Jour 11

Je m'ramène avec le nécessaire pour construire mon skate perso, j'ai cru comprendre que Clem avait prit de l'avance là-dessus. Stan est posé tranquille sur l'un des canapés. « T'es en mode j'veux rester tranquille ? Parce que je peux me taire si tu veux... » Je laisse planer un silence, bien trop court avant de reprendre parole. « Mouais, j'y arrive pas en faite. Du coup, va falloir que tu me supportes. » que je conclue en pleine concentration sur la confection de mon skateboard.

Alors que j'venais de poser mes pieds sur la table qui se trouvait face à moi, afin de me mettre dans la meilleure posture possible Eden vint se joindre à moi balançant des paroles qui me firent ricaner. « De toute façon j'pense que la tranquillité ça n'existe pas dans cette baraque, du coup j'vais finir par m'y faire. » répondais-je à mon interlocuteur avant de poser mes yeux sur le matos qu'il avait en main, fronçant les sourcils quelque peu intrigué par ce qu'il manigancer. « Tu trafiques quoi ? »

Ouais, c'est clair que c'est plutôt compliqué d'avoir un moment de tranquillité par ici, ou alors faut être un espèce d'oiseau de nuit comme moi. « T'auras assez de tranquillité quand tu passeras l'arme à gauche. Puis t'inquiète pas, on va faire en sorte d'écrémer un peu au niveau du trafic par ici. » En commençant par virer les gens sans intérêts. Stan me demande ce que je fais avec tout mon matos. Je relève le regard vers lui. « Un skate personnalisé. Si je dois rester ici 2 mois, vaut mieux que j'ai de quoi rider. » Je sors mon paquet de clopes et le tend à Stan. « J'ai toujours pas de quoi te faire planer, mais une cigarette c'est mieux que rien. » J'allume ma clope dans un petit rire. Sérieux, y'a pas moyen de faire rentrer de quoi se mettre bien en scred ?

J'aimais bien comment il réfléchissait ce p'tit, et il avait pas tord dans sa réponse, du coup j'validais d'un hochement de tête avant de répondre « Écrémer au niveau du trafic ? c'est à dire ? » fallait qu'il m'explique l'expression, j'avais jamais encore entendu quelqu'un dire ça. Je lui demande ensuite d'où sortait tout son matos, parce que clairement j'voyais pas qu'est-ce qu'il pouvait trafiquer d'utile ici et c'est naturellement qu'il m'avait répondu qu'il confectionnait un skate personnalisé. « Ah ouais t'es l'genre de gars à faire du skate toi. » j'aurai jamais pensé. Quoi que. J'voyais plus trop de skate maintenant, c'était une discipline qui s'épuisait, du moins qui se faisait de plus en plus rare. Il me tend finalement une cigarette, que j'allumais immédiatement. Même si la prod nous avait formellement interdit de fumer à l'intérieur j'en avais rien à branler, c'était devenu chez moi ici. « T'as déjà fumé dl'a moula made in Marseille ? » lui demandais-je alors qu'un sourire rempli d'allusions se dessinait sur mon visage « j'ai réussi à faire entrer un bail ici, j'avais prévu de le garder pour un peu plus tard mais j'commence à être tenté du coup s'tu veux être défoncer avant la soirée de ce soir j'peux t'en rouler une bonne. »

Je grimace pendant un instant, le temps de réfléchir à comment lui expliquer mon expression. « Bah tu vois, y'a du lait entier et du lait écrémé. » Une explication digne d'un maître d'école. J'sais pas comment prendre le fait qu'il me voyait pas trop faire du skate. « Ouais, ça m'aide à éliminer les calories que j'ingurgite dans la caviar, tu comprends ? » Hello les clichés, en vrai j'déteste le caviar. A sa question, je hoche la tête négativement et il enchaîne directement. Je me redresse un peu, et lâche mon demi skate quelques instants. Là, il a réussi à capter mon intérêt. « Grave que j'veux qu'on se le partage. Quitt à cracher sur des gens, autant le faire défoncer. »

Il essaye de me faire comprendre son expression, mais honnêtement son explication ne m'avait pas aidé plus que ça. J'fais mine de comprendre même si au fond, ça restait flou dans ma tête. J'avais donc devant moi un amateur de skate, et lorsque je lui avais demandé si c'était le genre de mec à en faire il rétorqua sur le fait que ça l'aidait aussi à éliminer les calories qu'il prenait en mangeant du caviar. « Ouais à d'autres, j'sais que t'es plus un bouffeur de pâté de foie. » j'le taquinais bien sûr puis j'avais entendu que c'était un gosse de riche du coup j'me doutais bien qu'il pouvait se permettre ce genre de festin. Alors que j'lui avais finalement proposé de fumer de la moula, il accepta sans réfléchir. Sortant donc le pochon en plastique de ma poche, j'avais pris le nécessaire ainsi que deux feuilles pour rouler essayant de le faire contre caméra afin que personne ne m'arrête dans m'a lancé. « On va en fumer un chacun, tu verras ce soir tu vas bader comme un ouf. » En plus avec la soirée que j'avais proposé à la prod, il était clair que ça tombait parfaitement bien. Après avoir. roulé les deux oinj, je lui tendis celui que j'avais fait spécialement pour lui avant de sortir mon briquet et de les allumer, fièrement.

Injure. J'ai un frisson en pensant à des toasts bons marchés tartinés de pâte de foie. « En plus, tu sais que j'ai beaucoup de points communs avec les canards qu'on gave ?
Sauf que moi, on m'a encore plumé. » Stan roule les oinj ce qui fait apparaître un p'tit sourire sur mon visage. Il m'en passe que j'allume, un peu euphorique. « C'est parfait ! Quand on viendra chercher les problèmes avec oim, je répondrai avec le sourire. » Je tire une taffe. C'est de la bonne de la pure, presque de l'acabit de celle que j'achète à Saint Tropez. « Je suis ému que tu partages ça avec moi. Juré, ça compte beaucoup pour moi... » Bon, ça m'empêchera pas de la jarter si je peux en tirer profit, mais comme on dit: demain est un autre jour.

Je ricane sarcastiquement à son jeu de mot avant de rétorquer « Question de temps. » franchement, la fumette y'a que ça d'vrai. C'est le seul moment de la journée pour moi où j'me sens bien, où j'me sens chez moi, dans mon monde, sans me prendre la tête. « Ça dépend quel effet ça va te faire, j'espère juste que tu vas pas finir en bad trip, ça serait dommage qu'on dise que j'ai une mauvaise influence sur toi. » que je lui répondais alors qu'il m'avait déclaré que grâce à ça, il répondrait aux attaques qu'on pourrait lui faire avec le sourire. Tirant plusieurs taffes à la suite, j'avais fini par déposer mes lunettes sur mon nez histoire qu'on ne remarque pas trop mes yeux qui dans quelques minutes changeront sûrement de couleur. « T'es mon frérot toi. » concluais-je suite à sa mini déclaration. En toute honnêteté, c'était le gars qui s'rapprochait le plus des gens qui j'frequentais en dehors, du coup ça faisait plaisir de m'poser avec lui et de délirer.

Je soupire quand il prétend que c'est qu'une question temps avant qu'on me plume. Dans cette maison, on peut jamais vraiment savoir si c'est une taquinerie ou simplement une mise en garde. J'préfère me dire que c'est un peu des deux. Je me détends un peu, relâche les épaules et m'affale un peu plus sur le fauteuil, tirant quelques taffs sur mon bédo. « Dommage pour toi, t'as la gueule du gars qu'on accuse d'être de mauvaise influence. » Je le toise d'un regard dans un sourire taquin. A sa déclaration, j'entonne un rire que je contrôle plus réellement. Sûrement les effets qui commencent déjà à se faire ressentir. « La soirée a commencé, j'crois. Et j'ai pas envie de manquer un possible clash. Enfin, du temps que Pénélope nous fasse pas le remake de Tara en plantant quelqu'un avec ses louboutins. » Après, j'préfère m'assurer d'avoir terminer mon oinj avant d'y aller. « Tu me passeras le numéro de ton contact, comme ça, je serai où me fournir le jour où je descends sur Marseille. »

Et il avait visé dans l'mille Eden. On m'accusait souvent d'influencer les gens, de les embarquer dans des bails sombres à Marseille. J'étais un peu le pote qui brisait les couples, qui poussait un peu à l'interdit, j'avoue. Alors que je finissais le joint que j'avais roulé quelques minutes avant, mon interlocuteur me rappela d'ailleurs que la soirée problème n'allait pas tarder à commencer et qu'il était nécessaire de ne pas raté le début avec tout ce qu'il pouvait se passer y comprit les folies de Pénélope. « En plus pour une fois que j'suis deter ce soir, j'compte bien retourner la maison. » je me lève donc, n'oubliant pas de remettre tout ce que j'avais sorti dans la poche et partir en direction du jardin me retournant une dernière fois sur les mots d'Eden. « T'inquiètes pas j'te filerai le numéro d'Hamed avant la fin. » le meilleur fournisseur de chez nous.

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