Jour 9

(même pas besoin d'aller chercher le code sur la page d'avant ! )

Je souris. "Rien"

Je regarde Eden et souris. "Là-bas" Je lui montre du doigt

Clémence m'indique où trouver de la vodka. On est seuls, dans l'isoloir, avec ses clopes bio et la bouteille de vodka, de quoi passer une bonne soirée. Je bois une bonne gorgée avant de tendre la bouteille à Pépito. J'crois qu'Emile ronfle, ou alors c'est toi. Je compte mener à bien cette enquête, mais j'ai bien peur que vous observez dormir pendant la nuit, ça relève plus d'une déviance de psychopathe qu'autre chose. Je tire une taffe de ma clope dans un léger rire.

Et dans cet isoloir éclairé par une lumière qui vacille, il n'y a plus que nous trois. Eden, la 'teille de vodka et moi. De quoi m'faire sourire dans un souffle en baissant la tête lorsque je m’assois en tailleur face-à-lui. Le candidat me révèle qu'il a entendu des bruits pendant la nuit, des ronflements. Je grossis mon regard, plantant mes prunelles sombres dans les siennes. « J'ai toujours su que tu l'étais un peu... » Je rétorque, ironique mais gardant mon plus grand sérieux. Finalement, je me mets à sourire, l'air de rien. « Non en vrai c'est pas moi! Ça m'arrive de ronfler, mais seulement quand j'ai trop bu! » Je saisis la bouteille de vodka pour en boire quelques gorgées, directement au goulot. En la reposant, j'avorte un rire. « Du coup tu vas pas vouloir redormir avec moi ce soir j'suppose.. »

C'est qu'elle me fait presque peur avec ses prunelles grandes ouvertes. J'ai un petit frisson qui me parcoure le corps, bien que mon regard ne quitte pas le sien. Merde, ma couverture est grillée. Comment t'as su que j'étais un psychopathe ? J'ai tout fait pour le cacher pourtant... Quand je lui explique avoir entendu quelqu'un ronfler, Pépito prétend que ce n'est pas elle. Je prends en compte son témoignage pour mon enquête, j'irai voir Emile demain pour entendre son alibi également. Hm, bah si je bois aussi vite que toi, j'serai même prêt à dormir avec Albéric. Je prends la bouteille des mains de Clem et boit quelques gorgées. Je repose la bouteille ensuite pour dévisager Clémence. J'ai une question très importante pour toi ! Sérieux, projette toi, ok ? Imagine toi, t'as la possibilité d'écrire une lettre à ton toi quand tu auras 40 ans... Enfin techniquement, tu peux le faire donc c'est pas si imaginatif que ça mais bref... Qu'est ce que tu dirais dans cette lettre ?

Comment j'ai deviné? Je hausse naturellement les épaules. « Ta coupe de mafieux. » Je déclare donc, enfin ça me paraît évident non? Eden m'avoue qu'il serait même prêt à dormir avec Albéric s'il boit aussi vite que moi. Je m'avance un peu pour lui reprendre la bouteille des mains, et la coincer entre mes cuisses - toujours assise en tailleur. « Cette bouteille, il va falloir la mériter maintenant. » Les jaloux diront que je suis chiante... SHALLAH IL MEURT LES JALOUX! « Si tu veux boire, il faut que tu répondes juste à une question. Dis-moi quand t'as soif. » J'prépare déjà ma question. Pas d'bonne réponse, pas d'vodka! Je termine ma cigarette que je jette dans le cendrier, puis reporte directement mon regard sur Eden. L'air complètement je-m'en-foutiste, je lui réponds. « "Salut si tu lis cette lettre, c'est que t'étais une personne assez proche de moi pour en hériter à ma mort. Bisous. » Et sur un ton neutre, j'ajoute tout de suite après : « Ah non, et j'préciserai une phrase un peu morbide à la fin, genre "à bientôt, si la chambre 57 le veut..." » Je ne me retiens pas le rire qui s'envole déjà dans la pièce, jusqu'au plafond. Je tends mes jambes, posant la bouteille à côté de moi. Je désigne Eden de ma tête, avec un sourire amusé sur les lèvres. « Et toi? »

Y'a un sourire qui s'imprègne de mon visage, à l'entente même de la réponse d'Eden. « Mmh, pas mal du tout... » Je rétorque complètement d'accord avec lui sur son opinion sur le mariage, avant de pincer mes lèvres, l'air hésitant, lorsqu'il me demande s'il a mérité la bouteille. Je la prends dans mes mains, joue quelques secondes avec en la faisant tourner.. « Mmh, j'sais paas... » J'relève les yeux pour les plonger dans ceux du jeune homme. Le temps de quelques secondes, le temps qu'on comprenne tous les deux quelque chose, au même moment : on est des joueurs. « Allez, une gorgée, pas plus! » Je reprends, lui faisant rouler la bouteille par terre jusqu'à lui.

Lui faisant rouler la bouteille jusqu'à lui, je garde l'air sérieux, comme s'il s'agissait de l'élément clef de notre plus grande stratégie. Le voir boire deux gorgées puis m'annoncer que "le pouvoir a changé de camp", ça me fait sourire, sincèrement. Un sourire qui s'affirme dans un souffle, alors qu'aucun n'autre bruit ne vient perturber ce moment saisissant.
Malin, il en profite pour me poser une nouvelle question.« L'amour, c'est éphémère. » Je réponds sans filtre, laissant juste mon cœur guider mes réponses. J'attends de savoir si j'peux ravoir la bouteille, un léger sourcil haussé tandis que mon regard ne quitte plus celui du brun.

Un romantique! Il y croit, c'est beau. Sale gosse. Je ne relève pas, je me contente de mémoriser ses réponses. M'emparant de la bouteille, j'en bois trois gorgées, sur un léger air de défi, puisqu'Eden en avait bu deux juste avant. Je repose la bouteille, m'essuyant mes lèvres humidifiées d'éthanol du bout de ma manche de gros sweat. « Le bonheur, tu le recycles? » Oui ou non?

Eden est autant effrayé qu'admiratif de l'éphémère, c'est tout à son honneur. Mais il n'obtiendra pas la bouteille comme ça, c'est trop facile de n'pas se mouiller. Infantilement, je ramène la bouteille plus près de moi. Je laisse mon menton s'appuyer sur le bouchon, ne détournant toujours pas mon regard de celui d'Eden. « J'me pose pas ce genre de questions. » Je réplique. « Si j'pouvais te scotcher la bouche, j'le ferrai. » je rajoute, venant de relever la tête avec rapidité, arborant un sourire amusé. Ce-dernier s'agrandit quand me vient l'idée de la question suivante. « Damso, t'écoutes ou tu next? » Gare à toi Ed!

J'affiche un léger sourire en coin, qui naît lentement dans la commissure de mes lèvres. Je mime à mon tour un flingue imaginaire, que je tiens dans mes deux mains qui se joignent, et qui se lèvent, visant Eden. « Et si je tire? » Je le fixe, les yeux pétillants de malice.
Eden valide Damso, je lui tends alors la bouteille, lui adressant un sourire de satisfaction. Quand il effleure le verre de l'objet, je le retire juste à temps pour en boire une dernière gorgée - avant de la refermer, et la faire rouler jusqu'à lui. « Ça ferait presque un slogan pour une pub! » Je remarque naïvement, repensant à la citation "des skates, un bédo et du damso".

Si je tire, il meurt? Dans un silence, je rabaisse mes mains pour les poser sur mes cuisses. Si c'est vraiment ce que je veux? Je ne réponds pas, dans un sourire en coin aussi malicieux que mystérieux.
Eden, il finit presque la bouteille. J'le regarde, toujours avec cette même expression faciale. Une fois qu'il a bu, il réfléchit sérieusement au projet de la pub. Aussi sérieusement que moi. « J'respecte r ! » Je propose, la voix éraillée. On respecte quelque chose, nous, ici, ce soir? Le regardant plaçant la bouteille derrière son dos, j'observe, muette, avec cet éternel regard de ruse. « T'as une question plus corsée, Pan? » j'lance, l'ton provocateur.

Et il rentre dans mon jeu, d'une insouciance pure. Nos prunelles se mêlent entre elles, et je disparais de la maison des secrets. A ce moment là, je ne vois plus qu'ce gosse. Ce gosse, la bouteille de vodka vide, et nos deux flingues imaginaires. J'incline légèrement la tête à sa question - piège. « Si j'le fais, j'veux même pas la bouteille... » Je rétorque, avec intelligence et provocation. L'alcool me fait déjà effet, j'ai bu beaucoup trop en trop peu de temps, j'imagine que mon corps a du mal à le supporter. Alors, je me lève, l'regard flou une fois tenue debout. « Bonne nuit. » Je tourne les talons, et commence à emprunter le chemin de la sortie, si je ne trébuche pas avant...