Jour 52

J'arrive au salon en pleine nuit, n'arrivant pas vraiment à dormir. Je me pose, café en main alors que je réfléchissais à pas mal de choses de ces derniers temps.

J'ai passé ma journée a préparer des smoothies, et personne n'est passé dans la cuisine pour en boire avec moi. Alors lorsque je remarque Sheila assise sur un des canapés du salon une tasse de café à la main, je me permets de la rejoindre avec mon mélange de fruits rouges et lui tends un verre en disant : « Le café ne t'aidera pas à trouver le sommeil, tu sais ? Tiens, j'ai préparé ça, si tu veux ». Je m'installe ensuite à ses côtés, la regarde quelques secondes en silence, puis je finis par reprendre la parole : « Tu m'en veux ? Enfin je veux dire, je sais que tu m'en veux, mais à quel point ? ».

Alors que j'étais encore perdue dans mes pensées, Léna me rejoint et me propose un smoothie. Je la regarde quelques secondes, mon café toujours en main, mon regard plein de déception entrant dans le sien quelque secondes avant que je vienne lâcher d'une voix teintée d'un certain écoeurement. « Ça fait combien de temps ? » Je marque une pause pour montrer ma frustation. « Ça fait combien de temps que tu me caches tes sentiments pour Adel ? Oui je t'en veux Léna. Pas seulement pour le fait que tu aies des sentiment pour quelqu'un dont je m'intéresse depuis le premier jour mais aussi car tu n'as même pas cru bon de m'en parler avant que je vienne l'apprendre sur le prime. » Vraiment, je pensais qu'elle aurait eu au moins le mérite de faire ça, pour que j'évite d'avoir la mauvaise surprise qu'une de mes plus fidèles alliés ici ne soit pas sincère avec moi. « Je suis déçu de toi. Je pensais que tu étais la fille droite, sincère qui était là pour les gens qu'elle aime. Et j'apprends que tu veux fricoter avec la seule personne ici qui m'intéresse. Comment tu veux que je réagisse ? » demandais-je plus brusquement. Ce n'était pas seulement de la colère, mais aussi de la tristesse par rapport à ce que représentait Léna pour moi dans cette aventure. « Je ne veux pas d'une Chani bis Léna, alors si tu as décidé de ne pas être sincère avec moi, ça sera sans moi. » lâchais-je cinglante à l'adresse de la jeune vierge.

Sans récupérer le smoothie que je lui tends, elle pose sur moi des yeux ampli de tristesse et déception. Je grimace légèrement, reculant d'un pas timide avant de poser mes deux verres sur la table. Elle me demande depuis combien de temps j'éprouve des sentiments pour Adel, depuis combien de temps je lui mens. Je la regarde alors et tente de ne pas craquer alors qu'elle continue d'assener les coups. Elle m'en veut de ne pas lui avoir dit et qu'elle l'ai appris en plein direct, elle m'en veut parce que je suis sensé savoir qu'Adel est important pour elle, elle m'en veut parce que je ne suis pas fidèle à ce que je suis. Elle m'en veut parce que je lui rappelle Chani. Je baisse les yeux sur le sol et finalement m'assois sur le canapé pour toute réponse. Je sais à quel point elle en veut à Chani et le fait qu'elle dresse un parallèle entre la brune et moi me fait mal. Je garde les yeux rivés sur mes mains, n'osant regarder Sheila tant la culpabilité me ronge. « Je mentirais en disant que les images ont été sorties de leur contexte ... je souffle à voix basse pour commencer, mais Gabriel m'avait demandé avant ça si un garçon me plaisait dans la maison, et j'ai répondu que pas vraiment, mais que si je devais en choisir un, ce serait Adel, parce que il m'a toujours protégé, défendu, et qu'il est profondément gentil et attachant ... Je ... Je n'ai jamais voulu te mentir. Je sais à quel point il te plait, et je n'ai jamais eu la prétention de vouloir engager quoi que ce soit avec lui, par respect pour toi ... Mais le fait que oui, Adel me plait, mais t'en parler ne servait à rien puisque pas un seul instant j'ai voulu te trahir ... ». Tout en gardant mes yeux à terre, je rajoute alors, honteuse, plus sincère que je n'aurais dû l'être : « Je ne veux pas te décevoir, je t'ai prouvé que tu pouvais compter sur moi, je veux que ça continue. Malgré ça, malgré Adel ». Même si nous l'apprécions toutes les deux.

Je regardais Léna et à vrai dire, j'avais beaucoup de mal à la croire. Son discours ne tenait pas. Elle disait ne pas vouloir me trahir, mais a bien omis de me parler de ses sentiments. Pour quelle raison alors ? Adel était quelqu'un de bien trop important pour moi pour que je puisse envisager une amitié avec Léna en sachant pertinemment qu'elle aura de toute façon des sentiments pour l'homme qui m'attire. « Je sais pas Léna. » fis-je durement. « Une amie, ça garde pas des choses aussi importante pour soi. C'est une règle. Tu ne m'en as pas parlé et je pense que tu caches une raison derrière tout ça. Comment je suis sensée te faire confiance alors que je sais pertinemment la chose ? Non Léna. Pas cette fois. J'ai été assez gentille ici pour faire des concessions avec tout le monde, je supporterais pas un nouveau poignard dans le dos. » Je marque une pause, la décision tombait tel un châtiment infaillible. « Je ne peux pas faire comme si de rien n'était. Je pense que c'est mieux pour nous deux qu'on prenne nos distances, que tu réfléchisses un peu à ce que ça peut représenter pour moi. Tu ne t'en rends pas compte Léna. » Je subissais encore une énième déception de la part de quelqu'un que j'aimais. Je me mords la lèvre de colère, assez dégoutée par tout ça et surtout par le comportement de Léna. « Il nous reste encore deux semaines, je pense que c'est mieux qu'on ne s'adresse plus la parole. » Le moment était venu pour un grand nettoyage de printemps dans mes relations et après Chani c'était au tour de Léna qui ne confirmait que ses ressemblances avec sa grande soeur.

Sans détour. Voilà comment se qualifierait la réponse de Sheila. Je tente plusieurs fois de là couper à coup de mais, de je, de Sheil-... mais à chaque fois il m'est impossible de poursuivre tant la détermination de la jeune femme est impressionnante. Elle sait ou elle va du début à la fin, et la conclusion est sans appel : elle ne veut plus de moi. Du tout. Elle veut tirer un trait sur la personne que je suis et mon coeur semble comme se briser. Finalement, lorsqu'elle termine, une larme perle sur ma joue, puis une seconde. Et je les essuie d'un revers vif de la manche. « Je ne pleure pas pour avoir ta compassion ou ta pitié, je souffle alors en reniflant, je ne m'attendais seulement pas à ça, ça va passer ». Je me relève alors et essuie à nouveau mes larmes en levant les yeux au ciel pour tenter de me calmer. J'inspire et expire doucement, tentant de reprendre le contrôle sur ma respiration qui se détériore à chaque fois que j'inspire. Je regarde ensuite Sheila avec regrets, je ne peux qu'accepter sa décision à défaut de réellement la comprendre. Ma gorge est nouée, à tel point qu'ouvrir la bouche devient un effort. Malgré tout, je me force à bredouiller : « Je n'ai jamais voulu te mentir ... Ni te trahir ... Mais je comprends, je sais, je comprends ... Je ... ». Je fonds en larmes alors, et décide de faire quelques pas en direction de la sortie, puis finalement, je m'arrête. « Sache que je t'aime, malgré tout, et que si jamais tu as besoin de moi, je serai là ... ». J'essuie à nouveau mes larmes et attend une dernière réponse ...

Et là voila de nouveau en train de pleurer. En temps normal, ça m'aurait attendrit mais aujourd'hui, je n'avais plus aucune compassion pour personne. Les gens me prenaient sans scrupule les quelques bribes de confiance qui me restait et je ne pouvais plus avoir de gentillesse pour personne. Elle dit qu'elle m'aime, elle dit qu'elle sera toujours là pour moi. Pour l'instant, elle m'a profondément déçu et n'avait guère agit comme une réelle personne de confiance. Je me contente de répondre à froid et vide. « Je ne pense pas que j'aurais besoin de quoi que ce soit venant de toi jusqu'à nouvel ordre. » C'était dur, mais c'était la triste réalité des sentiments intérieurs de Sheila. « Et qu'on soit clair, si je te vois impunément te rapprocher d'Adel pour me faire du mal, je n'aurais aucune pitié pour toi Léna. » Elle était prévenue et je préférais qu'elle le soit plutôt qu'une mauvaise chose arrive par sa faute. Pour le coup, je marchais réellement seule jusqu'à la fin. Plus aucune attache, plus aucune amitié dangereuse, seulement moi et la victoire. Je me fichais de gagner seule, tout ce qui m'importait c'était cette victoire et ce chèque tant mérité. On née seul et on meurt seul après tout.

Elle n'hésite pas une seconde, lorsque je lui dis que si elle a besoin de moi elle n'a qu'à me demander, elle m'envoie dans les roses et me confirme que non, elle avancera sans moi, pire : elle avancera désormais seule. Avant que je ne quitte la pièce, elle me menace. Si j'approche Adel elle n'aura aucune pitié pour moi. Je relève les yeux alors et la fixe sans rien dire. Je me contente de la regarder avec mes yeux larmoyants. Je suis déçue qu'elle en vienne à essayer de me faire peur pour parvenir à ses fins et garder Adel pour elle seule. « M'en vouloir est une chose, Sheila, je souffle alors avec la voix tremblante, avant de me ressaisir et d'ajouter. Mais tu ne me fais pas peur. Watch me ». Je tente de garder ma contenance avec mon visage fermé, mais au fond de moi je n'ai qu'une seule envie, craquer. Je m'approche à nouveau de la brune et récupère mes smoothies, je regarde ensuite Sheila dans les yeux : « Tu vois ce smoothie ? C'était ce que je voulais être pour toi, je lâche soudainement le verre qui vient se briser en morceau par terre, envoyant du lait et des fruits un peu partout sur le sol, et ça, c'est ce que tu en as fait ». Je quitte ensuite la pièce, avant de fondre en larmes sans que Sheila ne puisse le remarquer, car je suis déjà partie.

J'avais levé un sourcil lorsque Léna avait essayé de me tenir tête. La vérité c'est qu'elle ne m'impressionnait guère sachant pertinemment que je pourrais la détruire si j'en avais l'envie. Ce n'était pas sa petite saute de tempérament qui allait faire d'elle une grande gueule en devenir. Elle avait connu à peine le quart de ce de ce dont j'étais capable de faire. Elle voulait la guerre, elle allait l'avoir et la pauvre avait mal choisi son moment pour se faire remarquer. Je me lève, broyant sous mes pas le reste du smoothie avant de quitter la pièce.

Les secrets, l'énigme de la place en finale... Toute la journée je me creuse la tête pour rien j'ai l'impression. J'ai besoin d'un indice. La Voix elle adore sûrement la musique, donc j'ai décidé de me ramener avec ma guitare au salon, peut-être elle va adorer m'entendre jouer de la musique. Donc je commence à jouer un air, tout en chantonnant : " Donnez-moi un indice pour cette fichue énigme, OUAIS OUAIS OUAIS ! ♫ " Ma tête va exploser sinon.

Il bluffait !

Mona-Lisa a écrit:: Il bluffait !

Peut-être bien que je parle de la deuxième partie... Ou pas. hmmm hmm.

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