Jour 31

Elle profite du soleil en décidant de boire à l'extérieur au salon.

Après avoir terminé sa boisson, elle retourne dans la maison.

Enfin seul ! Ils sont tous là à se balader dans la maison comme des poules dans une basse cour, allant de droite à gauche, tout ça pour remuer leur cul devant la caméra et se recoiffer devant chaque miroir qu'ils croisent en chemin. Là je ne serai pas emmerder par tous ces mouvements inutiles. Normalement. Pas intérêt pour un potentiel squatteur de me faire chier à vouloir parler de la pluie et du beau temps sinon il finit dans la piscine, jeté par dessus la rambarde du salon extérieur. Je me pose dans un fauteuil et regarde les nuages. Mon aventure ne prend pas le tournant que j'espérais. Plus d'argent. Pas de secret trouvé. Une relation entamée. Il fallait que je réfléchisse davantage à comment je percevais mon avenir dans la maison. Les semaines qui arrivent promettent quelques retournements de situations, plus encore que jusque maintenant, et il fallait être prêt à agir. Je n'ai pas envie d'assister à tout cela en tant que simple spectateur.

Après ce petit jeu de séduction avec Matthew, je décide de m'isoler au salon extérieur afin de réfléchir aux secrets. Le prime d'hier n'a pas eu d'impact sur moi... pour une fois. Bon, ça ne me fait ni chaud ni froid. J'arrive dans le salon extérieur, et là, la catastrophe : je vois Milo. Non mais je suis censé rigoler quand ? Hier, le mec, il me propose de baiser avec lui, et là, je le croise comme si de rien n'était. Franchement, c'est gênant. Je me pose donc dans un coin, je m'éloigne un peu de lui, puis pour ouvrir la discussion, je dis, en souriant : « Ces temps-ci, parfois, il fait beau, et parfois, il pleut. On ne sait plus comment s'habiller. ».

Têtard arrive. A chaque fois que je me prend un moment pour moi. A chaque fois. Il se ramène avec sa tronche de poisson et la trompe qui lui sert de bouche. Je le dévisage. Histoire qu'il comprenne une fois encore qu'il me dérange. C'est une verrue pas facile à enlever. J'espère que le public trouvera un remède d'ici les prochaines nominations garçons. Si vous voyez ce que je veux dire... Têtard se pose dans un coin assez loin de moi. Putain. Un éclair de génie. Mais là je me dis que non, il a juste peur de moi. Et c'est quand il me sourit que je m'arrête de réfléchir. Je me fais du mal à essayer de comprendre sa philosophie. Puisqu'il n'en a pas. Rien. Que dalle. Du vide en continu. D'où ses réactions parfois toujours changeantes et ses idées en total désaccord avec lui. Incohérent comme bonhomme. J'aurai aimé rester seul. Je le dis assez fort pour qu'il entende, assez lentement pour qu'il comprenne, assez sèchement pour qu'il dégage. Mais non. Il me parle de quoi ? De la pluie et du beau temps. Là c'est moi qui devrait pleurer. Mais non. Pas envie de gaspiller mes forces à pleurer parce qu'un idiot de bas étage m'en fait voir des vertes et des pas mures. On aurait du garder ton frère tu sais. Je réajuste mes lunettes de soleil et continue de le fixer. Lui au moins il servait à quelque chose et avait un peu de conversation. Je me rassied confortablement toujours à regarder les nuages qui passaient au dessus de nos têtes. Ce gamin était plus que prévisible. Il était un mouton de la société d'aujourd'hui, mais en plus raté encore. Collectionnant les clichés comme traits de caractère ... hum .... "caractère" hein, parce que de ce côté là aussi c'est pas mal vide. Victime.

Il aimerait rester seul. « Pardon ?! ». Hier, il me propose de coucher, aujourd'hui, il me dit clairement que ma présence le dérange. C'est quoi son problème ? Je ne comprends plus ses attitudes, et je ne le comprends plus. Il me compare ensuite à mon frère en disant que lui - au moins - il avait plus de conversation. Je respire un bon coup, pour ne pas pleurer, comme Juju me l'a conseillé, puis je souris, car je vais essayer de rester positif. Je dis : « Écoute, si tu n'as pas envie de faire d'effort, si tu es si fermé, si hautain et si aigri, tant pis pour toi. ». Je reste calme, et je ne pleure pas. Je préfère passer au dessus de ses piques et de ses provocations.

Je ris. Fermé ? Parlons calmement. Je suis l'un des seuls à avoir essayer de t'aider à devenir un homme plutôt qu'une chiffe-molle comme tu es. Toujours borné, et à rien comprendre de ce qu'on te dit je pouvais pas faire mieux que ce que j'ai essayé de faire. Et si t'as toujours pas compris, couché avec toi c'était pas une idée sincère. C'était même pas une idée. Et je ne rate rien en ne souhaitant pas en apprendre davantage sur toi, je sais déjà bien assez de choses et c'est amplement suffisant. Maintenant dégage. Va pleurer dans les bras de l'une de tes proies.

C'est l'un des seuls à avoir essayé de me faire devenir un homme plutôt qu'une chiffe molle ? Je suis toujours borné... l'hôpital qui se fout de la charité. Bref, je l'écoute faire son monologue inutile, il me dit ensuite d'aller pleurer dans les bras d'une de mes proies puis je me lève, je me mets devant lui, puis je lui dis : « Tu veux que je te dise ? ». Pause. « Tu veux être la personne la plus intelligente, la plus mature de cette maison... mais je me rends compte que tu es la personne la plus limitée et la plus fermée d'esprit. ». Deuxième pause. « En jugeant les gens sur leur virilité, et en essayant de changer leur personnalité, tu fais vraiment preuve de bassesse. ». Je soupire, puis je termine : « Franchement, mon gars, je te plains... je te plains énormément. Je n'ai même plus envie de te donner de l'importance. ». Je finis ensuite par m'éclipser. Qu'il réponde ou non, je n'en ai rien à faire.

La personne plus limitée et la plus fermée d'esprit ? Laisse moi rire. Ça c'est les insultes qu'il sort à tout bout de champ comme pour se convaincre qu'il est bien dans son corps, bien dans son esprit, et que soit disant il est différent et qu'on l'accepte pas tel qu'il est : un gay langue de pute qui assume rien et qui chiale H24. Différent en quoi je ne vois pas, à part niveau intellectuel où là c'est la catastrophe, t'es pas exceptionnel chéri. T'es normal. T'as deux bras, deux jambes, etc etc... mais une tête vide et c'est ce que je te reproche depuis le début mais ça t'as jamais compris et tu comprendras jamais. Puisque te remettre en question signifie pour toi t'agresser. On a pas la même vision du monde. Je crois que t'as pas de vision du monde. Tu vis dans le pays des bisounours et dés qu'on essaye de t'en sortir tu chiales comme si on t'avais pris ton doudou. Seconde intervention. Me parle de virilité et de jugement. C'est bien la preuve qu'il ne comprend rien à rien quand on lui parle de ci ou de ça. Ne te donne pas la peine de me donner de l'importance, je n'en ai pas besoin. Surtout venant de toi. Pas besoin de lui pour vivre ma vie ni pour me la dicter. On croirait Steven, en pire. Je fais preuve de bassesse. Très bien vas-y, si t'essayes de créer un pseudo-clash comme ta pote Farah-paupière fais toi plaisir mais je suis pas con au point de participer. Je te dis ce qui est, tu t'excites et tu comprends pas, là c'est pas de mon ressort. Et c'est pas en gueulant comme une dinde que ton cas va s'améliorer. Un cas complètement perdu, au fin fond des abysses, et qui préfère ne pas évoluer. Triste monde. Tu as raison, plains moi. Vivre avec toi s'en est presque un châtiment. Mais tu le vis certainement moins bien que moi. Parce que toi c'est toute ta vie que tu devras te supporter. Dans quelques jours ou semaines on se dira adieu, et ce sera tant mieux. Donc au pire continue à faire ton Kleenex mouillé ambulant et vient pas me faire chier avec tes "il fait beau mais il pleut" parce que j'en ai clairement rien à battre de ta relation avec la nature. Nature qui a du te faire cocu plus d'une fois vu le résultat. Maintenant s'il pouvait partir ça m'arrangerait fort bien. Sur ce, bonne fin d'aventure et à jamais pour une future discussion. Discussion qui comme d'habitude est tenue est orchestrée par la personne la plus fermée d'esprit que tu connaisses, j'ai nommé : moi ! Trop con pour aligner trois mots intelligents qui en vaillent la peine. Je te laisse dans ta misère intellectuelle, tu mérites rien d'autre venant de moi. Il s'en va. Très bien, me voilà enfin seul.

Après avoir pu profiter de calme et de solitude, je décide de me rapprocher de ce qui ressemble à de la civilisation ici dans la maison des secrets. Je quitte le salon extérieur pour me rendre vers un lieu encore inconnu.