du contraire... à leurs dépens. J'ai des mecs de la sécurité qui viennent essayer de me rassurer, mais rien n'y fait. Je reste braqué.

J'ai fais le tour de toute la maison, je pense que l'endroit où Esteban s'est réfugié est bel et bien le confessionnal. Je vois une lumière rouge au dessus de la porte mais je décide toutefois d'y pénétrer. Je prend ma respiration, ne sachant pas quoi dire. Puis j'ouvre et le vois, assis là en peignoir, face aux caméras, avec des agents de la sécurité dans un coin qui me dévisagent derrière leurs lunettes de soleil. Fais la respiration du petit chien Edgar, ça va aller. Inspire, expire. Tu n'as rien fait de mal, il y a juste eu un malentendu. Esteban ? Osais-je demander doucement comme si je ne voulais pas le brusquer. À ce moment là mes jambes jouent de la castagnette tellement je crains sa réaction. Je... je voulais te dire que... Il me regarde alors et je vois la colère monter, envahir son corps, faisant ressortir toutes ses veines et le voilà maintenant tout rouge face à moi. Je fais les gros yeux, essayant de me dérober à son regard perçant mais impossible. Je suis désolé je ne voulais pas me mettre dans l'embarras. Non, non... je ne voulais pas TE mettre dans l'embarras. Je... je voulais juste être sûr que... Les agents de la sécurité me regardent, Esteban me regardent, je me regarde à travers les miroirs, et la Voix me regarde de son oeil bleu depuis l'écran. Des gouttes perlent sur mon front je sens la chaleur s'intensifier jusqu'à me rendre plus mal à l'aise encore que je ne l'étais déjà. Je ne te voyais pas. Avant de le dire ça sonnait mieux. Non, non. Je ne te regardais pas ! Si c'est ça que tu as pu croire... de l'air, vite. Je suffoque.

Dior a écrit:

(le téléspectateur que je suis est en larmes de tristesse)

Les bras croisés, je reste bien dans ce confessionnal. Je me pense en sécurité... jusqu'au moment où Edgar franchit la porte et se ramène. J'écarquille les yeux. « C'est une plaisanterie ? ». C'est pas ce que je crois, quand même ? Je suis dans un rêve... j'ouvre bien grand les yeux et si, c'est le cas. J'ai vraiment la sensation d'être dans un cauchemar. Je le regarde faire son blabla de "jvoulé pa te metr ds lembara gngngn" et j'regarde les agents de sécurité qui essayaient de me calmer depuis tout à l'heure : « Vous foutez quoi ? ». Ils ne font strictement rien pour améliorer la situation, à part regarder passivement. « Bande d'abrutis incapables. ». Sans même regarder l'autre pervers, je retire mon micro et je sors de là. Hors de question pour moi de me retrouver dans la même pièce que lui.

Il s'énerve et m'ignore. À croire qu'il est bouché et sourd. Me bousculant pour sortir, et ne voulant pas rester seul avec les agents de sécurité, je commence à reculer en leur souriant. C'est vraiment pas ce que vous croyez... Puis je sors à la suite d'Esteban.

Je rentre dans le confess, scandalisé. " C'est une honte !" Dis-je en tenant mon nez. " Il y a un prédateur qui rôde dans la maison, il me met un coup de boule et il a aucune pénalité ! Mon nez à été salement amoché ! Résumé des faits : Agression sexuelle sur une pauvre fille, plus agression physique sur un candidat ! " Je saigne vite fait du nez, mais je suis quand même défiguré. Je ressemble à Quasimodo j'ai l'impression. "J'exige l'exclusion définitive de Enzo ! " Après ma plainte, quitte le confessionnal.