Jour 1

La nuit a été rude, si rude qu'elle se termine à six heures du matin. Je me redresse et tente de ne pas faire de bruit afin de ne pas déranger les autres, et je me mets en quête de nourriture, emportant avec moi une des précieuses caméras.

Bon, je m'excuse d'avance auprès de tous ceux à qui j'ai promis une rep pour hier soir, mais grosse flemme ce matin Bon, premier réveil sur le camp. Autant dire que cette nuit n'en a pas été une. Je n'ai quasiment pas dormi. Mais j'ai signé pour ça, c'est ça que je veux, donc c'est pas grave. Le ciel gris ? Pas grave. J'ai juste très envie de fumer, ce matin... ah merde... euh... bon bah je vais essayer de faire du feu. Je prends une caméra et je pars chercher du bois.

Je me réveille. J'ai plutôt bien dormi, enfin je crois. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai la jambes qui me grattent, qui me brûle même. Peut-être que ça a un rapport avec le fait que j'ai dormi en slibard... Bref. Je prends mes lunettes de soleil, une des dernières caméras restantes et je m'en vais, toujours sans pontalon.

Je reviens avec mes bouts de bois et la caméra que j'étei... ouh là, ça se gâte. Bon bah le feu, ce sera pas pour maintenant. Je pose tout dans un coin... et... merde, comment on fait pour s'abriter ? Euh...

Je ramène sur la plage à cause de l'orage et j'sais pas comment c'est possible mais l'autre beurette est déjà là. En plus d'faire chier, elle se téléporte. J'remarque un autre gars plus loin et je lui lance un p'tit regard, mon couteau suisse dans la poche. Si je la pointe, tu m'aides à me débarrasser du corps ? Comme ça, elle arrêtera de chialer. J'fais même pas attention à son numéro, m'abritant sous les arbres. Y'a personne qui a encore fait une cabane ? Vous foutez quoi de votre journée les gars ?! J'suis encore tombé avec des bras cassés.

Perso, je suis complètement paumé. Mais c'est l'aventure. Je suis venu pour me débrouiller, et c'est ce que je vais faire. Donc ma foi, même si je ne sais pas du tout comment faire, on va improviser. Alors que j'essaye de réfléchir, Pénélope et un homme plutôt bien foutu se ramènent et se disputent sous mes yeux. L'une fait une crise de larmes, l'autre a envie de la tuer. Il manquait plus que ça... entre le Hayden qui se montre désagréable dès le début et ça... on est mal barrés. « Bon, on se calme, on se calme, on se calme... ». Je ne suis pas venu là pour gérer une garderie, moi. Il va falloir tenter d'apaiser tout ça. Pénélope demande alors comment aller sur instagram sans téléphone et se plaint d'être démaquillée... elle se met même en PLS en pleurant. Elle a au moins le mérite de me faire rire. Bon, reprenons notre sérieux. Kaidan prend les choses en main et constate qu'il n'y a pas de cabane. « Comme tu peux le voir. ». Il nous demande alors ce qu'on fout de notre journée. Bon, c'est une question rhétorique, donc je ne vais pas répondre, au risque de le mettre d'encore plus mauvaise humeur. Les conditions font qu'on est à cran, donc c'est normal d'être énervé. « On pourrait peut-être faire quelque chose avec les bouts de bois que j'ai amassé ce matin ? ». Tant pis pour la fumette.

Il va y avoir un orage, et moi je suis toujours en slip et mes lunettes de soleil. Sur le chemin du retour, j'ai réussi à ramasser une noix de coco qui était par terre sur la plage, donc j'arrive fièrement sur le camp avec ma noix de coco sous le bras. " Bonjour, bonjour. " Dis-je, n'oubliant pas de faire un grand sourire à Penny, malgré le fait qu'elle fasse très peur sans son maquillage. Mais l'amour ce n'est pas qu'un physique. Tiens, ça a l'air actif ici. Je regarde rapidement ce qu'ils font,mais ça à l'air super fatiguant. " Bon, moi je vais m'abriter hein, bonne chance. " Bah quoi ? Il va y avoir un orage, j'ai pas envie de rester ici. Je vais aller fouiller dans la caisse pour voir s'il n'y a pas quelque chose d'utile pour moi.

La pire nuit de ma vie, clairement, après celle où j'ai fait une fausse couche à cause de mon ex violent et lâche. Je commence à pleurer, je n'en peux déjà plus, je me sens laide, moche, je n'ai même pas le droit de mettre du maquillage ou d'en avoir à ma disposition. «  I wanna go home !!! » dis-je en pleure, en plus je dois me taper des candidats que je ne connais pas forcément, néanmoins voir Penélope me rassure un peu, c'est la seule que je connais un petit peu de l'extérieur mais pour le moment elle ne semble pas vouloir me calculer.. très bien.

Pénélope finalement réagit à mes petits appel de phares, me voilà moins seule, je continue d'avoir quelques larmes qui coulent mais elles s'atténuent. Évidemment, elle ne change pas et propose donc de faire de l'auto stop pour s'évader d'ici. «  J'adorais tellement visiter ta maison à Bali ma chérie. Écoute, on est ici pour deux semaines maximum, il faut tenir, personnellement j'ai envie de rentrer chez moi mais j'ai signé un contrat ce n'est pas pour rien. » lui dis-je assez calmement avec toujours néanmoins mes larmes et mes cheveux parti en foire.

«  Viens ma chérie ! » lui dis-je en lui tenant le bras et en la ramenant un peu plus à l'écart pour plus de discretion. «  Tu sais si il y aura des nominations ? des éliminations ? il faut qu'on pense à une stratégie auquel cas. »

Super, on a été sous la pluie. Est-ce que je prends le risque d'explorer alors qu'il fait nuit ? Si un bonhomme rassurant se propose de venir avec moi, je ne dis pas non. Dans un autre contexte, hors de question.

J'arrive avec la caméra que je laisse tomber lamentablement au sol (mais toujours en mode REC) après avoir été agressée par l'orage qui s'est abattu sur moi avec autant de violence que mon ex-presque-belle-soeur Tara quand elle a appris que j'allais coucher avec sa soeur. Corentiiiiin ! My amor ! Je m'effondre dans ses bras. J'ai envie de toi bébé.

Ce beau temps nocturne, c'est le calme après la tempête. Je savoure le moment, je me détends, et il est vrai que le paysage fait rêver. On est dans une île, tous ensemble. Il ne manque plus que le feu... je m'apprête à prendre le bois lorsque Cruz arrive et s'effondre sur moi. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? ». Je mets plusieurs minutes avant de comprendre ce qu'elle veut vraiment... moi qui voulais être protégé, on dirait bien que c'est moi qui vais devoir protéger. « Viens avec moi. ». Je l'attrape par une main. Avec l'autre main, je tiens la caméra qui sert en même temps de lampe... puis direction la cascade.

Un homme qui prend des décisions. C'est si rare. Allons-y.