Jour 2

Olaf se ramène à la plage artificielle et s'installe sur le sable. Dans cette maison, l'ennui se fait très rapidement. Heureusement que la production a su rivaliser d'imagination pour offrir une multitude de pièces à ses habitants.

J'arrive sur la plage artificielle, cookies enroulés dans du sopalin dans une main, bol de café dans l'autre, lunettes sur la tête, chignon décoiffé et toujours en culotte/tee-shirt. Je décide de m'asseoir sur le sable, en tailleur, près d'Olaf, je crois. « Fais gaffe, tu risques de fondre si tu restes trop longtemps ici ! » Blague de merde, bonjooooour, c'est moi ! J'avance un rire, j'étais obligée de la faire celle-là !

Alors qu'Olaf se relaxe sur le sable, et qu'il constate que le temps se fait de plus en plus beau et de moins en moins gris, voilà qu'il découvre l'existence d'une candidate. En effet, il ne l'avait aperçue ni lors du premier prime, ni hier, ni aujourd'hui. Ca ne fait rien, ils vont pouvoir faire connaissance. À peine arrivée devant Olaf, elle lui fait une blague vaseuse. Même si Olaf trouvait la blague complètement drôle, son visage ne changerait pas pour autant... surtout face à une personne qu'il ne connaît pas. Il ne lui répond simplement pas. La pauvre blonde se prend donc un gros vent.

Olaf, il réagit pas. Genre no expression, nothing. J'apporte ma tasse à ma bouche dans le plus grand des silences, regardant l'horizon et buvant les premières gorgées avant de la ramener vers mes jambes, pour lui creuser sa place dans le sable. Finalement, je retourne ma tête vers le candidat. « Bon, j'comprends. Tu dois t'prendre une vanne sur ton prénom à chaque nouvelle rencontre que tu fais, donc j'comprends. » Je l'observe un instant, il a des traits tellement fermés, c'est dingue. « Du coup j'm'appelle Clémence! Vas-y, libre à toi d'tailler mon prénom. Chacun son tour. » J'tente un sourire, mais ça risque d'être compliqué avec mister freeze.

La froideur d'Olaf semble être très mal interprétée par la jolie blonde. Olaf est comme ça de nature : même si tu fais la blague la plus drôle au monde, il ne rira pas et il te mettre un vent. Le fait que tout le monde fasse ce genre de vanne passe complètement inaperçu auprès de l'allemand. Il a tellement l'habitude qu'il n'en est même pas touché. Il peut faire preuve d'auto-dérision... mais surtout avec les personnes qu'il connaît réellement. Bon, il ne prend pas cela en compte. La jeune fille se présente : Clémence, qu'elle s'appelle ? La dernière ex d'Olaf s'appelle justement Clémence. Ils avaient passé quelques mois ensemble - juste après qu'Olaf se soit enfui de chez Alya - et avaient vécu une histoire très passionnelle. Malheureusement, encore une fois, le manque de communication du brun a eu raison de sa relation. La jolie blonde lui propose ensuite de tailler son prénom, de faire une blague vaseuse dessus. « Clémentine. Koh-Lanta. ». Oui, même s'il n'aime pas la télé-réalité, Olaf a regardé la dernière saison de Koh-Lanta et a bien aimé.

J'apprends doucement à connaître Olaf, qui promet d'être très peu casse-couille. Il s'exprime peu, mais c'est explicite. C'est, mmh, original. « Toi t'es la bonne personne avec qui prendre des p'tits déj'. Pas trop bavard, serein. » observe-je à haute voix. Quand je lui propose finalement de tailler mon prénom, il faut dire que son inspi n'est pas au max.« Mouais... » J'essaie de me souvenir des deux épisodes que j'ai regardé pour cette dernière saison de Koh-Lanta, mais j'ai qu'le physique de la brunette en tête.« Alors, dis-moi Olaf. T'as l'air de bien aimer les télé-réalités, pourquoi tu participes à Secret ? » Je m'attends pas à une réponse très développée, mais je suis quand-même très curieuse. Un candidat comme lui, c'est une première dans l'histoire !

Clémence complimente Olaf. C'est une belle manière de gagner des points auprès du beau brun. Seulement, lui, ce qu'il préfère par dessus tout : ce sont les actions. Donc maintenant, est-ce que la blonde sera aussi sympathique dans ses actions ? Si c'est le cas, elle entre officiellement dans le coeur du trentenaire. Bonne personne avec qui prendre le petit déjeuner ? Il est vrai qu'au réveil, il est plus agréable de se retrouver avec lui qu'avec un gars qui va te déballer toute sa vie d'un bloc. « Oui. ». Il acquiesce à ces belles paroles et la conversation s'enchaîne. Elle dit qu'il aime bien les télé-réalités. « Non. », dit-il juste pour rectifier. Il n'apprécie pas spécialement ce monde où la superficialité et les coups bas sont d'or. Étant champion français de boxe thaï et un passionné de rugby, l'entraide, le partage et le fait d'être entier sont des valeurs qu'il aime mettre en avant. Cependant, elle lui demande pourquoi il participe à Secret Story. Là, elle l'intéresse. C'est bien la première personne qui s'intéresse à ça depuis son entrée. « Seulement pour 3 choses : la stratégie, la stratégie et la stratégie. Le reste... », doigt d'honneur ensuite. C'est la meilleure façon d'être clair. De toute façon, il l'a dit dans son portrait : il restera focus sur la stratégie... et il ne rompt jamais ses promesses, jamais.

Un "oui" qui s'échappe, un "non" qui rectifie, des semblants d'mots, des idées vagues, une conversation un peu floue. Olaf, il m'fait un peu penser à un des gamins dont j'me suis occupée dans un séjour de colo l'été dernier. Il s'appelait Max, ce gamin. Et Max, c'était un p'tit sauvage. L'apprivoiser avait été mon premier défi, ce sont souvent ce genre de personnes qui cachent le plus de choses. Une fois qu'on perce leur coquille, ils s'ouvrent enfin ! Je ne peux pas m'empêcher de rire quand je vois le signe qu'ajoute Olaf à la fin de sa phrase, c'est très direct. Dans le mouvement, je réussis même à me mettre de la confiture sur le nez, que j'essuie rapidement avec mon sopalin. « Mmh, je vois. » Un vrai joueur, quoi. « Alors, t'as déjà un plan pour ta première stratégie? T'as déjà quelque chose, un p'tit truc que t'aimerais mettre en place? » J'ai l'impression qu'il observe beaucoup, alors ça ne m'étonnerait pas qu'il ait déjà des idées pour la suite !

Olaf la fait rire. Au moins, ça rend l'ambiance moins froide qu'elle l'était au début. Avec elle, il est loin des conflits qu'il peut y avoir avec Ajeya, Pénélope-Tara, Shiva et cie. Cet apaisement a tout l'air de lui faire du bien. Et pour jouer, il aura besoin de beaucoup d'apaisement. Elle est sans prise de tête, à son grand bonheur. Elle voit, qu'elle dit. Cela rend Olaf heureux... même s'il ne le montre pas. C'est une nouvelle personne avec qui il arrive à décroiser ses bras pourtant si fusionnels entre eux. C'est comme un couple qui se sépare et dont on ignore la reconstruction. Cependant, c'est pour la bonne cause. Elle lui demande s'il a déjà un plan pour sa première stratégie. « Et toi ? ». Belle façon d'esquiver. Elle ne pourra pas savoir s'il compte faire un stratégie ou même s'il en fait déjà une. La meilleure stratégie est secrète, comme on dit.

Quand il décroise les bras, j'esquisse un petit sourire. C'est comme une petite victoire, la toute première. C'est déjà un bon début. Après au niveau du mutisme, on est pas encore sorti. Olaf a du bon sens, il me retourne ma propre question. A ce moment-là, je hausse mes épaules en pinçant mes lèvres. « Qui vivra verra. » Je finis mon petit-déjeuner tranquillement, au bruit des vagues qui ondulent à quelques mètres sous la pression du vent. « J'viendrai souvent me poser ici j'pense. L'ambiance qui s'en dégage est tellement posée. » Un bon moyen de se ressourcer, comme en ce début de journée.« Bon allez, je vais me préparer. La bise! » Je me lève de ma position sans appuyer une seule main au sol → premier squat de la journée : done. ✓ Je quitte la plage, ramenant ma tasse à l'intérieur.

Olaf quitte la plage artificielle.

Je me pointe sur la plage artificielle. J'ai besoin de me retrouver un peu seule, dans un endroit un peu plus frais que d'habitude. Je m'assois sur le sable et souffle un grand coup. Cette aventure est très intense, il est très difficile de pouvoir s'intégrer correctement, du moins, en étant soi-même. Je soupire et lève les yeux vers le ciel, bleu.

Après avoir contemplé le ciel quelques minutes, je me rends compte que quelqu'un arrive, je vois que c'est la jolie fille que j'avais aperçu vite fait le premier soir où nous sommes entré. Elle s'assoit à côté de moi, ok c'est carrément une marque d'affection pour moi, la première qu'on me fait dans cette maison. Je suis content au fond moi. C'est Albéric, enchanté. Et toi ? J'exige ton prénom et ton âge même si on dit que pour l'âge, ça ne se demande pas. Il me semble qu'elle s'appelle Slouane, mais je ne suis plus très certain, et j'en profite donc pour lui demander en plus, son âge.

Sloane, joli prénom. Je suis néanmoins surpris de son âge, elle est beaucoup plus jeune que c'que je pensais. J'aime bien ton prénom, par contre on a presque dix ans de différence, ça craint un peu. J'ai 27 ans!. Je lâche un p'tit sourire avant de reprendre. Et ton accent, il vient d'où ? Tu serais pas australienne par hasard ? Je la bombarde de question, la pauvre.

Pendant qu'elle me parle, je sors trois amandes de ma poche. Elle trouve mon prénom original aussi et m'avoue s'en ficher de l'âge. T'as raison, ça veut rien dire du tout. Elle me raconte être née en Angleterre et y avoir vécu une décennie, je suis surpris j'aurais parié qu'elle était australienne. Il faut vraiment que j'arrête de me fier aux apparences et aux origines des gens. La France c'est vraiment le meilleur pays au monde je trouve, j'sais pas ce que t'en penses, du moins en comparaison avec l'Angleterre.  Moi je suis de Strasbourg, et à vrai dire je suis né en Italie, et j'aurai dû y vivre toute ma vie si ma mère n'était pas morte quand j'étais bébé. Et si mon père n'avait pas eu de proposition de travail en France. Mais t'inquiètes pas pour ma mère. D'habitude les gens sont étonnés, et veulent compatir sur cette perte, mais faut être relax, j'avais un an et demi j'en souffre pas tant que ça de sa mort. Je finis par lui tendre une amande avec ma main gauche, tout en en mettant deux dans ma bouche avec ma main droite. Tu veux ?

Mes questions semblent porter leurs fruits, il se pourrait que je sois sur une piste de secret avec la réponse de Sloane, une réponse plus qu'intriguante. Je la regarde faire différentes grimaces, la pauvre, elle semble avoir vécu quelque chose d'horrible là-bas, est-ce réellement en lien avec son secret cela étant... Wow. dis-je suite à son "Tu as de la chance...", je ne sais pas comment réagir autrement. Hmm..., euh...? qu'est-ce que..., tu ? j'ai ? tu trouves que ? je... J'peux être un connard, mais je ne le fais pas exprès, et à vrai dire ça me gêne beaucoup. Reprenons nos esprits. Chui... vraiment désolé pour ta maman. Elle est décédée de quoi? que je demande, avec un air plutôt triste. Je gobe la troisième amande, Sloane ne l'ayant pas prise.

Sloane m'avoue que non pas seulement sa mère, mais aussi son père, sont morts lorsqu'elle avait huit ans. Oh, poverina! lui dis-je en italien. Je suis peiné de ce que j'entends. Cela fait donc dix ans que ses parents sont morts si je ne me trompe pas. Je pose ma main sur son épaule. Ça ne doit pas être facile, tu as vécu avec eux pendant huit longues années... tu as tout mon soutient, si tu as besoin de parler ou quoi que ce soit. Si j'avais perdu mon père à huit ans, je ne sais pas si j'aurais survécu. Tu es une femme forte, Sloane, regarde-toi, t'es vraiment une femme qui m'a l'air accompli, qui ne s'est pas laissé abattre par ses blessures du passé, ce traumatisme..., tu peux vraiment être fière de toi. J'aimerais tellement lui dire d'oublier ses parents, de vivre en effaçant le passé, afin d'être pleinement heureuse, mais je n'ose clairement pas, peur d'en faire trop, peur d'être maladroit.

Sloane aura su énormément me toucher, et me plaire. Elle me raconte avoir fait une longue dépression, elle me remercie. Ne me remercie pas, c'est..., c'est tout à fait normal. Je pose mon regard sur elle, et sur chaque détail de son visage..., cette fille a quelque chose, une douceur, une classe, ça me fait du bien de la regarder, car depuis deux jours, tout ce que je vois, c'est un défilé de vulgarité, entre Ajeya, Pénélope-Tara, ou pire encore: Morgann. Je jette rapidement un oeil au ciel, le soleil ne va pas tarder à se coucher. Puis, Sloane, me demande si on peut changer de sujet, elle enchaîne directement en me demandant ce que je fais dans la vie. Je fais Secret Story. Je ris, pour détendre l'atmosphère après la discussion intense que nous avons eu. Plus sérieusement, je suis sans-emploi. Genre t'sais, le mec qui est même pas en recherche d'emploi quoi. Je ris de nouveau. Je ne lui raconterai pas les détails du pourquoi du comment j'en suis venu à être sans emploi, et pourquoi je n'en cherche plus. Je fixe son regard, le vent me fait sentir son parfum, je vois ses lèvres... je n'ai qu'une envie c'est les croquer. Je l'embrasse, avec la langue, pendant quatre petites secondes, avant de me retirer. J'suis vraiment désolé ! Je commence à rougir, je suis absolument gêné. Je me lève avec le goût succulent que j'ai encore de ce baiser.