Jour 30

Personne n'a jamais rp ici, donc autant tenter.

Alors que je monte dans l'ascenseur, je suis aussitôt rejoint par Charles... qui est aussi dans mon trio. J'ai complètement oublié Blair, et ce en l'espace d'une semaine... c'est peut-être un mal pour un bien, ou peut-être un bien pour un bien, au vu des derniers événements. Enfin je ne sais pas. L'important, c'est que ce soit un événement pour un autre. Il me demande alors comment ça va aujourd'hui. « Ecoute, ça va bien ma foi, malgré les histoires, et toi ? ». Les portes se ferment, et l'ascenseur commence son trajet.

Ouais, je ne suis qu'indirectement concerné. Mais bon, quand on touche à ma soeur, c'est comme si on touchait à moi. Il me propose de venir lui parler lorsque quelqu'un m'embête. Lorsqu'il dit ça, je ne peux m'empêcher de me marrer. « Monsieur est protecteur, à ce que je vois. ». Lui qui est d'habitude si froid... je découvre une nouvelle facette. « Je te remercie. ». Ca me touche qu'il me dise ça, vraiment... il prolonge alors en disant qu'avec Blair, on se démerde. Je me marre aussi, mais je ne peux m'empêcher de me poser une question : « Dis moi... avec Blair, t'es sûr que ta décision est définitive ? ». J'ai l'impression qu'au fond, il ne ressent pas que de l'amitié... c'est bizarre.

Donc c'est vraiment définitif, et leur relation ne s'en porte que mieux sans ambiguïté. Il a l'air vraiment décidé, et c'est son choix, ma foi. Il me demande ensuite si je suis jaloux tout en se marrant... « Moi jaloux ? Là, tu me vexes. ». Je fais mine de bouder lorsqu'il me répond. Je n'ai jamais été exclusif, dans ma vie... la seule personne avec qui je filtre un peu les autres relations, c'est Léna. « Et toi ? ». Ma question porte aussi sur du second degré... bien que je n'y sois pas allé de main morte avec Gabriel. Il me prend ensuite dans ses bras en me disant que je suis son étalon de compèt'. Il dit ça par rapport au dernier SAS, je suppose... je ne le pensais pas aussi tactile et aussi familier. Je suis en train d'apprendre à le connaître, et ce n'est vraiment pas une mauvaise personne. Devrais-je le considérer comme un grand frère ?

De qui, il est sûr de lui, le garçon... je ne le voyais pas prétentieux, je suis déçu. Non, je plaisante. Avec lui, c'est vraiment bon enfant... et si on m'avait dit ça ce matin encore, je n'y aurais pas cru un instant, surtout avec l'histoire du massage... d'ailleurs, on n'a pas remis le sujet sur la table une seule fois. Je suppose qu'il s'en est vite remis. Il me parle ensuite d'Adel... qui lui a confié qu'il me trouvait mignon. « Ah ouais ? Ca me fait plaisir ça. ». Je le savais déjà, là n'est pas la question... mais le fait qu'il parle comme ça de moi aux autres me touche. Il prolonge ensuite en me disant qu'il est très axé sur la personnalité... et que si j'apprends à le connaître, j'arriverai sans doute à lui sauter dessus. Euuuh... qui dit que je veux lui sauter dessus, et pas l'inverse ? On se marre, on est complices... en fait, ouais, en peu de temps, on est presque devenus comme des frères. « Sinon, j'ai remarqué qu'on n'avait jamais vraiment appris à se connaître, en fait. Raconte moi un peu ta vie, tiens. ». On n'a jamais pris le temps de réellement faire connaissance l'un de l'autre... je pense que c'est le bon moment.

Il m'explique qu'il vient d'un milieu aisé et qu'il aurait pu vivre dans la pauvreté s'il n'avait pas été adopté. Ca, par exemple, je ne le savais pas du tout... et je l'apprends aujourd'hui. Je remercie le destin de m'avoir mis dans cet ascenseur en même temps que lui. « T'es né en France ? ». Je ne sais même plus où il habite... alors savoir où il est né, c'est chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais il m'intéresse, il m'intrigue bizarrement. Il me parle alors de ce qu'il fait actuellement. « On ne m'a dit que du mal de la première année de médecine... elle est si dure que ça ? ». C'est vrai que ça a sa réputation. Il me retourne ensuite la question. « Alors... déjà, avec Léna, on vient tout droit du XVIe, on a grandi dans une famille très aimante, avec beaucoup de valeurs. ». Je rappelle que la sexualité ne définit pas forcément les valeurs d'une personne. « Actuellement, j'ai mon master d'économie en poche, je m'apprête à commencer un doctorat, et je suis poète à mes heures perdues. ».

On est arrivés à bon port, on sort.