Jour 32

Lunettes de soleil aux yeux, l'humeur plus mauvaise que jamais, le café en main, je m'installe sur un divan et je commence à le boire.

Après avoir renversé mon verre sur Léopoldine, je décide de venir discuter avec Esteban. Je m'approche de lui et m'installe sur le fauteuil face au sien. Je le regarde d'abord silencieux quelques secondes. Ni lui ni moi ne prenons la parole. Je romps finalement ce moment flottant entre nous et commence : « Je sais que je t'avais promis qu'il n'y aurait pas de triangle amoureux cette saison, je démarre, C'est pour ça que je viens te voir aujourd'hui. Je me suis rendu compte que, même si je t'apprécie énormément, il y a quelque chose en Giani que je ne peux pas négliger. Et c'est pour ça que je pense qu'il faut mieux qu'on reste amis, toi et moi ». Je marque une seconde de pause, conscient que le dire avec si peu de tact et sans détour peut blesser. « Avant que tu ne dises que je me suis servi de toi, c'est faux. J'ai vraiment cru à tout ce que je t'ai dit, et j'ai vraiment essayé de mettre tous mes sentiments en bouteille dans le but de ne pas entamer de relation avec qui que ce soit. Je savais qu'avec toi, les chances de finir en couple étaient plus minces, car ni toi ni moi ne le voulions. je laisse couler quelques secondes de silence. Maintenant que le secret de mon mariage ne pèse plus sur ma tête, je me sens plus libre. Et j'ai décidé de tenter quelque chose avec Giani ... Je suis désolé pour ça, vraiment. En aucun cas je n'ai cherché à t'utiliser ». Je le regarde sans rien dire de plus, j'attends sa réaction, qui sera définitive pour la suite de notre aventure.

Je bois mon café, il arrive, d'abord, un silence règne autour de nous... puis il commence à parler et anticipe tout ce que je voulais dire : il prend les devants en disant qu'il souhaite qu'on reste ami. Après avoir bu une goutte de ma tasse, je le coupe : « J'veux même plus d'amitié avec toi. ». Sec et froid. « C'est le seul truc que t'as trouvé à me dire ? Liam, j'avais pas d'amour pour toi. - et ça, je le pense du fond du coeur - C'était juste du sexe et ça, j'en suis conscient. Mais tu m'as utilisé. ». Et c'est ça que je lui reproche, clairement. Posant ma tasse de café et croisant les bras, je continue : « Mais par pitié, commence pas à faire le mec qui met un râteau comme si je voulais me mettre en couple avec toi. Tu sais très bien que c'est pas pour ça que je suis énervé. Là, t'essayes juste de retourner la situation. ». Et le pire, c'est que ça va marcher : tout le monde va y croire. Il continue alors en disant qu'il a cru à tout ce qu'il a dit et qu'il ne voulait pas entamer de relation avec qui que ce soit. « C'est bête que t'aies fait ça pile après que je t'ai proposé — MOI — d'en rester là, juste à cause de ça. ». Le hasard fait bien les choses, décidément. Il me parle du mariage et conclut en disant qu'il n'a jamais cherché à m'utiliser. « Faux. Pour te vider, tu m'as menti. Tu savais que j'allais te le reprocher, du coup, c'est pour ça que t'en parles directement, je suppose. ». Mais ça fonctionnera pas. Il m'a utilisé, ensuite, il a fait son happy end. Qu'il assume, juste qu'il assume. « Tout ce que t'as réussi à obtenir, maintenant, c'est que t'as perdu ma confiance. Tu peux être fier de toi. ». Je suis extrêmement déçu de lui. À chaque mot que je prononce, une envie de lui cracher au visage me prend. Mais je dois rester digne. Je ne dois même pas l'insulter. « T'as eu ce que tu voulais : tu passes pour le playboy, je passe pour le mec qui est à fond. Ca me servira de leçon : la prochaine fois, quand je dis non, c'est non jusqu'au bout. ». J'ai été con de tomber dedans, j'ai été con. « Mais n'oublie jamais que la roue tourne... et que quand elle t'écrasera, elle fera très mal. ». Je lâche tout ce que j'ai à dire... et je me sens délivré.

Esteban laisse s'évacuer toute la colère qu'il a accumulé depuis plusieurs jours. Une colère qui est entrée en ébullition hier soir. Il m'explique qu'il ne veut même plus d'amitié avec moi, pire : que je l'ai utilisé pour me vider. Il continue en disant que j'essaye de retourner la situation car c'est lui qui a proposé le premier d'en rester là et qu'aujourd'hui je prends le bon rôle en lui mettant un râteau. « Peu importe, je souffle alors, Tu sais que ce n'est pas la compétition du premier à dire à l'autre qu'il veut arrêter, pas vrai ? Je n'en fais pas une scène, je viens te voir en privé, je t'explique la situation, fin de l'histoire. Je ne parlerai même pas de râteau puisque nous n'étions même pas en date, on a couché ensemble une fois. Une fois et demie, en fait, Je suis désolé si ça te blesse que je te dise que je veux arrêter, je ne veux simplement pas jouer avec tes sentiments, même si tu n'en as visiblement aucun pour moi ». Ce à quoi je ne crois pas une seconde au vu de sa réaction bouillonnante. Finalement je décide de rajouter deux choses : « Ne fais pas comme si je t'avais utilisé pour me vider, Esteban. On était deux et on était consentant. Là ou je n'ai pas été honnête c'est lorsque je t'ai dit qu'il n'y aurait rien avec Giani. A la minute ou je me suis rendu compte que j'avais menti, je suis venu te parler. finalement je le fixe et ajoute : La roue n'a pas besoin de tourner, je comprends ta colère, mais une fois encore je n'ai jamais cherché à te faire de mal ». Ma voix est calme, je cherche a apaiser la situation sans l'envenimer. Je suis prêt à recevoir une nouvelle salve de rage.

Après que je lui aie reproché les trucs, il reprend la parole en me disant que ce n'est pas la compétition du premier à dire à l'autre qu'il veut arrêter. Il n'en fait pas une scène, il vient me voir, m'expliquer la situation, il ne parlera même pas de râteau, et il s'enfonce en disant que ça me blesse si il veut arrêter. Il fait exprès... j'ai juste envie de le frapper, là. Derrière mes lunettes de soleil, je le vois d'un regard noir, sombre. « Et en plus, tu continues ? ». Il continue à essayer de retourner la situation, il continue à vouloir se dédouaner de tous ses torts, il continue à me faire passer pour le mec qui est amoureux. « Depuis le début de l'aventure, tu parles de sentiments. Dès que t'es dans une situation où tu sens que t'as pas le contrôle, tu parles de sentiments. Là, tu sais juste que t'as tort et que c'est à moi de te reprocher des trucs. Et c'est pour ça que tu fais ça. Pour que je passe pour le mec qui est amoureux de toi devant la France entière. ». Et avec ma réaction, ça va marcher. C'est ça, le pire. Ca va très bien fonctionner. C'est ça qui me rend fou, en fait. « T'as compris où il fallait appuyer pour me faire sortir de mes gonds. ». Et c'est mon ego. Il est en train de réussir. Je suis en train de sortir de mes gonds, je suis énervé par sa faute, et c'est ce qu'il attend de moi, en fait... afin de garder la maîtrise de la situation. Je sens plus mon coeur, je sens plus ma tête... je me sens juste chaud. Il a réveillé ma haine. Ne fais pas comme si je t'avais utilisé pour me vider, Esteban., qu'il me dit. « Et moi, arrête de faire comme si j'avais des sentiments. ». Surtout qu'entre nous, quand je lui ai proposé de rester ami en début d'aventure, c'est lui qui m'a couru après, c'est lui qui a tout fait pour qu'il y ait plus : jusqu'à me mentir. Il parle de consentement. « Non mais ça, je m'en tape, je sais qu'on était deux et j'ai ma part de tort : j'aurais jamais du te redonner ma confiance... et encore moins mon corps. Je me suis sali avec un blaireau et je m'y reprendrai plus. - je marque une pause - ... la différence, c'est que moi, je me suis fait du mal à moi. Toi, par contre, t'as fait et tu fais du mal aux autres. ». Et il n'en a pas fait qu'à moi, il en a fait à Giani, aussi. Parce que c'est à lui qu'il avait mis un vent parce qu'il ne rentrait pas dans ses critères physiques. Se faire recaler parce que t'es moche, ça fait aussi mal. « Tu es égoïste, Liam. Pour assouvir tes désirs et avoir le monde à tes pieds, tu m'as menti et t'as jeté Giani comme un kleenex pour mieux le récupérer après. ». Je suis désolé, mais il est égoïste. « Et avant que tu retournes la situation en disant que je le suis, vu que visiblement, retourner la situation, c'est ton point fort : moi, je ne suis pas égoïste. T'avais un allié jusqu'à la fin de l'aventure... en faisant ça, et surtout, en retournant la situation devant les caméras, tu l'as perdu. ». Maintenant, ton image de playboy, tu vas te la faire tout seul. Je commence à me sentir plus apaisé, maintenant. La colère part, peu à peu. À la minute où je me suis rendu compte que je t'avais menti, je suis venu te parler. Je le regarde... « Liam... tu t'es surtout rendu compte de la merde dans laquelle tu t'es mis. Parce que tu savais qu'avec ce que t'as fait hier, t'allais me perdre en tant qu'allié et qu'ami, car ça se saurait d'une façon ou d'une autre. Et tu gardes Giani parce qu'il te faut toujours quelqu'un sous le coude. Me la fais pas à moi. T'es pas honnête par volonté, mais parce que tu sais que t'as plus le choix. ». Bon, je ne sais pas si honnête est le mot approprié face à la situation, mais bon... La roue n'a pas besoin de tourner. « Bah si. T'as fait du mal... et quand on fait du mal, on le paye tôt ou tard. ». Notre explication, c'est pas ce que j'appelle payer. Perso, je ne chercherai même pas à me venger. Maintenant, j'ai lâché tout ce que j'ai sur le coeur, je vais pouvoir avancer dans le jeu en étant indépendant, et sans mes histoires de cul ou de clash. Je n'ai jamais cherché à te faire de mal. « Je ne dis pas que t'as cherché à m'en faire : mais tu savais que s'il y avait Giani au milieu, tu m'aurais jamais eu dans ton lit. Et c'est pour ça que t'as fait ce que t'as fait. Et tu savais très bien que t'allais le récupérer après. Et c'est ça que je te reproche. ». Il a agi uniquement pour son propre intérêt. Je reprends une goutte de café, je pose ma tasse et j'attends sa réponse.

Je le laisse se décharger une nouvelle fois. Visiblement le mot sentiment le touche à chaque fois, comme si c'était une malédiction, quelque chose qui relève de l'interdit. Comme si il se complaisait dans l'idée qu'il ne pouvait pas en avoir pour qui que ce soit. « Ecoute, Esteban. je commence alors agacé, Le public voit les images. Toutes, les images. Du coup si tu n'as aucun sentiment pour moi, ils le sauront, arrête de t'inquiéter pour ça. Maintenant, je le répète une nouvelle fois, mais si tu ne ressentais vraiment rien pour moi tu ne réagirais pas comme ça face à la situation. Débarrasse toi vraiment de ton égo. A cause de ça, tu as l'impression que j'ai tout manigancé pour t'avoir dans mon lit alors que c'est complètement faux. Mais peut-être que c'est plus facile pour toi d'imaginer que j'ai monté un plan sur plusieurs semaines pour coucher une seule fois avec toi, comme si tu étais un trophée. Il poursuit en mentionnant le fait que je sois apparemment égoïste, je le coupe immédiatement et couvre sa voix avec la mienne : Tu te fous de moi ? Je suis égoïste ? Si je l'étais vraiment j'aurais joué sur les deux tableaux tout du long et je n'aurais jamais révélé que j'étais marié à l'extérieur. Arrête de me faire passer pour ce que je ne suis pas simplement parce que j'ai décidé de donner une chance à mon histoire avec Giani ». Il essaye de me peindre comme le méchant dans l'histoire alors que mon coeur a simplement fait des siennes. Il me dit que je suis honnête parce que je n'ai pas le choix de l'être et non par volonté. « Pense ce qui te fait plaisir, Esteban. Mais depuis le début de l'aventure j'ai été franc avec toi. J'ai embrassé Giani hier soir, j'ai dormi avec lui cette nuit, je viens te voir ce matin. Ce n'est pas ce que j'appelle un manque de volonté, je ne pouvais pas le faire bien plus tôt ». Finalement, il cherche à se dédouaner de la situation en disant que si Giani avait été entre nous dès le début, jamais je n'aurais eu le privilège de coucher avec lui. Je ris dans un souffle. « Esteban, arrête. On s'en fiche, de tout ça, non ? On voulait tous les deux s'amuser, on l'a fait. Lorsqu'on l'a fait il n'y avait rien entre Giani et moi. On n'a pas recouché ensemble depuis, on s'est même à peine parler. Je me suis rendu compte que j'étais plus attiré par Giani que je le pensais, j'ai voulu y donner une chance, et j'ai arrêté immédiatement avec toi pour ne pas, justement, être ni égoïste ni malhonnête. On est dans un jeu ou les sentiments se développent beaucoup plus vite, tu le sais. Je ne pouvais pas contrôler les miens mais j'essaye de composer avec en essayant de limiter les dégâts ». Je le fixe ensuite, avoir mis des mots sur la situation m'a permis de me calmer, et alors que j'ai failli m'emporter, j'ai repris le contrôle sur mes émotions.

Liam semble agacé par ce que j'ai balancé. La vérité blesse, la preuve en est. J'ai juste touché son petit stratagème — qu'il refuse d'assumer — du doigt. Écoute, Esteban. « Tu peux baisser d'un ton, par contre. C'est à toi de te faire petit, pas à moi. », rétorqué-je en le fusillant du regard. S'énerver pour retourner la situation, une nouvelle fois. Du grand Liam. Maintenant, j'ai vu le genre de mec que c'est vraiment. Un petit manipulateur de merde. Je prends une goutte de café pendant qu'il me demande d'arrêter de m'inquiéter pour mon image... et que derrière ça, si je ne ressentais rien, je ne réagirais pas comme ça. « Tu dis un truc pour essayer de me prouver que je me trompe, et juste après, tu dis un autre truc pour me prouver qu'en fait, j'ai raison. T'essayes de me faire passer pour celui qui est à fond, mais t'assumeras jamais. À part sur ton lit de mort. C'est plus facile d'essayer de me faire passer pour ce que je ne suis pas. ». En plus, je lui ai très bien dit que je détestais ça. J'ai parlé de mes faiblesses, et ça aussi, j'aurais pas du. Aujourd'hui, il en joue pour me donner une fausse image. Je lui ai donné les armes, il les réutilise pour tenter de m'anéantir. Il me dit de me débarrasser de mon ego. « Débarrasse-toi du tien aussi, alors ! — je marque une pause — Parce que là, si t'as pris les devants en anticipant tout ce que j'allais te reprocher, c'est parce que tu savais que ton ego allait être mis à mal et que j'allais t'en mettre plein la gueule, dans tous les cas. Parce que tu sais que t'es fait de la merde. ». Nouvelle pause. « T'as aussi pris les devants parce que tu savais que dans tous les cas, j'allais réagir : et que si je réagis APRÈS que t'aies fait ton on reste amis, j'allais passer pour le mec qui a le seum de s'être pris un vent. ». Alors qu'il me la fasse pas à moi. Qu'il fasse quelque chose pour son ego d'abord... puis ensuite, peut-être que je penserai au mien. Là, il m'a juste convaincu qu'avec les mecs, faut jamais baisser les armes. A cause de ça, tu as l'impression que j'ai tout manigancé pour t'avoir dans mon lit alors que c'est complètement faux. « Bah non, c'est pas faux, et c'est pas une impression : tu as tout manigancé. C'est la vérité. ». Mais peut-être que c'est plus facile pour toi d'imaginer que j'ai monté un plan sur plusieurs semaines pour coucher une seule fois avec toi, comme si tu étais un trophée. « C'est pas une question de facilité. C'est la réalité. ». Il refuse de l'admettre, c'est son problème, ma foi. Mais qu'il arrête de dire que j'ai la haine par rapport aux sentiments, parce que c'est faux. « Tu es un queutard, Liam. ». Cette phrase, il doit l'entendre : il m'a menti, utilisé et jeté. Puis comme si j'étais un trophée. Je rigole quand il dit ça. « Bah en même temps, sans me vanter, t'as un mec comme moi devant toi, je peux comprendre que tu sois prêt à tout juste pour l'avoir dans ton lit. ». Il avait un fantasme à réaliser, il a réussi à m'endormir, mais au moins, maintenant, on ne m'y reprendra plus. Si un mec veut coucher avec moi, il peut toujours aller se brosser. Quand je parle d'égoïsme, il commence à gueuler en même temps que moi. je n'aurais jamais révélé que j'étais marié à l'extérieur. Lorsqu'il dit ça, j'applaudis plus fort que lui : « Bravo, t'as été honnête une fois dans ta vie, tu veux une médaille ? ». Il remet ça sur le tapis alors que c'est pas ça que je lui reproche. Ca, c'est totalement hors-sujet. Il veut juste me prouver qu'il a raison et que j'ai tort... mais en fait non, c'est l'inverse. Arrête de me faire passer pour ce que je ne suis pas simplement parce que j'ai décidé de donner une chance à mon histoire avec Giani. « Je pointe juste la vérité du doigt. Par contre, me faire passer pour ce que je ne suis pas, c'est que tu fais depuis tout à l'heure avec tes histoires de sentiments. ». Ce mot revient à chaque fois, mais c'est parce que LUI a décidé de le ramener. S'il avait tout simplement dit écoute, j'ai fait de la merde, sans me dire de on reste amis, je passerais pas mon temps à ramener ça dans la conversation. « Alors arrête un peu de vouloir te faire passer pour le bel Apollon que tout le monde veut avoir. T'as fait de la merde en me mentant, tu baisses la tête et t'évites de hausser le ton, point. ». Quand t'es en tort, t'as juste à la fermer et à te faire réprimander, tel un enfant de 5 ans. Depuis le début, il a été franc avec moi, blablabla. « Tu calcules tout ce que tu fais. Tu savais que Giani avait des sentiments, et tu l'as fait attendre car tu savais que t'allais le récupérer en un claquement de doigt, tôt ou tard. Et ça n'a pas loupé. ». Et c'est pour ça qu'il a fait tout ça. Puis, il entame la dernière partie de sa réponse en disant qu'on s'est bien amusés et qu'on s'est à peine parlé depuis ce moment. Il ne pouvait pas contrôler ses émotions, apparemment. Il me fixe alors, attendant ma réponse. « Tu veux que je te dise ? Bravo ! Bravo pour m'avoir humilié et ridiculisé devant des millions de gens. Je t'ai donné cette opportunité, tu as su la saisir. ». C'est la seule chose qu'il a fait. « Maintenant, tu sais quoi ? Si c'est si sincère que ça, moi, je suis content pour vous. Et y avait pas de sentiments, encore une fois. Ce que je te dis là, je le pense du fond du coeur. Et j'espère que tu lui feras pas de mal comme t'as pu faire en début d'aventure en le recalant parce qu'il rentre pas dans tes critères physiques, en baisant avec quelqu'un d'autre dans la même pièce que lui, en me mentant. ». Je termine mon café... « Maintenant, pour ma part : la page se tourne. Tu ne feras pas partie de la suivante, c'est sûr et certain. Ton amitié, tu peux la garder pour quelqu'un d'autre. Tu m'as donné deux leçons : ne jamais faire confiance trop vite et toujours se tenir à ses décisions. Je t'en remercie. Maintenant, je pense qu'on n'a plus rien à se dire. ». Je prends ma tasse et je quitte la terrasse, tournant le dos au brun.

Lorsqu'il me demande de baisser d'un ton, je ris dans un souffle. « Tu ne me dis pas de me taire, déjà, et je n'ai pas à me faire petit face à toi. Tu ne me fais absolument pas peur et si j'ai envie de te dire que tu as un égo de merde je te le dis et te le répètes. Surtout que, Esteban, je ne crie pas là, je suis calme et c'est toi qui t'emporte ». Il contre-attaque en disant que je dois également me débarrasser du mien, d'égo. Je le laisse terminer son petit cinéma de c'est celui qui dit qui l'est en roulant les yeux. Je l'écoute déblatérer une énième fois que j'ai joué avec lui et je le laisse se mettre sur son petit piédestal ou il est convaincu que je lui ai couru après jusqu'à l'avoir dans mon lit pour mieux le jeter ensuite. En vérité, il est pathétique. Il essaye de se convaincre lui même que tout ce que j'ai fait avait été calculé à l'avance, que j'avais planifié de retourner vers Giani après l'avoir jeté. Alors que la réalité était là, de prime abord je l'avais privilégie face à l'italien pour son physique, et lorsque j'avais appris à mieux les connaître tous les deux je m'étais rendu compte que Giani me correspondait mieux, qu'il savait m'apaisait lorsque j'en avais besoin. Et Esteban avait la défaite amer. Voir qu'il n'était pas la personne la plus parfaite dans cette maison le rongeait. Lorsqu'il parle de son physique en disant qu'au fond ma réaction et mon insistance pour le sauter se comprenaient, je ne peux m'empêcher de rétorquer : « And yet here we are, j'ai préféré Giani à toi, comme quoi, ton physique ne fait pas tout ». Il parle à nouveau des sentiments qu'il aurait ou n'aurait pas envers moi alors que j'avais pris soin de ne plus les mentionner après qu'il m'ait répété sans relâche ne pas en avoir. « Tu fais vraiment une fixette là dessus, Esteban. On a compris que tu n'avais pas de coeur et que tu ne t'étais pas attaché ». Finalement, il dit que je l'ai humilié et ridiculisé, il continue en disant que je lui ai donné deux leçons et qu'il ne refera pas les mêmes erreurs. Il applaudit lorsque je parle de mon honnêteté et dit que j'ai été franc une fois dans ma vie, je décide alors de lui remettre la vérité en face : « Rappelle moi qui a été choisi pour dirigé une des deux maisons la semaine dernière uniquement parce qu'il n'avait pas su dire en face ce qu'il pensait des candidats ? Ce n'est pas moi, Esteban. Alors ne vient pas me parler d'honnêteté et ne viens pas me dire que je ne suis pas droit alors que depuis le début de l'aventure je dis ce que je pense à tout le monde ici ». C'était un peu la réflexion de trop, j'en avais assez qu'il essaye de me faire passer pour un monstre alors que j'ai toujours joué cartes sur table avec tous les candidats. Lorsque je n'aimais pas quelqu'un, je le faisais savoir, et il ne peut pas en dire autant. Hier est la seule fois ou j'ai fauté, et j'ai réparé mon erreur ce matin même. De son côté, la liste de preuves sur son hypocrisie est longue. Il ajoute aussi qu'il espère sincèrement que je ne ferai pas de mal à Giani. Lorsqu'il récupère sa tasse et qu'il s'en va, j'ajoute simplement : « Je pensais que tes parents t'avaient au moins dit de te méfier des inconnus ... Mieux vaut tard que jamais, après tout. Tout le plaisir était pour moi si j'ai pu te faire sortir grandi de cette expérience ». Je regagne la maison deux minutes après lui, très déçu par sa réaction et son égo. Satisfait d'avoir gardé mon calme et conforté dans mon idée que j'ai pris la bonne décision en choisissant quelqu'un de mature plutôt qu'un enfant pourrit gâté pour terminer mon aventure.