Jour 17

J'arrive au salon extérieur, me posant sur un des sofas, en posant mes pieds sur le canapé, les mains sur mon verre.

Il fait chaud, je décide de profiter de l'air extérieur en allant au salon extérieur, j'aperçois Lorena, mon cerveau est sûrement en train de soupirer. La maison est pas assez grande, il faut que j'croise ton visage en vinaigre. Se faire vomir ne te réussi vraiment pas en tout cas. Une petite pique en ce début d'après-midi pour la plus anorexique des vipères.

Alors que j'étais tranquillement en train de siroter mon petit verre de jus d'orange, Farah Beurette vint commencer à me chercher. Malheureusement pour elle, elle allait me trouver. Un petit rire de mépris vint s'échapper de mes lèvres. Si tu n'es pas contente, chérie, tu n'as qu'à déguerpir. Ce n'est pas comme si tu manquerais à quelqu'un dans cette maison après tout. Puis à sa seconde pique, je viens à nouveau la regarder de haut en bas. Venant de celle qui se cache derrière trois couches de fond de teint, ça me fait chaud au cœur. Allez Bozo, retourne sucer ceux qui ont tellement pitié de toi et qui par dépit, réussissent à t'accorder le minimum d'importance que tu mérites. Je bois une gorgée, le regard condescendant tourné vers elle.

Je hausse les sourcils et esquisse un sourire en entendant les remarques de Lorena suite à mes piques. Oh, tu sais, on ne doit pas être si différente que ça si les gens m'accordent de l'importance par simple pitié. Je lance un petit regard coquin, mystérieux, j'avais envie de jouer. Et ne sois pas jalouse de moi, après tout ce n'est quand même pas ma faute si tu as les moyens pour vivre plus que correctement et encore moins ma faute si les gens te donnent l'heure par intérêt. Mettez-là toute nue, et oubliez qu'elle a de l'argent, et elle ressemble à une vulgaire junkie, sans éducation, reniée par ses proches pour avoir contracter le sida. Il faut savoir redescendre sur terre ma chérie, tu n'es pas moins humaine que quiconque, le confort de la tombe ne risque pas de t'être très utile. Je souris.

J'esquisse un sourire à mon tour. Ce que tu dis n'as aucun sens, ma pauvre. Avant toute chose, apprend à réfléchir avant de déblatérer des inepties, même si je sais que, te concernant, c'est peine perdue. Je marque une pause. Tu viens de confirmer ce que je pensais de toi. La jalousie est un vilain défaut et dans ton cas, elle te sort par tous les pores. Nouvelle pause. Je ne me suis jamais plaint de vivre correctement mais tu as l'air si intéressée par ma condition que ça en devient carrément risible. Je pouffe de mépris. La différence entre toi et moi, ma chère, c'est que l'une de nous deux n'a pas besoin de remuer son derrière pour faire parler d'elle. La dignité, ça te dit quelque chose ? A priori, je ne crois pas. Nouvelle gorgée, tandis que mon regard défiait méchamment le sien.

J'écoute Lorena me répondre, qu'est ce qu'elle est épuisante, elle ne comprend jamais ce que dit et a décidé que ça devait rester comme ça. Tout ce que je dis à un sens, je te pensais assez intelligente pour comprendre le sens de mes mots. Elle dit ensuite que je viens de lui confirmer que j'étais jalouse d'elle, ce qui finit par m'en rager, après tout j'ai été la première à penser qu'elle était jalouse de moi et à le lui dire, elle n'a pas le droit de le sortir en second. Tu es ridicule ma chère ano, on sait très bien toutes les deux qui est jalouse de qui, tu as parlé du fait que je suçais tout le monde et qu'on m'accordait de l'importance car je fais pitié, je pense que ça veut tout dire. Elle a sûrement ajouté le "faire pitié" pour se rassurer, je ris. Et encore une fois, redescends, tu ne fais pas parler de toi, et je pense que même en remuant ton derrière, celui que tu n'as pas, tu ne feras pas plus parler que ça. Je la regarde boire son verre, en espérant qu'elle s'étouffe avec. Si tu veux, on peut continuer cette conversation, ou l'arrêter, j'me retiens vraiment de ne pas t'arracher la tête. Elle ose me parler de dignité alors qu'au plus profond de la dignité il y a d'abord tant de valeurs à respecter, des valeurs dont elle ne connait surement même pas l'existence, la blague.

C'est ça, cause toujours, tu me fais de l'air. Je me lève, m'approchant d'elle alors que je la défiais toujours du regard, un petit rictus venant orner mes lèvres. Tu m'as l'air bien pale Farah. Tu es malade ? dis-je avec un ton mi-ironique mi-désolé. Attends, laisse-moi t'aider. Là, je viens lui envoyer le fond de mon jus d'orange sur le visage. Là, c'est beaucoup mieux. Tu devrais me remercier, tu as le teint que tu as toujours eu. Orange beurette. Avec un petit rire de mépris je viens à m'éloigner d'elle tandis qu'elle comprenait ce qui lui arrivait. Quelques pas avant de me retourner et de lui faire un petit salut de mes doigts, un gros sourire foutage de gueule sur le visage. Je quitte ensuite les lieux, satisfaite.

Assez énervée après ce qui vient de se passer, je décide de quitter la pièce à mon tour, je pue le jus d'orange.

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