Jour 08

Après être passée par la salle de bain, je rejoins le 7ème ciel. Suite à l'élimination de Diane, je n'ai plus aucune crainte à la voir se retrouver dans mon lit au petit matin! C'est toujours bon à savoir! Je rentre sous la couette en culotte/débardeur, m'allongeant sur le ventre, une jambe légèrement relevée vers la droite. J'ai froid, Théo n'est même pas là pour me réchauffer. Trop indigne comme garçon. Tant pis, bonne nuit!

Honnêtement, j'suis trop rincé. J'arrive en traînant des pieds jusqu'au septième ciel. Emmanuelle s'y trouve et ne dort toujours pas. Putain, c'est marrant de se dire que c'est quasiment notre premier nuit vraiment rien qu'à nous deux ! Avec Diane puis Matthew, on a expérimenté le concept du ''plus on est de fous, plus on rit''. Je me mets en sous-vêtements et me laisse tomber sur le lit pour venir finalement me glisser sous les draps et me blottir contre Emmanuelle. Crois le ou pas, mais j'ai réussi à arrêter la vodka avant d'être totalement bourré ! J'dis ça trop fier de moi, dans le creux de l'oreille d'Emmanuelle. Je le suis. J'ai délaissé mon second amour pour mon premier, avec une facilité déconcertante.

En entendant du bruit, je relève légèrement la tête. C'est Théo, ouais, chauffage à domicile! « Il était temps! » ris-je. Même si la nuit qu'on avait passé hier, Matthew, Théo et moi, était sûrement l'une des plus belles de ma vie. A peine rentré dans le lit que je passe une jambe autour des siennes, me relevant légèrement pour me retrouver à califourchon sur lui. « Putain, j'me sens hyper valorisée! C'est une si belle preuve d'amour, j'en suis toute émoustillée! » J'le taquine, j'ai ce grand sourire qui n'me quitte plus, mes yeux qui ne se plongent plus que dans les siens.

La pire c'était Diane. J'te jure, je t'ai pas raconté. Le matin, elle m'a empêché de quitter le lit dans son sommeil. J'ai dû faire le serpent pour quitter le lit, j'étais pas serein. Je ris tout seul à cette situation. Par contre Matthew, j'sais pas, c'est différent. J'crois que si il venait se glisser sous nos draps une de ces nuits, ça me dérangerait sûrement pas. Quitter la vodka, c'est une belle preuve d'amour, n'est-ce pas ? J'ai pas sourcillé au moment de choisir. Poliakov, elle m'a fait des petits sourires en mode ''allez, juste encore un'', j'ai résisté. Nos regards se croisent, alors qu'elle est à califourchon sur moi. Je me mordille la lèvre, j'ai besoin d'extérioriser toutes les pensées les plus folles qu'elle m'inspire, pour cette nuit, pour la vie. Puis je dépose mes lèvres sur les siennes, je prolonge, encore et encore.

Quand il me parle de ses aventures avec Diane, j'affiche un sourire rieur. « Ouf, heureusement, t'en es sorti sain et sauf! » je dis, d'un air ironiquement soulagé, passant ma main sur son front avant d'emmêler mes doigts dans ses cheveux. Il a su résister à l'appel de la vodka, c'est rare mais ça arrive.  « J'dois vraiment être importante pour toi alors. » Je me suis approchée, pour lui susurrer à l'oreille. Je n'attends pas de réponse, c'est pas comme si Théo et moi avions l'habitude de nous exprimer. Comme après notre je t'aime d'hier par exemple, on a pas encore eu le courage d'en reparler. Mais au fond, ça ne m'intéresse peut-être pas, de tirer les choses au clair. Je suis là, dans le lit, avec celui que j'aime et je n'ai pas besoin de poser de mots dessus. On s'aime, vivants. On ne s'aime pas dans le vent.

Le voyant se mordiller la lèvre, je l'imite à mon tour, même si mon expression se fait rapidement chasser par un sourire qui en dit long. Théo m'embrasse, et je lui rends bien. Tandis que l'une de mes mains se place dans le creux de son cou, une autre s'aventure sur son torse, descendant plus bas alors que nos langues jouent ensemble un peu plus haut. Après quelques caresses, à la fois timides et assurées, ma bouche quitte ses lèvres pour déposer un dernier baiser dans son cou. « C'est sûrement pas le bon moment.. » Je me décale légèrement, reprenant place aux côtés de Théo. Je suis certaine qu'il va me comprendre, sans que je n'ai besoin de l'expliquer. On est à Secret ici, des centaines de caméras attendent ce genre de scènes qui pourraient enflammer la toile. Je préfère me rétracter, parce que ce moment, je veux qu'il soit totalement privé. On nous volera pas notre amour, on ne violera pas notre intimité.

Me blottissant contre lui, je lui caresse tendrement le haut du torse. « Bonne nuit Doudou. » Parce que, notre histoire, elle part de là. Et je m'endors, ayant fait un grand pas en montrant à Théo que j'étais prête à m'offrir à lui. Autant avec mon corps, qu'avec mon cœur.

Les moments de répits. Un bol d'air dans cette expédition archéologique, où le souffre a bien trop souvent rencontré l'or, l'émeraude, les rubis. La connexion de nos deux âmes, de nos deux têtes en l'air. Une chimère qui tombe, pour laisser place à une passion indescriptible. C'est la finalité de notre jeu de piste, la récompense d'avoir autant cherché. Ce souffle chaud sur sa peau, les baisers langoureux, les caresses tendres/intenses qu'on s'échange, qui s'aventurent dans l'inexploré, sont la définition parfaite de l'inconscience. « C'est sûrement pas le bon moment.. » Elle a raison. Ce n'est pas le bon moment, ça ne doit pas l'être. Parce qu'on aime pas l'endroit où ça se termine, même si paradoxalement, c'est ici que tout a commencé.

Je regarde le plafond, dans un soulagement silencieux. Je sais que j'ai gagné. Pourtant, ça ressemblait à un combat perdu d'avance, un cul de sac. Mais j'ai gagné.

Elle. Son corps. Son cœur, Son âme. Elle se blottit contre moi, j'accorde ma respiration à la sienne.

Après quelques caresses dans ses cheveux, et l'assurance qu'elle dormait profondément, je laisse le sommeil m'emporter également.