Jour 28

Je me lève comme l'aurait fait Cardi B, la dignité en plus.

J'entre dans la pièce en pleurant à chaudes larmes. Je sens mes muscles vibrer à chaque sanglot, je suis faible, minable, et ma respiration est saccadée. Je tire ma valise de sous mon lit. Lit que je partage avec Hadès. Je regarde les draps dans lesquels nous avons dormi pendant presque deux semaines, puis décide de tout envoyer par terre. Je vais dans le placard et y récupère la plupart de mes affaires, je les jette dans ma valise en vrac, et alors que je pourrais la boucler, je m'effondre. Je me mets à sangloter comme une enfant, j'enfouis ma tête dans mes mains, je tombe à genoux devant mes vêtements envoyé à la hâte dans une valise que je déteste ... Mon coeur a explosé, ce soir.

J'arrive en courant dans la chambre, puis je vois Léna en train de tout foutre en l'air. « Léna, Léna, Léna. ». Putain, je me dirige directement vers elle, puis elle est en train de faire ses valises. « Fous pas ton aventure en l'air pour eux. ». C'est ce que je craignais en m'inscrivant dans ce genre d'émission : des candidats prêts à tout pour les caméras. Je les pensais sincères, et au final, encore une fois, on a été trop gentils, trop bons trop cons. Je m'assois à côté d'elle. « Quelle bande d'abrutis... ». Je n'ai pas l'habitude de parler comme ça des autres, mais pour le coup, c'est justifié.

Alors que je suis complètement affalée dans ma valise, le coeur serré et la gorge nouée, je sens le corps d'Adel s'approcher de moi et il me tire vers lui. Ma tête vient immédiatement se lover contre son corps et et je tente de reprendre mon souffle alors qu'il me demande de respirer. Entre deux sanglots étouffés, je tente d'inspirer et d'expirer. Je sers le garçon aussi fort dans mes bras que je le peux tout en répétant : « Je ... Je faisais confiance, cette fois, je faisais confiance ... ». Corentin arrive ensuite, s'approchant lui aussi de moi et en m'affirmant de ne pas tout foutre en l'air pour eux. « Ce n'est pas eux le problème, Corentin ... C'est ... je tente de respirer, essayant d'appliquer aux mieux les conseils d'Adel, c'est que j'y ai cru ... J'y ai vraiment cru ... ». Comment j'ai pu être aussi stupide ... Comment j'ai pu faire une erreur pareil ...

Léna me dit que ce n'est pas de leur faute, mais de la sienne. « T'y as cru, et ce n'est pas de ta faute. Ils sont aussi moches intérieurement que beaux extérieurement, et on ne peut rien y faire. Mais ne leur fais pas ce plaisir, s'il te plaît. ». Ils n'attendent que ça : la drama pour faire le show. Ils ne sont là que pour ça... et on s'en rend compte à notre insu. Et Adel rejoint totalement mon opinion, il ne mérite pas qu'elle se mette dans cet état pour lui. Oui, on est là pour l'aider à traverser ça. Adel promet même de la protéger. « On ne les laissera pas t'écraser, fais nous confiance. ». S'en prendre à plus faible que soi, c'est trop facile. On doit aller au jardin ? Rien à faire, je veille sur elle.

La tête contre l'épaule d'Adel, respirant tant bien que mal son parfum et resserrant toujours plus son étreinte autour de moi, j'écoute ses conseils et essaye d'accepter son réconfort sans le rejeter en bloc. Il promet de m'aider, de me protéger, de ne pas laisser Hadès me faire plus de mal qu'il n'a fait. « Merci, Adel ... Merci énormément » je dis dans un souffle étouffé. Mais je ne peux pas rester dans cette aventure avec lui dans les parages ... Enfin, il ajoute que je n'ai rien a me reprocher, mais je m'en veux d'avoir été si naïve. Je me suis toujours méfié, préférant faire passer autrui avant moi-même, et pour la première fois de ma vie, je décide enfin de prendre du temps pour moi, je crois trouver quelqu'un de gentil et capable de prendre son temps pour moi, pour finalement tomber sur un garçon qui, depuis le début, n'est qu'une illusion. Je sens la main de Corentin prêt de moi, et je viens la porter à mon coeur après y avoir déposé un baiser dessus. Il appuie les propos d'Adel et je reste hésitante quand au contenu de leur message. Seule leur protection fais réellement échos en moi. Et je me sens quelques peu rassurée. « Merci pour votre soutien, je dis en essayant de ramasser le maximum de contenance nécessaire pour que ma phrase tienne la route, finissons ce prime, d'accord ? Ne leur laissons pas ce plaisir, vous avez raison ». Je me retire alors de contre le corps d'Adel, le gratifie d'un baiser sur la joue et d'un sourire sincère. J'essuie mes larmes et remarque alors que mon maquillage a fait des siennes, puis je me redresse, et prends les deux garçons par la main. « Merci, merci d'être là » je continue de répéter, en les emmenant avec moi.