Lundi 4 Septembre - Léonie et Hayden

La nuit plane sur Paris, et l'ambiance dans les rues est digne de celle des films. Main dans la main, je marche aux côtés de Léonie, bien loin de l'excitation du plateau et de la fin de l'aventure. Ils vont bientôt nous appeler pour le prime. Nous devons avoir l'équivalent de vingt-quatre heures de tranquillité. Le ciel est dégagé, il fait beau, on peut observer les étoiles. « Merci d'avoir accepté. Je souffle à la jolie blonde tandis que ma main ne quitte pas la sienne. Il s'est dit quoi, après ton passage dans la maison des exclus ? Sur nous deux ? » je lui demande alors tout en marchant. Qu'en a pensé le public et la production ?

Lorsque Léonie me demande pourquoi elle aurait refusé de me suivre, je dois avouer ne pas avoir de réponse à lui offrir. Pas de réponse concrète du moins. Alors je réfléchis. L'attraction entre nous semble bien trop réelle pour qu'elle refuse une soirée supplémentaire avec moi, mais jusqu'à tout à l'heure il m'était difficile d'en avoir la certitude. Je réponds donc, avec un sourire malicieux aux lèvres : « Car une fille comme toi se fait courtiser à longueur de journée, et que tu aurais pu trouver chaussure à ton pied avant ma sortie de la maison ». Nous continuons de marcher tandis qu'elle m'expliquer les réactions après notre rencontre détonante dans la maison des exclus. La presse l'aurait donc vu comme un bouche trou d'Olaf. Bon ... Je grimace légèrement. Puis lorsqu'elle m'avoue avoir refusé les plans de la production pour me ridiculiser, je lui souris et laisse quelques secondes de silence tandis que je m'arrête de marcher et tourne Léonie dans ma direction. « Alors merci, Léonie, je dis doucement en plongeant mon regard dans le sien. Mais j'espère que tu as conscience de n'avoir remplacé personne dans la maison des exclus, hein ? Tu as été toi même et ce n'est pas par manque qu'il s'est passé ce qu'il s'est passé, comme ce n'est pas par manque que nous sommes tous les deux là ce soir » je dis en glissant doucement ma main dans son dos.

Une qualité que je viens de découvrir chez Léonie : la modestie. Alors comme ça, elle ne se ferait pas courtiser par des hommes ? Pire, elle les repousserait. Mais bien sûr. Je connais les hommes, la plupart, ils demandent bien moins que le physique de Léonie pour vouloir une relation, et ceux, peu importe le caractère. « Tant mieux pour moi, alors. Ça nous permet de nous retrouver ce soir ». Finalement nos corps se rapprochent et pour toute réponse à ce que je lui ai dit, Léonie vient m'embrasser doucement, je prolonge le baiser quelques secondes puis la laisse se reculer. Lorsqu'elle me dit ne pas toujours trouver les mots, je laisse s'échapper un léger rire d'entre mes lèvres. « Tu n'as pas besoin de mot, pour apporter les réponses que j'attends » je souffle avant d'envelopper son cou dans ma main droite et de l'embrasser à nouveau. Un baiser plus long cette fois, plus assuré. Et entre deux bisous je lui souffle : « Je ne comprendrais jamais comment tu peux saouler des hommes ... C'est tellement improbable ... ».

Lorsque Léonie se met à rire, un sourire se dessine sur mes lèvres. Son rire est doux et fluide, délicat. Lorsqu'elle me demande si je serais donc l'exception qui confirme la règle, une seule réponse me vient en tête immédiatement : « Seul l'avenir nous le dira, je suppose ? Je dis en maintenant mes deux mains sur ses hanches pour la garder prêt de moi. J'ai toujours aimé faire figure d'exception, et je ne compte pas m'arrêter ce soir ». Je la regarde avec un léger sourire amusé à présent, nos visages sont tous proches, je profite de la situation pour scruter son visage avec minutie, le moindre de ses traits, le reflet dans ses yeux, la manière dont elle humidifie ses lèvres et les mordille sous le coup de l'excitation ... Oui, Léonie est une très belle femme, et je suis convaincu qu'elle le sait. Finalement, elle me demande si je réalise être sorti de la maison. Et je dois avouer que pas vraiment, j'ai toujours l'impression d'être en plein dans le jeu, que tout va à cent à l'heure. Mais le fait est que c'est fini. Ca y est, je ne suis plus un membre de Secret Story, mais bien un ancien. Ayant terminé deuxième. A quelques pourcentages prêt, j'avais la victoire. Mais ce n'était pas grave, j'avais remporté un bien meilleur trophée ce soir. Un trophée qui m'avait posé une question et à laquelle je répondais donc : « Tu prolonges l'aventure, en quelques sortes. Je pense que je réaliserais quand j'entendrais la voix de mes amis. Pour l'instant, je suis encore dans une bulle. C'est difficile de se dire que je suis en plein Paris et que je peux aller ou je veux, comme je le décide ... ». J'ai toujours l'impression d'être confiné entre quatre murs, mais une chose est sûre, si la compagnie reste la même, l'ambiance est bien plus agréable que dans la maison des exclus.

« Être patiente ? je lui demande avec un léger sourire, Pour quoi faire ? Tu penses que je peux mettre tes nerfs à rude épreuve ? ». Peut-être qu'elle n'a pas tord. Après tout, elle m'avait vu évoluer dans la maison des secrets pendant deux mois, elle sait un peu comment j'agis tandis que moi, elle reste relativement mystérieuse pour moi, j'ai encore tout à apprendre d'elle. J'approche ensuite mes lèvres des siennes et m'arrête à quelques millimètres de celles-ci. Je me fige pendant plusieurs secondes avant de souffler, toujours dans une proximité maximale « La patiente, c'est réussir à ne pas craquer dans ce genre de moment précis, nos regards sont baignés l'un dans l'autre, nos bouches prêtes à entrer en communication l'une avec l'autre, si tu y arrives, tu seras bien plus patiente que tu penses l'être ». Je reste face à elle plusieurs secondes, avant que nous ne reprenions notre marche. Elle me demande alors si je préfère rester seul ce soir, histoire de prendre du recule par rapport à l'aventure, pour faire le point. Je n'ai aucune envie qu'elle s'en aille, je n'ai pas envie d'être seul, je ne veux pas qu'on se sépare maintenant, et la manière dont elle se mordille la lèvre me laisse entendre qu'elle non plus, elle ne le veut pas. « Te laisser partir c'est offrir sa chance à n'importe quel homme de t'approcher ce soir, et ça, c'est hors de question. Je dis en enlaçant sa main dans la mienne tandis que nous longeons les rues de Paris. J'ai envie de passer toute la nuit avec toi, et rien qu'avec toi ». Tandis qu'elle reprend en me parlant de l'inévitable blues qui m'envahira d'ici quelques jours, je sors un paquet de cigarettes de ma poche et en allume une tout en marchant. « Le pire, je pense, ça va être de retourner en Angleterre. Loin des gens que j'ai côtoyé pendant deux mois », et loin de Léonie également. Sauf si elle décide de me suivre ?