Jour 18

J'arrive dans la cuisine pour me faire un petit café pour me réveiller que je bois tout doucement avec deux ou trois biscuits de petit déjeuner.

Après le petit passage par la salle de bain, c'est l'heure de se faire un bon petit déj. Après toutes ces journées de famine, je l'ai bien mérité. Je fais donc mon entrée dans la cuisine, et je vois que deux personnes sont présentes : Arnaud - à qui je dis avec un grand sourire : « Bonjour à toi, bien dormi ? » - puis... Blair - à qui je dis, avec un visage un peu moins ouvert, cette fois : « Ah... euh... bonjour. ». Les problèèèèèmes, on adore. Cette semaine, je sais qu'il va falloir que je me rachète auprès d'elle et Chani... mais d'abord, je préfère tester la température. Je me sers donc du café, une tartine beurrée, je m'installe, et j'attends de voir comment les choses évoluent.

Et c'est bien ce que je pensais... elle fait la gueule, on adore. Bon, quelle approche vais-je tenter ? Improvisons, tiens. Dans la vie, il faut toujours improviser. « Tu peux me passer le lait, s'il te plaît ? ». En même temps que je dis ça, je la cherche un peu du regard pour voir si il y a moyen de discuter ou non... peut-être qu'elle m'ignore juste pour me voir ramer, qui sait. Donc tout se jouera dans le regard.

Je salue Corentin. " Ouais bien dormi et toi ?" Puis je salue Blair en souriant. " Bonjour Blair." Oulà ça sent les tensions j'aime ça mais pas dés le matin.

AH, elle est vraiment remontée. L'intonation, l'agressivité de sa question laissent clairement deviner que ça va être assez compliqué. Mais on va y arriver... des problèmes comme ça, j'ai l'habitude d'en avoir en dehors, et je finis toujours par retomber sur mes pattes. La patience et la persévérance sont les clés. Bon bah c'est le moment du procès, je crois. « Je comprends ta blessure... c'est vrai que je n'ai pas été très fin en disant ces choses là. Mais on ne se connaissait pas encore, et j'avais envie de chercher les secrets, de jouer... un peu comme tout le monde ici. ». Dans une situation pareille, la plus grande erreur aurait été de dire que je ne pensais pas ce que j'ai dit. Après, ne vendons pas la charrue avant les boeufs, peut-être que je vais finir par le dire pour retomber sur mes pattes. On ne sait pas comment évolueront les choses. Arnaud me dit ensuite qu'il a bien dormi. « Ouais, j'ai bien dormi aussi. ».

Elle ne montre rien, elle reste totalement impassible afin de m'écouter. Au moins, elle entend ce que j'ai à dire, c'est déjà ça. Elle m'expose ensuite son point de vue... et ce n'est pas le fait que je la qualifie de transsexuelle qui lui a fait le plus mal... mais les détails que j'ai donné autour. « Je comprends totalement. ». Même si il y a une part de vérité dans ces détails, il est vrai que je n'avais à les citer un à un devant la France entière. « Et ce qui t'a blessé aussi, je pense, c'est le fait que je dise ça devant des millions de personnes. Et je ne suis pas quelqu'un qui fait attention aux caméras, donc je l'ai dit nature peinture, et je m'en excuse, car ce n'était vraiment pas cool, lorsqu'on prend du recul. ». Je la regarde ensuite, puis je lui dis : « Regarde, tu as des cheveux soyeux, des yeux noisettes, de belles pommettes, un corps excellemment travaillé. Je peux t'assurer que tu es une très belle femme. ». Essayerais-je de me faire pardonner ? Evidemment. Je mets en avant tous ses atouts afin de lui prouver que c'est une bombe, et il n'y a pas plus beau cadeau de la nature et du chirurgien esthétique qu'être une bombe. Je la regarde avec passion, quand je dis ça, afin de lui prouver que je le pense vraiment.

Millions de personnes ou pas, jamais elle ne fermera les yeux devant ça ? Elle est difficile, j'aime bien ça. Ca donne un peu de challenge. Après, c'est vrai que je n'aurais jamais du parler des détails physiques, mais bon, ce qui est fait est fait, maintenant. Elle dit ensuite qu'elle prend en compte mes excuses mais qu'elle ne les acceptera que quand la pilule sera passée. « Déjà, je suis content que tu aies écouté ce que j'ai à dire. Maintenant pour le reste... advienne que pourra. ». Même si j'espère sincèrement qu'elle me pardonnera. Bon, mon petit déj est terminé, il est temps pour moi de m'envoler vers de nouvelles aventure. Je salue Blair et Arnaud, puis je quitte la cuisine.

J'arrive dans la cuisine, c'est la première fois que je vois Mattéo, je suis contente d'assister à ça. " Oh Mattéo, tout va bien ? Tu es sûr que tu n'as pas besoin d'être ausculté ? " C'est assez louche de le vois autant dormir.

Je suis heureuse d'enfin voir ce fameux Mattéo. J'en entends parler, mais je l'entends peu. Il dort beaucoup, nous sommes assez inquiets. Je donne un coup de coude à Charles suite à sa remarque. "Tu penses ce que tu dis ? '' Il ne faut pas rire avec ça. Il le dit pâle je le regarde un peu inquiète. " Est-ce que tu te sens bien ? Bouffées de chaleur, nausées ? "