Jour 53

Je m'installe sur un des canapés du salon extérieur et j'ouvre la bouteille de Passoa que j'ai apporté avec moi. J'en bois quelques gorgées avant de m'enfoncer un peu plus dans les coussins moelleux sur lesquels je suis assis. Puis j'ouvre ensuite le paquet de Curly et je commence à en manger quelques uns. Je profite du silence et relève ensuite le regard vers les étoiles. Profitant du silence et de la pénombre qui s'installe lentement.

Je me pointe au salon extérieur, mon antre, mon envie, ma folie, mon idylle ... hum. Vanessa si tu m'entends, oublie pas d'appeler Joe pour venir me chercher à la sortie du prime (comprendra mon """"humour"""" qui pourra). Je m'assois en face de Matty et le regarde s'enfoncer dans son fauteuil à regarder les étoiles. Il te reste pleins de bonnes choses à vivre tu sais. Ce n'est que le début. Nul doute qu'avec sa popularité il pourra se faire un chemin dans le monde qu'il convoite tant : le cinéma. J'ai pas mal de contacts tu sais, si ça te dit. Au cas où. Bien sûr il vaut mieux faire son chemin seul, se construire seul, mais les connaissances aident, alors s'il veut, y a pas de soucis, je peux lui avoir un rendez-vous.

Papi me rejoint au salon extérieur et je le gratifie d'un large sourire en même temps qu'il s'installe en face de moi. Il me parle de ce qu'il me reste à faire dehors, que le meilleur est, concrètement, encore à venir. "J'espère bien que se sera le cas oui, je lui dis dans un petit rire timide, pour toi aussi j'en suis sûr. Tu as déjà une place dans ton milieu, et ta popularité ne fera plus que croître désormais ! Je lui dis dans un sourire avant qu'il me parle de ces contacts. Pourrait-il vraiment me frayer un chemin dans le cinéma ? Je veux dire, sans que je ne me risque à louper le coche et ainsi finir le bec dans l'eau à défaut d'un avenir réussi ? Peut-être. C'est du moins ce qu'il me laisse entrevoir. Et se serait mentir que de dire vouloir faire mon chemin seul, réussir par mes propres moyens. Car j'ai fais cette émission pour être propulsé, et en soit, c'est un peu du "hors-jeu" quand on compare à certains autres acteurs qui ont du galérer pendant plusieurs années sans sur-médiatisation pour les aider. Je pensais que tu n'étais que dans le milieu de la mode ? Je lui demande en lui tendant ensuite la bouteille de Passoa au cas ou il veuille en boire un peu. Ce n'est pas un alcool fort, ça peut se boire pur comme ça, de temps en temps. Mais si tu as des liens avec le cinéma, je ne cracherais forcément pas dessus, merci beaucoup". Je concède dans un nouveau sourire. Sincère. Milo, s'est celui qui semble vous détester jusqu'à ce qu'il vous tende la main en guise de déclaration. Et je crois déceler en la proposition qu'il vient de me faire comme un je t'apprécie un peu, finalement.

Je ne me fais pas de soucis pour toi. Et encore moins pour moi. Un peu de calme et de sérénité dans cette maison. Un moment calme, sans tension. Il me tend ça bouteille que je refuse d'un signe de la tête et d'un sourire comme pour dire "Merci". Il semble penseur quand je lui parle de son avenir et que je pourrais éventuellement lui donner un coup de pouce. Que dans le milieu de la mode ? Le milieu de la mode touche tous les milieux Matthew. Je connais beaucoup de personnes t'en fais pas. Entre les défilés, les modèles de nos couvertures et nos égéries, les stars de cinéma c'est plus que de simples connaissances. Sans prétention bien sûr. Je ne fais qu'expliquer ce qui est. Pas de soucis. On verra ça quand on sera sorti. De quelle plus belle fin pouvions-nous rêver ? dis-je à son encontre. Levant les yeux au ciel, rêveur, avant de m'endormir.

Milo m'explique à quel point le milieu de la mode est centralisé autour de tous les autres. Un peu à la manière d'une pieuvre, il permet à ceux qui y travaille, d'atteindre tantôt le cinéma, tantôt le sport, et parfois même les médias plus généralement. C'est un milieu tentaculaire et il me propose de m'en servir pour que ma propre carrière décolle. Je lui souris. Il me porte plus d'attention qu'il ne l'a jamais fais. Il est plus doux aussi, presque protecteur. Je m'accord à savourer le silence quelques secondes, avant qu'il ne reprenne la parole en me parlant de la fin. Notre fin. Que pouvait-on espérer de mieux ? Pas grand chose. J'avais rempli mon objectif en accédant à la finale, il avait lui aussi rempli le sien. Je me laisse vaguer au gré du vent ce soir. Puis lorsque je m'apprête à répondre à Milo, je le vois qui s'est endormi. Le voir ainsi paisible m'arrache un léger sourire. Plein de tendresse. Je bois une nouvelle gorgée de mon Passoa et dépose le paquet de Curly au sol. Je m'allonge ensuite sur le canapé, bouteille en main, regardant les étoiles, tandis que Milo dort tranquillement à mes côtés. Je souffle tout doucement, comme à moi même, comme spécialement pour Milo aussi. "C'est la fin que nous espérions, c'est la fin en laquelle je croyais depuis le début ..."

Je referme la bouteille de Passoa et la dépose sur la petite table basse d'extérieur. Je retire ensuite ma veste et la dépose délicatement autour de Milo. La nuit s'annonce chaude, mais on ne savait jamais vraiment la température et le ressenti que nous aurions à cinq heures du matin. Je quitte ensuite le salon extérieur et vais me coucher.