Jour 11

Je m'installe sur le tapis de course, et démarre mon jogging avec des petites foulées. Je bois des gorgées de mon shaker de temps en temps, alternant parfois avec ma bouteille d'eau.

Pendant que je fais mon masque à l'argile IRL, j'me décide à rp un peu. Du coup, j'me ramène dans la salle de sport afin d'entretenir ce si beau corps. Ouais, faut faire du sport tous les jours. J'croise alors Liam... tout beau, tout transpirant, grrr. En passant devant lui, j'lui fais un clin d'oeil accompagné d'un sourire sans lui lâcher le moindre mot, et je m'installe sur un autre tapis de course.

Je cours depuis plus d'une heure a un rythme raisonnable. Je transpire légèrement, éponge mon front de temps à autres pour ne pas ressembler à un sapin de Noël si quelqu'un entre dans la pièce. Et je fais bien de m'éponger, puisqu'Esteban entre dans la pièce, ne me parle pas, puis s'installe sur un tapis de course. Il m'ignore complètement, je ris dans un souffle et le regarde tandis que je cours. « Bonjour à toi aussi, je dis avec un léger sourire, j'ai bien dormi, c'est gentil de demander ... Je marque une pause puis reprends, Oh bah écoute, pas grand chose ce matin, juste un peu de sport pour bien démarrer la journée. Ouais, voilà, c'est ça ... » je mime une discussion avec le mexicain qui a décidé de replonger tête la première dans notre mission séduction ou ni lui ni moi n'adresse la parole à l'autre. Nous sommes interrompus par Sarah qui décide de venir s'installer à côté de moi. Je la regarde et lui souris. Je suis content qu'elle soit devant moi, ça va nous permettre de mieux apprendre à nous connaître. Je suis parti sur un mauvais apriori d'elle et je voudrais me donner tort. Elle me demande si j'entretiens mon physique de rêve. Je ris entre deux respirations. « Ravi d'entendre que mon physique te plait, je dis avec un petit clin d'oeil avant d'ajouter, Il faut bien le sculpter, ce corps. C'est un travail de tous les jours ! ». Je laisse couler quelques secondes, ralenti légèrement le tapis de manière à pouvoir discuter avec la petite brunette, puis je reprends en allant droit au but : « Je voulais revenir sur ce que je disais la dernière fois dans la soirée confidence, je dis alors qu'elle est assise sur le sol, Je ne veux pas que tu crois que je ne t'apprécie pas, au contraire, c'est juste que je ne te connais pas, et j'aimerais vraiment en apprendre plus sur toi. Pour essayer de mettre de la distance entre cette image que j'espère fausse de toi et ce que tu es vraiment. je lui souris pour témoigner de mes bonnes intentions puis je termine en disant : Donc commençons par les bases ... Je crois qu'on n'a jamais vraiment fait connaissances. Je suis Liam, j'ai 26 ans, et je viens d'Iran. Aujourd'hui j'habite à Paris et je suis barman ». Voilà pour les formalités.

Liam m’adresse la parole et Sarah se ramène. Bon bah la réponse et le jeu de séduction, ce sera pour plus tard. Je mets mes écouteurs et je vis ma meilleure vie sur le tapis de course. La transpiration se ramène, je suis dans mon monde, plus rien autour de moi pour me troubler. L’adrénaline, j’adore ça. Après cette séance, j’vais en faire complexer plus d’un. J’commence à avoir chaud. J’enlève mon tee-shirt et j’commence à faire des squats au centre de la salle en écoutant Unforgettable. J’ai déjà un beau cul, mais j’vais l’embellir. Evidemment, j’calcule personne, j’suis concentré, j’suis au max.

Esteban décide de m'ignorer complètement, j'arque un sourcil, légèrement déçu. Je décide donc de ne pas relancer et me concentre uniquement sur Sarah. Nous continuons de parler de mon physique, et elle me demande s'il plait a beaucoup de monde. Je ris doucement puis réponds : « Je sais que je plais, je m'en rends de plus en plus compte, mais je ne veux pas me reposer sur mes lauriers ! Mais ne me dis pas que tu ne plais pas » je dis avant de la regarder de haut en bas pour regarde son corps. Sarah est une très jolie jeune femme et nul doute qu'elle plait énormément à son petit monde. Elle m'explique ensuite qu'elle a l'habitude de faire du sport avec un coach, je la regarde et un sourire mutin sur peint sur mon visage. « J'ai proposé à Ashley de faire un cours de sport ou je pourrai la coacher. Peut-être qu'on pourrait faire quelque chose en groupe ? Ca pourrait être sympa ? ». J'aime tellement le sport et j'aime tellement en parler que ce serait un plaisir pour moi de partager cette partie de ma vie avec d'autres habitants de la maison. Finalement, nous rentrons dans le vif du sujet elle m'avoue être contente de voir que j'ai abordé le sujet. « C'est normal, je déteste les non-dits, surtout lorsque ça entache mes relations avec d'autres personnes ». Elle poursuit en m'expliquant que jamais personne n'a pensé qu'elle était homophobe ni transphobe. J'aurais envie de rétorquer qu'il y a une première fois à tout mais je comprends que c'est aussi un moyen pour me montrer qu'elle ne l'est pas. Finalement elle se présente également. Elle m'explique qu'elle a vingt-deux ans, qu'elle habite à Bordeaux et qu'elle fait des études dans l'audiovisuel. « Tu fais un master du coup ? Ou tu en es où là ? Ca doit être vraiment intéressant ! L'audiovisuel ça a l'air passionnant ». Elle me demande depuis combien de temps j'habite sur Paris. « Ca fait six ans maintenant. Dès que j'ai eu la chance de quitter l'Iran je me suis directement installé en région parisienne. Je n'ai pas vraiment voyagé depuis, je suis juste allé un peu à Lille, mais globalement, c'était Paris pour moi. Mais ça ne me déplait pas, j'ai trouvé de bons amis et j'ai un emploi stable, donc ... ». Je la regarde puis lui demande alors : « Après le jeu, tu prévois de retourner à Bordeaux ? ».

Je continue mon sport en écoutant de la musique. Cette fois, c'est du YMCA qui passe. On fait diverger les époques... j'commence à faire du gainage. On bombe légèrement le cul, on met le dos bien droit et on y va.

Lorsque Sarah mentionne le fait qu'un beau physique ne sera jamais éternel, j'hoche de la tête. « C'est bien pour ça que je me méfie, je ne veux pas que dans quelques années les gens ne voient plus aucun intérêt à discuter avec moi ». Je ris doucement tandis que sa réponse lorsque je la complimente me donne l'impression que je l'ai légèrement déstabilisée. Comme si je l'avais mise mal à l'aise. Je décide donc de ne pas relever et souris simplement avant qu'elle ne me parle de ses études. Trois ans, c'est le temps qu'il lui a fallu pour être diplômé. Elle souligne ensuite la cruauté d'un tel milieu et comment le piston est important. Elle continue en expliquant que Secret Story est pour elle une porte d'entrée dans ce monde un peu barbare. « Je suppose que tu n'avais personne pour te pistonner, c'est ça ? je souffle entre deux respirations, Entrer dans une aventure comme celle là peut marcher, si la production décide de montrer ton meilleur profil à l'écran. T'as pas peur que ça ai l'effet inverse ? » je lui demande alors, un peu inquiet pour elle. Elle me demande ensuite pourquoi je n'ai jamais tenté d'être coach sportif et pourquoi je suis plutôt devenu barman. C'est un sujet un peu compliqué, elle me demande ensuite ce qu'il en est de ma famille. Elle plonge dans le vif du sujet et je dois alors choisir entre m'ouvrir à elle ou garder un peu de distance. Je décide d'arrêter le tapis de course et m'éponge le visage et les bras avant de venir m'asseoir à ses côtés sur le sol. « Quand je suis arrivé à Paris, il y a six ans du coup, je ne connaissais personne. J'ai réalisé ma transition et après ça, pour m'intégrer, j'ai beaucoup fréquenté les bars et les boîtes gays. De là, j'ai commencé à connaître certains vigiles, je suis devenu ami avec eux, et de fil en aiguille ils m'ont fait entrer dans un des bars pour lesquels ils travaillaient. Je devais trouver un emploi vite pour pouvoir rester sur le territoire. Depuis, j'aurais pu me reconvertir, mais c'est vrai que je suis resté dans ce milieu là, sûrement par confort plus que par manque d'ambition » je lui souris alors, puis rajoute brièvement sur mes parents : « Mes parents sont en Iran, il n'a jamais été question qu'ils me rejoignent. J'ai une relation un peu compliquée avec eux, mais je t'en reparlerai une autre fois si ça ne te dérange pas, c'est un sujet un peu délicat ... ». Je viens à peine d'entamer une vraie conversation avec Sarah, je ne dois pas m'ouvrir trop vite par peur d'être blessé. Finalement, elle m'explique ensuite qu'elle retournera sûrement sur Bordeaux pour voir ses parents et sa soeur. Je souris alors. « Tu es proche d'eux, je suppose ? Ils te manquent ou tu arrives à gérer pour l'instant ? ». J'aimerais qu'elle me fasse part de son passé, pour remettre la balle au centre, conscient que je me suis déjà bien ouvert à elle.

Alors que je parle de mon physique non éternel, Sarah me demande immédiatement si je me sens à ma place dans la maison. « Je trouve ma place petit à petit, je me rapproche de gens qui me correspondent. Mais c'est vrai que de manière générale je me sens vraiment en décalage avec la plupart des candidats ... On verra comment ça évolue dans les prochaines semaines ! ». Je lui souris puis lui retourne la question « Et toi ? Tu t'es fait des amis ? Des alliés ? ». Elle me parle ensuite des difficultés qu'elle rencontre pour s'intégrer dans un milieu aussi sélectif que celui de l'audiovisuel. Sarah poursuit en m'expliquant que son image lui fait peur, que sa famille ne voulait pas qu'elle participe à l'aventure pour ça, mais qu'elle a décidé de sauter le pas malgré tout et qu'elle était prête à en assumer toutes les conséquences. « Je te souhaite de ne pas être déçue, alors. Et de parvenir à trouver du travail en sortant de l'aventure. Mais peut-être que tu voudras profiter de ta notoriété d'abord ? Finalement, elle souligne la difficulté avec laquelle je risque de réintégrer mon métier de barman. Ca, tu as raison. J'avoue que je n'y avais pas vraiment pensé en entrant dans l'aventure, mais j'ai pour projet d'acheter un bar pour moi si je gagne et de le gérer moi même. J'aimerais enfin évoluer de ma position, ça fait six ans, tout de même ... ». Elle me demande alors si l'image que je renvoie à l'extérieur me fait peur, je grimace légèrement, prends le temps de la réflection puis confesse. « Un peu, pour être honnête. Déjà parce que j'ai envie de me placer en représentant des personnes transgenre et que je veux prouver que nous sommes des personnes normales. Et à cause de ça je me mets énormément de pression sur les épaules et j'ai peur de ne pas être à la hauteur de la mission que je me suis lancé moi même ». Finalement, Sarah décide de se concentrer sur ma transition et me demande ce qui a été le déclic. Je pose mon regard dans le sien et commence un peu dubitatif d'abord. « J'ai toujours su qu'il y avait un décalage entre moi et ce que les gens espéraient que je sois. Depuis tout petit. Je n'étais pas mal dans ma peau au départ, je savais simplement que ce n'était pas la mienne. Puis petit à petit j'ai remarqué les limitations qu'on m'imposait parce que j'avais le corps d'une fille malgré le fait que je savais que ce n'était pas moi. J'ai donc décidé de sauter le pas, parce que petit a petit mon corps était devenu une cage. Et du coup je suis venu en France par facilité et parce qu'en Iran c'était presqu'impossible ». Je m'arrête alors dans mes explications, sentant ma voix qui commence à trembler légèrement. Puis je lui souris pour cacher mon malaise. Sarah enchaine en parlant de sa famille et d'à quel point elle est proche de sa mère et sa soeur. Je souris lorsque je l'écoute. Entendre qu'une mère et sa fille puissent être aussi proches me réchauffent le coeur et je bois ces paroles. « En tous cas, tu as de la chance de les avoir toutes les deux, profite en bien parce que c'est vraiment une chance ! Comment elle s'appelle ta soeur ? je lui demande alors, par curiosité, Elle fait quoi dans sa vie elle ? ». Je décide de ne pas parler de son père, puisque je comprends que c'est un sujet un peu sensible. Je le garde pour plus tard, lorsque Sarah et moi nous connaitrons mieux.

Sarah m'explique alors qu'il y a beaucoup de candidats qu'elle apprécie et d'autres qu'elle n'apprécie en revanche pas du tout. Qu'elle ne peut pas encore vraiment parlé d'alliés puisqu'elle peine à donner sa confiance à des gens et qu'elle a toujours peur de se faire blesser. « Je comprends, c'est normal. Et puis ce n'est que le début de l'aventure, il faut se méfier des apparences pour ne pas tomber de trop haut ». Je souris avec compassion puisque je suis dans une situation similaire et elle finit par me demander si j'ai un mauvais apriori d'autres candidats ou si elle était la seule que j'ai eu dans mon radar depuis le début. « A vrai dire, Dior également. Pour à peu prêt les mêmes raisons. Car buzzer quelqu'un transgenre c'est pathétique et que le faire dans le but de blesser c'est à la fois transphobe et profondément ridicule. je marque un temps de réflexion puis reprends : Après il n'y a personne que je n'aime pas ou dont je me méfie, simplement des candidats qui ne m'emballent pas plus que ça ... Mais je dois leur parler pour vraiment savoir ! ». Elle me parle ensuite de la notoriété et de mon projet et m'explique qu'elle a peur que ça lui monte à la tête. Elle enchaine en me parlant d'une éventuelle salle de sport que je pourrais ouvrir. J'acquiesce, appréciant l'idée. « Pourquoi pas ! Je vais rester d'abord dans mon domaine puis d'ici quelques années si tout se passe correctement, ce serait un beau projet ... ». Je souris et m'autorise à rêver quelques instants, m'imaginant déjà avec mes deux établissements, un qui vit la nuit, l'autre le jour. Un pour les gens sains l'autre pour ceux plus fêtards : pas qu'on ne puisse pas lier les deux, mais souvent l'un ne va pas avec l'autre. Finalement alors que je lui parle de la pression que je me mets concernant mon image, Sarah me rassure en me disant que je n'ai rien de détestable en moi et que mon image à l'extérieur ne peut pas être mauvaise. « Mais j'espère aussi qu'elle est suffisamment bonne pour que les gens me remarquent, je ne veux pas être un fantôme de la saison, tu vois ce que je veux dire ? ». Je dis alors en soufflant un peu, sentant la pression et la peur de décevoir toutes les personnes LGBTQ+ qui doivent me suivre à l'extérieur. Finalement, la jeune femme salue mon courage et me demande si Liam est le prénom avec lequel je suis né. Je marque quelques secondes de réflection, m'humidifie les lèvres puis réponds « Non, je suis né avec un prénom iranien et lors de ma transition j'ai décidé de changer. Je me faisais déjà appeler Liam avant de changer officiellement mon prénom mais j'ai sauté le pas une fois en France, de manière officielle ... J'en ai profité pour prendre un prénom plus international ». Sarah me parle ensuite de sa soeur et de comment elle est plus terre à terre qu'elle et de son parcours de dentiste. J'écoute attentivement, aimant en découvrir plus sur sa famille. Finalement, elle s'interrompt et s'excuse concernant sa réaction vis-à-vis du buzz de Dior. Elle m'explique qu'elle n'a pas réfléchi et qu'elle a été très maladroite. « Ce n'est pas grave, c'est oublié, je dis alors que je viens poser ma main sur son épaule en retour de celle qu'elle avait déposé d'abord quelques minutes plus tôt, Si je t'en ai reparlé c'est que je m'étais douté que tu n'avais pas un mauvais fond, donc c'est oublié ! ». Je souris alors puis me redresse légèrement. « Je vais aller prendre une douche avant que tout le monde ne s'accapare la salle de bain avant la soirée de ce soir ! Je t'y verrai ? ». Je me relève alors, dépose un doux baiser sur son front puis dis en quittant la pièce : « Ca m'a fait vraiment plaisir de discuter avec toi, merci d'avoir pris le temps, et merci de t'être excusée ». Un ultime sourire, et je m'en vais.