Jour 8

Le sang pulse dans mes veines, dans mes tempes, dans mon crâne. Je m'écrase lourdement sur le sol, dos au mur, et sors une cigarette du paquet d'Eden. Par chance, le briquet est à l'intérieur, j'allume donc une de ses roulées et commence à fumer. Putain, quel petit enculé de merde.

Olaf est assez énervé par rapport à ce qu'il s'est passé ce soir... entre les tentatives d'Achille de faire le warrior et les paroles - pour le moins inacceptables - d'Albéric en direct, la coupe est pleine. Il a bien voulu être gentil, mais il y a des choses qui ne sont plus acceptables et il va falloir taper du poing sur la table, même s'il déteste faire ça. Certains habitants commencent à tourner un mauvais coton, remédier à ça est indispensable. Heureusement, Hayden a été présent pour égayer la journée de l'allemand. Ces yeux... ce regard... cette barbichette... ces cheveux... cette classe à l'anglaise. Il a vraiment tout pour lui. En arrivant à l'isoloir, Olaf le trouve d'ailleurs... et il a l'air assez énervé. « Ca va ? », lui demande-t-il. Ce soir, il y a de quoi être en colère.

(En Italique, les mots prononcés en anglais pendant ses phrases).

J'ai le temps de fumer la moitié de ma - première - cigarette lorsqu'Olaf me rejoint. Il s'installe à mes côtés en silence et je continue de fumer sans le regarder. Ma jambe a comme des spasmes incontrôlables, elle tremble sans que je ne puisse l'arrêter. Même si la clope me fait du bien, elle ne m'apaise pas assez vite. J'ai besoin de plus, plus vite. Le bel Allemand me demande ensuite si je vais bien. Je ris nerveusement à sa question et le regarde. « Not that much, je réponds tout en rivant mes yeux dans les siens, j'suis resté calme un moment, mais la réflexion sur les gays j'ai pas pu me retenir. C'est quel genre de siècle ça ? On est pas passé au dessus encore ? », je tire frénétiquement sur ma cigarette et elle se consume à une vitesse rare. Je me laisse lourdement tomber sur l'épaule d'Olaf. Je reste ensuite silencieux et lui tends le paquet, s'il en veut une, il peut la prendre. Je finis finalement par reprendre : « In the end c'est moi qui ai vrillé, toi t'es resté calme ».

Donc pour lui, les choses ne vont pas tellement. Après Olaf il y a 48 heures dans la love room, c'est au tour du britannique d'avoir un petit coup de mou. La mauvaise humeur peut frapper tout le monde, même ceux qui semblent les plus robustes. Aujourd'hui, l'allemand devra donc consoler Hayden... est-ce que ça finira dans la love room ? Il faut voir. Même si Olaf ne parle que sa langue natale, il a l'air totalement conquis par les propos de son voisin. Personne n'est mieux que lui pour exprimer ses émotions. Il a l'art, le talent. Donc ce qui ne lui a pas plu, ce sont les paroles homophobes de l'autre. En même temps, à qui ont-elles plu ? Après, il faut dire qu'avec la bisexualité des deux hommes, les choses glissent certainement un peu moins facilement. « Cette enflure. ». Olaf a la haine contre lui, et ce qui est sûr, c'est que cette semaine, lui et Achille vont violemment déguster. Quand il adore, il donne tout, mais quand il déteste... il donne tout aussi. Donc quand on fait du mal à ses amis, ce qui est - en l'occurrence - le cas, il donne tout, car c'est quelqu'un de très protecteur. Afin de détendre un peu Hayden, Olaf lui caresse un peu la jambe. Ses spasmes crées par la colère se calmeront certainement de cette façon. Quel dommage que le pantalon gâche tout... il serait peut-être mieux hors du garçon qui le porte. « Hum. », lâche Olaf en se mordillant la lèvre inférieure. Pendant ce temps, Hayden avoue le paradoxe : c'est lui qui a vrillé et c'est Olaf qui est resté calme. Pour la première fois de son aventure, Olaf va se laisser aller à un petit sourire. « Demain, contraire. ». Olaf se laisse un peu aller en compagnie de la personne avec laquelle il a le plus d'affinités dans la maison, mais dès demain, il ne rigolera plus. Il a très certainement été trop tolérant, mais les choses vont changer.

Olaf semble d'accord avec moi sur les qualificatifs à employer concernant Albéric. Et la liste peut être très longue, alors autant ne pas s'y atteler maintenant. L'Allemand commence à me caresser la jambe, et à la seconde ou sa main m'effleure un frisson me parcours le corps, partant de ma cuisse jusque dans mon dos et arrivant même jusqu'à mon cou. Putain. Je tire une dernière fois sur ma cigarette et en sort une nouvelle du paquet après qu'Olaf n'ai pas saisit l'occasion de s'en griller une. Je l'allume et recommence à fumer dessus. « J'espère que l'odeur de tabac froid te dérange pas ? », je demande alors, en le fixant avec attention. Certes, je suis encore entrain de fumer. Mais le tabac, une fois que c'est grillé et refroidi, c'est horrible. Alors je ne vous dis même pas l'effet que ça fait d'embrasser quelqu'un qui a fumé. Attendez, quelqu'un a parler d'embrasser ? Olaf n'a a peine le temps de dire que demain les choses s'inverseront, que Hayden redeviendra le garçon calme et aux quelques sourires dessinés sur ses lèvres et que Olaf redeviendra l'homme froid sans humour que je m'approche de lui et l'embrasse, d'un seul coup, sans prévenir. Je me recule alors, le regarde à nouveau, puis écrase ma cigarette sur le sol ? « Et si avant de réchanger nos rôles on les fusionnait ? », je continue de le fixer et attend qu'il m'emmène dans la love room. Mes pulsions me guident, toujours emporter dans un flot de colère.

Effectivement, les deux gars sont d'accord : Albéric est un beau con... ou un con moche, plutôt. Dans tous les cas, ce qui importe, c'est que ce soit un gros con. Ce n'est qu'un aigri de la vie qui n'a jamais été satisfait par les conquêtes qu'il a eu... et malheureusement, cela se répercute. « Homo refoulé ? », demande Olaf avant qu'Hayden s'allume une nouvelle cigarette et demande à Olaf - qui est en train de lui caresser tendrement la jambe - si l'odeur du tabac froid ne le dérange pas. « Non. ». Bien au contraire... la belle, douce et enivrante odeur d'Hayden retire toute mauvaise odeur. Puis combien même, l'odeur du tabac froid n'est pas vraiment un tue l'amour... cela peut même stimuler le plaisir. D'un coup d'un seul, alors qu'Olaf est en train de parler, Hayden l'embrasse furtivement. « Grrrrr. ». Quand il pousse un grognement, c'est qu'il est excité. Les mains baladeuses de l'allemand - qui étaient du côté des jambes du britannique - se retrouvent brusquement agrippées à sa chemise. « Oui. », répond Olaf lorsqu'Hayden propose de fusionner les rôles. Il le prend aussitôt par la chemise et l'emmène - de force - tout droit vers la love room.

Je suis trainé dans la loveroom d'un seul coup, je le suis. Pulsions quand tu nous tiens.