Jour 14

Croquant dans ma pomme, j'arrive à la piscine. J'ai une petite robe de plage noire. Je me pose sur les margelles, puis mange tranquillement, le visage bercé par les quelques rayons du soleil.

Je rejoins la piscine parce qu'il me semble y avoir vu quelqu'un. Ce quelqu'un avec qui je n'ai pas encore RP et qui va bientôt changer de continent, vous voyez le topo ? Je m'approche donc de la blonde dont j'ai vaguement entendu parler puis je me glisse dans l'eau qui est très bonne ce matin. Peut-être pas aussi bonne que la blondinette qui se fait bronzer. Ça va ? C'est le genre de question qu'on pose pour lancer un sujet de conversation avec quelqu'un. J'espère qu'elle est aussi bavarde qu'elle n'est catholique.

Un joli garçon du nom de Gabriel me rejoint prêt de la piscine et se glisse à l'intérieur de l'eau. Je le regarde s'enfoncer peu à peu et lorsqu'il me demande comment je vais, j'esquisse un léger sourire puis réponds après avoir avalé un morceau de pomme. « Ça va merci, Gabriel, je dis pour montrer que je connais son prénom, je profite de ma semaine d'immunité avant de retourner dans le SAS d'ici la semaine prochaine ». Je le regarde quelques secondes, avant de me décider à ajouter : « Semaine d'immunité à sens unique. Tu le vis comment, toi ? Pas trop stressé ? ». Je me souviens de la semaine dernière, j'étais morte de peur. Je n'avais qu'une envie : que ça se termine.

Elle connaît mon prénom. J'imagine que ça n'a pas du être trop compliqué pour elle de le retenir, étant donné que c'est le nom d'un ange. Si elle me le demandait je pourrais volontiers lui faire goûter au jardin d'Eden : un petit goût de paradis répondant au nom de Gaby, qui ne craquerait pas ? En plus elle est en train de manger une pomme la coquine, tu pêches tu pêches ! Ça m'excite. Pourquoi tu te sens en danger pour les prochaines nominations ? À vrai dire je ne donnais pas cher de sa peau la semaine passée. On a échangé nos places. C'est vrai, c'était moi l'immunisé la semaine passée. Aujourd'hui c'est inversé. Je le vis à fond, pour ne pas avoir de regrets. Donc là je profite du soleil avant de potentiellement rentrer chez moi à Nancy. Tu viens d'où ?

Je grimace légèrement lorsqu'il me demande si je me sens en danger pour les prochaines nominations. « Tout dépend contre qui je me retrouverai, mais lors du dernier prime, Charles et Isaac ont quitté la maison et ils étaient tous les deux de mon trio, alors même si Charles est revenu, je suppose que je suis nominée quand même ... Alors tout dépend qui seront mes .. mes adversaires ». Je le regarde en haussant les épaules. C'est le jeu, peu importe le nombre de SAS que je devrai affronter, je le ferai toujours la tête haute ou du moins le plus haut possible. Lorsqu'il souffle qu'on a échangé nos places, je lâche un léger rire et le laisse poursuivre. Il vient donc de Nancy. « Ça te plait, là bas ? Tu fais quoi dans ta vie ? je lui demande alors, curieuse, avant de répondre : moi je viens du seizième arrondissement de Paris, j'ai toujours vécu là-bas. Je suis un peu le cliché de la bobo parisienne, au fond de moi, et malgré moi ».

J'avais oublié que ces deux là faisaient partie de son trio. Bon ça va tu as pu récupérer Charles c'est déjà ça. Puis il est plutôt pas mal du tout physiquement, dommage qu'on ne soit pas proches lui et moi. Isaac on va pas relever ni parler de lui, sinon il risque bien de m'attendre à la sortie ce fou. Je trouve le casting assez riche, je ne sais pas si c'est parce que je ne suis plus derrière ma télévision mais à l'intérieur... y a du potentiel cette année. Je fais quelques longueurs tout en la regardant manger sa pomme. Ses lèvres sont divines. Mmmmh. Je finis par sortir de la piscine, vous savez ce genre de sortie dignes des films, au ralenti, avec les yeux rivés sur la belle demoiselle qui attend près de l'eau et qui fini par baisser un peu ses lunettes en se mordillant d'envie la lèvre. Les gouttes d'eaux qui descendent le long de mes cheveux et de mon corps. Je prend ma serviette et m'installe sur le transat à côté de Léna. Si ça me plaît ? On va dire que j'ai pas trop eu le choix que de rester là. J'y ai toujours vécu j'ai pas eu cette chance de voyager. Je suis technicien lumière au Zénith. Voilà ma vie résumée en deux lignes. Peut-être que le fait de savoir que je joue avec la lumière lui donnera envie de me prier chaque soir pour moi. Aha ce que je suis drôle... hum.
Elle m'annonce venir de Paris. Putain. Encore une. Ah je vois. Mais je suis sûr que tu es bien mieux que tous ces bobos parisiens non ? Léna. je lui adresse un petit clin d'oeil, moi aussi je me souviens de son nom.

Lorsqu'il me dit que j'ai au moins récupéré Charles, je hausse les épaules et grimace : « Je sais que je suis avec Charles parce qu'on me l'a dit, mais je ne l'ai jamais vu, alors c'est dire la chance que j'ai. S'il était parti, au moins, je n'aurais plus risqué d'être nominé par un tiers ... ». Puis il parle plus en profondeurs des candidats de cette année, la saison douze, elle regorge de bonnes personnes, j'en suis convaincu et de toutes évidences, lui aussi. « Il y a tellement de faux, malheureusement ... Les gens sont incapables de rester ce qu'ils sont face aux caméras, et beaucoup semblent se perdre dans qui ils étaient au départ, c'est ce que je reproche le plus aux gens ici, de faire du vent ». Il me rejoint ensuite sur un transat et me souris, je crois qu'il essaye de m'attirer vers lui, je suis légèrement gênée, je détourne le regard tandis qu'il sort de l'eau. Il me parle ensuite un peu plus de lui, tout en subtilité. Un technicien au Zénith. « Ca te plait ? je lui demande avant de reprendre. Je veux dire, bizarrement, je te voyais plus sur les devants de la scène, plutôt qu'en coulisse, moi ... Tu as une tête à faire du cinéma ». Je lui souris ensuite, car il n'y avait rien de méchant dans ce que je lui disais, et j'espère qu'il ne va pas mal interpréter mon message. Finalement, en affirmant se souvenir de mon prénom, il me demande si je ne vaux pas mieux que toutes ses parisiennes chics, riches et branchées. « Je l'espère, Gabriel, je l'espère ... Mais c'est difficile d'être vraiment objectif sur soit même, alors comment vraiment savoir ? » je soupire ensuite, termine ma pomme, et dépose le trognon par terre.

Elle n'a pas tort en disant qu'être seul dernier de son trio peut aussi avoir des avantages. Pour l'instant je vais essayer de penser aux avantages que j'ai à ce qu'on soit encore trois, en espérant être encore au complet la semaine prochaine. Elle parle ensuite des fausses personnes de cette maison, ceux qui n'agissent que par simple but de se faire connaître, qui ne sont pas capables de rester comme ils sont dans la vraie vie juste parce qu'il y a des caméras. Je soupire pour lui faire comprendre que je suis d'accord avec ce qu'elle dit même si moi même je ne reste pas sincère ici, je ne vais pas le lui avouer. Désolé ma soeur, ce n'est pas aujourd'hui que je me confesserai ! L'appât du gain est parfois plus fort que la raison, que veux-tu. Ça sonnait bien dans ma tête, ça sonne encore mieux maintenant. D'ailleurs Léna j'espère que tu n'as pas mal prit notre imitation avec Corentin, de ton couple avec Hadès l'autre soir. Enfin, "couple" entre guillemets. Je tend la perche on verra ce qu'elle répond à ça.
Elle me demande ensuite si mon métier me plaît. Je suis allé là-dedans parce que j'ai trouvé que ça, et au final j'ai appris pas mal dans le domaine à la suite d'un stage et j'ai été embauché. Là encore pas trop le choix si je veux vivre mais ouais, ça me plaît assez. Même si j'envisage de changer de voie. Elle avoue ensuite me voir davantage sur le devant de la scène, comme acteur par exemple. Je rigole à ses paroles. Elle vient d'avouer à demi-mot que j'était carrément canon et que mon corps pourrait me faire gagner des millions en devenant acteur. C'est quelque chose que je pourrais envisager Léna, on va dire que si je me débrouille pas mal dans Secret Story c'est que j'ai peut-être des talents cachés dans ce domaine. Sinon je retournerai à mes consoles. Et toi ? Tu fais quoi dans la vie ? Ne me dites pas qu'elle vit dans un monastère, je prendrais comme un défi personnel le fait de lui faire découvrir la vie, dans tous les sens du terme. Je plonge mon regard dans le sien, quelque peu fuyant depuis que je suis sorti de la piscine. Comment vraiment savoir ? Fie toi à moi. Je te le dis, tu n'es pas une simple bobo parisienne. J'en suis sûr.

est-ce que je peux pratiquer le bouche à bouche à une catholique ? Et si elle ne répond plus depuis deux heures, est-ce considéré comme un pêché ou un acte de bonté ?