Jour 11

Je me lève, m'habille et quitte la chambre en ne faisant aucun bruit, histoire de ne pas réveiller Emmanuelle.

Je me réveille à mon tour, quittant la pièce peu de temps après.

Après être passée par la salle de bain, je me rends au 7ème ciel. Rentrée dans le lit en sous-vêtements, j'échange mon soutien-gorge contre un tee-shirt une fois sous la couette, à l'abris des caméras. J'aurais aimé m'endormir dans les bras de Théo ce soir, mais il semble être bien chaud pour boire autour d'un jeu! Soit, je ferme les yeux et attend patiemment que le marchand de sable daigne m'endormir.

Encore une fois, j'ai abandonné vodka pour Emmanuelle. J'arrive dans la chambre doucement, sur la pointe des pieds, et me glisse sous les draps, pour venir murmurer quelque chose au creux de son oreille. J'ai pas bien entendu ce que t'a dit dans la cuisine y'a quelques minutes, tu peux répéter ? J'ai un petit sourire taquin, tournant mon regard en sa direction. Je me sens plus à l'aise loin de tous ces gens qui nous épient.

Théo me rejoint une nouvelle fois, délaissant la vodka et les copains. J'esquisse déjà un sourire rien qu'en l'entendant passer la porte et attends patiemment qu'il vienne se glisser dans le lit pour m'en rapprocher. Je me tourne pour me retrouver face-à-lui, plaçant une main derrière sa nuque, venant doucement caresser ses cheveux. « J'ai...oublié! » Je ne cache pas le sourire amusé qui vient de s'installer au bord de mes lèvres. Si Théo veut jouer à ça, il ne gagnera pas!

Je plonge mon regard dans le sien quand elle prétend avoir oublié, espérant que mon regard lui fasse se rappeler l'élan de lucidité qui fut le sien il y a quelques minutes. J'suis certain... que tu n'as pas perdu la mémoire de manière définitive... Mes pupilles brillent encore un peu plus, à la limite implorant, alors que j'augmente notre proximité. Viens, après les all stars, on les envoie tous se faire foutre. Les journaux, les télés, les magazines. Et on part loin, très loin ! C'est une envie plus que passagère cette fois. Le fruit d'une longue réflexion, d'une envie silencieuse qui bouillonnait en moi depuis un sacré bout de temps.

J'arbore un sourire en coin face à la réplique de Théo. Je n'ai effectivement pas perdu la mémoire, je fais juste semblant du contraire, sur une idée de crédibilité ironique. En le voyant se rapprocher de moi d'avantage, mes yeux balancent entre son regard intense et ses lèvres dont j'ai envie de m'accaparer. Maintenant et pour toujours. Quand Théo m'expose son projet d'après programme mes yeux se mettent à briller d'émotion. J'contrôle pas. « J'espère que c'est pas une blague. » Je me méfie, 'parait que y'a des missions partout dans cette maison. Mais dans ses yeux, j'reconnais sa sincérité. Mes mains se baladent dans ses cheveux, avec tendresse, tandis que je le regarde d'amour. « Tu sais même pas à quel point j'ai envie d'ça. J'veux qu'on oublie le 13, et qu'on passe tous les autres jours du mois ensemble! » C'est ça, l'amour? Je pense que je ne me suis jamais sentie aussi bien. Jamais, avant, tout ça.

Une blague ? j'sais pas comment elle peut penser que s'en est une. Peut-être que j'ai dû me foirer quelque part ? Que j'ai encore une fois pas été assez explicite. Secret Story attire la méfiance, mais elle sait pertinemment que je ne jouerai jamais avec ça. Je n'ai jamais été aussi sérieux. Parce que c'est vrai. A ce moment précis, le gamin a laissé place à l'homme qui fait des projets, qui sait ce qu'il veut. Elle, son sourire et le bruits des vagues. Des journées à rallonge, dans les plus beaux panoramas du monde. Une vie d'aventure, à deux. C'est ce que je veux. Toi, moi, à l'autre bout du monde. Ma main vient caresser affectueusement sa joue. Je me vois déjà parti, alors que pour l'instant, on nous retient encore ici. Il y a une part de frustration, de pas pouvoir quitter tout de suite cette maison, embarquer Emma vers notre nouvelle vie. Nos nouvelles histoires à partager. Mais on est plus pressés maintenant, on peut prendre le temps.

Ça sonne comme une promesse, au goût d'éternel. Jusqu'à ce soir encore, j'avais peur de mes sentiments. Ils grandissaient si vite, que je me suis demandé s'ils n'allaient pas finir par prendre trop de place. La réponse est pourtant positive. Je le sais ce soir, parce que dans mon cœur, il n'y a plus que Théo. J'en oublie ma famille, j'en oublie mes amis, j'en oublie l'émission. J'en oublie tout, à nous imaginer. Dans mes plus beaux rêves d'idylle. « Ce que tu veux, mmh? » Je redemande, les sourcils légèrement arqués. « Et moi, si j'veux pas, on fait comment? » J'ai un sourire qui penche presque vers la provocation, je le taquine, toujours et encore.

Je tire une drôle de tête. Parce que dans un premier temps, je prends évidemment ça au sérieux ? Je pousse Emma, dans un petit rire. C'est vrai ? Et si elle ne voulait pas me suivre ?  Je fronce les sourcils quelques secondes avant de trouver la réponse dans son regard. J'crois qu'alors, je t'offrirai des cours pour t'éviter de te mentir à toi-même. Ce sont nos fiançailles à nous. Notre promesse de nous aimer tendrement jusqu'à la fin, ou je sais pas quoi, même si pour moi, c'était scellé depuis longtemps.

Mon léger coup de pression semble avoir fonctionné, puisque Théo me repousse légèrement, fronçant les sourcils deux secondes et demi plus tard. Je le regarde toujours avec ce sourire rieur, ce regard aussi amusé qu'amoureux. Je me rapproche une nouvelle fois de lui, prononçant quelques mots au fur et à mesure que ses lèvres m'apparaissent plus proches, centimètres par centimètres. « ...et je pense que t'as raison. J'me mentirai si j'osais dire que je n'veuille pas la même chose. » Je le regarde dans le plus profond des yeux, intensément. « C'est toi, moi, que je veux, Theo Dewaste. » Et après quelques secondes d'un long silence qui en dit long, je l'embrasse enfin. Profitant de chaque parcelle de ses lèvres, tombant amoureuse de lui. De notre inlassable jeu. De notre peur de l'avenir. De nos projets communs. De la vie avec lui.

Je n'en doutais que très peu, mais ça rassure. De savoir qu'on est sur la même longueur d'ondes, qu'on veut aller dans la même direction. Il y a quelque chose d'enivrant, ça réchauffe le cœur. « C'est toi, moi, que je veux, Theo Dewaste. » Dans le silence qui suit, mon regard est explicite. Il désire Emmanuelle, au détriment de tout et de tout le monde. Il ne manque plus qu'une bague, et je me vois la lui enfiler. Je garde cette idée dans un coin de ma tête, bien au chaud. Peut-être qu'un jour, elle deviendra la finalité de quelque chose d'encore plus grand. Elle me fait y croire. Nos baisers fougueux, nos langues qui dansent ensemble l'amour, le désir, l'ivresse, aussi.

Après des minutes pleines de caresses/de mots doux, à découvrir son corps au moyen de mes lèvres, J'enfouis mon nez dans son cou, me berce de son odeur. Et le sentiment de plénitude accompagne très vite le sommeil.