Jour 13

Je me réveille tout doucement, je profite de ce moment de calme pendant quelques minutes avant d'enfin me lever, direction la salle de bain.

#ToutCommeLui

J'ouvre doucement et difficilement les yeux, posant mon regard naturellement sur Stan, endormi à mes côtés. Avant de quitter le lit, je pose délicatement mes lèvres sur celles du jeune homme.

Entrant tout doucement dans la chambre afin de ne pas réveiller les autres habitants malgré mes hauts talons, je pose le plateau au pied du lit de Stan. Un plateau toujours et encore composé d'un café au lait écrémé, tartines de nutella, fruits et verre de jus d'orange. Je tourne les talons et quitte la chambre.

J'ouvre finalement les yeux apres une longue nuit. Encore une fois, Ajeya avait tenu à me faire le petit déjeuné au lit ce qui m'avait fait plus que plaisir. Elle s'occupait bien de moi et c'était tout à son honneur. Après avoir englouti tout ça, j'emportais le plateau avec moi pour débarrasser tout ça et pourquoi pas la croiser en passant.

Allez debout la compagnie.

Ziak, dodo.

Cette journée avait été pleine de surprise pour moi, c'était le moins que l'on puisse dire, et maintenant que la soirée était terminée, je me disais qu'il était temps pour moi de me coucher. Lit que j'occupais d'habitude seul, mais qui ce soit allait être partagé avec Clémence et ce avec un plaisir non dissimulé. J'avais donc tiré sur l'arrière de mon tee shirt pour le retirer, le pliant soigneusement avant de faire de même avec mon pantalon pour ne finalement garder qu'un boxer. Là, je me glissais lentement dans le lit, attendant que la blonde me rejoigne à son tour.

Peut-être trois minutes plus tard seulement, je rejoins déjà la chambre une pour retrouver Emile. Le voyant au lit, je me contente de lui adresser un sourire léger, retirant mes habits pour me joindre à lui en sous-vêtements. Je me blottis contre son corps sans attendre, rendant l'une de ses jambes prisonnière de la mienne et lui faisant des papouilles sur le bras. « T'es différent. » Je chuchote, ne relevant pas la tête pour le regarder. Je continue simplement mes caresses, plutôt tendres et dont on devine la sincérité. Après un silence, je reprends. « C'est comme ça, que tu m'as attiré. » Il m'a posé la question toute-à-l'heure, je lui réponds, levant légèrement ma nuque pour enfin le regarder, dans la pénombre.

Je n'aurais pas pu prédire comment cette soirée allait évoluer, et encore moins que j'allais maintenant partager le reste de ma nuit avec Clémence. Si vous vous inquiétez de la suite des évènements, non, je n'allais clairement pas sauter d'étape, ça n'était pas trop mon genre et de toute façon, elle le savait très bien. Ce soir, nous dormirions l'un contre l'autre. Mais tout de même. La recouvrant de mes bras une fois qu'elle s'était installée près de moi, mes doigts vinrent jouer avec les mèches de ses cheveux alors que je pouvais sentir son toucher sur ma peau, et sa chaleur se mêler à la mienne. J'étais différent. C'était apparemment ce qui lui avait plu chez moi. A vrai dire, je n'avais pas forcément conscience d'être totalement en marge du reste des personnes ici, mais peut-être était-ce le cas. C'était ainsi que je l'avais ressenti jusqu'à présent en tout cas, justifiant cela par mon manque d'action plus que par une différence concrète. Laissant un invisible sourire effleurer mon visage, mes doigts glissèrent sous son menton alors que doucement, mes lèvres se déposaient sur les siennes en un doux baiser. Un baiser qui s'éternisa quelque peu, scellant une réciproque. Je n'étais pas très doué avec les mots de toute façon, donc peut être était-ce là le meilleur moyen de le lui expliquer. Après un long moment qui me paru une fraction de second, je lui murmurais un léger « Bonne nuit Clémence, dors bien. » l'attirant un peu plus contre moi, avant de fermer lentement les yeux.

Un baiser-bonbon, du genre de celui que vous ne pouvez pas programmer, ni tenter d'en extirper une quelconque compréhension. Un baiser-bonbon, qui ravive les sentiments, le temps d'un court instant, laissant un goût sucré d'éphémère sur les lèvres. Ce baiser-bonbon, il n'a pas de génération. Il est le parfait mi-chemin entre celui des enfants et celui des adultes, avec la magie des uns et le réalisme des autres. « Bonne nuit. » Je réponds alors, dans un murmure. Encore plus attirée à lui, je sens presque mon corps se fusionner avec le sien, appréciant la chaleur qu'il dégage pour m'en servir d'oxygène. Ma tête posée sur son torse, mes doigts étudiant chaque issue des sculptures de son buste, je reste de longues minutes éveillée, à profiter de ce moment, ne sachant pas s'il se reproduira un jour. J'aurais au moins appris ce soir, qu'Emile est bel et bien humain. Me surprenant à une pensée aussi ridicule, c'est avec un fin sourire aux lèvres que je m'endors, emportée par les bras de Morphée et à l'intérieur de ceux de mon spécimen lunaire.

Epuisée, j'entre discrètement dans la chambre, me mettant en sous vêtements avant de me glisser dans le lit de Stan. Recouvrant mon corps par les draps du lit, je ferme délicatement les yeux et m'endors tranquillement.

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