Jour 37

Il fait gris dehors. Inutile de déjeuner dans le jardin, donc. J'attrape des céréales et les manges nature. Toujours ni lait, ni fruit, ni quoi que se soit de frais.

Je débarque à la cuisine pour me prendre un bol de graine. Namaste. Puisse cette journée être heureuse et pleine de joie. Je vois l'anglais bouder son petit déjeuner. C'est pas pour rien si on nous a mis une Ferme cette année ! Avec un peu de logique on se rend compte que c'est pour nous nourrir. Et avec le grand jardin qu'on a, y a possibilité de faire un petit feu de camp, pas aussi gros que la dernière fois, pour faire à manger chaud. Enfin je me contente de glisser les idées, ne croyez pas que je vais faire quoi que ce soit.

Shiva arrive dans la cuisine et me salue d'un simple namaste, j'arque un sourcil alors et lui demande : « Ah, tu m'embrasses pas aujourd'hui ? » je le taquine, j'avais simplement été surpris hier, ça rentrait dans le cadre de la mission certes, mais c'était un imprévu. Il me parle ensuite de la ferme et de manger chaud à l'aide d'un feu, je ris dans un souffle avant de prendre une cuillère de céréales. « Je ne mettrais pas les pieds dans cette ferme, à moins qu'on m'y mette de force. La boue et les animaux, c'est pas mon truc. Il en a douté ? Hého Shiva, je suis propre, je me respecte, je traine pas avec les porcs - les habitants de cette maison sont déjà suffisamment compliqué à suivre -. Je m'amuse ensuite de son envie de faire un feu « Le seul feu que j'ai allumé, c'est celui dans ton coeur, ma muse » je dis en le regardant avec des yeux brillants. Je m'amuse (ma muse, riez svp) de la situation et de la mission que nous avons partagé.

Je souris à l'anglais. J'avais envie de te "tester", si je puis dire ça comme ça. J'en ai eu l'occasion c'est bien. Je ne me suis pas pris d'amour pour toi non plus ne t'y croit pas trop. Mon Astre reste Vânia, enfin de mon point de vue en tout cas, car j'imagine qu'elle a du souffrir de cette mission et du détachement que j'ai eu à son encontre, surtout après qu'elle même ait refusé une mission de ce genre. Mais je l'avais dis, je suis venu pour jouer et c'est ce que j'ai fais, tout en y alliant le plaisir.
En réponse au fait qu'il pense avoir allumé un feu dans mon corps, je me contente de répondre : j'en ai allumé un entre Olaf et toi. Et ça c'est un peu comme une victoire. Voyez-vous ? Parce que mine de rien, le Olaf qui m'a cassé les couilles pendant un mois là, il n'a eu que ce qu'il méritait. Je lui ai pris ce qu'il avait de plus cher dans cette maison et il se sent sali. Il ne fallait pas trop en faire non plus. Qu'il reste à sa place maintenant et j'en ferai de même. On ne s'attaque pas à un Dieu.
La seule question qui me préoccupe c'est que faire avec Vânia. Me fondre en excuses ? C'est pas mon genre. On est dans un jeu, c'est pas comme si je lui avais fait un enfant dans le dos en sachant qu'on ne s'était rien promis. On verra ça plus tard.
Alors ? T'as pas peur de voir que ton petit allemand va devoir nous faire face à Achille et à moi dans le prochain Sas ? Achille, Olaf et Shiva dans le Sas, avec un vote compte double contre Vânia, autant dire que le prochain Sas risque d'être fatal à de fortes têtes dans cette maison. Moi y compris ? Hum...

Me tester ? Il avait envie de me tester ? J'hoche négativement la tête « Même lorsque tu penseras m'avoir compris, Shiva, tu réaliseras que tu n'es qu'au début de tes peines ». Il m'avoue ensuite qu'il ne s'est pas pris d'amour pour moi, je le regarde avec des yeux moqueurs « Je ne savais pas que Shiva pouvait se prendre d'amour pour qui que se soit, c'est Vânia qui va être contente », lui, le grand dieu en polystyrène, se serait-il attaché plus qu'il ne l'aurait dû à sa douce Vânia ? Je ne sais pas, sûrement. Shiva n'est pas aussi fort qu'il le prétent, c'est certain. Il finit par souffler que le feu que lui a allumé se trouve entre Olaf et moi, je marque quelques secondes d'arrêts, il essaye de changer l'image du feu en une connotation négative ou je rêve ? Il pense avoir mis à mal ma relation avec Olaf ? « Tu sais, je n'ai pas encore eu l'occasion de discuter avec lui, c'est pour ça que tu crois avoir remporté ta bataille, mais ce n'est pas le cas, t'as rien cassé du tout entre Olaf et moi, parce qu'il n'y avait pas de relation amoureuse à casser » tout simplement. J'ai hâte de me retrouver face à face avec lui, voir ce qu'il pense, voir ce qu'il veut. Car ses réactions m'ont réellement surpris. Je ne pensais pas que le fait de me voir coucher avec Shiva et Vânia le mettrait dans de pareils états. Reste à voir ce qu'il parviendra à sortir de sa bouche pour expliquer ses émotions et sentiments. L'italien me demande ensuite si je n'ai pas trop peur pour Olaf dans le SAS de la semaine prochaine. Je le regarde avec un regard surpris. « Pourquoi aurai-je peur ? Je lui demande. Vous êtes à jeu égal, deux SAS partout, à la seule différence qu'il n'a jamais fini dernier ex-equao avec le sortant ». Alors Shiva, pour qui devrais-je le plus m'inquiéter ? Lui, ou toi ?

Ne pas tirer de conclusion quand à sa relation avec Vânia, ouais, « N'ai pas peur de te reconnaître les choses à toi même, c'est humain les sentiments, Shiva. Et jusqu'à preuve du contraire, tu es humain » et non une quelconque divinité. Tu es fait de chair et d'os, tu es en vie, tu as une âme et tu mourras comme nous tous, emportant avec toi tes sentiments et ta vie, à condition que tu n'oublies rien et que tu fasses un aller-simple pour la mort. Pas de paradis, pas de retour en arrière possible. Il lance ensuite un pique en disant que si je discute avec Olaf, alors j'aurais plutôt intérêt de m'accrocher. « Tu sais, ce n'est pas parce que tu n'as pas assez de tact pour parler avec lui que s'en devient une généralité, il suffit de le comprendre, Olaf, c'était un peu comme un enfant, en beaucoup plus sexy et hargneux, une fois qu'on avait compris son fonctionnement, il était facile à analyser. Alors je n'ai pas peur de la confrontation avec lui, je sais qu'à têtes reposées, ça aboutira là ou ça le doit ». Et point final. J'ajoute alors, dans un léger sourire : « J'attends ta carte la semaine prochaine alors, une fois qu'il t'aura mis dehors ? ». Finalement, il contre mon argument avec le SAS à six duquel il est revenu vainqueur. Bon, ok, il est a égalité avec moi, pour le coup. « Tu n'étais pas premier, tu étais à égalité avec Achille. En revanche, Olaf, lui, est revenu d'un SAS à quatre en première position. Et il me semble que vous êtes tous les trois face à face. Mais qui devrait avoir peur ? Celui a été à égalité avec un de ses adversaires, ou celui qui a fini premier sans obstacle ? ».

Je le regarde. Il pense avoir le dessus sur moi en contrant tout ce que je dis, je ne sais pas si c'est pour se prouver à lui-même qu'il vaut mieux que moi ou s'il se sent soudainement en pôle position pour gagner vu son score au sas d'hier. Je souris. Je sais ce que je suis, je sais ce que je vaux. Plus que lui en l'occurence.
Comprendre Olaf. Dans l'art non plus il n'y a pas que des oeuvres. Olaf c'est clairement un brouillon qui n'a jamais été achevé. C'est brut. C'est pas fini. C'est assez décalé aussi. En soit si tu te sens l'âme d'un artiste vas-y, poursuis le travail et essaye de finir l'oeuvre. Il te reste une semaine avant qu'il ne parte. Mais moi je n'ai pas envie de m'y attacher plus en détails. Il n'y a rien chez lui qui m'inspire. Et rien chez moi qui l'inspire lui. On a aucune connexion à quoi nous rattacher l'un l'autre. Et il est mieux pour l'équilibre du monde qu'on ne se rapproche pas plus. Après vu l'utilité de l'anglais dans ce jeu j'estime qu'il peut perdre du temps pour l'allemand.
Je souris alors qu'il pense qu'Olaf pourrait me pousser droit vers la sortie. Tu recevras une carte, mais pas la mienne. Je me ressers en graines et prend un verre d'eau alors qu'il argumente encore pour me montrer que je suis moins puissant qu'Olaf. C'est bien de se mettre des défis comme ça, il y a de l'enjeu, mais réussir à me faire penser qu'Olaf est plus puissant que moi ça relève du pouvoir d'un Dieu chose qu'il n'est pas. Finir premier sans obstacles, tu parles évidemment des gens qu'il avait contre lui dans le Sas ? Faire sortir Morgann et Anil, tout de même, cela ne relève pas de l'exploit. Et faire sortir Albéric et Enzio hier non plus. En revanche finir à égalité avec Rachel, et éliminer Ajeya, c'est ce qu'on peut appeler une petite victoire. Parce que Rachel était clairement l'une des candidates les plus redoutables ici, et elle valait bien mieux qu'eux tous réunis. Tu sais Hayden, t'essayes de me titiller, mais au fond de toi je le sais, tu as peur que ton allemand s'en aille. Je le regarde avec insistance. Le public connaît mon jeu plus que quiconque. Et tu es loin de t'imaginer à quel point j'ai joué. Loin, c'est un bien petit mot même.

Olaf a très mal dormi cette nuit. Les révélations sur Hayden et son baiser langoureux avec Albéric dans le SAS la veille l'ont poussé à réfléchir. Il a le premier gros doute sur son aventure. Il est nominé d'office, en plus... deux SAS d'affilé, ça fait plutôt mal. Le sentiment qu'il a est comme un remix de rancoeur, de peine, de haine. Pour tout dire, il n'a même pas eu la joie de revenir avec un gros score la veille. Comme par hasard, ce sont Hayden et Vânia qui les ont eus. Peut-être qu'en fin de compte, le public aime les histoires de cul. Non pas qu'il soit du genre à jouer de l'acting ou à réfléchir en fonction des caméras... mais au final, ce sont peut-être les personnes qui ont le plus d'histoire qui arrivent à leur fin. Même Eden - qu'il pensait populaire - n'a pas eu un aussi gros score. L'aventure d'Olaf est plus remise en doute que jamais. Il a clairement une baisse de moral en ce moment... mais il ne la montrera pas à ses ennemis. Non, il ne la montrera pas. Il entre dans la cuisine et ne prend même pas la peine de saluer ses deux colocataires. Il se sert des biscuits secs et observe surtout Hayden, comme pour lui dire "tu sais qu'on doit discuter entre hommes ?". Pourvu qu'il comprenne. Tant qu'ils n'auront pas eu cette conversation, il n'aura pas spécialement envie de lui adresser la parole. Même si tout n'était qu'une mission, il reste très déçu qu'il ait franchi le cap avec son pire ennemi.

Shiva argumente en disant qu'Olaf n'est qu'un brouillon, un projet non terminé, un échec. Il insinue que si je veux le changer, libre à moi, que je peux m'acharner, mais que cette tâche ne lui correspond pas. Et si d'ordinaire je ne suis pas sur la défensive quand on s'attaque à mes alliés, pour le coup, je trouve qu'il va un peu loin. « C'est la différence entre toi et moi Shiva, tu considères les gens comme des produits, tu essayes de les changer. Tu penses qu'Olaf est un brouillon, très bien, mais je n'essaierais pas de le modifier, il est comme il est, rien ne changera le flux de son aventure en fonction de ton avis et je n'interviendrais pas dans comment il se comporte. Les gens ne se changent pas, ils ne se jettent pas non plus, il n'y a que les relations entre eux qui sont des produits de consommation, pas les gens en eux même », cette dernière phrase, elle était profonde, elle est sortie de nulle part. La conversation dévie sur le SAS et sur les obstacles qu'Olaf avait rencontré. « Ouais je parlais de ses adversaires, ceux qu'il a mis et ce qu'il mettra dehors », finalement, il rentre en confrontation directe avec moi. J'aime quand tu brûles Shiva, quand tu commences à essayer de dominer la situation. Il insinue que c'est un joueur, qu'il a plus joué que quiconque ici, et en somme, il me dit qu'il vaut mieux que Olaf et indirectement que moi. Le regard plein de défi, je lui lance alors : « Et où ça t'as mené ? La perte de ton secret à la moitié de l'aventure, félicitations, Shiva ». Oui, la conversation est intense, profonde, on sent les nerfs qui se tendent et les poils qui se hérissent. Lui comme moi rentrons dans un combat de coq drôlement attirant. Putain, déteste moi, j'adore ça. Finalement, Olaf rentre dans la pièce. Olaf : le centre de notre conversation depuis ce matin, celui qui risque d'animer toute ma semaine. Il reste silencieux, muet, comme perdu dans ses pensées, mais son regard est déposé sur le mien et ne le quitte plus. Je le regarde et dis « La mission est terminée, on peut parler maintenant tu sais ? », aller Olaf, s'il te plait. Je laisse couler quelques secondes et dit finalement : « On va parler ? ».

C'est alors que l'allemand débarque sans dire un seul mot. C'est préférables à ses rugissements en tout cas. Et j'aurais pu profiter de son silence si Hayden ne s'était pas amusé à rétorquer mes dires. Je souris, et je ris même, écoutant tout ce qu'il a à me dire.
Nous sommes des créations, et que tu le veuilles ou non l'être humain est fabriqué de toute pièce. Ça commence par l'éducation, où les parents te forgent à l'image qu'ils voudraient que tu sois, puis vient l'adolescence où tu veux te construire toi en prenant exemple sur tes modèles. C'est un processus long. Il essaye de piquer. En parlant des relations entre les personnes qui sont des produits de consommation. Alors je t'ai consommé avant que tu ne sois périmé, Hayden. Parce que rien de ce que tu dis là n'a de sens. Bien sûr que tes actes ont une incidence sur autrui. Bien sûr que tes paroles aussi. Consciemment ou non, on vit en communauté, c'est le principe même de l'être humain, donc les répercussions des uns se font sur les autres. C'est comme ça. Me voilà repartit dans des discours bien trop compliqués pour eux. Je vais m'arrêter là rien ne sert de poursuivre alors que je suis seul à me rendre compte de la situation, plutôt que d'essayer de me convaincre de quelque chose qui n'est pas vrai. Il pense tout savoir mais il se trompe du début à la fin.
Il me titille ensuite sur la perte de mon secret. Ce n'est pas parce que je n'ai plus mon secret que tout s'arrête, Hayden. Je serais à ta place je ne rigolerais pas trop. Je fais mine de me lever avant de me rassoir et le regarder droit dans les yeux. J'ai trouvé un secret moi. Je n'agis pas que comme un simple spectateur. Je prend pars à l'action. Fais en de même. Je me lève, laissant bien entendu ma vaisselle sale sur la table. Ils veulent se "parler" l'un à l'autre. Je n'ai pas envie d'assister à une pièce de théâtre ratée. Je quitte la cuisine.

Hayden et Shiva encore en train de se taquiner, bien évidemment. Cette semaine, même si ce n'était qu'une mission, ça ne suffisait pas. Mais bon, le mal est déjà fait, et les choses ne peuvent plus revenir en arrière. En revanche, il va peut-être falloir remédier à tout ça. Olaf est en plein doute, et cette nomination d'office le poussera peut-être à prendre du recul. À méditer. La pilule du plan à 3 a encore du mal à passer. Shiva quitte la cuisine. Tant mieux pour lui. Il n'y a pas besoin d'un aliéné dans les pattes pour régler des comptes... surtout quand celui-ci a déjà volontairement bien foutu son bordel. C'est quand même grave de voir à quel point certains peuvent être aussi moches intérieurement et à quel point ils peuvent manquer d'estime pour eux mêmes... mais bon, c'est fait. Il faut maintenant passer au cas Hayden. Cette fameuse conversation pointe le bout de son nez. Olaf s'installe bien face à lui... et l'observe. « Bon. ». Ce mot veut tout dire. « Qui commence ? ». Ils ont certainement des choses à dire l'un et l'autre, donc autant savoir qui parle en premier.

Shiva parle d'influence qu'on a sur les gens via notre vie en communauté, une influence indirecte et différente de ce qu'il projette sur les gens, une influence qu'on ne contrôle pas forcément contrairement à ce que lui espère et aspire à. Il veut que les gens se façonnent à sa manière et malheureusement ce n'est pas comme ça que je visualise les relations. Je le laisse croire à sa victoire lorsqu'il quitte la cuisine, le dieu préfère quitter la table, laisser tomber le débat. Libre à toi, mais sache que s'en aller sans donner suite, c'est un signe de faiblesse, Jesus. Il me lance un ultime pique en disant que je n'ai pas encore trouvé de secret. « C'est vrai ... Mais j'aurais l'occasion d'en trouver la semaine prochaine, quand tu seras parti ... » et je le laisse s'en aller, sans renchérir outre mesure, avant qu'Olaf me regarde dans le blanc des yeux et s'assoit en face de moi. Il me demande qui commence. Je suis tenté de parler en premier, histoire d'utiliser les bons mots et de lui faire comprendre que je n'ai rien fait pour lui nuire. Je décide donc de le laisser commencer : « Vas-y, je veux savoir ce que tu me reproches avant de dire quoi que se soit ».

Qu'est-ce qu'Olaf a à lui reprocher ? « Plusieurs choses. ». C'est le moment de crever l'abcès afin de mieux passer à autre choses. « Ta décision de la semaine dernière. », pour commencer. Olaf l'a protégé en révélant un indice sur son secret, il aurait pu faire de même... au moins en guise de remerciement. Surtout que bon, retirer le droit à la parole, c'est un peu violent. « Coucherie avec l'ennemi. ». Avec quelqu'un d'autre, d'accord, ça passerait, mais avec Shiva, non. Et ça, Olaf espère sincèrement qu'il le comprendra. « Bouche trou ? Second choix ? ». Olaf a besoin de savoir - à ce stade du jeu - comment Hayden le voit... les magnétos d'hier lui ont vraiment mis le doute, et l'allemand ferait passer Hayden - dans cette aventure - avant n'importe qui. Il espère sincèrement que c'est de même de son côté.

Nous y voilà, les grands règlements de compte. Par chance, je peux m'expliquer sur tout, du moins, je peux exposer mon point de vue. « Pour ce qui est de ma décision de la semaine dernière, j'ai toujours dit que j'étais là pour jouer, et j'ai envie de protéger mon secret jusqu'au bout, je ferais n'importe quoi pour y arriver. Après, d'accord j'aurais pu te rendre la pareille lorsque tu m'as protégé, mais si tu ne l'avais pas fait j'aurais compris. On est là pour le jeu avant tout et c'est ce que tu ne dois pas oublier, peu importe nos relations ici » peu importe combien j'apprécie Olaf, le jeu restera le jeu. On est ici pour deux mois, autant jouer la carte des stratégies à fond, je ne me laisserais pas déborder par mes relations et mes sentiments alors que l'aventure touche bientôt à sa fin. Il met ensuite en cause le fait que j'ai couché avec Shiva. « Et alors ? Je lui dis doucement, déjà, ça rentrait dans le cadre de la mission, et en plus de ça, pourquoi je n'aurais pas le droit de coucher avec ? Si toi tu ne l'aimes pas, moi je l'apprécie, et pourquoi je devrais me retenir par rapport à ça ? C'est ton ennemi, pas le mien. Et même si ça n'avait pas été pour une mission, pourquoi je n'aurais pas eu le droit ? Tu sais, le gêne Shiva ne se transmet pas ». Enfin, il me demande s'il est un bouche trou ou un second choix, j'ouvre des yeux ronds lorsqu'il dit ça. Sérieusement, Olaf ? « Wowh ... Tu penses sérieusement ça ? Je ne t'ai jamais considéré ni comme l'un ni comme l'autre, t'es mon allié et je ne m'en suis jamais caché. Tu ne passes pas après Shiva ni qui que se soit d'autre, simplement que si le jeu me demande de faire quelque chose alors je le ferais, c'est tout, je ne te prends pas pour un idiot ni quoi que se soit », parole de britannique.

Donc son but est de protéger son secret jusqu'au bout. « Protéger sans risque ? Sans péril ? ». Dans ce jeu, Olaf aime le risque, le danger. Le secret d'Hayden ne sera pas trouvé de si tôt, certes... mais si aucun indice n'est révélé jusqu'à la fin, où est le mérite ? Enfin, c'est son jeu. Olaf comprend qu'il devrait aussi mieux jouer. Son problème, c'est qu'il a tendance à être focus, puis à finir par trop penser aux autres. Il n'a pas beaucoup pensé à lui ces derniers temps. Il faut qu'il le fasse. Ils parlent ensuite de Shiva... et là, Olaf constate qu'Hayden revendique tout. Une question toute simple lui vient en tête : « À toi, t'aimerais ? ». Est-ce qu'il aimerait qu'Olaf couche avec son pire ennemi ? Pénélope n'est pas vraiment un bon exemple, car ils la détestent tous deux, mais est-ce qu'il apprécierait que la situation inverse arrive ? Visiblement, l'un a ce principe, l'autre ne l'a pas. « Le gêne ? ». De quoi parle-t-il ? Par la suite, il revendique clairement le fait d'être l'allié d'Olaf... et le fait que celui-ci ne passera jamais après Shiva. Il le rassure. « Hum. ». Ces paroles touchent Olaf... mais il tente de réfléchir aux actions que le britannique a fait pour lui depuis le début... il médite, il réfléchit. « Idem de mon côté. ». Hayden passera toujours avant les autres, quoi qu'il se passe.

Il utilise l'argument de à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, je ris dans un souffle et le regarde avec des yeux à moitié rieur à moitié lassé. « Dans ce jeu il y a du péril de partout, on m'a donné l'occasion de protéger mon secret, je l'ai saisi, je n'aurais pas toujours cette chance. Le jeu finira par me rattraper et je n'aurais plus les cartes en main pour me couvrir et assurer mes arrières, j'en ai profité pendant qu'il était tant, c'est tout », je ne regrette pas mon choix et ne le regretterait pas. Les habitants peuvent me traquer, mais ils sont encore loin de me débusquer. « Des indices sur mon secret finiront par tomber, et là, il y aura suffisamment de risque ». Après tout, pourquoi prendre des risques inutiles alors que le téléphone rouge ou les autres habitants se chargeront du reste ? La conversation dérive alors sur la coucherie avec Shiva, et il me demande si j'aimerais qu'il me face la même chose avec mon pire ennemi. Je le regarde et arque un sourcil. « Olaf, éclaire moi sur un point, tu me considères comme quoi pour toi ? Un allié ? Ou plus que ça ? Car si on est allié et qu'on couche ensemble de temps en temps, tu fais ce que tu veux, je n'ai pas mon mot à dire dans tes relations, et jusqu'à preuve du contraire, on est simplement alliés », n'est-ce pas ? Alors la jalousie n'a pas vraiment sa place entre nous. Pas pour l'instant, du moins. Finalement il ne comprend pas quand je parle du gène Shiva (pas gêne dsl faute de français mdr), « La maladie infectieuse du nom de Shiva, c'est pas une MST, elle ne se transmet pas. Il ne va pas te contaminer si on couche ensemble alors que je viens de coucher avec lui ». Finalement, il me confirme que pour lui aussi, nous sommes des alliés et pas simplement du vent l'un pour l'autre. Mais pour toi Olaf, sommes nous juste ça ?

L'occasion de protéger son secret a été saisie, et il sait qu'il aura certainement d'autres occasions où il n'aura - pour le coup - pas le contrôle des choses. C'est sa façon de jouer, il n'y a pas à la critiquer. Cependant, il aurait pu être plus reconnaissant envers Olaf. Même s'il ne le montre pas, sa banqueroute lui aurait surement fait mal. Et son problème, c'est le même qu'Olaf : la fierté. Il n'y a qu'à voir la façon avec laquelle il arrive à retourner la situation. De base, c'est Olaf qui est censé être en position de force, car c'est bien Hayden qui a fait certaines actions. Il est en tort mais ne veut pas l'admettre. Il lui demande comme quoi il le considère... si c'est comme un allié ou plus. « Peut-être moins. ». Bon, autant le dire, il ne pense pas réellement ça, mais c'est plus pour l'emmerder qu'autre chose qu'il le dit... mais cette semaine, c'est bien lui qui va galérer. Avec ses propos, il a réussi à convaincre Olaf de s'amuser... et ça, c'est un énorme pas. Coucher ensemble ? Si il veut que ça arrive de nouveau, après ce qu'il s'est passé... il risque de ramer. L'allemand n'est pas un jouet avec lequel on s'amuse et qu'on jette une fois qu'on n'en a plus besoin. « Des actions ? ». Clairement, c'est ce qu'attend Olaf de lui, maintenant. Les paroles ne suffisent plus. Depuis le début, il l'a toujours défendu... et il aimerait bien qu'il fasse de même de temps en temps. Ses prises de défense face à Shiva ? Elles relevaient plus de la tension sexuelle qu'autre chose. Il veut de vraies prises de position. Il ne veut pas un petit garçon... il veut un homme, avec un grand H. « Protégé ? ». Il aimerait au moins savoir si son rapport avec Shiva l'était.

Donc je lui demande comment il me considère et il me dit qu'il me considère comme peut-être même moins que des alliés. Je marque un temps d'arrêt à sa réponse, pardon ? « Alors pourquoi tu viens me reprocher d'avoir couché avec Shiva si je ne suis pas grand chose pour toi, au final ? A défaut d'être plan cul, ni même un allié, je peux encore faire ce que je veux, non ? ». Son retournement de comportement m'agace un peu, je dois l'avouer. Je ne sais pas dans quoi il se lance tout d'un coup, il semblait ouvert à la conversation, et maintenant semble me rejeter en bloc. Mais s'il ne veut plus de moi alors qu'il ne me reproche pas d'être avec Shiva. Lorsqu'il prononce le mot action, je me demande si il veut que je lui prouve que je suis désolé ou quoi que se soit. Je me contente donc de répondre en appuyant ma tête dans mes mains pour me masser les tempes. « Mais c'est quoi ton objectif, en fait ? Je n'ai rien à me reprocher hormis avoir joué le jeu. Si ça ne te plait pas que je sois un joueur Olaf, alors tu ne pourras pas me supporter le restant de l'aventure, tu sais ? ». Finalement il prononce le mot protégé. J'hésite quelques secondes sans vraiment comprendre. « Oui, je suis toujours dans l'optique de te protéger, maintenant, si tu n'es pas capable de comprendre que je cherche à protéger mon secret en réalisant mes missions, je me doute que tu auras du mal à continuer de me protéger », oui, je suis devenu soudainement plus froid. Mais je n'apprécie pas qu'il se renferme d'un seul coup, comme ça, alors que j'avais clairement exposé mon point de vue. Je finis par ajouter : « Tu sais, je ne te courrais pas après, Olaf, si tu peux pas comprendre et que tu veux me faire m'excuser, tu vas devoir attendre, parce que clairement, je ne me sens pas en tord du tout », au moins, c'était dit.

Olaf est très déçu qu'Hayden le prenne mal. « D'accord. ». En se levant de table, il remarque que la vaisselle sale n'est même pas débarassée. Par énervement, il casse les assiettes, les verres, balance tout par terre... puis il s'éclipse.

Olaf s'en va en cassant des assiettes et des verres, sans réponse. Je souffle légèrement tandis qu'il s'en va. « Essayer de m'intimider ne me fera pas changer d'avis », je dis dans ma barbe en me levant, exaspéré par son comportement. A quoi il joue, sérieux ? Je quitte la pièce.