Jour 61

C'est le déjeuner, on déjeune. Et je m'installe à la table donc venez rp .

"Venez rp" ? Le mec qui donne des ordres omg... c'est affligeant. Bon, bref, je me ramène, et je trouve Léna ici. « Yo choupette. ». Qu'est-ce que je vais faire, à votre avis ? Bah prendre mon petit déj. Jus d'orange, tartine de nutella, lait de soja, tout y passe. Je m'installe en face de ma soeur... « Ca va, t'as bien dormi ? ».

Corentin me rejoint et me salue, je dépose un long baiser sur sa joue avant de le prendre dans mes bras et de lui répondre : « J'ai vraiment bien dormi, je suis de plus en plus excitée à l'idée de retourner dans la vraie vie ! Et toi alors ? » je souffle avec une impatience non négligeable dans la voix, avant de finalement repenser à ceux qui eux, sont déjà à l'extérieur. « Mais je dois avouer que j'ai eu un sacré coup au moral, hier soir, lorsque Chani et Adel ont été amené à quitter l'aventure ... Je ne m'y attendais tellement pas, c'est tellement cruel de faire ça ». Je fais une moue boudeuse, j'avais été profondément touchée par ces évènements, bien que vite remise dans la réalité à moins d'une semaine de la fin de l'aventure.

On s'embrasse, on se prend dans les bras, on s'est manqués cette nuit, on se retrouve. En bref, c'est un bon moment. Elle est de plus en plus excitée à l'idée de retourner à la vraie vie, et elle me demande ce qu'il en est pour moi. « Perso, j'ai hâte aussi. On va retrouver nos potes, on va retrouver la maison familiale, je vais peut-être pouvoir me prendre un appart sur Paris. Que demander de plus ? ». On pense alors à tous ceux qui sont à l'extérieur... et plus particulièrement aux départs ainsi qu'aux retours d'hier. « C'est cruel... et j'ai vraiment été déçu de leur départ... mais le retour de Gab et Mona comble tout. Et je suis encore plus heureux de partager la finale avec eux. ». Je suis content de les revoir... puis bon, le public a fait son choix, et on reverra Chani et Adel à la fin de la semaine. Alors qu'on parle de lui, Adel arrive, et il avoue espérer pouvoir négocier sa cagnotte avec la prod. « Hein ? ». J'ai pas compris de quoi il parle... sa cagnotte, il ne la touchera pas, normalement, si ? Il prolonge alors en disant que c'était dans son contrat de base pour entrer aussi tard dans le jeu. « Donc attends... ça veut dire que Kirsti, Diem et Sheila ont eu le même contrat ? ». Et bah si j'avais su... il parle alors de la clique à Santana, Victoria et Brandon et demande si c'était aussi bruyant au début de l'aventure. « Ca en venait même aux mains... ».

Corentin rêve déjà de ce qui pourrait se passer après notre sortie de la maison des secrets, et lorsqu'il parle d'un appartement sur Paris, je grimace légèrement « Tu vas pas m'abandonner, hein ? » je demande avec une petite moue sur le visage pour le faire craquer, n'ayant nullement l'envie de me retrouver toute seule chez mes parents. Puis finalement, alors qu'il appuie la cruauté de la production en écho à mes propos, Adel nous rejoint et nous fait part de ses désirs de retrouver sa cagnotte. J'ouvre de grands yeux. Il a été plus malin que nous, en entrant ici, il assuré ses arrières. Corentin, quant à lui, semble ne pas comprendre les tenants et les aboutissants de ce pact d'infortune, et je décide de répondre à Adel : « Bon, on sait déjà que la séquence ne sera pas diffusée à l'antenne, ça c'est certain. je commence avec un léger rire avant d'ajouter, ils t'ont fait signer un contrat pour témoigner de ça ? Sinon, j'ai bien peur qu'ils ne t'arnaquent ... ». La production était maligne pour arriver à ses fins, et sûrement prête à tout. Puis finalement, Adel décide de nous parler des revenants et nous demande si les trois premières semaines d'aventure s'étaient déroulées ainsi. « Disons que tu comprends pourquoi le besoin de trouver de nouveaux candidats s'est fait ressentir ... Je dirais que en l'état actuel des choses, c'est calme, cette semaine ». /édit après la réponse d'Adel/ Sur le ton de l'humour, le bel Adel ironise sur le fait qu'ils ont dû nous manquer. « Tu n'imagines pas à quel point ... Je me demande même pourquoi on a accepté leur retour, pour être franche ». Je dis avec une pointe de déception dans la voix.

Ca doit dépendre de comment le truc a été négocié, et il refuse d'être resté coupé du monde pendant trois semaines, surtout pour le fun. « J'ai bien l'impression qu'ils te l'ont mise dans le cul... et que t'auras le même salaire que tout le monde, à savoir 200 euros par semaine passée dans la maison. ». Je pense qu'ils ont voulu appâter Adel, et que ça a été une réussite. Il fallait bien qu'ils trouvent un moyen de se débarrasser des trois boulets, non ? Lorsque je parle de baston, il semble déçu d'avoir loupé ça... puis il nous dit qu'ils ont du grave nous manquer. « Disons qu'ils apportaient de l'ambiance... ». On évitera de reparler de l'histoire de la radio qui - disons le - n'était pas très belle à voir. Lorsque je parle de prendre mon appart, Léna me demande si je vais l'abandonner. « Ah non non, t'inquiète... je veille sur toi à vie. ». Elle arrive à m'attendrir avec ses yeux de biche.

Corentin appuie mes dires, mais alors qu'on pensait Adel condamné à une modique somme d'argent, voilà qu'il nous confirme avoir signé un contrat. Le sourire qui s'étire sur ses lèvres se répand jusqu'aux miennes. « Et du coup le contrat, c'était touché ta cagnotte ? Ou une somme bien précise ? je demande alors en arquant un sourcil avant d'ajouter : d'ailleurs, tu es déçu d'avoir été éliminé, ou au fond, ça va ? » je lui demande sans fioriture. A sa place, j'aurais certainement eu beaucoup de remords de quitter le jeu si prêt du but, et j'aurais très certainement refusé de jouer cette mascarade en restant deux jours de plus. Finalement, le bel Adel nous demande pourquoi tant de candidats de la saison 11 sont ici. « Sans vouloir être médisante, je commence alors un peu précautionneuse, je pense qu'une fois dans le cercle des télé-réalités, tu ne peux plus t'en défaire. Et ils doivent tellement avoir besoin d'argent que le moindre petit chèque les appâtent. Même si certains aiment à se sentir désirés et indispensables au programme ... Ils n'apportent rien, mais au fond, ils en ont besoin pour survivre ». Peut-être qu'au fond, j'avais tout faux : Secret Story était une oeuvre de charité et je ne m'en rendais même pas compte. Une oeuvre de charité qui aidait les candidates s'assumant pleinement dans le milieu comme Pénélope ou encore celles qui aiment se faire aduler comme des reines alors qu'elles n'en sont rien comme Ajeya. Je hausse les épaules et ajoute : « Ma foi, si ils sont heureux dans ce qu'ils font, je suis heureuse pour eux également ». Finalement, Corentin me rassure en me disant qu'il veillera toujours sur moi, et je souris en posant ma main sur sa joue pour toute réponse. Je n'ai pas vraiment besoin d'en dire plus, on en reparlera une fois de retour chez nous. Et finalement, Adel nous fait part de son envie de ranger ses affaires avant de se rendre au SAS. Je me lève aussitôt et viens m'asseoir à ses côtés. « Tu pars maintenant ? je demande alors avec un petit pincement au coeur, Tu ne veux pas rester ? C'est seulement quelques jours ... J'aime te savoir ici » je dis en prenant sa main entre les miennes et de le regarder avec des yeux implorants.

Ils ont signé un contrat, et il n'est pas totalement stupide. « ... tu l'as lu, au préalable ? ». Même moi qui suis un homme littéraire, j'ai été fatigué de voir tout ce roman. Que du blablabla... ça m'a donné mal à la tête. Mais bon, nous, on n'a pas ce problème de cagnotte ou pas cagnotte, de traitement de faveur ou pas traitement de faveur. Dans ce monde, personne n'est indispensable, et ça, je l'ai bien compris. Du coup, je ne vois pas pourquoi l'un aurait du avoir plus d'argent que l'autre. Ce qui détermine ton mérite, c'est ta place dans le jeu. D'ailleurs, il dit qu'il ne pige pas ce que font Stan et tout dans la maison. « Je serais bien curieux de voir qui est le plus viril entre Stan et toi, tiens. ». Je dis ça pour rire, évidemment... et je le montre en me marrant après avoir lâché ma petite phrase. Je ne veux pas qu'il se sente mal à l'aise, ou en concurrence ou quoi, car ce n'est pas le but du tout. Léna répond alors à sa question... et elle a certainement totalement raison. « Personne n'est indispensable dans ce monde, effectivement... et ça, certaines personnes semblent avoir quelques difficultés à le comprendre. ». Coucou Ajeya ! J'acquiesce totalement à ce que dit Léna. Elle termine alors en disant que si ils sont heureux de ce qu'ils font, elle est heureuse pour eux aussi. « Et je suis également heureux pour eux... car l'objectif de toute vie est de trouver son bonheur... et si ils trouvent le leur, paix et amour à eux. ». Elle propose ensuite à Adel de rester dans la maison, et joue de ses yeux de biche, comme elle a fait avec moi cinq minutes auparavant. Elle est forte, pour ça, donc j'attends de voir si Adel saura craquer.

J'écoute mon frère sur ses grandes pensées de la Vie, avec un V majuscule, et j'acquiesce à ses paroles. Nos vies sont si fragiles, futiles, rien ne sert de les gâcher à se cacher derrière des artifices, autant vivre au jour le jour sans réellement réfléchir. « En tous cas, je voulais vous le répéter une nouvelle fois à tous les deux, sans vous l'aventure n'aurait pas eu la même saveur ... » je suis alors coupée par Gabriel qui rentre dans la pièce avec un large sourire sur les lèvres, aussitôt je le salue en retour et me lève pour lui déposer un baiser sur la joue. « Ils t'ont mis où pendant deux jours ? Tu étais en isolement ? On a vu ton interview avec Matthew, dehors, mais tu as fait quoi d'autres ? TU étais tout seul ? Mona-Lisa était là ? Ce n'était pas trop long ? » je dis en enchainant les questions tant je suis contente de le revoir ici et encore dans la course à la finale.

Sans nous, l'aventure de Léna n'aurait pas eu la même saveur ? Oooooh, ça me touche... même si c'est normal qu'elle pense ça de moi, tout comme il est normal que je pense ça d'elle. « L'un sans l'autre, cette aventure n'aurait vraiment pas été pareille. ». En fait, on se complète vraiment bien... lorsque Gabriel arrive et nous salue, je le salue également, puis Léna le harcèle de questions par rapport à la mission qu'il a eu avec Mona. Cela m'arrache un rire. Quand elle est curieuse, elle y va vraiment à fond. En bref, elle est mignonne, et en bref, c'est ma soeur. « Ca a du être dur d'être sans présence masculine. ». Evidemment, quand je balance ça, je le balance avec ce mood : .

Je me sers alors du lait dans le frigo alors que je passe ma main dans mes cheveux qui sont assez ébouriffés. Je m'assied près d'eux et Léna ne cache pas sa joie en me posant une multitude de questions sur mon séjour "loin" de la maison. Je souris à la brune. J'étais dans la Troisième Dimension, avec Mona-Lisa. On pouvait tout voir sur l'écran du salon et suivre un peu du coup la vie dans la Maison. Parfois un peu long, mais bon ça va c'est supportable. Elle parle ensuite du fameux interview avec Matthew. Ça c'était pour MyTF1 et on nous a dit que vous verriez des parties de nos interviews dans le salon. Kirsti et Hadès en ont fait un vrai, le notre avec Mona était faux. Mais ça a au moins eu l'utilité que je puisse m'exprimer directement au public et ça m'a permit aussi de faire le bilan de mon aventure à tête reposée. Et c'est avec un air aguicheur et une bouche grande ouverte comme s'il voulait gober ma paire de c***lles que Corentin s'approche de moi pour dire que j'ai du manquer de présence masculine. Si j'étais friand d'humour noir je lui répondrais que j'avais Mona avec moi. Je me contente de garder ça dans un coin de ma tête et de sourire en prenant mes airs de dragueur : Je sais me contenir. Mais... Je laisse planer ce silence quelques instants en ne décrochant pas mon regard de celui de Coco puis je bois mon lait.

Il m'explique qu'il était dans la troisième dimension avec Mona-Lisa et qu'il a pu nous regarder pendant quarante-huit heures. C'est le genre de privilège qu'on apprécie au milieu de l'aventure, pas à une semaine de la fin de l'aventure quand l'isolement n'apporte rien de plus à notre aventure sinon perdre du temps. Il m'explique ensuite que l'interview lui a permis de mettre les points sur les i quand il y en avait besoin et qu'il est content de s'être adressé au public. « Au final, ça t'a en quelques sortes fait un coup de pub, pas vrai ? je dis avec un sourire sur le visage, j'espère que ça t'aura attiré une partie du public, en tous cas ». Je me lève ensuite après avoir terminé mon petit déjeuner. « Les garçons, il est temps pour moi d'aller profiter de l'extérieur ! Passez un bon début d'après-midi ! ». Je viens les embrasser sur le front un à un, puis je quitte la pièce, guillerette, en chantonnant.

En vrai, le séjour de Gabriel, je m'en fiche un peu... j'ai juste envie de niquer. Il me lâche un sourire en me disant qu'il sait se contenir, mais... mais quoi ? Il me regarde, je le regarde, il me regarde, je le regarde, Léna s'éclipse, il me regarde, je le regarde. Je le dévore du regard. Ces yeux bleus, cette gueule d'ange, ce petit corps légèrement velu. Il me donne envie de craquer... mais je ne céderai pas le premier. Tout en le regardant, je passe une main sur mon caleçon, et je commence à me caresser...

Tandis que Léna espère que cette mise à l'écart durant deux jours, donc par conséquent une certaine exposition dans les quotidiennes et dans la fausse interview, m'ait ramené une partie supplémentaire du public, j'acquiesce la laissant s'en aller, alors que mon regard reste porté sur Corentin qui passe sa main sur son entrejambe, se frottant face à Adel et moi. Je me mords la lèvre et renverse par "inadvertance" mon verre de lait sur mon torse. Zut ! Je me relève alors que le lait descend bien sûr le long de mes abdos jusqu'à sur mes jambes, passant par mon calbut. Je lui fais un petit clin d'oeil, qui veut dire "suis moi" et m'en vais ailleurs.

C'en est trop, je le suis.