Jour 29

Bol de céréales entre les mains, je me ramène ici.

Je me ramène à mon tour dans la terrasse, histoire de prendre un peu le soleil après ce froid glacial et j'observe que Corentin est déjà là. Lunettes de soleil sur le nez, j'avais la tête des mauvais jours après l'affreux prime que je venais de passer. Je m'installe donc à mon tour sur la terrasse en lâchant un petite « Salut » persuadé qu'il y avait encore quelqu'un qui avait encore à redire sur mon comportement ici. Corentin ne me connaissait pas puisqu'on avait jamais réellement parler mais au moins je pourrais prendre le soleil tranquille.

Alors que je déguste mon bol de céréales, Sheila et Diem font leur arrivée. Il est vrai que je n'avais pas vraiment eu le temps de discuter avec les deux nouvelles et d'apprendre à les connaître en profondeur, donc c'est peut-être le moment de le faire. La brune me salue avec un maigre salut. Elle se sent encore un peu mal par rapport à hier soir. « Tu gamberges par rapport à Charles et tout ? ». C'est parti dans tous les sens, hier soir... et même si j'ai été très déçu par certaines personnes hier, je me dois de réconforter celles qui n'ont rien à voir avec mes story. Je demande ensuite à Diem... « Bien dormi ? ». Elle est l'une des rares pour qui le prime a été assez chill.

J'arrive sur la terrasse. Il y a déjà du monde. Ca change ce décors enneigé. " Qu'est-ce vous faites dehors par un temps pareil ? " Je me frotte les bras pour me réchauffer et prends place près de Corentin. " Bravo pour hier. " Avec toutes ces histoires je n'ai pas eu l'occasion de le féliciter.

C'est fou ce que ce soleil me faisait un bien fou, un nutritif pour les ports et il en fallait peu pour me redonner un minimum de moral. Corentin vient ensuite me confronter par rapport à ce qui s'était passé hier. Il me demande si j'étais encore en pleine réflexion. D'un sourire, les yeux fermés alors j'étais allongée, je viens lui répondre. « Je passe juste pour une trainée aux yeux de tous grâce à lui alors que je n'ai fait que défendre ma dignité en tant que femme, mais soit, je fais mon jeu, même si ça m'impose de rester seule. Il fait le sien et on verra bien qui en sortira gagnant à la fin. » A vrai dire j'étais assez mal parti pour les prochaines semaines et je sentais le couteau des nominations bientôt me tomber dessus. Diem et Mona-Lisa nous rejoignent alors et d'un maigre. « Salut » je viens me repositionner confortablement allongée sur le banc.

Alors que je commence à discuter avec Sheila et Diem, Mona fait son arrivée, et nous demande ce qu'on fait dehors avec un temps pareil. « Vu la chaleur qu'il a fait, faut bien profiter d'un peu de froideur, non ? ». Et là, je ne parle pas de l'atmosphère qu'il y a dans la maison. Elle me félicite ensuite pour hier soir. « Merci ! Ca fait du bien de ne pas avoir le stress des nominations, cette semaine. ». Je parle trop vite là. J'ai très peur pour Léna après ce qu'il y a eu hier soir... Diem m'avoue ensuite ne pas avoir pu s'empêcher de s'inquiéter pour Arthur, hier soir. « En fait, hier soir, tout le monde avec ses préoccupations... je vous défie de trouver une personne qui a bien vécu ce prime. ». Je les mets au défi. Sheila me répond alors qu'elle passe pour une traînée aux yeux de tous à cause de Charles... « Et le fait que tu te sentes souillée, meurtrie est totalement normale... après, en commençant à connaître Charles, je pense qu'il a certains principes, et qu'il n'aime pas trop ça. Mais en même temps, tu profites de la vie, mais en même temps, peut-être qu'il n'était pas d'humeur hier soir. ». Oh et puis merde, je n'ai pas envie de me mouiller par rapport à eux deux, c'est mon droit quand même, non ? J'aime bien tout le monde, moi.

C'est la première fois que je parle avec Diem, elle m'intrigue, c'est le moment idéal pour apprendre à la connaitre. " Après ta première semaine, tu te plaît bien ici ? " J'ai l'impression qu'elle a tissé des liens avec Kirsty et que toutes les deux ont moins trouvé leur place que Sheila et Adel. D'ailleurs, Sheila me salue à peine, je fronce les sourcils. " Ne mélange pas tout Sheila. Je tiens à préciser que je ne suis pas Charles. " J'ai l'impression qu'elle se place en tant que victime et qu'elle pense que tout le monde est contre elle.

Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un petit rire lorsque Charles me dit qu'il a certains principes. « Si juger les gens sur leur sexualité fait parti des principes de Charles, j'ai peur à voir du reste de sa personnalité. » A vrai dire, ce qu'il avait fait hier, c'était purement et simplement du slutshaming, en 2018 tout de même. Mona Lisa, voyant que je n'étais pas forcément dans mon assiette vient tout de même en rajouter une couche en me reprochant de la confondre avec Charles. « Oh excuse moi, j'ai cru confondre l'espace d'un instant vu que tu avais l'air tellement occupé à le défendre hier. » rétorquais-je d'un air ironique et faussement désolé. On repassera sur la solidarité féminine. Je replace mes lunettes correctement, toujours en train de bronzer.

Sheila me dit que si les principes de Charles, c'est de juger les gens, alors elle a peur de voir le reste de sa personnalité. C'est vrai, quand même, qu'il a été maladroit. Et je suis curieux de voir pourquoi il semble aussi fermé. Je suis certain qu'il a eu des blessures, dans le passé. Je pense qu'il va falloir que je creuse un peu... j'aime ça, creuser pour découvrir les gens. Un double sens dans cette pensée ? Nooon, pas du tout. Diem voit la vie en rose, et un accrochage fait irruption entre Mona et Sheila. « Les filles, s'il vous plaît... ». Je sens que je vais encore me retrouver au milieu d'une embrouille, moi...

J'écoute Diem. Sims grandeur nature ? Pourquoi pas. Elle m'explique qu'elle ne se met pas des les conflits, tout comme moi. " Tu fais bien, ça sert à rien de se prendre la tête pour des bêtises. " Parce qu'ici, tout est multiplié, déformé. D'ailleurs, c'est bien ce que fait Sheila en me confondant avec Charles. Bien que je sois proche de lui, je ne me suis aucunement mise sur Sheila hier. "Pauvre victime. " J'ai passé mon temps à défendre Charles ? Elle ne voit que ce qu'elle veut voir. " Donc dire à Charles que cette histoire ne vaut pas la peine de s'énerver c'est le défendre ? " Elle aura perdu l'occasion de se taire. " Mes principes font que je ne ferai pas ce que tu as fait, mais en aucun cas j'ai jugé ton comportement de salope. Mais si tu veux m'énerver, j'peux le faire. " Sheila et Gabriel, c'est la même chose au final. Ils vont là où est la facilité.

J'écoute Mona nous sortir des grands discours comme quoi elle ne jugeait pas, comme quoi elle n'avait que tenter d'apaiser la tension, mais les mots ont un poids et j'avais senti tous les sous entendus derrière la simple phrase lancée à Charles. « Par ce que t'es incapable de voir à qui est la faute dans toute cette histoire, tout ce qui t'intéresse c'est d'avoir ton petit cul collé derrière celui de Charles en espérant qu'un jour il en fasse quelque chose. A vrai dire, quand j'y pense, on est pas si différente que ça toi et moi Mona. » J'esquisse un sourire amusé plein de fausseté. Après nous avoir sorti de grandes tirades sur ô combien elle ne jugeait pas les gens, elle vient à son tour à me traiter de salope. « C'est ÇA que j'attendais, voilà ton vrai visage. » fis-je en la pointant du doigt. Un rire nerveux s'échappe avant d'ajouter. « Ne viens pas me faire des grands discours pour me dire à quelle point tu es parfaite si c'est pour avoir les mêmes intentions que ton petit copain la seconde suivante. » Quelle hypocrite celle-là. Ça m'avait au moins permis de me réchauffer un peu.

Et ça y est, je ne sais plus où me mettre... qu'est-ce que je fais, maintenant ? Tiens, je continue mon bol de céréales.

Je soupire aux propos de Sheila, elle est à côté de la plaque. Et le pire, c'est qu'elle ose dire qu'on se ressemble au final. Mais elle semble oublier certaines choses. " Je te pensais plus réfléchie. " Parce qu'elle se voile la face, à la place d'assumer ce qu'elle a fait, elle préfère mettre la faute sur les autres. " Tu vois, tu parles de ''faute''. Mais personne n'a fait de fautes, c'est toi qui cherches absolument à avoir une victime et un coupable. Assume un peu ce que tu as fait aussi, personne ne peux t'en vouloir. " Parce que c'est humain, et contrairement à ce qu'elle pense, je m'en fous de ce qu'elle fait et avec qui. "Tu compares encore l'incomparable. " Ca fait un mois que je suis là, et j'apprends à connaître Charles, après une courte discussion elle couche avec Gabriel. C'est physique pour elle, pas pour moi. Je lève les yeux au ciel. " La vérité c'est que tu voulais t'embrouiller avec tout le monde et que t'as réussi ton coup. Je n'avais aucune mauvaises intentions envers toi. Tu veux te faire passer pour une victime, mais t'es juste une vicieuse qui prise au piège tente de rejeter la faute sur les autres. " Elle commence à m'énerver à rien assumer. Je la vois sous un autre jour.

Je n'ai presque pas dormi de la nuit, rongée par les histoires. A peine levée, habillée d'un sweat beaucoup trop large qui me tombe jusqu'au dessus des genoux, les cheveux attachés dans un chignon négligé, les lunettes de soleil sur les yeux pour cacher les cernes qui s'y sont creusées - à force de larmes amères, de peine salée. Je passe brièvement dans la cuisine pour me faire mon café, et l'emmène dehors avec moi, pour prendre l'air. Sur la terrasse, s'est formé un petit groupe d'habitants. Je les rejoins, un bonnet sur la tête, mes baskets faisant craqueler la neige artificielle posée sur tout l'intégralité de l'extérieur de la maison. « Salut. » je me pose à côté de Corentin, dépliant mes jambes pour les faire appuyer sur la table, prenant un coussin sur mes genoux et allumant ma clope tout en commençant à boire mon café.

Je rigole. Elle pensait vraiment m'apprendre ce qui était réfléchi ou non. C'était la première à raconter de la merde et elle venait me chercher des noises ensuite. « Tu es la première à te voiler la face par rapport à ton petit copain problématique qui slut-shame tout ceux dont la sexualité ne lui plait pas et tu viens me faire la morale ensuite ? Pas à moi Mona, pas à moi. » Je soupire avant d'ajouter. « A quel moment je n'ai pas assumé ? A quel moment j'ai dis que je n'avais jamais rien fait avec Gabriel ? On a vu les images, ça me servirait à quoi de le nier ? » Mais elle le faisait exprès c'était pas possible d'être autant à coté de la plaque que ça. Je me replace tranquillement ensuite sur mon banc tandis que je venais lui faire un signe (ouss)t de la main. « Trace ta route ma grande. » Je me contente d'un pouffement vers Diem, remettant mes lunettes en place. Je vois ensuite que Chani arrive à son tour à la terrasse. J'esquisse un sourire sincère repensant à ce qu'elle avait vécu hier, me relevant légèrement. « Ça va mieux ma belle ? » lui demandais-je, bien peu au courant du fait qu'elle ai pu débarquer hier dans la salle du télescope.

Sheila et Mona-Lisa se piquent, Diem s'essaie à jouer les mères thérésa et Corentin mange ses céréales. Pour l'instant je n'prends pas part à la conversation, me concentrant sur mon café, à peine commencé déjà terminé. Ma clope, elle, prend plus de temps à se consumer. J'reste silencieuse, toujours incroyablement blessée. Puis Sheila me pose une question. Je prends un air indifférent « Pas vraiment non. » je tire sur ma clope, rejetant la fumée opaque dans l'air frais.  « Je voulais parler à Arthur, hier soir, mais il s'est endormi en charmante compagnie. » j'ajoute alors, très neutre, sans en dire plus, ni moins. Sheila a très bien compris, je le sais.

Je regarde donc Chani un instant alors que je sentais une accusation dans l'air. Pas toi Chani. Ce n'était pas vraiment le meilleur moment d'en discuter mais c'était quelque chose qu'il fallait crever maintenant ou jamais. Je n'étais pas du genre à laisser trainer les choses et encore moins quand mes dernières relations amicales dans le jeu en dépendait. « Il ne s'est strictement rien passé et tu le sais. » me contentais-je d'ajouter calmement en regardant Chani dans les yeux. « Si tu veux tout savoir, je suis allé dormir dans la salle du télescope pour être au calme, en dehors de l'agitation du prime. Arthur est venu plus tard alors que je dormais, il s'est couché un peu plus loin, fin de l'histoire. » Justification nécessaire après tout ce qu'avait vécu Chani hier. J'espérais que Chani ne me pensait pas capable d'être réconfortante avec elle toute la soirée pour ensuite me taper son petit copain dans son dos. Il me restait encore certains principes.

Il faisait tellement fois, qu’il s’agisse du lui où nous logeons ou de l’intérieur de nos si petits corps... lunettes sur le visage, j’arrive a la terasse fort mal édifié. Les prochains jours risquent d’être longs, cependant je ne sais pas quelles seront les réactions des habitants par rapport a mon secret. « Bonjour. » dis-je, tête baissée, sans avoir réellement chercher a regarder qui se trouve autour de moi. Je suis dans mon monde; ou plutôt accroché aux morceaux de ce monde qui s’écroule.

Je laisse Sheila se justifier, puis je hoche de la tête « Je le sais » je conclus alors, dans un regard entendu. Elle sait que je sais, maintenant je n'en parlerais plus, elle et moi, on s'apprécie. Le message est passé. Puis là, il y a Hadès qui débarque. J'le regarde de haut en bas, j'serre la mâchoire. Il en a, des couilles, après tout ça. J'ai envie de déblayer, mais j'veux pas lui donner cette satisfaction. Toujours est-il que je pense encore à atteindre la finale, et que je dois donc m'habituer à sa présence jusqu'à ce qu'il dégage. « Tiens. Bien dormi Hadès ? Pas trop difficile d'affronter ton visage dans la glace, ce matin ? » je décide de le piquer, l'amertume aux lèvres, la sagesse dans le corps.

Visiblement, on arrivera jamais à s'entendre. Diem essaye de calmer les choses, j'échange un sourire avec elle. Je n'ai pas de temps à perdre avec les idioties des autres. "Mais pourquoi t'essayes absolument de rejeter la faute sur quelqu'un alors ? C'est que tu ne l'assumes pas tant que ça. " Parce qu'au final rien n'a été dit sur elle, c'est plutôt Gabriel qui en a ramassé. " J'ai pas de temps à perdre avec toi. J'ai bien compris ton petit jeu. T'essayes de te faire passer pour la victime pour qu'on te plaigne. Charles parlait de Gabriel et tu prends tout pour toi. Si c'est du temps d'antenne que t'essayes de gagner, ne compte pas sur moi pour t'aider. " Je soupire, c'est l'aventure qui lui est montée à la tête ? " Retiens-bien que je n'avais rien contre toi Sheila. Tu as tout mélangé et tu t'attaques à la mauvaise personne. " Je me lève. Entre temps, Chani est arrivée, j'ai de la peine de la voir dans cet état. Je la salue. " J'espère que ça va mieux, je suis là si jamais tu veux en parler. " Parce qu'après réflexion, elle n'a pas été honnête avec Arthur, mais la trahison qu'elle vit est pire. J'ai vécu la même chose et je ne peux qu'avoir de l'empathie pour elle. Je pars du jardin, je n'ai plus de temps à donner à Sheila, que je réponde, c'est ça qu'elle a envie. Puis Hadès arrive, je n'ai pas envie de me mêler de ça.