Jour 27

Je débarque au patio, @Paloma étant déjà là je lui adresse un sourire avant de poser mes fesses sur le canapé et mettre un oreiller entre mes jambes, histoire d'être à l'aise. « Bah dit donc on se quitte plus en ce moment. Je croise que les mêmes têtes par ici. » Entre elle et @Emilya, j'étais bien entouré après tout.

C'est @Abel qui vient finalement me tirer de mes pensées. Je souris en le voyant arriver. Il s'assied et met en oreiller entre ses jambes. Je ris à sa remarque en passant une main dans mes cheveux. C'est pour rattraper les deux semaines et demie où on s'est quasiment pas croisé. À croire que nos journées sont pleines et que la maison est grande pour ne pas se voir ou se parler pendant aussi longtemps. Pourquoi tu voudrais me quitter ?

Il ne s'était pas rendu compte. Je souris, n'étant guère étonnée par ce que viens de me dire @Abel, lui qui est toujours à au moins trois constellations au dessus de la Terre, la tête plongée dans les étoiles. Oui. Finalement le temps passe vite ça fait déjà un mois qu'on est là, tous. Et justement le voilà qui s'allonge sur le canapé pour se perdre parmi les milliers de points lumineux émanants du ciel. Je me couche dans l'autre sens, venant caler le haut de mon crâne contre son épaule. Je ne sais pas. On ne sait jamais, ce genre de choses ça te tombe dessus sans que tu ne saches pourquoi.

« Il faut alors remercier les astres pour ce mois que nous avons passés ici. Je pense qu'on vie dans un microcosme très agréable comparaît à d'autres personnes qui doivent dormir sous les étoiles pour d'autres raisons. » J'avais une réelle pensée pour les plus défavorisés, pour ceux qui vivent dans la rue et qui n'ont pas d'autre choix que de regarder les étoiles. Il ne fallait pas l'oublier et pouvoir saisir le fait que nous soyons des êtres chanceux. « Effectivement ! Qui sait peut-être que la semaine prochaine tu seras nominée et tu partiras d'un coup d'un seul, ou peut-être que ça sera moi. » L'avenir est incertain, mais je me sentais serein en cette fin de semaine. Il ne fallait pas paniquer, mais plutôt accueillir les nouvelles comme elles venaient. J'avais comme l'impression de me connecter à nouveau à mon essence première, comme lorsque je suis arrivé au sein de l'aventure. J'ai d'ailleurs peut-être perdu un peu de moi en arrivant ici.

Il pourrait parler pendant des heures que ça me ferait le même effet. J'adore écouter @Abel me parler de ces choses qui m'échappent mais qui le temps d'un instant font voyager mon esprit. Il se dit chanceux en comparaison à toutes ces personnes qui dans la rue n'ont pas cette chance que d'avoir un toit au dessus de leur tête. On s'éloigne du but premier de la vie en vieillissant. Abel a ce don de me faire prendre du recul sur ce que c'est la Vie et je ne sais pas si ça me fait du mal ou du bien. Le monde est égoïste Abel. Chacun vit pour soi-même sans penser à l'autre. Tu penses qu'on peut changer ça ? demandais-je curieuse, n'oubliant pas de m'inclure dans les personnes égoïstes avec leurs problèmes de riche. Il suppose le départ de l'un de nous deux la semaine prochaine, je ne répond pas. Préférant le contact de ma tête contre son cou. T'es différent Abel. Je ne sais pas pourquoi mais la vie m'a fait ce cadeau que de te mettre sur ma route, et je me sens chanceuse. Tu as le don de m'apaiser peu importe les circonstances et de m'exciter aussi mais chut. Pourquoi avoir voulu venir ici ?

Je laisse voguer mon âme pensive ce soir. Comme si je flottais et que mon corps n'était qu'un point d'ancrage. Actuellement je ne me sentais pas dans l'aventure, mais plus dans une phase de réflexion intense qui venait de me happer. Le visage neutre, aucun sourire, juste les prunelles brunes qui regardaient les étoiles scintillantes. Ce corps inerte que je ne souhaite pas bouger, le souffle est la seule partie qui articule mon corps à cet instant précis. « Pourquoi ne peut-on pas le changer ? Je pense qu'il faut se laisser guider tout simplement. Un grain de sable peut devenir une dune et enfin une plage. » Je me laissais guider dans ma vie et j'espérais qu'après la sortie, ma médiatisation me permettra de pouvoir défendre de réelles causes qui me tiennent à cœur. « Je ne suis en rien différent tu sais, ou alors si je le suis c'est que nous le sommes tous. Chaque être possède ses singularités, on a parfois du mal à les percevoir du fait que la superficialité de notre monde nous accapare. » Et c'est bien dommage, mais c'est la réalité. « Pourquoi pas ? » Je n'avais moi-même pas la réponse à cette question. La situation s'y prêtait alors j'ai accepté tout simplement et je ne regrettais pas. @Jonathan débarque et veut parler à @Paloma, mince il fallait que je parte. « Bon je vous laisse, discutez bien. » La conversation avec @Paloma aura été bénéfique, je me sentais clairement apaisé.

Je bois les paroles de @Abel comme Théo boit de l'alcool, sans modération. Mais c'est sans compter sur @Jonathan qui débarque au patio, uniquement vêtu d'un short et le corps mouillé. Je l'avais vu tout à l'heure dans le jacuzzi avec @Nolwenn. Je replonge mon regard dans les étoiles alors qu'il ouvre la bouche et prend les devants cette fois. Il voudrait me parler, si j'avais cinq minutes à m'accorder. Il te faut cinq minutes entières pour me dire une fois de plus que je suis une fille facile ? demandais-je, piquante mais en gardant toujours le sourire. Je souffle intérieurement, j'avais réussi à apaiser mon esprit avec l'aide d'@Abel et voilà que le petit-fils du créateur d'Ikéa venait mettre fin à cette ambiance spirituelle. Je me rassied donc, et le regarde en pinçant les lèvres. Je t'en prie, installe-toi. Je laisse la liberté à @Abel de vouloir s'en aller ou pas.

@Jonathan s’installe sur le canapé en face de moi avant de répondre plutôt sèchement. Si j’ avais une sale gueule ? Je rigole à ces propos qui en auraient vexés plus d’un ici il a de la chance de ne pas tomber sur une Drama Queen. A vrai dire je ne savais pas quoi en penser. Une fille facile..  peut être avait il été choqué de voir qu’une femme de mon âge à cette époque puisse jouir de la liberté de dire et penser ce qu’elle veut. Je ne le coupe pas, voyant qu’il faisait l’effort de venir me parler je ne voulais pas le brusquer davantage. Après tout c’était un vrai miracle même que le blond soit venu me voir de son propre chef et ça me faisait presque plaisir. Il recommence son histoire et me parle du site de son arrivée. Au dernier prime donc. Et rapidement je vois où il veut en venir. Donc en gros tu as vu mon cul avant de voir ma tête. Je retiens un sourire et ravale ma salive. Certes il a dû oublier ou ne pas faire attention mais je m’étais présentée à lui lors de son arrivée. Avant que je n’aille prendre mon pied avec Léo au sauna et il semblerait donc qu’il nous ait vu. Donc tu as préféré m’ignorer pensant que j’étais le genre de femme aguicheuse qui couchait avec qui le voulait bien. Je conçois qu’on puisse douter ici vu le nombre de garçons à mon goût qu’il y a dans cette maison. M’enfin. J’ai été l’une des seules à tenter de te faire sentir bien ici. Je pense que tu aurais pu m’en parler avant... J’essaie de pas le brusquer plus qu’il ne l’a été en me voyant nue empalée sur le beau Léo. Tu n’ étais pas là et tu ne connaissais pas notre passif à Léo et a moi. Je suis un peu déçue que tu te sois permis de juger qui j’étais en te basant uniquement sur ça. Mais désolé si ça a pu heurter ta sensibilité. Je suis quelqu’un de très ouvert et de décontracté donc je conçois que ma façon de vivre ne plaise pas à chacun. je laisse traîner mon regard sur le torse du blond et répondre mes yeux dans les siens.

Il reste dans le patio, s'allongeant, pensif.

Il s'endormit là, continuant sa découverte des lieux dortoirs de la maison.

Jonathan a écrit:

Il s'endormit là, continuant sa découverte des lieux dortoirs de la maison.