Jour 58

Ce matin, je suis d'humeur à faire plaisir. Mettant la main à la patte, je commence à faire une pâte à crêpe, tout en continuant de fredonner alléluia comme je l'ai en tête depuis ce matin.

La pâte terminée, je commence à faire un mélange de crêpe et de pancakes. Je pose le tout dans deux assiettes différentes pour que se serve qui veut ensuite. Je pose le tout sur la table, puis sors confiture, Nutella et sucre pour qu'il y en ai pour tous les goûts. Je m'installe ensuite à la table attendant un signe de vie.

Sheila me rejoint alors que je l'entends pas arriver et glisse sa main dans mon dos en m'appelant sa finaliste, je sursaute légèrement et me retourne vers elle pour la prendre dans mes bras. « Je suis tellement soulagée que nous sommes toutes les deux ici ! Alors ta finaliste va parfaitement bien. Et comment va la mienne, de finaliste ? » je dis alors qu'elle s'installe face aux crêpes et pancakes en me demandant si c'est pour les habitants avant d'ajouter, sur le ton de l'humour, que ça a l'air délicieux. Je la regarde avec un sourire et ajoute : « Il fallait bien qu'on marque le coup, pas vrai ? L'arrivée en finale, la fin de la mission, la révélation de tous nos secrets, ta cagnotte qui explose ... je dis avant de récupérer une crêpe et d'y mettre un peu de sucre avant de la rouler sur elle même pour commencer à la manger. D'ailleurs, félicitations pour les six secrets, comment tu as fait ça ? » je lui demande, curieuse, avant d'ajouter également : « Tu en as pensé quoi des départs d'hier soir ? ». Petite pensée à nouveau pour mes amis qui sont désormais des anciens candidats, et à Hadès qui a abandonné à la surprise générale.

Lorsqu'elle m'avoue ne pas pouvoir aller mieux grâce à mon retour et celui d'Adel, un grand sourire se peint sur mes lèvres et je la prends de nouveau dans mes bras quelques secondes avant de la laisser filer. « Moi de même, j'ai absolument toutes les personnes que j'aime et apprécie, je ne pouvais pas être plus heureuse, et Hadès a quitter le jeu, je n'ai donc plus personne à détester ici. Je reviens à ma normalité. Finalement, Sheila fantasme sur l'éventualité selon laquelle je pourrai lui préparer des petits déjeuners tous les matins. Je ris dans un souffle avant de répondre : Je ne suis pas une si grande cuisinière que ça, j'aime simplement faire plaisir ! Mais quand on se reverra, à l'extérieur, je te ferai un petit déjeuner c'est promis ». Elle mange ensuite un pancake et me gratifie pour la qualité du repas. Je souris et hoche la tête pour toute réponse avant qu'elle ne me parle des secrets qu'elle a découvert, m'expliquant que les indices l'ont aussi beaucoup aidé oh, oops. « Mais les autres n'en ont pas trouvé autant, tu as vraiment été douée, félicitations en tous cas, je n'ai même pas essayé je me dois d'avouer ... ». Peut-être par crainte de devoir besoin des choses qui pourraient blesser les candidats. Comme j'avais été peiné quand on avait pensé que j'avais vendu mon âme au diable. Finalement, Sheila me fait par de sa surprise quand au fait que certains candidats soient en finale alors qu'ils ne le méritent pas vraiment et je comprends qu'elle ne parle de personne d'autre sinon de Chani, je grimace légèrement, je suis heureuse que Chani soit ici, je préfère donc ne rien dire. Finalement, elle me parle d'Hadès et que son acte était presque condescendant. « Tu trouves ? Lorsqu'il partit, je ne vais pas te mentir, j'ai culpabilisé d'avoir été si méchante envers lui ... J'espère qu'au fond, il ne gardera pas une mauvaise image de moi, je me rends compte que c'est un peu ridicule ... » je regarde Sheila pour voir ce qu'elle en pense, même si je sais presque d'avance ce qu'elle va me dire à ce sujet.

Lorsque Sheila me demande comment j'imagine ma sortie, je m'autorise quelques secondes de réflexion avant d'esquisser la moindre réponse. A vrai dire, je n'y ai même pas réfléchi, j'ai préféré rejeter le plus loin de moi l'idée de revenir à la vie réelle. Elle ajoute en s'hasardant un peu que je ne dois certainement pas vouloir entretenir ma célébrité sur les plateaux télés et autres fioritures médiatiques, je hausse alors des épaules : « Pour être tout à fait honnête, je vais tout faire pour mener à bien mes projets humanitaires, et si ça inclue devenir la figure de proue de mes idées et de vendre mon image pour aider les autres, alors peut-être que je le ferai ... qui sait ? Peut-être me reverra-t-on un jour dans une émission de télévision, si cela me permet de servir une cause qui me tient à coeur. Enfin, je ne ferai très certainement plus de téléréalité, mais donner des interviews pourquoi pas. Je veux vraiment faire en sorte que les centres pour réfugiés que je veux ouvrir aient de la visibilité ». Je lui souris ensuite, puis lui retourne la question « Et toi ? Au vu de ce que tu m'avais dit, je suppose que tu as besoin d'une certaine couverture médiatique, comment tu comptes t'y prendre ? ». Puis alors que je partage mes doutes quand à mon comportement vis-à-vis d'Hadès, la belle Sheila se veut catégorique et n'hésite pas à souligner à multiple reprise les mauvais agissements que le body-builder avait eu à mon égard, et alors je dois lui donner raison, hochant la tête avec un petit sourire peiné. « Je me demande ce que ma famille va en penser, de toute cette histoire. J'ai peur qu'ils ne me jugent » je dis alors, un peu fataliste, redoutant qu'ils ne voient en moi rien d'autre que la trainée qu'Hadès s'est amusé à dessiner les derniers jours avant son départ. Finalement, Sheila me demande si son secret ne change pas la vision que j'ai d'elle. J'ouvre de grands yeux alors et la regarde en arquant un sourcil : « Est-ce que ça devrait ? je demande alors sans trop réfléchir, je veux dire, tu as peur que je te juge pour ça ? » je marque une pause puis reprends ensuite : « Tu es libre d'agir comme tu l'entends et tu le sais, je n'aurais certainement jamais pris autant de temps pour plaire à quelqu'un, je le sais, mais c'est tout à ton honneur de l'avoir fait. Et puis au final, je pense qu'on fait la même chose toi et moi, chercher à s'attirer les grâces d'une personne qui nous parfait si idéal, sauf que tu la retrouve en Adel et moi en le Seigneur. Je ne pense vraiment pas avoir de raisons valables pour te juger ». Je lui souris alors, comme pour la rassurer.