Jour 39

C'est au pied de la lettre que j'applique le nom de cet endroit, puisque je viens ici pour m'isoler et rien de plus.

L'isolement à ces limites, et mon estomac lui veut pas s'isoler. Je file dans la cuisine.

Je me fume une clope au calme.

Il y a de ces discussions qui vous font réfléchir. De celles qui vous font culpabiliser. Il y en a qui vous emplissent de remords et d'autres qui vous laissent profondément indifférent. Et parfois aussi, vous avez le besoin de réparer les choses tant qu'elles peuvent l'être. Et sans ça, vous ne pouvez trouver le sommeil. Ou tout du moins, pas sans avoir essayé, sans avoir fait les choses comme il fallait, dans l'ordre logique. Parfois, il faut prendre son courage à deux mains, parfois pas. Il faut savoir juger si on doit garder les choses pour nous ou les enfermer à tous jamais dans un petit tiroir dont on jettera la clé. Et je me refusais à enfermer ces petites choses dans un tiroir.
J'arrive dans l'isoloir, transpirant presque, inquiet. Et je trouve Kovu, comme je le cherchais. Entrain de fumer. Sans lui donner plus d'explication je le prends dans mes bras et le serre quelques secondes. Il est seul, personne avec qui je le coupe dans une conversation. Personne qui ne me jugera, excepté peut-être lui. Je prolonge l'étreinte. Sans doute ne comprend-t-il pas. Mais il vient un temps ou on regrette. Ou on s'en veut. Et j'ai atteint cedit moment. "Excuse moi ..." Je me contente de souffler ... Pour tout. Ce que j'ai dis, ce que j'ai fais, et ce que je n'ai pas fais. Je relâche alors la pression que j'exerce sur son corps. Le regarde quelques secondes, lui et ses cheveux roux, puis je quitte l'isoloir ...
Parfois. Il y a trop de choses qui débordent, et il faut accepter de vider un peu le vase pour le laisser déborder de nouveau. Et parfois encore, les choses s'arrangent, et puis parfois pas. Et seul l'avenir nous le dira.