Jour 1

Il y avait un sacré silence dans la chambre lorsque Stan et moi nous taisions le temps de quelques secondes. Enfin, ça dépendait de la position dans laquelle dormait Vanessa parce-qu'il était possible de l'entendre quelque fois ronfler, mais soit. La tension était un peu plus forte et j'esquisse un simple sourire lorsqu'il affirme que si peu ne le vexera pas. Il a une sacré fierté le marseillais, je le sais. Je me contente donc de hocher positivement la tête, un fin sourire. "Si tu le dis." Alors on ne va pas insister mais je pense qu'il a été quelque peu touché d'entendre certains de mes propos sur son couple. Et si c'est pas le cas, c'est soit parce-qu'il sait ce qu'il vaut lui et sa chère et tendre, soit c'est parce-qu'il s'en contrefiche de l'absence de la demoiselle à ses côtés. Je suis ensuite assez surprise d'entendre le mot ex sortir de sa bouche et ça me fait sourire de le voir se rattraper. Je fais une moue, profitant de ce moment de détente pour faire la femme fière et sûre d'elle. "Je peux comprendre que tu me considères comme ton ex, ça a dû être dur de trouver quelqu'un à la hauteur ... de mes exploits après." Comme quoi, tu n'as pas besoin des autres pour te sentir belle et te vanter. Prenez exemple sur moi, enfin ! Je fais mine de faire voler mes cheveux, sourire aux lèvres avant de reprendre quelque peu mon sérieux après avoir lâché un léger rire, amusée par la situation. Je suis son ex-barbie, si vous préférez. Je lui demande ensuite s'il a pas quelque chose à se reprocher et comme je m'y attendais, il répond négativement à ma question. Je me contente donc de hocher la tête, de manière positive, laissant le silence se répandre dans la pièce le temps de quelques secondes, qui paraissent être une éternité. Nos corps se rapprochent finalement sans qu'on s'en rende spécialement compte et je réponds à toutes les questions posées par ce dernier et il semble satisfait de quelques unes des réponses. J'esquisse un fin sourire. "Et je t'ai vraiment manqué ? Moi et mes talents culinaires ou c'était uniquement dans le but de me provoquer pour bien commencer la journée ?" Demandais-je à mon tour, passant une main dans mes cheveux, avant de sentir ensuite le pouce du beau blond se poser sur ma lèvre inférieure et la caresser. Je baisse le regard, reculant délicatement mon visage. Il a envie de m'embrasser. La tentation est évidemment présente et plutôt forte, je l'admets. Je me perds très vaguement dans mes pensées mais le couinement du cochon me ramène très vite à la réalité. Je me racle à nouveau la gorge, évitant le regard du jeune homme. "Non, j'en ai pas envie." Rétorquais-je, tentant peut-être par la même occasion de me convaincre. Naturellement, j'avais envie de l'embrasser mais il faut aussi dire que la présence de ce cochon faisait baisser mon taux d'excitation, croyez moi. Donc une part de vérité, et de mensonge. "On peut dormir ? Je sens qu'une longue journée nous attend demain." Lui dis-je, faisant notamment référence à la nomination d'office et l'immunité du fermier. Je pose Babe sur le lit le temps d'enlever mon jean moulant, ma veste en cuire et mon décolleté. A présent en sous vêtements, je relève mes cheveux en un chignon approximatif avant de me glisser sous la couverture et de ramener Babe vers moi, contre mon ventre malgré la couverture permettant de limiter le contact charnel entre moi et la petite bête. Je me rapproche légèrement de Stan avant de ne pas tomber du lit et garde le cochon éloigné de lui. Je me rapproche de l'oreille du beau blond et glisse en chuchotant. "J'en avais envie. Mais il n'y a plus de secret ou de mission pour justifier quoique ce soit maintenant." Je passe le temps de quelques secondes ma main dans ses cheveux en bataille avant de déposer mes lèvres sur sa joue, et me retourner. "Bonne nuit, Babe." J'avais le don pour casser l'ambiance, oui. Mais il faut aussi savoir faire patienter, réfléchir et prendre conscience de certaines choses parfois. Je ferme délicatement les yeux et fini par m'endormir collée par Babe à ma gauche et Stan à ma droite.

Il n’y avait pas de mot pour décrire notre relation, pas d’adjectifs. Ce n’était pas mon ex non, car au fond ce n’était qu’une sorte d’attirance sûrement couvert par notre secret mais elle avait eu une place importante pour moi durant mon aventure précédente. Dur de trouver quelqu’un a sa hauteur, peut-être. Puis c’était une femme, une vraie. Moi, j’avais l’habitude de fréquenter des gamines le temps d’une soirée et puis le lendemain, c’était basta. Une simple chienne qui succombait à mes besoins le temps d’une nuit et le lendemain, j’avais limite envie de gerbait sur ce genre de nanas. « Difficile mais j’ai réussi à la trouver finalement. » Ça c’était juste pour la titiller encore une fois. Je ne cessais constamment de la comparer à ma petite-amie actuelle et je pense qu’à force elle finira par en avoir marre. Du coup, j’poussais le bouchon de plus en plus parce que ça m’plaisait bien de le faire. Elle me demanda ensuite si ses talents culinaires ainsi qu’elle même m’avait vraiment manqué. Instinctivement, un sourire se dessinait sur mes lèvres alors que je venais d’hausser les épaules « Tu la connais la réponse. » J’avais décidé de la pousser dans ses retranchements, de savoir si l’alchimie entre nous était toujours aussi présente qu’avant. Et pour tout vous dire, je sentais l’attirance encore plus forte qu’elle n’avait pu l’être auparavant. J’étais presque certain que si il n’y aurait ni caméra, ni cochon, elle aurait sûrement sauté sur moi depuis bien longtemps. Alors lorsqu’elle déclara ne pas avoir envie de m’embrasser, j’étouffais de rire avant de déclarer « Très bien, c’était juste pour être sûr. » Elle résistait, elle jouait mais j’avais l’impression qu’elle avait oublié l’adversaire de taille qu’elle avait face à elle. Finalement elle demande à dormir, j’hoche la tête positivement avant de m’enfoncer sous la couette, prêt à rejoindre Morphée. Mais c’est sans compter sur la dernière intervention de la belle brune qui susurra à mon oreille avoir eu envie de m’embrasser mais que cette fois-ci la situation était différente étant donné qu’on ne pouvait plus se cacher derrière notre secret. Je souriais, plongeant mon regard dans le sien, satisfait « C’était la seule chose que j’avais besoin d’entendre : Tu es toujours folle de moi même après des mois sans m’avoir vu. » Je me redressais alors qu’elle était prête à s’endormir, dégageant la couverture de pour pouvoir m’asseoir « Attend, t’as vraiment cru que j’allais dormir avec toi ce soir ? Mais voyons Ajeya, j’suis un homme en couple et je respecte encore un minimum ma copine pour pouvoir passer la nuit avec toi. » Quand même. Je rigole d’ailleurs doucement, passant finalement ma main dans ses longs cheveux bruns « Allez dors bien ma belle, je n’vais pas te déranger plus longtemps. » Que j’avais conclu alors que je sortais de la chambre pour aller rejoindre une fois de plus le canapé.