Jour 49

J'entre dans la cuisine, récupère une pomme et un peu de Corn Flakes, puis m'installe à la table pour commencer à déjeuner.

C'est avec Léna que je fête ici mon 1100ème message. Je lui tape la bise avant de me servir en céréales, sans lait, puisque l'électricité n'est toujours pas revenue, on est à la diète. Désolé pour votre secret... Surtout que en plus de ça Léna savait des choses que Coco ne savait pas j'imagine pas le désastre. Je m'installe en face d'elle. Pas trop déboussolée. Je dois avouer que je m'attendais à un autre secret vu les deux caractères que j'avais en face de moi, mais quoi qu'il en soit je ne suis personne pour juger la qualité d'un secret d'autant plus qu'ici, on parle d'une vie, de la perte d'un proche, et c'est pas banal. Si tu as besoin de parler... je pose ma main sur la sienne. J'aurais bien envie de me confier à elle, là, maintenant, tout de suite, avant le prime. Est-ce qu'elle serait ok pour me confesser ?

Alors que je déjeune tranquillement, Gabriel me rejoint, me fais la bise, puis s'installe à ma table en s'excusant ? Il mentionne mon secret puis me demande par la suite si je ne suis pas trop déboussolée par les révélations que j'ai faite, la veille ... « Je redoutais ce moment, je le redoutais vraiment. Mais je savais qu'il arriverait et au final, je suis contente que ce soit passé, je me sens comme libérée d'un poids, je n'ai plus à vivre avec ce mensonge que j'ai trainé si longtemps avec moi ... ». Avoir remué le passé comme nous l'avons fait hier est toujours difficile, à différents degrés. Et hier, avoir déballé ce que j'avais sûr le coeur depuis des années à réouvert quelques cicatrices en moi dont le manque d'un être auquel je suis lié. Je ne connaissais pas mon second frère jumeau, je ne l'ai jamais connu. Mais je sais qu'il me manquera toujours, quoi qu'il advienne. Gabriel ajoute ensuite, en prenant ma main, que je peux me confier à lui si jamais j'ai besoin de le faire. Je lui souris et baisse le regard sur la table. « Merci, je souffle alors doucement avant de relever les yeux vers lui, et tu sais que je suis toujours là, si tu as encore envie de me parler ». J'esquisse un léger sourire et attends sa réponse.

Je pense pouvoir essayer de me mettre à ta place et savoir ce que tu ressens. Ça doit pas être évident mais je pense à cette heure-ci que beaucoup vous soutiennent à l'extérieur. Elle me dit merci et me propose de lui parler de ce que j'avais à dire l'autre matin. J'aimerais me confesser, à Dieu, à toi, je ne sais pas trop comment ça marche. Pour tout ce que j'ai dis ici qui était soit méchant, soit dit dans l'unique but de me ramener des suffrages au sas. Pour les mauvaises actions que j'ai faites, comme le coup de la radio par exemple ou l'autre soir sur le prime avec Pénélope. Je crois que le fait d'être médiatisé comme ça dans une émission comme Secret Story, de voir que j'avais une certaine place au sein du jeu à travers les magnétos, mes relations avec les candidats ici, et tout le reste... ça m'est monté un peu trop à la tête au point de ne plus avoir de limites. Je regarde Léna en tenant sa main avec les deux miennes. C'est pour ça que je suis un peu dégoûté de tout en ce moment et que j'envisage de quitter la maison ce soir. Une larme coule sur ma joue. Mon objectif était de gagner mais est-ce que je suis toujours en mesure d'y arriver ? Est-ce que j'en ai envie ? Mon secret n'a toujours pas été dévoilé et c'est la seule chose dont je suis fier actuellement.

Gabriel me soutient et m'affirme que à l'extérieur, il est sûr que le public est compréhensif quand à notre secret et qu'il ne se fait pas de soucis sur le jugement des gens. « Pour être honnête, l'intitulé de mon secret me déplaît au possible ... Je le trouve dramatisant, et j'espère que le public ne verra pas en moi une meurtrière ... » je souffle la voix étouffée, déçue par ce que la production nous a forcé à faire pour intégrer l'aventure. Finalement, Gabriel se confesse à moi sans crier gare, et je l'écoute attentivement. Il me parle de ses mauvaises actions, de tout ce qu'il considère comme être un pécher dans ses actions depuis qu'il est ici. Il me parle de ce que les caméras ont comme effet sur lui, de qui il devient lorsqu'il est à la télévision, lorsqu'il se rend compte qu'il a de l'importance. Je grimace légèrement en l'écoutant, et lorsqu'il ajoute, comme un point final, qu'il pense à quitter l'aventure ce soir, j'ouvre de grands yeux et me décide à me lever de la table pour m'approcher de lui. Je m'assois face à lui et prend sa tête entre mes mains. Je le regarde dans les yeux, marque quelques secondes de silence, puis alors je souffle à voix basse : « Tu sais, Gabriel, il y a un dicton qui dit que les fous ne savent pas qu'ils sont fous ... Et je pense que cette phrase peut s'appliquer à beaucoup plus de choses qu'on ne le croit. Tu es encore assez réaliste pour te rendre compte de l'effet des caméras, et c'est pour toute ses raisons que tu es quelqu'un de bien, d'accord ? mes mains se resserrent légèrement sur ses joues et je reprends : Nous sommes dans un jeu ou seuls les meilleurs restent. Nous usons tous de stratagème pour marquer le public, certains plus que d'autres, j'en conviens. Et tu as décidé de jouer tes cartes dans cet ordre et tu as réalisé l'aventure que tu as réalisé. Tu as peut-être fait des erreurs, oui, on en fait tous, mais tu n'as rien fait d'impardonnable. Et quand bien même à tes yeux si, tu l'as fait, il n'y a qu'une personne qui peut nous juger, et je la connais suffisamment pour savoir que tes actions ici ne sont pas répréhensibles autant que tu le penses ... Je lève les yeux au ciel pour bien appuyer de qui je parle, et finalement j'ajoute à nouveau : Tu t'es peut-être égaré, Gabriel, mais réaliser que tu es perdu et venir m'en parler montre que tu as encore beaucoup à nous prouver, d'accord ? Ne fais pas cette erreur stupide de quitter l'aventure maintenant. Recentre toi sur qui tu es, dans ton coeur, d'accord ? Et fais toi confiance. Car si il y a une seule véritable personne avec qui tu peux résoudre tes problèmes, c'est toi même. Et si tu as encore suffisamment de lucidité pour voir ou tu as péché, alors tu as la capacité de faire évoluer les choses. J'ai confiance en toi ».

Je fais mine d'acquiescer, je ne me souviens pas de l'intitulé exact de son secret, mais si c'est retravaillé de façon littéraire pour faire genre "bien" je comprend ce qu'elle veut dire. Après mes quelques confidences elle vient s'assoir près de moi en prend ma tête entre ses mains. Des mains douces, avec une fermeté pourtant dans son regard et dans la façon de me tenir. Les fous ne savent pas qu'ils sont fous. Mais moi je le sais. Elle me dit que je suis quelqu'un de bien, la pauvre... si elle savait ne serait-ce qu'un dixième de tout ce que j'ai fais ici. Elle dirait pas ça. En espérant que ça ne ressorte pas sur le prime d'ailleurs. Une larme coule sur ma joue. Je suis perdu Léna, complètement perdu. Je ne pensais pas qu'une telle aventure serait si dure à vivre. Je suis sur les nerfs... c'est trop. Je me suis créé un compte Twitter appelé "Le Gagnant de SS12". J'avais de l'ambition, celle d'aller loin sans encombre et gagner. Celle de surpasser tout le monde ici. Je pense avoir réussi à me faire une place la première semaine. On n'avait que mon nom à la bouche durant les deux premiers jours. Et c'est ça qui m'a fait dévier de la course à la victoire. Je le sais aujourd'hui... je m'en rend compte. Et Léna est là face à moi, peut-être pour me ramener sur le droit chemin ? À moins que je ne m'en prenne qu'à moi même et que je rétablisse l'ordre des choses en quittant ce jeu ce soir. "Tu t'es peut-être égaré, Gabriel, mais réaliser que tu es perdu et venir m'en parler montre que tu as encore beaucoup à nous prouver, d'accord ? Ne fais pas cette erreur stupide de quitter l'aventure maintenant. Recentre toi sur qui tu es, dans ton coeur, d'accord ? Et fais toi confiance. Car si il y a une seule véritable personne avec qui tu peux résoudre tes problèmes, c'est toi même." Ses mots résonnent en moi comme le son des cloches dans une cathédrale : ça me prend aux tripes, mon coeur s'emballe, mes nerfs se crispent. Alors j'essuie à nouveau une larme qui coule sur ma joue. Est-ce vraiment une erreur que de partir de ce jeu ? Je pense pas que gagner soit utile. J'avais une envie en venant ici et... Je me reprend, n'en dévoilons pas trop tout de même. Enfin, je ne peux rien dire de plus ça concerne mon secret. Ce secret. Il m'en aura fait voir des vertes et des pas mûres celui là quand on y pense. Une semaine, c'est ce qu'il me reste à tenir avec. Est-ce que j'y arriverai ? À moins que quelqu'un ne le découvre avant la Demi-Finale. Je ne sais pas... "J'ai confiance en toi". Je la regarde droit dans les yeux. Si on m'avait dit en entrant ici que je serais descendu aussi bas; je ne l'aurais pas cru, ou alors je serais parti. Je vais réfléchir... jusque ce soir. Et sur le prime je prendrai ma décision... je pense.

Gabriel m'écoute attentivement, mes mots semblent avoir un impact percutant en lui, ses pupilles se dilatent parfois, sa mâchoire se sert, et plus important encore : les larmes coulent. Son corps parle pour lui alors même qu'il tente de mettre des mots sur ses souffrances et ses peurs. Il me parle de la complexité de l'aventure, de comment il avait anticipé les choses et à quel point la réalité de l'aventure était venue le frapper en pleine tête. Plutôt que de le couper, je le laisse se perdre dans ses pensées, réfléchir à cent à l'heure, je le vois articuler certains mots sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Il passe de longues secondes silencieux, puis finalement il reprend en m'avouant que pour lui, quitter cette aventure ne serait peut-être pas une erreur, que ce serait peut-être même la meilleure chose à faire à ce jour ... Puis il s'interrompt en m'avouant qu'il ne peut rien me dire de plus, car son secret lui en empêche, et il termine en laissant planer une épée de damoclès au dessus de sa tête ... « Je ne pourrais rien t'imposer, Gabriel, tu feras ce qu'il te semble le plus juste. Je voudrais que tu restes, par pour moi, pas pour les personnes qui t'apprécient ici, mais bien pour toi même. Car je sais que cette aventure, même si aujourd'hui tu as l'impression que ce n'est plus le cas, tu y tiens. Tu y as mis du tiens, dedans. Tu as donné de qui tu étais et ceux sur tous les plans et ça t'a réussi pendant presque l'intégralité de ton jeu. Alors aujourd'hui, peut-être que tu t'en mors les doigts, mais ça a été stratégie payante. Et si tu n'as plus envie de te battre, si tu te sens comme exclu ou rejeté, bats toi pour ton secret. Car tu y tiens, et je sais que tu veux le défendre jusqu'au bout, j'ai l'impression que c'est plus important que juste ce que tu incarnes. Je peux sentir que ça te touche énormément. Alors si tu ne te bats plus pour toi, bats toi pour ce secret qui je suis sur vaut la peine de se battre. Ne perds pas espoir, Gabriel, pas à deux semaines de la fin de l'aventure ».

Léna s'est jeté en moi comme dans un tourbillon de différentes émotions contraires, les laissant ressurgir une à une chacune leur tour me poussant dans un bordel sans nom au fur et à mesure de son discours. Je reste ... je pars ... je me bas pour mon secret ... mais le plus important c'est qu'il ne soit pas découvert ... J'y ai mis du mien ... ça a été une stratégie payante ... j'écoute volontiers tout ce qu'elle a à me dire et ça rentre en moi comme un couteau dans du beurre. Je sèche mes dernières larmes. Merci pour tout Léna. Je me permet de déposer un baiser sur son front alors que je la prend dans mes bras.

Mes mots semblent avoir de plus en plus d'impact, comme s'ils prenaient de l'ampleur et devenez plus forts que jamais. Finalement, Gabriel me remercie, dépose un baiser sur mon front puis me prend dans ses bras. Je ressers l'étreinte à mon tour autour de son corps et l'embrasse dans le cou. « Ne me remercie pas, je souffle à voix basse prêt de son oreille, c'est moi qui te remercie d'être venu m'en parler à temps, avant que tu ne fasses peut-être une bêtise ... ». Je reste contre lui quelques secondes supplémentaires, le sers bien fort contre moi, puis me recule, consciente que si je veux pouvoir changer de sujet, c'est maintenant ou jamais, j'ai l'impression que Gabriel a traversé suffisamment d'émotions pour l'instant. « Et sinon, dis moi, Gabriel ... je dis en le regardant avec un petit sourire en coin, Mon frère te plait toujours ? ».

Des bêtises. Je n'en serais pas à mon premier coup d'essai. Alors qu'elle se retire pour reprendre sa place je me replonge dans mes céréales bien sec. Elle me pose une question pour changer de sujet. J'inspire profondément. Je ne sais pas s'il me plaît... enfin, je ne me mettrai pas en couple avec si c'est la question. C'est purement physique. J'ai bien conscience que parler des histoires de cul avec sa soeur c'est pas la meilleure chose qui soit, d'autant plus que c'est sa soeur jumelle... Et toi ? Maintenant que tu as tiré un trait sur Hadès... tu envisages quelque chose ici avec ... un autre garçon ?

Gabriel m'explique que non, il ne se mettra pas en couple avec mon frère, et lorsqu'il mentionne l'aspect purement physique entre eux, presque bestial, je préfère ne rien dire et me contente d'avaler ma salive. Finalement, après un court silence, je réponds : « Très bien, alors, parce que si tu avais envisagé quelque chose de plus sérieux, je n'aurais pas été contre, je dis avec un léger sourire, contrairement à il y a quelques semaines en arrière, je veux dire ». A l'époque, je n'avais pas du tout envie de voir mon frère se mettre dans une relation avec Gabriel, aujourd'hui, après avoir vu l'aspect humain de celui-ci, je n'y vois plus aucun inconvénient. Finalement, Gabriel me demande si, maintenant que Hadès est hors de ma vie, un autre garçon serait susceptible de prendre sa place. Je grimace légèrement et fais mine de regarder ma pomme et mes céréales. Puis je relève les yeux vers le garçon, et dans une voix un peu gênée réponds : « Personne à proprement parler ... Enfin, je veux dire, j'ai été vaccinée, vraiment, avec cette histoire autour d'Hadès ... Mais ... mais ... ma voix marque une petite pause, presque étranglée, je crois que si je devais choisir quelqu'un ici, je dirais qu'Adel me plait beaucoup ... ». Je me stoppe immédiatement, fautive, puis relève les yeux vers Gabriel pour voir sa réaction. Je n'ai pas parlé avec Adel depuis un moment, aussi, peut-être l'ai-je idéalisé, mais son comportement à mon égard et sa protection m'ont énormément touché, et je suis heureuse de pouvoir composer avec lui pour m'aider à avancer et me reconstruire pleinement.

Il semblerait que si l'envie m'ait prise de me mettre en couple avec son frère, j'en reçoive sa bénédiction. Je souris. Ça n'empêche qu'on peut garder contact à l'extérieur vous deux et moi, et être ... amis. Une fois dehors nul doute que j'irai trainer ailleurs que dans les pattes de Coco. Il y aura plus de choix qu'ici et ma médiatisation donnera sûrement envie à mes groupies de venir vers moi. C'est vrai que ça a beaucoup changé depuis le début. Tout a changé. Les relations, les départs, ... Deux mois c'est court, mais ça peut être très long. Elle me sort alors le nom d'Adel. Wouh oh ! T'es au courant qu'il m'a l'air plus axé sur ... les hommes ? Je ne suis pas du genre à catégorisé les gens mais il ne me semble pas l'avoir entendu dire qu'il aimait aussi les femmes. Même si y avait un jeu de séduction avec Sheila. Et tu lui en as parlé ?

Gabriel me parle de notre potentielle amitié à l'extérieur et j'acquiesce dans un sourire sincère. « J'y compte bien ! J'espère vraiment garder contact avec certaines personnes après cette aventure, et tu en fais parti, saches le ». Je garde ce joli petit rictus sur mes lèvres tandis que, pensif, il me parle des changements qui ont opéré ici entre les arrivées et les départs ... Je ne peux que comprendre. « Les seuls vrais départs qui m'ont touché sont parmi les derniers ... Il n'y à que Karl et Mattéo qui ont vraiment laissé comme un petit vide, tous les autres ne m'ont pas vraiment fait ni chaud ni froid, je ne les connaissais pas ... ». Alors que Mattéo avait partagé une mission avec moi pendant plusieurs semaines et Karl avait partagé la première dimension à mes côtés et offert sa protection. Je lui devais beaucoup également, et son départ avait laissé un petit vide en moi. Finalement, alors que je mentionne le nom d'Adel, Gabriel semble un peu perplexe et tente de me ramener à la réalité en me parlant de l'éventuelle homosexualité du jeune homme ... Je hausse les épaules. « De ce que j'ai vu d'Adel, il y a plus en lui qu'une simple orientation sexuelle, et quand bien même il serait gay, et bien tant pis, il reste une personne à qui je tiens énormément ... Je n'ai pas dit que je voulais foncièrement une histoire avec lui, simplement que si j'étais amenée à avoir une nouvelle histoire ici, ce serait avec lui, car il m'a prouvé que je pouvais lui faire confiance ... Gabriel me demande ensuite si je lui en ai parlé ... Je grimace alors et réponds : Non, je suis trop timide pour ça ... Tu penses que je devrais ...? ».

Lorsqu'il me confie qu'il a envie de me revoir à l'extérieur, je lui souris en retour, ça me fait plaisir, je passe ma main sur la sienne quelques secondes et passons à la suite. Il m'explique qu'il a enchainé les départs compliqués cette saison et que ses amies lui manquent. « Je sais, ça peut être très difficile, parfois, et je pense que je risque de beaucoup souffrir si je reviens du SAS de demi finale et pas certains de mes alliés ... Mais rien n'est moins sur, seul l'avenir nous le dira ». Finalement, il me confie que pour pouvoir voir ce qu'Adel pense de moi, il faudrait que je lui parle pour savoir ou les choses peuvent aller. Je décide donc de prendre mon courage à deux mains : « Ca fait un bout de temps que je ne lui ai pas parlé, je vais aller de ce pas voir si je peux le trouver, au moins pour prendre un peu de ses nouvelles. Mais tu sais Gabriel, je ne suis pas éperdument amoureuse, hein, je l'apprécie, c'est tout ». Je souris alors comme pour lui dire au revoir, puis quitte la pièce en ajoutant : « Ca m'a fait plaisir de discuter avec toi, merci ».

Après avoir pris ma douche, je me décide à partir vers la cuisine pour manger. J'arrive et je vois Charles. A vrai dire, j'ai très envie de partir de la cuisine, je n'ai pas envie de le voir maintenant. Je suis assez déçue de lui. J'entre tout de même dans la pièce à contre-cœur. " Bonjour. soufflais-je. Je lui fais dos et me sers un verre d'eau.

Cela fait longtemps que je n'ai plus eu l'occasion de me retrouver seule avec Charles dans une pièce. Je n'avais pas sentit de soutien de sa part cette semaine, et j'avais même surpris un moment intime avec Adel. Je ne savais pas comment aborder la chose, j'attendais de voir comment lui allait réagir. Je le salue, il se place derrière moi et se montre rassurant quant à la révélation de mon secret. Je souris à peine. " Merci, le contraire m'aurait étonné... quoi que. " dis-je. Ma perception de lui avait quelque peu changé, j'étais étonnée de découvrir certaines facettes de lui.

Soudain, le Charles confiant laisse place à un Charles gêné. Peut-être est-ce enfin le moment où il m'avouera tout. Bien que j'aime beaucoup Charles, je suis énormément déçue de lui et je serai intransigeante là-dessus. Il tente de m'expliquer les choses, il a du mal à le faire. Je ne le quitte pas du regard. Il m'avoue n'avoir pas tenu sa parole. " Qu'est-ce que tu as fait Charles ? " dis-je en croisant mes bras. Je n'ai envie de transmettre aucune émotion. J'attends de savoir juste de savoir.

Charles crache le morceau. Je manque de m'étouffer. Il a couché avec Adel, ici ? Je savais qu'il s'était passé quelque chose entre eux, mais pas ça. " Devant les caméras ? " C'est la seule chose à laquelle je pense à l'instant. Je me sens humiliée, de me dire que les téléspectateurs le savent avant moi. " Et tu ne penses pas que tu aurais pu me le dire avant ? Ca ne date pas d'hier. T'avais pas un jour, ni deux jours, mais quatre jours pour le faire avant. Tu fais ta vie, sans même te soucier de comment je vais. Moi je suis dans mon coin, à réfléchir à si je vais rester ou non après le départ de mon frère pendant que toi... " Je repense à tout, et l'air de rien ça me dégoûte de m'être senti mise de côté par la personne que je considérai la plus importante ici avec Corentin. " Et j'ose dire à Corentin que si je reste c'est pour lui et toi. Mais quelle conne j'ai pu être. " Je me lève, je suis bien trop énervée pour rester assise. " Le problème c'est pas ce que tu as fait Charles... Mais la manière dont tu l'a fait. " Il a une attirance pour Adel, et je ne lui en veux pas car on ne sait pas contrôler ces choses là, mais jouer sur les deux tableaux et délibérément blesser quelqu'un qu'on apprécie ça me dépasse.