Jour 23

Ce matin, je me sens mal, et j'ai juste envie d'aller m'isoler. Quoi de mieux que le planétarium pour ça ? Je m'assois par terre, puis j'explose... je fonds en larmes. Je le savais que je ne serais pas assez fort pour supporter d'avoir la majorité des habitants à dos, je le savais.

Je me pointe au planétarium pour trouver le calme et la sérénité. J'en avais besoin. J'ouvre à peine la porte que j'entend déjà quelqu'un pleurer. Et bien. Décidément à chaque fois que je veux passer un peu de temps seul dans cette pièce il y a toujours quelqu'un qui est là. J'ai pas besoin de voir de qui il s'agit que je le devine. Têtard. Assis comme un mendiant et se frottant les yeux avec les manches de ce qui semble être un peignoir. Je les collectionne. Père Milo, pour vous réconforter et trouver quelqu'un qui puisse vous supporter (#selfcontrol), téléphonez au 36 55. Je soupire intérieurement. Je ne dois rien à personne ici. Mais je pense que je m'en voudrais de ne pas essayer une fois encore de faire de lui quelqu'un de bien dans ses baskets. Dernière tentative. Après je me réserve le droit de ne plus lui adresser quelconque mot si ce n'est un "au revoir" le jour où l'un de nous deux sera éliminé (pourvu qu'on y soit pas tous les deux en même temps). Je reste debout, je tiens quand même à garder mes distances. On va éviter les "Ça va pas", "tu veux un mouchoir" et autre questions débiles. Même si clairement c'est de son niveau. Soyons bref. Clair. Précis. Histoire que ça ne me prenne pas toute la journée j'ai d'autres personnes à qui parler. Tu te sens mal par rapport à tout ce qu'on a pu te dire ces derniers temps ? C'est normal. Ça fait mal. Surtout si on a pas l'habitude de se remettre en question. Car c'est bien de là que vient son problème. Mais je pense qu'à un moment faut que tu te poses. Que tu réfléchisses. A qui tu es réellement. Est-ce que tes actes ou tes idées sont cohérentes avec toi. Avec ce que tu es ? Je ne le pense pas. Je te l'ai déjà dis et tu n'avais clairement pas envie de te poser ces questions. Pourtant c'est selon moi inévitable si tu veux pouvoir améliorer ton quotidien ici. Et dans sa vie de tous les jours aussi.

Je pleure toutes les larmes de mon corps. Là, clairement, je suis au plus mal. Je me suis énormément contenu ces derniers jours, j'ai tenté de m'endurcir, mais rien n'y fait. Pour l'instant, je suis trop fragile pour tout supporter. C'est alors que Milo arrive. Putain, je n'ai pas besoin de ça, là. Si c'est pour me critiquer - comme toujours - il peut repartir... surtout après ce qu'il m'a dit hier. J'ai juste envie de l'envoyer chier, mais il se pose et me parle calmement. Je suppose qu'il tente de me réconforter... donc je l'écoute. Je n'ai pas l'habitude de me remettre en question ? Il croit vraiment que c'est en me disant ça qu'il va me remonter le moral ? « Mais... je sais me remettre en question. ». Visiblement, il n'a rien compris à tout ce que j'ai dit hier pendant le Action ou Vérité. J'ai dit que je me rendais compte que je n'avais pas confiance en moi, et que ma langue de pute venait de là. Par contre, je n'ai jamais dit que je ne savais pas me remettre en question. Il me sort ensuite qu'il faut qu'à un moment, je me pose, que je réfléchisse à qui je suis réellement. Il a enfin compris ! Ce n'est pas trop tôt. Est-ce que mes actes ou mes idées sont cohérentes avec moi ? Bah... oui. Avec ce que je suis ? Bah... oui aussi. Il ne le pense pas. Je retire ce que j'ai dit, il n'a rien compris. Je n'avais clairement pas envie de me poser ces questions ? Cela fait depuis le début de l'aventure que je n'arrête pas de me les poser... il veut jouer le psychologue, il essaye de bien faire, donc on va éviter de l'envoyer chier. « Merci... je vais y... réfléchir. ». Je repose ensuite ma tête sur mes jambes pour pleurer et réfléchir... en espérant qu'il me foute la paix.

Bon. Je ne saurais quoi répondre à ça. Je le vois dans son regard. Je le fais chier. Très bien. Perdons du temps pour quelqu'un qui en vaut la peine. Je vais arrêter de m'occuper des autres. Je ne le faisais pas jusqu'à maintenant et ça m'avait plutôt réussis. Je vais m'occuper de moi, comme je sais si bien le faire. Et ça s'arrêtera à ça. Je te laisse. Je sors. Voilà. Je ferme la porte et me revoilà libre. Inspire. Expire. Au revoir Vincent.

Après avoir bien pleuré, je bouge.

Nous n'en avons encore pas parlé. Je n'ai pas vu Nauraa depuis le prime. A peine un pouvoir en poche qu'on en devient le centre d'attention principal. Je note ça dans un coin de ma tête. Il se la joue sympa pour que je ne glisse pas son nom dans la liste des nominés. Je le vois venir à des kilomètres et il me prend vraiment pour un débile le garçon. Jouons donc. Tu penses à toi en disant ça ? Tu as peur de partir. De ce fait tu me demandes qui je compte mettre. Mettre des personnes qui selon toi pourraient t'éjecter facilement. Je le regarde. Evidemment vu son égo il va me dire qu'il n'a peur de rien ni de personnes. Si tu le dis. La décision on la prendra à deux. On en parlera et on en réfléchira. Peu importe notre décision, vous tous trouverez quelque chose à dire. Ça ne vous plaira pas. Et on en payera sûrement les pots cassés au prochain prime. Mais ce pouvoir on l'a pas volé. On a payé pour l'avoir. Et on ne doit rien à personne. Donc que tu me donnes ton avis ou non sache que ça ne changera pas les idées que j'ai en tête, ou les idées de Nauraa. Quoi qu'elle risque bien de se faire influencé par son coup d'un soir. Qu'elle fasse comme bon lui semble, j'en ferai de même. Mais tu en meurs d'impatience, je le vois. Tu frétilles comme un poisson on dirait que t'as envie de pisser. Dis moi. Qui aimerais-tu voir dans le sas et pourquoi ? Moi en tout cas, je le verrais fort bien dans le sas cette semaine. Il a intérêt à bien répondre à la question s'il veut me convaincre de ne pas l'y envoyer le garçon.

Passe moi la pommade et brosse moi dans le sens du poil. Mon amour propre aime ça. Mais je suis pas bête pour autant. Et le gamin tient facilement la conversation. Peu étonnant, jouer à la racaille H24 je tire mon chapeau ça doit pas être simple surtout quand on est pas comme ça au fond.
Je ne me range dans aucune catégorie si ce n'est celle d'être un candidat d'une émission de télé suivie essentiellement par les jeunes et les ménagères. De ce fait, je n'ai qu'une partie du public potentiellement prête à me sauver en cas de nominations. Les ménagères bien entendu. Je n'ai pas besoin d'aide, si ce n'est de me concerter avec Nauraa avant la date butoir. Mais bon laissons le croire que ses mots auront quelconque importance dans le choix final. Je tiens à mon secret c'est évident, mais je n'ai pas peur de Kyet. Je n'ai peur de personne. Je me répète à force. Je ris ensuite. Ecoute, si on ne te nomine pas et que tu penses nous être redevable tu te trompes. Cela voudrait dire que les nominés devraient se venger et nous envoyer dans le sas à notre tour. Alors que nominer et être nominer fait partie du jeu. Si ils le prennent mal fallait pas venir dans ce jeu mais faire le Bachelor les gars. Quoi qu'il en soit nous deviendrons rapidement les candidats à abattre. Ceux qui sont à l'origine du départ de "fortes têtes". Parce qu'ils le prendront mal. Chose qui est sûre. On va nous demander de nous justifier et tout le tralala. Prenez le comme vous voulez le résultat n'en changera pas.

Je suis un joueur. A ma façon. J'ai peut-être pas pété de secret. Mais le mien a le mérite d'être à l'abri. J'ai joué ma cagnotte contre un pouvoir qui me sera utile cette semaine. Prenons le temps d'analyser chacune des situations plutôt que de se presser. Cette discussion avec Steven n'en reste pas inintéressante. Je peux voir comment il réagit. Comment il pense. Et jauger de sa sincérité. Je souris et le salue avant d'aller me coucher. J'ai écouté ce que tu avais à me dire. Et j'en prend note. Pas des noms qu'il m'a donné, mais de la façon dont il a agit. Bonne nuit.