Jour 27

Après que @Heiligdom m'ait un peu réconfortée sur mes appréhensions, je décide de sortir prendre l'air, et c'est en me baladant dans le jardin que je redécouvre la bulle. Je m'allume une cigarette tout en avançant vers ce lieu qui nous rappelle sûrement à tous notre première semaine d'aventure, et je vais m'asseoir en tailleur là-bas, plaid sur les épaules, l'air pensif.

@Maxime

Je me posais devant la bulle, parce qu'au final, on avait encore accès à la vitre, même si aujourd'hui plus personne n'était derrière et ne venait ici. C'était bizarre de se dire que cela faisait quasi cinq semaines que personne ne l'habitait. Me calant sous le plaid de @Suzanne, je toussotais face à la fumée qu'elle recrachait « Ça va te tuer ça un jour, tu sais ? » que je lui disais en collant mon bras au sien alors que j'observais un instant les étoiles. Elle et moi, on avait pas pensé qu'elle serait en danger cette semaine, du coup c'était plutôt bizarre comme situation. « J'ai appris qu'Amber a fait partie de la stratégie pour te mettre dans le SAS... Je sais pas si elle a voté contre toi, mais bon... » elle était au courant. Et je préférais être honnête avec Suzie comme je l'avais toujours été jusqu'ici.

Sans que je le contrôle vraiment, un sourire vient tendrement étirer mes lèvres lorsque je vois @Maxime me rejoindre. Je le laisse s'installer près de moi, tout en balayant la fumée qui venait vers lui de ma main quand je l'entends tousser. "J'ai pourtant bien diminué.. j'ai du fumer quoi, quatre clopes depuis que je suis ici ?" La première était dangereuse, et c'est @Thomas qui me l'avait proposée, alors qu'on avait dit qu'on se raisonnerait tous les deux, quels bêtes on faisait ! Mon regard divague sur les étoiles aussi, tandis que Maxime me sort de mes pensées en m'annonçant qu'@Amber a fait partie d'une stratégie qui voulait me nominer. "Tu.. crois ?" je demande après avoir soufflé, terminant ma cigarette avant de m'en débarrasser. "La semaine dernière, j'avais ressenti qu'on était tous sur la même longueur d'onde, il n'y avait pas de tensions, enfin presque pas.. et, j'ai pensé que cette semaine, ça ne changerait pas... Tu sais, je crois qu'on a été les seuls à vraiment voter par affinités." je constate, dans une moue presque déçue.

Ça faisait un petit moment qu'on avait pas eu notre moment juste à nous deux, elle et moi. Parfois, je me demandais si @Suzanne ne serait pas mon match ici, parce qu'elle et moi on se comprenait sur beaucoup de niveaux. On avait les mêmes délires, on fonctionnait de la même façon pour tout ce qui était de nos relations et du jeu. Et il n'y avait jamais aucune difficulté de communication entre nous, tout était simple et fluide. Je nous imaginais bien mal être en opposition un jour. « Je sais pas comment vous faites, j'avais testé une fois, je trouve ça deeeg. » ça avait pas un bon goût la cigarette. En même temps, je crois que les gens fumaient pas vraiment à cause du goût, mais plutôt de la sensation que ça donnait. Moi j'étais trop maniaque sur tout pour pouvoir être un fumeur. Sentir la cigarette, ça m'horripilerait. Je lui avouais que Amber avait voulu nous mettre dans le SAS « Oui, j'avais un doute depuis notre confess tous ensemble... du coup j'ai prêché le faux pour savoir le vrai tout à l'heure dans le cellier. Et elle a avoué... » ça faisait bizarre de se dire que n'importe qui pouvait nous trahir. « On se nominera jamais, nous deux, hein ? » moi ça m'angoissait un petit peu, car elle avait raison, le jeu s'intensifiait et on se retrouvait tous les deux face à des choix impossibles. « J'ai pas envie de prendre part à ses stratégies... mais j'ai l'impression qu'on va nous y pousser au fur et à mesure. Je sais pas trop quoi faire. » plus le jeu avançait, et plus je nous voyais être submergés de questionnements à ce sujet. Et j'avais pas envie que Suzie se retrouve en danger une nouvelle fois à cause de ça.

Imaginer @Maxime entrain de fumer sa première cigarette fait naître un léger sourire amusé sur mon visage, visualisant déjà la grimace qu'il avait pu faire, et la façon dont il avait pu réagir. Parfois, j'ai l'impression que je le connais plus que ce qu'il en est réellement, et c'est peut-être dû à la connexion qu'on a ensemble, tous les deux. L'une des plus belles que j'ai pu trouver dans cette aventure. J'abrège donc ma consommation de nicotine, me débarrassant du mégot avant que Max ne me confie qu'Amber ait participé à une alliance "contre moi". Je maîtrise pas vraiment la moue qui vient me teinter les lèvres dans des airs de déception. "Je pense pas qu'elle ait voté contre moi.." je lui dis, en haussant doucement les épaules. Non, elle est l'une des candidates dont je suis le plus proche ici, et c'est réciproque, donc je ne la vois pas me trahir. Comme je ne pourrais jamais trahir Maxime. D'ailleurs, lorsqu'il me pose la question, je lâche un rire soufflé, levant mes yeux pour les plonger dans les siens. "Non mais ça va pas ?" Et risquer de le perdre dans ce jeu ? "Jamais !" je répète après lui, levant mon petit doigt pour lui faire un serment de la patte. Et c'est sacré, ça, pour moi. Il en vient vite à s'interroger sur l'aspect stratégique du jeu, alors mes yeux retrouvent chemin vers le ciel. "Tu vas aller le plus loin possible, en étant fidèle à toi même. Parce que ton cœur, les autres ne pourront jamais te l'acheter." je lui dis alors qu'il me confie ses doutes. Maxime est sûrement la personne la plus pure de ce jeu, avec Abel, et il faut qu'il reste comme il est, c'est, pour moi, ce qui va lui donner les moyens de l'emmener jusqu'en finale. "Tu sais ce que je vais faire, moi, si je re-rentre ?" je demande, sur un ton des plus sérieux avant de retourner ma tête vers le candidat pour trouver son regard. "Je vais mettre en place la plus grande stratégie jamais imaginée dans secret story. Boum, retournement de situation, et tous ceux qui ont préféré voter avec leur cerveau aussi vite, ils se retrouvent dans le sas !" je déclare, finissant par rire. Bien que je pense réellement à fonctionner comme ça.

Dans la vie de tous les jours, je suis quelqu'un de relativement solitaire, je me lie vachement avec les gens via le net, parce que c'est mon filet de sécurité et que quelque part, c'était toujours plus simple de s'assumer derrière un avatar que dans la réalité. Je faisais jamais des soirées comme on pouvait en faire ici, même, je quittais rarement mon appartement autre que pour aller voir ma famille. Mes relations, elles se tiraient de mes jeux, de mes streams avec les quelques deux cent personnes qui me regardaient jouer parfois. Comme tout être peu à l'aise dans sa peau, avoir ce minimum d'attention me donnait l'impression d'exister, d'avoir une importance, bien que je savais que c'était pas forcément quelque chose de particulièrement sain. Il faudrait que j'apprenne à m'aimer moi-même avant d'être aimé par les autres, mais c'était plus simple à dire qu'à faire. Ici, je m'étais surpris, parce qu'en forçant cette image de petit jeune solaire, j'avais réussi à me faire des potes d'univers totalement différents du mien. Pourtant, les première semaines, et malgré les apparences, j'avais été particulièrement stressé à chaque fois que je devais engager avec un nouveau candidat. Ce stress, il avait rapidement été évacué par certaines personnalités, voire même été inexistant avec certains. Comme @Suzanne. C'était un peu ma révélation, mon âme soeur que le jeu l'ait décidé ou non, moi j'en avais décidé ainsi. J'avais l'impression qu'on aurait pu grandir ensemble, jouer dans le bac à sable, se partager nos cartes Yu-Gi-Oh en regardant Totally Spies. Qu'on aurait pu parler des gars et des filles ensemble, de nos premiers baisers, à nos premiers coeurs brisés. Qu'on aurait pu réviser nos examens en riant, tout en écoutant Oops I Did it again en boucle, une chorée parfaitement maitrisée devant le miroir. Si j'avais eu une amie comme elle en grandissant, peut-être que ma vie aurait été totalement différente. Peut-être n'aurais-je pas eu autant de difficultés à me sentir en vie, tout simplement. Elle me promettait de ne jamais me nominer et mes lèvres s'étiraient en un sourire alors que je donnais un check du poing, ratant un petit peu ce qu'elle avait prévu de faire pour lier le pacte, mais bon, c'était habituel avec moi. Elle me disait que mon intégrité, c'était bien quelque chose qu'il ne fallait pas que j'échange pour quoi que ce soit et une moue gênée se dessina sur ma bouille enfantine. « J'ai tellement peur d'être déçu ici, tu sais... » parce que j'avais l'impression de donner au quotidien, mais de ne recevoir que la moitié de mes efforts. Cette pensée était dirigée vers @Abel plus particulièrement. @Suzanne me disait que si elle rerentrait, elle allait essayer de faire la meilleure stratégie pour se sauver et retourner toute la maison. « Tu crois que c'est possible ? » j'avais du mal à imaginer une stratégie ou personne n'en souffrait, et c'était ça qui me faisait peur. Parce qu'à ce stade du jeu, quoi que l'on fasse, on allait faire souffrir quelqu'un. Je décidais de changer de position, mettant mon dos à même le sol alors que l'arrière de ma tête se posait sur la cuisse de la jeune femme. « Quand tout ça ça sera fini, tu te vois où toi ? »

Quand je lève mon petit doigt pour un serment de la patte, c'est quelque chose de sérieux, c'est une promesse qu'on ne peut jamais penser à trahir. Mais @Maxime, il serre son poing devant, prêt à tcheker. "T-t-t-t-t, non non non. Le serment de la patte, c'est quelque chose de solide." je fais, en secouant la tête alors que j'écarte ma main de son poing, la laissant levée en l'air. "C'est le genre de promesse à laquelle t'es o-bli-gé d'être fidèle. En général, j'utilise ça face à Mario. Mario, c'est un de mes colocs, il est barman. Je le fais souvent me promettre de venir me faire un bisou quand il rentre du travail avant d'aller se coucher. Et sinon, à l'appart, on utilise ça pour être sûrs et certains que le lendemain, l'un de nous ira remplacer l'ampoule qui a sauté dans la salle de bain, ou qui cuisinera le repas du soir." C'est une valeur sûre, c'est implacable. Je ramène donc ma main vers Maxime, tendant à nouveau mon doigt, pour qu'il le serre. "Ja-mais je te nominerai." je répète alors, dans un regard à la fois plein de sincérité et d'affection. Maxime a une personnalité attachante, à côté de laquelle je n'aurais jamais pu passer à côté, même en dehors de ce jeu. Son intégrité est telle qu'il me rend plus pure que ce que je ne l'ai jamais été. Il me confie ainsi, qu'à cause de cette personnalité, il a peur d'être déçu au sein de l'aventure. "Prends ça pour un jeu vidéo, rien de tout ça n'est trop réel. C'est un jeu grandeur nature, où tu es ton propre personnage, mais garde seulement en tête que tous ceux qui sont ici ont été poussé à s'inscrire par leurs envies de jouer. Chacun a sa façon. Mais t'es jamais vraiment sûr de connaître celle des autres." je lui dis, d'une voix douce, tendant à le rassurer autant qu'à le mettre en garde. Je ne veux pas qu'il soit en peine, ni maintenant, ni jamais. Et je donnerais cher pour le protéger de tout le négatif que cette aventure pourrait lui apporter. C'est comme ça que je lui fait part de ma stratégie de vouloir nominer les candidats qui pensent différemment de nous, si jamais je suis amenée à ré-intégrer la maison demain soir. Je fais un hochement de tête confiant lorsqu'il me demande si c'est possible. Oui, ça le sera. J'ai beau apprécié tout le monde, je ferais tout pour protéger les candidats dont je suis le plus proche ici, quitte à m'improviser stratège. Ça ne me fait pas peur, et, même, je crois que ça ne me ferait pas culpabiliser. On est dans un jeu, et je crois que j'en avais sous-estimé les règles jusqu'au moment où je me suis retrouvée nominée sans que personne ne vienne m'avouer quoi que ce soit depuis. Je laisse Maxime poser sa tête sur ma cuisse, tandis que l'une de mes mains s'étend derrière moi et que l'autre vient se mêler à ses cheveux dans des caresses berceuses. C'est le moment qu'il choisit pour me demander où est-ce-que je me vois, quand le jeu sera terminé. Je reste un instant, court, la tête levée vers les étoiles, avant de lui répondre. "Je crois que j'irais retrouver mon père." je lui avoue alors, avant de baisser les yeux vers lui. "Ça fait un an que je ne l'ai pas vu, et, tu sais, ma vie à Lyon, elle défile trop vite. Mais là, j'ai parfois l'impression que le temps s'arrête, et il me manque." j'esquisse un léger sourire, paisible. "Alors je pense que j'irai l'embêter un peu." je conclus, étirant d'avantage mon sourire, pensive. "Et toi ? Qu'est-ce-que tu feras après tout ça ?" je demande, curieuse, tandis que mes doigts délient encore ses cheveux.

Je comprenais pas grand chose à ce qu'elle me disait la Suzie. Mon check avait pas été bien reçu, mais ça c'était parce que j'étais de ceux qui faisaient toujours l'inverse du mouvement qu'il fallait exécuter. Comme Rachel dans Friends quand elle en vient à passer une interview pour travailler chez Ralph Lauren, et que quand son employeur se penche pour lui ouvrir la porte, elle lui fait un bisou sur la joue en pensant qu'il voulait lui faire la bise. Ça c'est moi au quotidien. Du coup, je l'écoute perplexe en répétant un petit « Mario ? » parce que moi directement, je pense à Mario avec ses copains Luigi et Yoshi, et il me semble pas qu'ils aient assez de pixels pour pouvoir faire des jeux avec leurs doigts. Enfin, en tout cas, dans Mario Party, j'avais pas trop vu ça moi. Ah, elle parlait de son colocataire ! En vérité, j'étais même pas au courant qu'elle en avait un, mais leur technique de répartition des tâche semblait super effective. « Moi mon truc c'est les post-it ! Je mets des post-its partout ! (...) Sauf qu'en général ils sont surtout adressés à moi-même. » parce que j'oublie toujours pleins de trucs, et que mon organisation fait que je suis tout le temps obligé de réparer ces oublis. Du coup, imaginez des placards parfaitement bien étiquetés où tout est rangé à sa place et un frigo avec une partie bien encadrée couverte de post-its de rappels. Ça, c'était mon quotidien. Je m'exécutais donc, en tendant mon doigt qui se liait donc au sien. « Je jure de ja-mais te nominer. » que je répétais comme si j'étais entrain de me marier et que je devais redire les mots du prêtre. Heureusement que j'étais pas Ross sur ce coup là, manquerait plus que je dise le prénom de Rachel alors que je me mariais avec Emily, ahahah. Je suis le seul à avoir la référence ? Ahok. Concernant mes doutes, Suzie elle me disait de prendre cette aventure comme un jeu vidéo, et il est vrai que quand je jouais aux Sims c'était un peu pareil, il fallait que mon Sims s'entende bien avec tout le monde pour pouvoir mener à bien ses aspirations. J'hochais positivement la tête en écoutant ses sages paroles. « D-D'accord. » enfin j'espérais juste que la plupart des gens allaient rester cohérents avec leurs relations de base, même si certains allaient probablement jouer la carte de la stratégie. « Tu penses que qui t'a nominé toi ? » que je lâchais dans le vent, mes mots quittant mes lèvres sans même y avoir réfléchi avant. Si elle était nominée ce soir, c'était qu'un nombre importants de gens l'avaient mis, et ça, c'était quand même assez surprenant pour quelqu'un qui était relativement appréciée ici. Changeant de position, je pouvais sentir ses doigts se mêler à mes boucles brune alors que mon index traçait des cercles sur sa cheville comme pour en dessiner des monstres sur ses courbes. Elle me disait vouloir retourner voir son père, et j'imaginais bien qu'un an sans voir sa famille devait être compliqué. Pour ma part je les voyais quasi toutes les semaines, étant bien trop proche de ma mère et de ma grand-mère pour pouvoir me passer d'elles. « Il doit beaucoup te manquer... t'as grandi avec lui du coup ? » que je demandais un instant avant d'ajouter « (...) Et ta mère ? » elle ne la mentionnait pas, comme si elle ne faisait pas partie de du cadre familial. Finalement, elle me retournait la question et mes prunelles océan la regardaient d'en bas. « Moi j'aimerais vraiment avoir assez de sous pour partir étudier à l'étranger ! Ou du moins, faire leur cursus par correspondance. » que je disais d'une voix enjouée « Du coup je suppose que si je valide pas de cagnotte ici, j'essaierai de faire décoller mes streams de jeux vidéos pour récolter de l'argent... En soi j'ai jusqu'à cet été, donc peut-être que j'y arriverai avec la notoriété de l'émission ? Léo il m'a conseillé pleins de trucs cools là dessus ! » il m'avait parlé de ses potes qui étaient influenceurs et qui faisaient du placement de produit dans leurs streams, et moi, ça me parlait pas mal ! Bien que je ne me verrais pas recommander des produits que je n'utiliserais pas moi même. « La seule chose que je sais, c'est que j'ai envie que ma vie elle continue, enfin je veux dire, j'ai pas trop envie d'enchainer des interviews ou de vivre uniquement de cette notoriété... moi j'aimerais construire quelque chose de sérieux, tu vois ? Je suis bien trop carré dans ma manière d'être pour me laisser porter... » je savais pas trop si j'étais totalement clair dans mes propos.

@Maxime finit par accepter la promesse du petit doigt, l’indélébile - à mon grand bonheur. Non, parce qu'entre nous, il ne serait pas pensable que je quitte cette aventure sans lui avoir montré ce serment. Serment le plus infaillible de tous. Les "sur la vie de ma mère" à côté, ça vaut rien. Rien du tout. Je me mets donc à lui expliquer en quel cas je l'utilise, bien que ce soit pour des trucs futiles la plupart du temps, ça s'encre dans mon quotidien. Lui, il me parle de post-it. Des post-it partout, adressés à lui-même, pour veiller à gérer l'organisation de son appartement, et peut-être même son emploi du temps. "Je vois bien celui sur le frigo.. Maxime, mange pas les yoplaits, tu dois les garder pour vendredi soir ! Ou euh, celui scotché sur ton ordinateur : Maxime, va dormir, c'est cinq heures du matin." j'imagine, ostensiblement amusée alors que je le visualise, chez lui, ouvrant et refermant son placard avant de commencer à quitter la pièce, puis revenir dans un genre de moonwalk raté jusqu'au post-it parce qu'il avait oublié de le lire ! Il me tire de mes pensées quand il finit par me promettre, dans les règles de l'art, qu'il ne me nominera ja-mais. J'affiche un sourire éveillé, satisfait. Et ce n'est que l'un des nombreux moments qui vient me rappeler qu'il est vraiment mon binôme dans cette aventure. En tout points. Il est de mes piliers ici, et je ne voudrais pas le perdre. On ne se rend pas compte qu'à quel point on se rattache aux autres, dans ce genre d'aventure, où le contact avec l'extérieur est complètement anéanti, où plus rien n'a l'air d'exister si ce n'est cette maison qui a l'air tout droit sortie d'un blockbuster qui tire son intrigue en plein beverly hills, et le jeu. Le jeu, dans lequel on est plongés, sous lequel on peut même succomber. Alors, dans ce genre de cadre exceptionnel, on s'accroche aux autres joueurs, parce qu'ils sont comme nous. Et Maxime, il est comme moi. "Adam, Charly, Nolwenn, Emilya.." je finis enfin par lui répondre, lorsqu'il me demande qui je pense être responsable de ma nomination. "Ils sont ceux avec qui j'ai le moins d'affinités.. alors.. j'imagine.." je déclare ensuite, en haussant doucement les épaules, pas franchement convaincue. Le brun s'installe ensuite contre moi, alors que je me mets à lui confier ce que je compte faire après l'émission. "J'ai grandi avec lui, et ma mère.." j'ajoute , dans un sourire en coin après qu'il se soit justement posé la question sur elle - que je n'avais pas mentionné avant. "On vivait ensemble en Allemagne, et quand ils ont divorcé, j'avais dix-sept ans, et j'ai suivi mon père en France. On a vécu dans un garage, pendant au moins un an. C'était sacrément chouette, il avait aménagé ma chambre dans la benne d'un pick-up à la casse. Oui, parce que c'est un mécano, mon père. Et puis, il est reparti à Berlin, il a trouvé une maison trop cool d'ailleurs. Et moi, je suis restée ici, pour continuer à apprendre le français, j'ai commencé à travailler et j'ai eu la chance de tomber sur la meilleure coloc du monde." je lui explique, sans pudeur. J'ai confiance en lui, et, de toutes façons, les mots sortent avant que je n'ai le temps d'y réfléchir. C'est spontané, avec Maxime, depuis notre première discussion. Je finis par lui retourner la question, lui demander ce qu'il ferait après l'aventure, tandis que mes doigts continuent d'effiler ses cheveux, dans des mouvements tendres, je l'écoute attentivement. Alors que moi, je n'avais pensé qu'à ce que je ferais de façon spontanée et temporaire à ma sortie du jeu, lui, se projette concrètement et imagine une stabilité future. Cette différence entre nous me fait sourire, gardant cette expression au visage alors que je lui réponds "J'espère que Léo est de bon conseil" je commente, un peu naïvement, mais consciente quand-même qu'il s'agisse d'un des candidats les plus dingues de cette aventure. "T'as intérêt à la valider, cette cagnotte." j'ajoute alors, stoppant mes caresses pour insister sur mes mots, avant de reprendre. Il m'avoue ensuite qu'il aimerait que sa vie continue, sans profiter nécessairement des écumes que le jeu pourra laisser derrière lui, ce à quoi j'acquiesce, en parfait raccord avec ses propos. "C'est certain qu'il y aura un avant, et un après. Je ne souhaite à personne de rester bloqué dans le "pendant"." Ce qui arrive, quand la pseudo-célébrité acquise finit par chauffer les esprits, et dépersonnaliser tout ce qui existait avant. "J'espère que tu me laisseras un créneau "improvisation de suzie", dans ta nouvelle vie.." je finis par lâcher, lui avouant à demi-mots que, je compte le revoir à l'extérieur, et que pour moi, notre amitié ne vit que ses débuts ici. "Allez, on va se coucher ? Faut que je sois en forme demain, je dois m'assurer de récupérer au moins vingt minutes du temps de quotidienne et l'utiliser en faisant un truc qui donnera envie au public de voter pour moi... c'est quoi qui marcherait le mieux tu crois ? Un réveil aux casseroles ? Une embrouille avec Heiligdom ? Des larmes de crocodile au confessionnal ?" je fais, en me relevant délicatement, bien-sûr pleine de second degré, alors que je sais d'avance que Max va me prendre au sérieux.

jotem
je quitte la bulle à mon tour.