Jour 50

J'arrive, lunettes de soleil sur le nez, un grand chapeau en mode Nabilla sur la tête et me pose sur un transat telle une Sharpay Evans sur le retour.

J'arrive à la piscine, prête à passer un bon moment à m'allonger sur le transat et profiter du temps en cette fin d'après-midi. Tiens, Sheila est déjà là. Ni une ni deux, je me rapproche de la jeune femme en lui imposant ma présence à ses côtés. « Salut » je fais sobrement, m'allongeant sur mon transat tout en commençant à siroter mon cocktail de fruits. « Nos explications d'hier ont été un peu écourtées, et j'aime pas rester sur ma faim. » je lance alors, tournant enfin ma tête pour la regarder dans les yeux. « Vu que t'es pas venu m'le dire à moi, tu peux m'expliquer pourquoi tu dis à tout le monde que j'n'ai pas de face et que je suis une faux-cul ? » Les pieds en plein dans le plat, j'ai hâte d'entendre sa réponse.

Alors que je me prélassais tranquillement au soleil, Chani vient me rejoindre. Je la salue d'un hochement de tête. Et vu que je la connaissais bien, je savais pertinemment qu'elle n'était pas là pour pas faire d'esclandres. Et là voilà qui repart directement sur de nouvelles explications que j'avais pourtant trouvé très clairs. Je la connaissais trop bien. Elle me demande pourquoi je la traite de faux-cul. Je relève mes lunettes en mode bad bitch et la regarde d'un air hypocrite. « Te faire passer pour mon allié depuis que je suis là et faire tout pour que je me retrouve contre des fortes têtes dans les SAS par derrière, t'appelles ça comment au juste ? » Je le savais pertinemment et qu'elle ne vienne pas le nier. « Tes histoires avec Blair et Hadès je m'en cogne mais ne vient pas te dire mon amie alors que par derrière, tu veux juste me faire sortir. » On était là pour le jeu certes, mais je n'aimais pas les hypocrites qui grattait l'amitié quand ils avaient besoin et te la faisait bien à l'envers les semaines d'après.

J'imite Sheila en lui rendant son sourire hypocrite - exaspérée de sa réaction de pseudo bad bitch. « T'en sais quoi déjà, de qui sont des fortes têtes à l'extérieur ? » Genre elle avait pas ses chances de revenir d'un sas face à Gabriel, Mona-Lisa ou Adel ? « C'est pas moi qui t'y ai mis, dans le SAS. » qu'elle ne l'oublie pas non plus. Je finis par la regarder dans les yeux, plutôt dégoûtée de son comportement. « Par contre, contrairement à toi, moi j'crache sur le dos de personne ma grande. Donc tes "faux culs" ou tes "elle n'a pas d'face", tu t'les gardes, crois-moi, j'en ai déjà plus que toi. Depuis le début, je marche avec Hadès et Blair, je l'ai toujours assumé, tu l'as toujours su. On était alliées, ça voulait pas dire que je devais suivre tes choix pour protéger ceux qui t'importaient. » Soit ceux avec qui j'avais le moins d'affinités. « Du coup, pense à revoir ta définition de faux cul, et de quelqu'un qui n'a pas de face, tu seras mignonne. » Parce qu'elle peut monter sur ses grands chevaux si elle veut, mais pas me dire que j'n'ai pas de face. Certainement pas.

Elle voulait vraiment se la jouer plus maline que moi ? Mais le truc c'est que j'étais plus maline qu'elle heureusement. « Arrête un peu de faire l'ingénue ma grande, on sait tous très bien qui a sa place ici face à qui ne l'a pas. T'as voulu faire ta maline à me mettre face à des gens que j'apprécie et qui ont fait leurs preuves, tant mieux pour toi. Mais viens pas devant moi me sortir ensuite le grand jeu de la BFF. » Elle m'explique ensuite que j'ai parlé dans son dos patati patata. « J'en ai parlé à Léna, ouais, je l'assume. Et alors ? Je parle de qui je veux avec qui je veux, que ça te plaise ou non. Je t'ai dis en face les choses comme je les pensais au moment où j'ai appris la chose alors vient pas jouer la carte de la faux-cul avec moi, ça marche pas. » Elle savait très bien que je n'allais pas me laisser faire, c'était pour ça qu'on s'était aussi bien entendu, on avait toutes les deux un fort caractère, on savait comment se parler et se tenir tête l'une de l'autre. « Je reverrais ma définition de faux-cul le jour où tu réussiras à me montrer que t'en es pas une ma chérie. » On est bientôt en demi-finale et de toute façon, on allait toute faire chacun son chemin. On verra qui aura le dernier mot la semaine prochaine.

Plus la conversation avance, plus je me demande comment j'ai pu me lier d'amitié avec une fille comme elle. Sérieusement ? Elle commence maintenant à insinuer que je n'ai pas ma place ici ? « Bien, continue Sheila, enfonce toi, montre ton vrai visage. » je lui offre un beau sourire d'hypocrite, l'encouragement faussement dans sa démarche. Puis elle continue à dire que j'suis une faux-cul. Elle m'arrache un rire vraiment pas sincère. « La vérité c'est qu't'as juste la haine que j'ai préféré garder mes alliés du premier jour, et marché avec eux. Tu m'en veux juste parce que j'n'ai pas voulu suivre ta stratégie, juste parce que j'n'ai pas protégé ceux avec qui tu t'entends. » Elle est drôle, elle. « Tu viens m'dire qu'j'suis une hypocrite Sheila ? Moi j'arrive à m'regarder dans le miroir tous les jours. J'ai préservé mes valeurs et ma fidélité jusqu'au bout, et je n'ai trahis personne ici depuis le début de mon aventure. » Elle l'accepte ou non, c'est plus mon problème. « Mais j'me demande vraiment comment j'ai pu m'entendre avec une aussi grande vipère que toi. Tu veux un mouchoir ? Il t'reste encore du venin plein la bouche. » Dégoûtée de son comportement, je continue de la mépriser d'un regard froid qui contraste avec un sourire d'hypocrite, pour le coup.

Je pouffe légèrement de moquerie lorsqu'elle m'encourage à montrer mon vrai visage. « Mais quel vrai visage ? Tout le monde sait ici que tu retournes ta veste pour mieux venir lécher les bottes des gens quand t'en as besoin et après tu viens me dire ça ? Mais regarde toi, par pitié. » Mais c'est fou ce qu'elle retournait sa propre situation sur moi. Ça ne m'étonnait plus vraiment d'elle, essayer de tout faire pour exister quitte à jouer les saintes nitouches. Je soupire d'exaspération lorsqu'elle me parle du fait que j'ai la rage qu'elle n'ait pas suivi ma stratégie. « T'es vraiment en train de me jouer la carte des stratégies ? Pas à moi Chani, pas à moi. Ce qui m'a blessé c'est que t'as préféré me laisser dans la merde alors que j'avais confiance en toi, que t'as préféré te la jouer solo avec ton petit copain quitte à bien me laisser galérer dans le SAS. De quelles valeurs tu parles quand t'es fausse avec moi depuis le début, DEPUIS LE DÉ-BUT ? » Elle m'attaque ensuite gratuitement, voilà là où elle en était réduit. « T'es qu'une pauvre fille Chani. » marquais-je simplement. « Mais continue à jouer l'innocente va, les gens verront bientôt la sorcière que tu es. » Elle m'avait gavé. Je me recale dans mon transat, remettant mes lunettes de soleil sur le nez, ne lui donnant plus aucun intérêt.

Je retourne ma veste pour lécher les bottes des gens quand j'en ai besoin ? Laissez-moi rire ! « C'est quoi le bail exactement, t'as pas assez de piment dans ta vie pour m'inventer la mienne ? » Parce que là, c'est clairement une pro de la mise en scène. Je n'ai jamais fait ça, de toute mon aventure, alors j'comprends pas tellement pourquoi elle utilise ce genre de ristourne. « Justement, c'est là où tu t'trompes. Tu n'vois que c'que tu veux voir. » je rétorque alors quand elle me dit que je fais la fausse avec elle depuis le début. Ça me fait rire. Elle remet en cause toute notre complicité pour seulement une histoire de stratégie. Elle m'étonne à en arriver là. J'avais quoi à y gagner, au juste, à devenir copine avec elle ? Tout le monde la détestait, et elle sait clairement que je ne l'ai jamais approchée par intérêt. Mais elle joue la mauvaise, elle se positionne en tant que victime, et tente de me faire culpabiliser pour des fautes que je n'ai pas commises. « Franchement, j'm'attendais à mieux de toi Sheila. » je finis alors par conclure, en la dévisageant de haut en bas, lâchant un soupire, écœurée par son comportement. Je récupère mon smoothie et me taille ailleurs, je n'ai plus envie de passer un seul instant de plus avec la vipère qu'elle est.

J'entends une discussion un peu musclée en passant près de la piscine et je vois Chani repartie assez remontée. Je fronce légèrement les sourcils avant de m'approcher un peu plus. J'y retrouve Sheila. Je ne l'ai pas vraiment côtoyé moi, la belle brune, mais de ce que j'en ai vu en TV, un peu trop caractérielle et actrice pour que je puisse m'entendre avec elle. Mais à voir, après tout. "C'est donc toi que tout le monde semble craindre dans cette maison depuis quelques semaines ?" Lançais-je légèrement amusée avant de m'asseoir près de la piscine afin de tremper mes pieds, tout en posant un regard sur la jolie jeune femme. Son caractère et ses retours du SAS semblent en impressionner plus d'un et plus d'une ici.

Alors que j'avais les yeux fermés, une candidate que je n'avais pas eu vraiment l'occasion de côtoyer me rejoint. Cette candidate c'était Juliette. La belle avait en effet abandonné d'elle-même l'aventure. Elle vient bien vite me demander si j'étais la personne que les gens craignaient. « Je suppose que c'est bien moi. » fis-je avec un sourire taquin. Ils me craignaient autant que ça ? A vrai dire plusieurs d'entre eux avait raison et je n'étais pas vraiment revenu du SAS pour enfiler des perles. « Et je suppose que tu es Juliette non ? » Je crois ne lui avoir jamais parlé le peu de temps où elle a pu être dans la maison. Mais j'avais cru comprendre qu'elle s'était bien entendu avec Chani, soit j'espérais simplement qu'elle n'était pas comme elle.

C'est bien elle, du moins elle semble plus ou moins se reconnaître là dedans donc c'est cool. "T'es aussi diabolique qu'on le voit à l'écran, donc ?" Lançais-je un peu amusée en faisant remuer mes pieds dans l'eau. Je ne préfère pas vraiment partir avec un jugement définitif sur elle. Disons qu'à l'extérieur, le public est coupé en deux en ce qui concerne la belle brune. Certains l'adore passionnément, d'autres la déteste énormément. Moi, j'ai un peu de mal à cerner le vrai du faux quand je la vois passer aux quotidiennes. Je hoche positivement et doucement la tête lorsqu'elle prononce mon nom. "C'est bien ça, ouais." Me contentais-je de répondre. "Pressée d'arriver au bout de l'aventure ?" A l'inverse de certains qui auront fait deux mois de jeu, la belle brune aura finalement eu un mois d'enfermement puisqu'elle est arrivé bien après tout le monde. C'est tout bénéf, non ?

Je pouffe légèrement lorsqu'elle me demande si je suis diabolique. « Je peux t'assurer que si tu apprends à me connaitre, tu passes bien vite ce stade. » Chose que j'avais appris à mon dépend lorsque les autres commençait un par un à perdre ma confiance. Elle me demande si je suis pressée d'en finir. « Je ne vais pas te cacher que ça me manquera un peu tout ça, le jeu, la maison. Mais l'appât du gain m'intéresse plus. » On était tous là pour la même chose après tout alors autant ne pas mentir. Elle m'annonce que c'est bien elle, je me remet donc sur mon siège curieuse. « Et pourquoi une candidate qui a abandonnée fait son retour au juste ? » Ce n'était pas une pique, j'étais simplement curieuse de savoir pourquoi elle était là après qu'elle ai quittée d'elle même la maison. « Des derniers comptes à régler ? » demandais-je avec un sourire taquin. En même temps, je me serais bien vu rentrer une semaine pour foutre la misère à tout le monde si j'étais à sa place. « D'ailleurs, je n'ai jamais su la raison de ton abandon. » Tant qu'on est sur le sujet.

Elle ne s'estime pas spécialement diabolique, du moins pas gratuitement. Je hoche doucement et positivement la tête. Pourquoi je ne la croirai pas ? Après tout, la prod manipule les images comme elle souhaite, comme elle le fait avec Hadès, donc pourquoi Sheila ne serait elle-même pas victime d'une certaine exagération de certains de ses traits ? "Tout le monde ne te trouve pas diabolique, si ça peut te rassurer." Décidais-je tout de même de lui lancer avec un léger sourire réconfortant. Sa brouille avec Chani ne regarde qu'elles, je ne suis personne pour juger, je ne suis plus dans ce jeu après tout. Elle me confie ensuite que le jeu et la maison risquent de lui manquer une fois le tout terminé, mais que son envie de gagner est bien plus forte que tout. J'esquisse un léger sourire. "Reste focus. Il ne reste plus beaucoup de temps, t'es une finaliste assurée d'après moi. Vise la victoire." Lui dis-je avec un clin d'oeil avant de fixer quelques secondes mes pieds, s'agitant dans l'eau. Elle me questionne ensuite sur mon retour et je laisse s'échapper un léger rire à la façon dont elle le demande. Je hausse naturellement les épaules, léger sourire aux lèvres. "J'ai fait parti de la saison, je ne regrette en rien mon aventure alors si on me propose de passer une semaine à motiver les demi-finalistes, pourquoi je refuserai ?" Lui demandais-je avant de lui lancer un regard entendu. "Et évidemment, si en parallèle je peux un peu piquer deux ou trois pour les déstabiliser et rajouter des images croustillantes aux quotidiennes pour le public, c'est tout à mon honneur." Rajoutais-je, amusée. Elle se questionne ensuite sur la raison de mon abandon quelques semaines plus tôt. "J'étais un peu trop fatiguée par l'enfermement, le manque de ma fiancée, et je sentais un peu trop aussi le décalage entre ma personnalité et d'autres." Lui dis-je alors en toute sincérité avant d'humidifier délicatement mes lèvres.

J'esquisse un sourire alors qu'elle me dit que tout le monde ne me trouve pas diabolique. « Après, je t'avoue que le regard des gens m'importent peu, je suis un peu au dessus de ça aujourd'hui. On m'aime tant mieux on m'aime pas tant pis. J'ai jamais eu de besoin qu'on me reconnaisse. » J'étais franche et je n'allais sûrement lécher les pieds de qui que ce soit pour qu'il m'aime. D'autre au contraire n'ont pas cette chance. Elle me dit que je suis une finaliste assurée et j'hoche la tête en guise de remerciement. J'y croyais mais il fallait dire que c'était aussi agréable de l'entendre. J'écoute aussi attentivement ce qu'elle me dit par rapport à son retour. « Si tu peux faire redescendre quelques personnes par ici, je t'avoue qu'on t'en serait reconnaissant. » Hadès et Arthur par exemple, qui pensait être les rois de tout alors qu'ils ne possédaient rien, ayant réussi à les doubler sur beaucoup de chose. J'écoute ensuite la raison de son départ. « Ah tu es fiancée ? Félicitations. » dis-je simplement. « Et ça n'a pas été trop dur pour elle d'être séparé de toi aussi longtemps ? » demandais-je curieuse. Si j'avais eu quelqu'un qui m'attendait, je ne sais vraiment pas comment je l'aurais supporté.

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