Jour 57

J'entre dans la cuisine alors que Nathan et Sarah sont dans le prime, je prends un grand verre dans lequel j'ajoute un bon fond de vodka que je viens diluer dans de la limonade. Je bois une gorgée, me rends compte que ce n'est pas vraiment très fort puis décide d'ajouter un peu plus d'alcool. Je m'installe à la table quelques minutes, profitant du silence pour boire.

J’arrive et ce que je craignais est en train de se passer: Liam noir sa rage et sa tristesse dans l’alcool. Je prends son verre avec le peu de force que j’ai puis le transvide dans l’évier avant de prendre le bel apollon dans mes bras. « Liam, je suis là, tu n’es pas seul, tu n’es pas seul... ne te mets pas dans tout ces états, raconte-moi ce qu’il t’arrive... » lui chuchottais-je, une main sur sa tête, l’autre sur le haut de son dos. Je ne sais pas réellement ce qu’il a, je sais juste que mon ami ne va pas bien...

Alors que je bois mon verre d'alcool les yeux perdus dans le mur face à moi, Léopoldine me rejoint et me le retire des mains pour venir le vider dans l'évier. Elle vient ensuite me prendre dans ses bras et je me laisse tomber contre elle, blottissant ma tête contre son torse. Elle me demande ce qui ne va pas. « Ca va trop loin ... je souffle alors, Je pensais qu'on pouvait se mettre des limites, mais ça va trop loin ... Je ... Je suis déçu, vraiment déçu ... Je ne pensais pas que Sarah pourrait jusqu'à sacrifier une partie de ma cagnotte pour son temps d'antenne .. Elle sait que j'en ai besoin à l'extérieur .. Elle le sait » que je souffle à Léopoldine avant de me relever et de plonger mon regard dans le sien, les yeux humides.

« Mais t’as de l’argent encore dans ta cagnotte Liam, t’en as 25 000 déjà... » lui dis-je, tentant de trouver des arguments pour le calmer. « Tu iras en finale Liam et tu gagneras les 150 000€, c’est tellement mieux que ces 20 000 balles. ». Je n’ai aucune idée de sa potentielle victoire, mais c’est clairement probable. « Et si jamais je suis en finale et je valide ma cagnotte, crois-moi que je ferai de mon mieux pour t’aider. » ajoutais-je en plantant mon regard dans le sien. Il y a peu de chances que je survive a ce SAS, mais ça me tient réellement à cœur de l’aider. Je me relève ensuite, avant de sourire à mon ami. « Je te laisse te calmer un peu, j’y retourne moi, reviens quand tu te sentiras mieux... mais n’oublie pas que t’as des gens qui sont réellement là pour toi. » terminais-je en lui faisant un bisou sur la joue avant de retourner au salon. « Et fais pas le con, je suis ton alcool pour la soirée! » rigolais-je.

Léopoldine tente de me rassurer en soulignant ma cagnotte déjà conséquente et le fait qu'elle m'aidera si jamais elle arrive en finale et valide sa cagnotte. Elle me dit ensuite que je vais remporter le chèque final, j'hoche positivement de la tête en reniflant avant d'esquisser un sourire. « Tu as raison ... C'est juste que je veux tellement me sortir de ma vie d'avant ... Je ... Oui, tu as raison » je répète alors comme pour me convaincre avant de la laisser se relever et me dire qu'elle retourne avec les autres. Je la laisse s'éloigner, lui souriant une ultime fois, puis j'essuie une larme qui perle sur ma joue et me calme en inspirant profondément. Je regarde la bouteille de vodka d'un oeil mauvais puis décide de me lever pour la ranger dans le placard. Je rejoins ensuite le salon et quitte la pièce en tentant de me ressaisir complètement, je me rends bien compte que je suis à fleur de peau.

Je débarque dans la cuisine pour me bourrer la gueule. Je me saisi donc d'une bouteille d'alcool et d'un verre. Et je me sers un petit doigt. Je goutte et je suis à deux doigts de vomir, car ça arrache la gueule. Mais je bois quand même. " Gneuh gneuh... Nathan t'es méchant... Gneuh gneuh... Tu joues avec les sentiments. " Que je sors en parlant à moi-même. Je bois à petites gorgées mon verre de whisky, avant de me resservir. Je regarde mon verre, essayant de voir ma silhouette dessus. Je fais tout pour être gentil et ne pas faire de mal aux autres, et c'est comme ça que je suis traité dans la maison : Comme un vulgaire connard. Je regarde longuement mon verre, avant de violemment le balancer contre un mur de la cuisine. Je casse aussi bien les verres que les coeurs des filles qui s'attachent à moi, askip. Je m'en vais, totalement lassé par tout ça.